Les maîtres penseurs

bibliobs rend compte du livre,

«Le Bluff éthique», par Frédéric Schiffter, chez Flammarion.

Citation :

Ses cibles [...] Ce sont les revendeurs d'«idéologies portatives à usage personnel nommées «éthiques»», écrit Schiffter.

Ces concurrents des «spécialistes du stress», de la médecine douce ou de la «résilience» qui se taillent aujourd'hui «un franc succès commercial sur le marché toujours plus rentable des raisons de vivre».

Ceux qui, comme Comte-Sponville donc, exhortent à redécouvrir les vertus et à les pratiquer, les kantiens bien tempérés à la Luc Ferry, les bouddhistes soft comme Matthieu Ricard ou les francs-tireurs libertaires façon Michel Onfray, aussi dogmatique et pontifiant selon lui que ses homologues universitaires.

A cette liste, l'auteur ajoute aussi les philosophes «engagés» de lignage sartrien, ceux qui ne craignent pas d'asséner à leurs contemporains que le Mal c'est mal.

On a je crois deux grandes catégories :

- les inquiéteurs, ceux qui sapent nos confortables certitudes par des paradoxes, maximes et apories, mais je crois effectivement que l'espèce est devenue rare.
Y rangerait-on Cioran ?

- les prêcheurs, certes, mais il ne faut pas tout mélanger. je fais une différence entre des auteurs comme Jacques Salome dont les titres sont à eux seuls un programme

A qui ferais-je de la peine si j'étais moi-même ? : Comment renoncer à nos autosaboteurs

T'es toi quand tu parles : Jalons pour une grammaire relationnelle

Si je m'écoutais... je m'entendrais

et Boris Cyrulnik qui certes produit beaucoup, mais dont les "leçons"
reposent sur une vaste experience. J'aimerais lire bientôt (oui, des résolutions !) "Parler d'amour au bord du gouffre".

j'ai lu plusieurs livres de Boris Cyrulnik sans avoir l'impression de perdre mon temps.

Quant à Comte Sponville, il presente dans chacun de ses livres un florilège des penseurs sans, à mon avis, ajouter une touche vraiment personnelle.

Nul doute qu'il connaisse ses classiques, mais on a l'impression qu'il pourrait débattre élegamment de n'importe quelle theorie avec le même entrain : il fait bien réviser, oserais-je dire.

je ne frequente guère Luc Ferry, et ayant eu un faible pour Michel Onfray, trop l'entendre à la radio, il est vrai dans des cours, a refroidi mon relatif enthousiasme initial.

Avons-nous vraiment besoin de maîtres penseurs ?

lire des auteurs de temps en temps ne peut pas nuire, mais de là à s'en remettre à des "donneurs de leçons" ?

Avez-vous des penseurs de chevet ?

Actuels, non.
Mais mon plus fidèle "guide" dans la vie : PLUTARQUE.

Chez les écrivains : Zweig et Hesse (c'est du reste pour ça que je n'interviens pas sur leur fil. Il est trop intime pour moi d'en parler.).