Raymond Carver

Raymond Carver, Tais-toi, je t'en prie, Nouvelles Mazarine.
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Bicyclettes, muscles, cigarettes.

Quand les enfants font des bêtises, les parents sont convoqués pour règler le différend entre eux. Si l'entrevue de conciliation se passe mal entre les adultes, quel mauvais exemple pour les gamins !

Carver sait manier les dialogues et gèrer les situations. Il y met de l'humour, mais laisse aussi un aperçu du retentissement de cette petite aventure sur les personnages.

"Vous êtes docteur ?"
12 pages.
Le téléphone se met à sonner.
"Allo, Chérie," dit-il. "Allo ?" répéta-t-il.

Non, ce n'est pas sa femme, mais une inconnue.
Ainsi se forment les liens, par une erreur de téléphone.
Ou vous imaginez la suite, ou vous avez 11 pages à lire. Un plaisir.

Vu Short cuts à la télé l'autre soir. Superbe film du regretté Altman, à partir de nouvelles de Raymond Carver.
Pas trouvé de fil sur Carver, j'espère ne pas me tromper

Carver, né en 1938 dans l'Oregon, mort en 1988 est l'un des maîtres de la nouvelle et pas seulement en Amérique. Il sait peindre comme personne la vie quotidienne des petites-gens. Histoires toutes simples de ceux qui n'attendent pas grand-chose de la vie, mais qui n'obtiennent même pas ce "pas grand chose"...
Situation banales mais bouleversantes, tendresse et humour, récits parfaitement ciselés, équilibrés...
Tous les recueils sont bons ! Tais-toi, je t'en prie, ou Les Vitamines du bonheur, ou Les trois roses jaunes...
Un régal de lecture.

Quoi ? Il n'y avait pas encore de fil Carver ?

Une écriture que l'on pourrait qualifier de minimaliste, mais peu de mots lui suffisent pour évoquer très justement une situation, une existence, pour dire la détresse ou la joie.
Certains le trouvent terriblement noir : un de mes amis m'a juré ne plus jamais vouloir voir Short cuts ! Je trouve que ce n'est pas si désespéré que cela, il y a toujours une lueur à l'horizon.

Short Cuts est une adaptation de Neuf Histoires et un poème. Altman a mêlé les neufs récits de ce livre, dont les personnages vont se croiser tout au long de son film. Un chef d'oeuvre à mon sens.

L'histoire du petit garçon qui meurt à l'hopital et du patissier, c'est dans Les Vitamines du bonheur. La nouvelle s'appelle : "C'est pas grand chose, mais ça fait du bien".

Terrible !

Oui, mais C'est pas grand chose mais çà fait du bien figure dans le recueil Neuf Histoires et un poème.
En fait dans ce recueil, l'éditeur (l'Olivier) a repris des nouvelles déjà parues auparavant dans d'autres recueils.
On y retrouve d'ailleurs entre autres Les vitamines du Bonheur, Tais-toi je t'en prie.
Et il a ajouté un poème, Citronnade (A new path to the Waterfall).

Mais c'est bien des neuf nouvelles présentées dans ce recueil dont Altman s'est inspiré

Provence a écrit:

En fait dans ce recueil, l'éditeur (l'Olivier) a repris des nouvelles déjà parues auparavant dans d'autres recueils.

C'est bien celui-là ? Ca me tente

Celui que j'ai est une édition plus ancienne, mais c'est bien celui-là.

Je me demande en fait si ce recueil n'a pas été édité après Short cuts !
Ce n'est pas ce qui est dit en 4ème de couverture, mais il faudrait que je vérifie les dates quand même.

Juste une petite précision grommeleuse qui me semble importante ;

Les vitamines du bonheur, cette aberration de titre, s'appelle, dans la langue originale, "Cathedral".
Par moment je ne comprends pas les éditeurs.
Je ne serais jamais allé vers cet ouvrage si je n'avais pas rencontré Carver auparavant.

Les vitamines du bonheur...pfff.

C'est pourtant bien le titre de l'une des nouvelles ! "Cathedral" est le titre de la dernière du recueil.

En fait, Cathedral me paraît un peu hyperbolique pour un recueil de nouvelles, surtout de Carver, non ?

yep mais le titre du recueil original reste néanmoins cathedral

J'ai trouvé "Les vitamines du bonheur"... quel titre

Vous verrez mon humeur prochainement, quoique même sans vitamine et sans bonheur... mon humeur au fil des âges est un peu comme le réchauffement de la planète .. (je m'égare).

Rodolphe a écrit:

Les vitamines du bonheur, cette aberration de titre, s'appelle, dans la langue originale, "Cathedral".
Par moment je ne comprends pas les éditeurs.

Peut-on penser que le titre est choisi et changé en fonction du pays où celui-ci est édité ?

J'ai commencé Les vitamines du bonheur... première nouvelle c'est ... truculent ! J'aime bien l'écriture.

maïa a écrit:

...dans Les Vitamines du bonheur. La nouvelle s'appelle : "C'est pas grand chose, mais ça fait du bien".
Terrible !

"C'est pas grand chose, mais ça fait du bien" - Les vitamines du bonheur

Elle est effectivement terrible cette nouvelle !!! Terrible mais bien faite, l'idée originale, et malgré son côté terrible ce que j'ai apprécié c'est que rien n'est énoncé vraiment, le lecteur comprend mais rien n'est dit, les personnages eux-mêmes ne savent pas.
Quelle imagination et une façon de tourner les histoires hors du commun, j'espère que d'autres pourront les lire !

autant commencer la cure sans tarder

Je continue ma découverte de Raymond Carver, les nouvelles dans "Les vitamines du bonheur" ne sont peut être pas égales, certaines me plaisent beaucoup ! comme "Attention" ... on sent bien l'angoisse monter dans la tête du personnage.

L'auteur sait bien mener ses histoires dans un monde simple, des situations ordinaires où la tension psychologique monte et devient obsession envahissante. J'aime bien aussi qu'il n'y ait pas de fin, de conclusion, de "morale"... Une écriture sans complaisance !

Je vais essayer de me procurer d'autres livres de cet auteur pour en découvrir plus !

En lisant les nouvelles, je pensais au théâtre car j'imaginais facilement ces textes sur scène et j'ai trouvé "De quoi on parle quand on parle d'amour" adapté au théâtre et joué en 2002. Sur le même site on peut lire une biographie de Raymond Carver

Bien j'ai fini "Les vitamines du bonheur" avec bonheur et regret et je vais vite chercher d'autres livres de cet auteur !

On pourrait penser que le titre est une farce, je ne sais qui a choisi ce titre pour la version française, c'est un titre ironique, il fallait le savoir, je n'aurais pas été attirée par ce livre sans vos mots.

Cathédral, la dernière nouvelle est très belle et à mettre en scène aussi mais elles ont toutes un intérêt !!!

Vraiment à lire !!! Qui s'y colle ?

Ce que se dit une femme pendant son bain de soleil

Citation :

Une espèce
d'inertie vague ;
des clapotis plein le crâne
le coeur & les doigts
(toutes les extrémités)
luisent
sous ta caresse
indifférente.

Vieux xoleil,
mon époux,
inonde-moi,
sois brutal
avec moi,
donne-moi la force
de lutter contre l'autre
salaud.

Carver, N'en faites pas une histoire, éditions de l'olivier.

Jindabyne est l'adaptation réalisée par Ray Lawrence
(avec Laura Linney, Gabriel Byrne, Deborra Lee Furness) d'une nouvelle de Raymond Carver intitulée So much water, so close to home.

Robert Altman avait déja les nouvelles de l'écrivain dans son film Short cuts

l'histoire de Jendabyne :

Quatre amis partent pour une randonnée de pêche dans les montagnes, et découvrent le cadavre d'une jeune femme dans la rivière. Ils décident de ne pas rentrer tout de suite, continuent à pêcher et ne signalent leur macabre découverte que quelques jours plus tard.

Colère et incomprehension des villageois quand ils apprennent cette conduite.

JINDABYNE: et puis les couples ( des 4 pêcheurs) commencent à se fissurer , car tous les efforts de compréhension des années précédentes et autres essais pour sauver l´harmonie familiale tombent à l´eau. Le crime fait affleurer tout ce qui avait été mis en sourdine et camouflé afin d´arrondir les angles pour donner bonne impression.
Ce que j´ai aimé c´est que le film commence par un cadavre, celui d´une magnifique jeune fille nue, trouvé dans une rivière, et que l´action part dans un tout autre sens que celui que le spectateur attendrait: ni enquète policière, ni investigation... On va de surprise en surprise. On en arrive même à croire jusqu´à la fin que l´assassin ne sera ni soupçonné ni condamné!!!!!!

Aahhh Carver !
Quand je le lis, je repense au titre d'un film de Laurence Ferreira-Barbosa : "Les Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel".
Que dire de plus ...

parlez-moi d'amour

17 nouvelles toutes plus intéressantes les unes que les autres. Une poursuite du bonheur certes, mais je n'ai pas eu l'impression que Carver avait une solution pour que nous l'atteignions.

Assez noires, ces nouvelles donnent une impression de "non finies" qui permet au lecteur d'imaginer, comment lui, voit la suite.
Un peu frustrée, à chaque fois, mais ces récits sont tellement bien faits qu'on lui pardonne !

dans la troisième chose qui a tué mon père, j'ai bien aimé cette phrase:

Citation :

Est-ce cela qui vous arrive quand un ami meurt? La malchance s'abat-elle sur les copains qu'il laisse derrière lui?

Conclusion je lirai de nouveau et sans tarder du Carver !

« Débutants » de Raymond Carver, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso, Éditions de l’Olivier

Citation :

A la cuisine, il se versa un nouveau verre et regarda les meubles de la chambre à coucher dans le jardin devant chez lui. Le matelas était nu et les draps aux rayures multicolores, posés à côté de deux oreillers sur le chiffonnier.

la suite : Si vous dansiez.

J'ai commencé Parlez-moi d'amour.

Pas gai, le monsieur !

Que des cassures. Et des "cassés".

Un conteur minimaliste et en même temps expressionniste.

Ca donnerait quoi en image (vu que c'est antinomique ?).

Je ne sais pas.

Pas loin d'un Munch, peut-être, pour le pessimisme et les thèmes abordés. Et d'un Hopper pour l'immense solitude des personnages.

Quel talent !



Une sacrée muse, la bouteille, aux USA...(on devrait ouvrir un sujet là-dessus.)