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| | Harold Pinter | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Harold Pinter reçoit le prix Europe Mer 15 Mar 2006, 12:26 | |
| La dixième édition du prix Europe pour le théâtre a couronné dimanche l'auteur dramatique Harold Pinter. L'écrivain britannique s'est déplacé à Turin pour recevoir la récompense. - Citation :
- Il a profité de la cérémonie de remise du prix au fastueux Théâtre Carignano, où étaient rassemblés des gens des arts de la scène venus du monde entier, pour continuer son combat contre la politique étrangère américaine qui a conduit à la guerre en Irak. En recevant ce prix européen, il a émis le souhait qu'un jour une Europe unie puisse se dresser et résister à la domination américaine.
source : ledevoir.com | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Harold Pinter Mer 15 Mar 2006, 12:28 | |
| Ashes to ashes de Harold Pinter in La Lune se couche, Gallimard.
Rapports ambigus.
Un essai sur Pinter s'intitule "Théâtre de l'ambiguité". Difficile de cerner précisément les rapports du couple de quadragénaires qui parlent dans "Ashes to ashes". Est-ce un dialogue ? les pauses et les silences, les questions et les réponses "à côté", donnent plutôt l'impression d'une fausse conversation. Chacun jouerait un rôle, sans être dupe ni de ce qu'il dit, ni des paroles de l'autre.
Toutefois on sent bien que les mots à la fois masquent et révèlent une souffrance non dite qui unit les deux personnages. On en aura confirmation par la suite, sans que le secret soit dévoilé. Mais on aura pénètré dans l'intimité et la solitude des protagonistes.
Un seul acte, 30 pages à la lecture, et une charge émotive intense où silences et pauses deviennent caissons de résonance.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Harold Pinter Mer 15 Mar 2006, 12:28 | |
| Une soirée entre amis, in La Lune se couche, Gallimard. 2070751619
Des couples se retrouvent pour célébrer et vanter un club qui assure leur confort matériel, leur bonheur de privilégiés. Pourtant derrière les conversations mondaines se profilent des réalités qu'il n'est pas de bon ton d'évoquer. On sent d'ailleurs dans les propos artificiels tenus une violente toute prête à s'exercer.
Troubles sociaux ? criminalité endémique ? drames personnels ou malheurs liés à la condition humaine ? chacun a le choix. Pinter soulève le masque du divertissement et de la fausse communication, sorte de vertige censé dissimuler l'angoisse humaine. | |
| | | maïa pilier
Nombre de messages : 3761 Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Mer 15 Mar 2006, 15:13 | |
| Avez-vous lu son discours très engagé lors de la remise du Nobel ? Superbe | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Mer 15 Mar 2006, 17:45 | |
| http://www.wsws.org/francais/hiscul/2005/Decembre05/091205_Pinterdiscoursprn.shtml Extraits: « Le langage politique, tel que l'emploient les hommes politiques, ne s'aventure jamais sur ce genre de terrain, puisque la majorité des hommes politiques, à en croire les éléments dont nous disposons, ne s'intéressent pas à la vérité mais au pouvoir et au maintien de ce pouvoir. Pour maintenir ce pouvoir il est essentiel que les gens demeurent dans l'ignorance, qu'ils vivent dans l'ignorance de la vérité, jusqu'à la vérité de leur propre vie. Ce qui nous entoure est donc un vaste tissu de mensonges, dont nous nous nourrissons. » « Comme le sait ici tout un chacun, l'argument avancé pour justifier l'invasion de l'Irak était que Saddam Hussein détenait un arsenal extrêmement dangereux d'armes de destruction massive, dont certaines pouvaient être déchargées en 45 minutes, provoquant un effroyable carnage. On nous assurait que c'était vrai. Ce n'était pas vrai. On nous disait que l'Irak entretenait des relations avec Al Qaïda et avait donc sa part de responsabilité dans l'atrocité du 11 septembre 2001 à New York. On nous assurait que c'était vrai. Ce n'était pas vrai. On nous disait que l'Irak menaçait la sécurité du monde. On nous assurait que c'était vrai. Ce n'était pas vrai. » « Tout le monde sait ce qui s'est passé en Union soviétique et dans toute l'Europe de l'Est durant l'après-guerre: la brutalité systématique, les atrocités largement répandues, la répression impitoyable de toute pensée indépendante. Tout cela a été pleinement documenté et attesté. « Mais je soutiens que les crimes commis par les États-Unis durant cette même période n'ont été que superficiellement rapportés, encore moins documentés, encore moins reconnus, encore moins identifiés à des crimes tout court. ... Bien que limitées, dans une certaine mesure, par l'existence de l'Union Soviétique, les actions menées dans le monde entier par les États-Unis donnaient clairement à entendre qu'ils avaient décrété avoir carte blanche pour faire ce qu'ils voulaient. » | |
| | | Nam pilier
Nombre de messages : 286 Age : 39 Localisation : Paris Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Mer 15 Mar 2006, 22:14 | |
| Et il le mérite, son oeuvre gagne à être répandue. Bravos! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Harold Pinter Jeu 08 Juin 2006, 11:26 | |
| Harold Pinter, le Retour, Le manteau d'Arlequin, Gallimard.
Teddy, devenu professeur d'université, revient des Etats-Unis avec sa femme Ruth. Il retrouve son ancienne chambre, et sa famille composée de son père, de son oncle et de ses deux frères. Les rapports familiaux sont directs et rudes. Teddy n'a rien à attendre de bon de ses retrouvailles avec ses parents.
A la lecture les dialogues sont la partie émergée de l'iceberg du passé. On sent des tensions, des mensonges, des coups de griffe, une dérision du monde de l'enfance. Le plus étonnant à la lecture est la passivité-résignation de Teddy, et la passivité-acceptation de Ruth. Seuls les résidents dans la maison familiale savent où ils veulent en venir, et le lecteur-spectateur ne trouve que des bribes de réponse à ses questions.
Peu de didascalies, sauf pour désigner les lieux et quelques attitudes. Tout doit reposer sur le travail du metteur en scène et des acteurs. Telle quelle la pièce est déroutante.
http://nobelprize.org/literature/laureates/2005/pinter-bibl-f.html
Un site complet présente son oeuvre, avec des notes personnelles de Harold Pinter, des liens, une actualité et bien d'autres informations intéressantes, mais il est en anglais.
http://www.haroldpinter.org/home/index.shtml | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Dim 18 Juin 2006, 02:25 | |
| J'ai beaucoup travailler sur les textes de Pinter. Je les aime tous, j'ai un très bon souvenir d'une pièce qui se trouve dans le livre "No man's land", Une petite douleur.
L'histoire d'un couple installée dans une vie banale, une vie bien calfeutrée et apparemment sereine ou petit à petit on ressent le malaise de plus en plus présent. Ce thème pourrait être tout à fait ordinaire mais dans le théâtre de Pinter "une petite douleur" s'intalle... | |
| | | Domi pilier
Nombre de messages : 32 Age : 62 Localisation : 78 Date d'inscription : 18/05/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Lun 26 Fév 2007, 20:41 | |
| Le Gardien, de Pinter, Ed. Gallimard 2006, Traduction Philippe Djian. En ce moment au Théâtre de Paris (reprise de l'année dernière en 2006, la pièce fut jouée au théâtre de l'Oeuvre).
Il y a Davies, joué par un Robert Hirsch époustouflant. Davies, c'est le pauvre bougre qui vit de petit boulot. Davies, c'est le vieil homme aux chaussures usées. Davies, c'est le gars pas très clair qui a des papiers avec un nom d'emprunt, des papiers avec quatre tampons seulement. Davies qui n'aime pas les Noirs. Davies qui s'est fait tabasser, qui a perdu son seul sac avec toutes ses affaires.
Il y a Aston, joué merveilleusement par Samuel Labarthe. Aston, c'est celui qui est intervenu pour sauver Davies et le ramène dans sa maison, dans sa chambre plus exactement car toute la maison est délabrée et il faut faire des travaux et la chambre elle-même est encombrée de pots de peinture, sceaux, une tondeuse, des boîtes, des piles de journaux, deux lits, une vieille cuisinière à gaz, des planches. Aston, au premier abord, c'est le gars qui est généreux, il a sauvé Davies, il l'a amené à l'abri, il lui propose de dormir là en attendant de trouver quelque chose, il lui donne quelques shillings, il s'engage à lui ramener son sac, à lui trouver de bonnes chaussures. Aston, il veut se construire une cabane dans le jardin, c'est par ça qu'il va commencer. Alors il se met à la recherche d'outils, une scie à chantourner, une scie sauteuse. Aston, c'est le gars qui parle peu, qui parle lentement, qui parle un peu en décalé, presque énigmatique. Aston, c'est le gars qui, dans sa jeunesse, a été enfermé parce qu'il voyait des choses, et alors il a été enfermé et on lui a foutu des pinces sur le crâne et maintenant il se sent bien mieux sauf qu'il se tient à l'écart et qu'il parle pas beaucoup ou alors rarement et par monologue.
Il y a Mick joué par Cyrille Thouvenin (il n'est pas très à l'aise dans ce rôle). Mick, c'est le frère d'Aston. Il est plus jeune. Jeune racaille (où est-ce la traduction de Philippe Djian qui donne cette impression ? Mick, la maison est à lui. Mick , il agresse d'abord Davies. Puis il l'accepte, lui promet beaucoup, ne donne rien. Mick, il a la maison, il a une camionnette, il emploie son frère. Mais il ne peut lui parler.
Les deux frères Aston et Mick offriront à tour de rôle le poste de gardien à Davies. Sont-ce eux qui se jouent de Davies ? Où Davies, à la fois pathétique, roublard, hautain, peureux, misérable, qui se joue d'eux ?
La pièce est difficile, les thèmes du pouvoir, de l'incommunicabilité, du sens y sont développés. Harold Pinter l'avait résumée de cette façon : « C'est l'histoire de deux frères qui engagent un gardien. » Jouée par ces 3 comédiens, le spectacle est extraordinaire. A plus de 80 ans, Robert Hirsch dépense une énergie incroyable. Et d'une justesse de ton. A ne pas rater pour les heureux chanceux qui le peuvent.
DAVIES : « Y a deux semaines... il était assis là et il me tient un long discours... y a environ deux semaines de ça. Un long discours, qu'il me tient. Et depuis, plus un traître mot. Mais là, il arrêtait pas de parler... tout juste si on le reconnaissait... il me regardait pas, c'était pas à moi qu'il parlait, il se soucie pas de moi. Il se parlait à lui-même ! C'est tout ce qui l'intéresse. Je veux dire, vous, vous venez me voir, vous me demandez conseil, tandis que lui, c'est pas lui qui ferait ça. Je veux dire, on a aucune conversation, vous comprenez ? C'est quand même pas possible de vivre dans la même pièce avec quelqu'un qui... qui n'a pas la moindre conversation avec vous. (pause) Je pige rien à ce gars là. » | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Mar 27 Mar 2007, 18:07 | |
| Autres Voix - Harold Pinter ~ Editions Buchet Chastel Si Pinter est célèbre pour ses pièces de théâtre et ses scénarios de films, moins connus sont ses poèmes, essais, fictions et commentaires politiques.
Dans ces textes écrits tout au long de sa carrière, Pinter, avec la verve et le mordant qui le caractérisent, s'affirme en citoyen du monde autant qu'en créateur.
D'une analyse inspirée du génie de Shakespeare à un commentaire incisif sur Beckett, en passant par de virulentes critiques des tyrannies du monde comme de l'impérialisme américain, Harold Pinter nous livre des facettes méconnues d'un des plus grands hommes de théâtre de notre temps.* * * J'apprécie beaucoup Pinter pour ses pièces sur lesquelles j'ai travaillé à mes débuts dans le théâtre, pour l'homme également, ses idées et ses mots, je viens de me procurer ce livre. Je partagerai cette lecture avec vous. A suivre ... | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Dim 09 Sep 2007, 16:39 | |
| Poème
Ne regarde pas. Le monde est près de s'effondrer.
Ne regarde pas. Le monde est près de balancer toute sa lumière Et nous fourrer dans l'étouffoir de ses ténèbres, Ténèbres et graisse et lieu étranglé Où nous allons tuer ou mourir ou danser ou pleurer Ou hurler ou gémir ou couiner comme des souris Pour renégocier notre code de départ.
Harold Pinter (1995)
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J'aime bien celui-ci malgré sa noirceur ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Harold Pinter Jeu 25 Déc 2008, 19:10 | |
| Harold Pinter n'est plus - Citation :
- Il avait écrit une trentaine de pièces, dont "Le gardien" (1959), qui l'avait rendu célèbre. Il avait également écrit des scénarios pour le cinéma, notamment "The Servant" (1963) de Joseph Losey avec Dirk Bogarde et "La maîtresse du lieutenant français" (1980) avec Meryl Streep et Jeremy Irons.
Auteur engagé, Harold Pinter avait profité de la tribune que lui offrait le Nobel pour dénoncer avec véhémence la guerre en Irak. extrait du nouvel obs | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Harold Pinter Jeu 25 Déc 2008, 19:16 | |
| Un auteur qui m'est cher est parti un jour de Noël ... un vieux monsieur Harold Pinter, le temps passe... | |
| | | Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Harold Pinter Jeu 13 Oct 2011, 12:28 | |
| J'ai fini Le gardien.
Je suis émerveillée par la liberté que l'auteur laisse au spectateur. On peut à peu près tout imaginer comme passé et futur de ce trio excentrique : un clodo manipulateur comme pas 2 et deux frères englués dans leur univers personnel.
Le personnage central reste quand même ce Davies, un clodo qui n'a pas froid aux yeux, voudrait le beurre et l'argent du beurre et exploite une situation de faiblesse pour dormir et être nourri à l'oeil.
Ce qui caractérise chacun des personnages : les monomanies. Davies doit aller chercher ses vrais papiers d'identité dans une autre ville, mais il remet toujours le voyage "à cause de la météo" (!). A l'entendre, il est prêt à en faire des choses, mais ne fait rien. A part baratiner.
Aston, qui a subi les électrochocs en psychiatrie. Obsédé par la cabane qu'il souhaite construire dans le jardin. Une idée fixe ? Une lubie ? Une bouée de sauvetage psychique ? On répond ce qu'on veut.
Et l'autre frère, Mike. Il veut son décorateur. Tout refaire dans la maison. Encore un qui se berce d'illusions.
HP a été acteur avant d'écrire et ça se sent car cette pièce est du pain béni pour tout comédien talentueux. C'est à dire capable de donner de la substance aux héros.
Je retiens de cette oeuvre une idée universelle : chacun évolue dans sa bulle. On croise celle des autres, c'est fatal, mais on la voit à peine ou alors déformée.
Cette pièce, c'est 3 poissons, non pas dans un bocal, mais dans 3 bocaux qui se reflètent les uns sur les autres.
En peu de mots, Pinter dit tout de notre solitude.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Harold Pinter Sam 20 Oct 2012, 05:03 | |
| - Citation :
- Harold Pinter, le Retour, Le manteau d'Arlequin, Gallimard.
Teddy, devenu professeur d'université, revient des Etats-Unis avec sa femme Ruth. Il retrouve son ancienne chambre, et sa famille composée de son père, de son oncle et de ses deux frères. Les rapports familiaux sont directs et rudes. Teddy n'a rien à attendre de bon de ses retrouvailles avec ses parents.
A la lecture les dialogues sont la partie émergée de l'iceberg du passé. On sent des tensions, des mensonges, des coups de griffe, une dérision du monde de l'enfance. mise en scène, par Luc Bondy, à l'Odéon (6ème) de l'une des plus célèbres pièces du dramaturge, prix Nobel de littérature en 2005, Le Retour, qui date de 1965, Luc Bondy s'appuie sur une traduction nouvelle de Philippe Djian. L'écrivain est évidemment plus contemporain dans son vocabulaire qu'Eric Kahane. Mais disons la vérité : la musique de Pinter est telle, la simplicité d'acier de son écriture est telle, que l'on ne peut pas révolutionner les dialogues... Dans un décor faussement réaliste de Johannes Schütz, murs gris, vaste salle ouverte sur l'extérieur, sur une cuisine, sur un coin salle à manger, sur un garage où dort une caravane, une vaste salle avec son étage, son escalier, ses chambres...C'est là haut que bascule l'action, un moment... Gris les murs, jaune le sol qui pénètre dans la salle. Un ring qui repose en partie sur les fauteuils des trois premiers rangs.
Dans cette maison de poupée...réservée à des garçons, dans cette "home sweet home" qui est une figure de l'enfer des familles, tout se joue sans que l'on comprenne jamais ce qui déclenche les bagarres...le Figaro fait le point sur différentes mises en scène de la pièce de Pinter. Le Monde est déçu. | |
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