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 Mathieu Belezi - C'était notre terre

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mazel
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mazel


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Mathieu Belezi - C'était notre terre Empty
MessageSujet: Mathieu Belezi - C'était notre terre   Mathieu Belezi - C'était notre terre EmptyMar 23 Sep 2008, 11:54

cafe Après avoir terminé "Ce que le jour doit à la nuit" de Yasmina Khadra, j'ai un peu hésité à lire à la suite "C'était notre terre" de Mathieu Belezi. Deux livres de suite avec pour toile de fond la guerre d'Algérie... c'est beaucoup.

Et puis, non... pas vraiment un doublon. L'histoire, le style est trop différente. Le livre de Khadra est sans réelle surprise, plus l'histoire d'un individu entre deux cultures, une histoire de haine et d'amitié.

Par contre, celui de Belezi est beaucoup plus profond, plus dur, plus cru. Une véritable rencontre avec l'Histoire.

ou Pas étonnant qu'il soit sélectioné pour le Goncourt, le Médicis et le fémina !

Un vrai grand moment de lecture. Attention : chef d'oeuvre. Auteur à suivre...

:feuil: D'abord il y a la musique du livre.

Ces mots répétés de façon lancinante, ces interpellations conquérantes ou implorantes, ce phrasé alternant une langue drue et de sèches reparties, ce rythme incantatoire.

Singulière impression d'entendre la prose de Mathieu Belezi tout autant qu'on la lit.

Et puis il y a la terre d'Algérie. Objet de toutes les convoitises, de toutes les pulsions. Jusqu'à la folie.

C'était notre terre, ou l'histoire des Saint-André, une orgueilleuse famille de colons qui règne depuis des décennies sur le domaine de Montaigne, 653 hectares d'oliviers, de vignes et d'orangers.

Un roman polyphonique où six personnages - le père, la mère, les trois enfants (dont un a embrassé la cause du FLN) et la domestique kabyle - se racontent et nous racontent la fin de l'Algérie française.

Mathieu Belezi a mis dix ans à s'attaquer à ce sujet. Il a bien fait d'attendre. Sous sa plume, l'histoire de la décolonisation s'écrit avec passion, sans fard et avec une rare crudité. Il ne juge pas, n'excuse rien, n'épargne personne. Il sait que la grande Histoire est une chienne et que ses personnages finiront broyés par elle.

Au fond, son roman est l'exact contrepoint du film de Yamina Benguigui, Mémoires d'immigrés (1997), très beau documentaire dans lequel la réalisatrice raconte, à travers le témoignage d'Algériens installés en France, l'histoire d'un enracinement douloureux.

Mathieu Belezi nous parle, lui, d'un déracinement insurmontable. Mais quand la première faisait de son film une oeuvre de réconciliation, le second n'accorde aucune paix à ses personnages. C'était notre terre : dans cet imparfait, il y a trop d'amertume pour ne pas alimenter une rancoeur destructrice. - Olivier Milot -Telerama n° 3062 - 20 septembre 2008


lire résumé

Le domaine de Montaigne, quelque part en Kabylie : 600 hectares de collines, de champs de blé, d’orangers, d’oliviers et de vignes. La terre de la famille de Saint-André depuis un siècle Au cœur de ce petit royaume, une maison de maître et ses dépendances entourées de palmiers, d’acacias, de pins et de figuiers. Six personnages : le père, la mère, les trois enfants (dont un a embrassé la cause du FLN) et la domestique kabyle.

Tout au long du roman, leurs voix s’interpellent et se répondent, se prennent pour ce qu’elles ne sont pas, tempêtent, supplient, invectivent des fantômes, se souviennent. Le passé, c’est le quotidien du colon dans sa colonie, cette façon de régner en maître sur un pays qu’il a « fait » et des gens à qui il « apporte la civilisation ».

Le présent de ces voix, c’est la difficulté et l’amertume de l’exil dans une France hostile, bien peu disposée à ouvrir les bras. Et c’est aussi la souffrance d’un déracinement insurmontable.

Saga des de Saint-André –avant, pendant et après l’indépendance de l’Algérie-, composé de scènes fortes - guerre, sexe, sentiments exacerbés, haines viscérales-, ce roman, comme ceux de Faulkner, traduit le chaos de la grande histoire, se dit à travers les passions de ceux qui font la petite.

Le souffle qui porte de bout en bout cette saga, la profonde originalité de sa structure polyphonique et de son rythme incantatoire donnent à l’œuvre un caractère unique : on croit entendre, en la lisant, le chant funèbre des déracinés de tous les temps.
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