Pourquoi écrit-on ? (romans, poèmes)

1984 a écrit:

On écrit d'abord pour soi, pour que ça nous plaise à nous et pas forcément à un maximum de lecteurs/ consommateurs. Cela peut faire bondir certains, mais c'est ainsi. ...

telle est l'idée de 1984. Ca vous fait bondir ?

En même temps il faut distinguer enttre écrire des textes de fiction par exemple, et participer à un forum

C'est pourquoi je mets la seconde question dans vos pratiques culturelles

On peut souhaiter écrire avant tout pour soi. Faire de l'écrire une recherche personnelle.
Néanmoins, dans Baguettes chinoises de Xinran, l'écriture prend son sens parce qu'elle permet de communiquer avec les lecteurs et cet aspect fait partie de la démarche de l'auteur.
Difficile de répondre à une question aussi vaste... entre les poèmes d'Emily Dickinson et les témoignages...
Ensuite, s'il ne s'agit que de vendre, c'est autre chose.

Cependant, je ne suis pas sûre que Les Envoutés de Gombrowicz perde de son intérêt parce que l'auteur devait écrire pour un public ciblé (et populaire).

dans le message de 1984 le "on" représente qui ? des auteurs "reconnus", soi... ?

je crois que le "on" indéfini représente ici les auteurs, et dans pratiques culturelles, "on" represente le "nous" qui frequentons le forum pour y poster ; C'est pourquoi j'ai séparé la discussion.

1984 précisera sa pensée...

Moon

Citation :

Que l'on soit bien d'accord lorsque j'ai dit que j'étais entièrement d'accord c'était à propos du "et non pour plaire à un maximum de lecture/consommateur". Le reste mérite d'être creusé et même si je pense que l'auteur écrit en tout premier lieu pour lui même, le lecteur a sa place.

Evidemment que par la suite l'auteur pense à être lu : il suffit de voir ceux qui viennent sur GDS* exclusivement pour poster leurs écrits, sans toutefois vérifier s'ils sont lus ou non, ce qui est quand même étonnant.

Sans parler de ceux qui écrivent pour arrondir leurs fins de mois, les écrivains commerciaux qui surfent sur les attentes à la mode, beaucoup d'auteurs mettent de leur vie dans leurs écrits : complaisance, volonté d'y voir clair, ou de revivre certains moments, heureux ou malheureux ?

Il me semble que le sujet existe quelque part, je ne trouve pas.
Pas grave, je n'y avais pas répondu et je n'étais pas tout à fait d'accord avec les messages qui disaient, en résumé, qu'on écrivait pour être lu.

Alors si on enlève les auteurs qui font du commercial et ceux qui se prennent pour des écrivains, il me semble qu'un écrivain écrit d'abord parce que ça lui plaît d'écrire et si je dis il me semble, c'est que n'écrivant pas je ne sais pas, mais quand on créé, qu'on écrive, peigne, sculpte, filme, ... c'est déjà qu'on est attiré par l'outil, le matériau, les autres ne rentrent pas en ligne de compte.

Après certains pensent à faire pour être vu/lu/entendu, ils ont un certain public (?)... mais celui qui reçoit l'oeuvre, lecteur ou autre, je crois qu'il ressent le plaisir de celui qui créer, l'oeuvre vibre, il y a une transmission des émotions.
Je bloque avec ce certain public, cela sous entend qu'il en aurait un bon et un moins bon ... disons qu'il en faut pour tous les goûts

Moon, quand tu parles de Xinran qui témoigne, c'est pareil à mon idée, déjà son outil c'est l'écriture et je crois qu'elle aime écrire et les personnes dont elle retransmet leurs vies, alors pour transmettre quelque chose il faut un autre (lecteur ici) mais ce n'est pas dans un but commercial ou narcissique.

rotko a écrit:

1984 a écrit:

On écrit d'abord pour soi, pour que ça nous plaise à nous et pas forcément à un maximum de lecteurs/ consommateurs. Cela peut faire bondir certains, mais c'est ainsi. ...

telle est l'idée de 1984. Ca vous fait bondir ?

Non, je le comprends ainsi, quand on créé si on s'occupe de l'autre, on n'est plus soi même et les oeuvres s'en ressentent... mais tout public existe.

rotko a écrit:

Moon

Citation :

Que l'on soit bien d'accord lorsque j'ai dit que j'étais entièrement d'accord c'était à propos du "et non pour plaire à un maximum de lecture/consommateur". Le reste mérite d'être creusé et même si je pense que l'auteur écrit en tout premier lieu pour lui même, le lecteur a sa place.

Evidemment que par la suite l'auteur pense à être lu : il suffit de voir ceux qui viennent sur GDS* exclusivement pour poster leurs écrits, sans toutefois vérifier s'ils sont lus ou non, ce qui est quand même étonnant.

Cela ne me paraît pas si évident, un auteur reconnu doit bien y penser, j'espère qu'il se détache de sa fonction, c'est peut-être utopique ? il risque aussi de s'enfermer dans un style, de devenir dépendant de ce qu'il a fait précédemment, des attentes de son public, c'est dommage.

Quant à ceux qui passent ... au tout début ça me choquait beaucoup ce côté narcissique prétentieux et puis d'un point de vue psychologique, je me dis que chacun tente d'exister comme il peut, même si ça me choque toujours.
Sur les forums de peinture c'est la même chose, c'est souvent accablant, ça se voit plus vite en peinture, pas besoin d'heures de lecture, des gens qui se disent artistes, qui veulent même s'officialiser, voire payer des impôts pour des croûtes (c'est pas une question de goût), ils s'y croient et sont d'une pédanterie qui me scie.

C'est en tout cas sous cette forme que la littérature est la plus singulière et la plus prometteuse. Vouloir écrire en priorité pour les autres, c'est vouloir leur plaire. Et pour leur plaire, il n'est pas rare de vouloir employer une littérature "type", avec un déroulement et un style convenu ou encore faire poindre tout un tas de clichés (avec notamment l'histoire d'amour dont on connaît la fin avant même d'en connaître le début. Phénomène employé et usé jusqu'à la corde sous l'initiative du cinéma Hollywoodien).

Ecrire pour soit, c'est un veritable fertilisant pour l'imaginaire. Cela permet d'être totalement libre avec sa plume et de ne pas craindre de faire dans l'expérimentation sans craindre d'un retour critique de la part des innombrables réactionnaires. (Qui fait donc office de sanction).

Ecrire pour soit, c'est essentiel. Ca permet de mieux écrire pour les autres, mais pas pour l'ensemble des autres. Juste une partie. Et c'est mieux ainsi.

J'écris ce qui me fait plaisir et pour me faire plaisir en premier.
Mais il est évident que, si en plus, ce que l'on écrit plait, ne nous voilons pas la face: ça fait très plaisir ou alors nous sommes des saints?

marie chevalier a écrit:

J'écris ce qui me fait plaisir et pour me faire plaisir en premier. [/b]
Mais il est évident que, si en plus, ce que l'on écrit plait, ne nous voilons pas la face: ça fait très plaisir ou alors nous sommes des saints?

Oui, après il reste toujours le problème de savoir si l'on écrit prioritairement pour flatter son ego et/ou pour une autre raison X ou Y. Autant faire en sorte que l'ego soit un peu mis de côté. Ca a souvent été bénéfique.

Cela étant dit, chacun est libre d'accorder ses priorités à ce qu'il veut.

marie chevalier a écrit:

J'écris ce qui me fait plaisir et pour me faire plaisir en premier.
Mais il est évident que, si en plus, ce que l'on écrit plait, ne nous voilons pas la face: ça fait très plaisir ou alors nous sommes des saints?

Entièrement d'accord avec toi Marie!

Dans le cas des personnes âgées ( ) qui ont eu le courage de découvrir sur le tard, la magie d'internet et de ses possibilités infinies, écrire, sur un forum, c'est l'occasion de pouvoir communiquer, encore et encore, en traçant des mots et des phrases qu'il faut parfois aller rechercher dans les tréfonds d'une mémoire de plus en plus paresseuse. De retrouver le goût de la recherche pour peaufiner un style qui plaise à celui ou celle qui le lira peut-être et qu'il faut respecter d'autant plus que c'est une entité virtuelle.

Marek Halter , un de mes auteurs préféré, dans l'un de ses livres nous donne sa définition de l'écriture:
"Quand j'écris, ce n'est pas pour partager un rêve, mais pour partager un récit, pour transmettre une histoire, de la reconnaissance....Cela peut faire naître un rêve chez mes lecteurs, mais ce sera leur rêve, pas le mien....Mais un roman est une fiction.
Nous ne partageons que la fiction, l'écho de nos rêves. Même un romancier doit reconnaître qu'il n'est pas Dieu!
Il ne façonne que des personnages de poussière dispersés par la première bourrasque venue..."
Sans commentaires.

1984 a écrit:

Autant faire en sorte que l'ego soit un peu mis de côté.

C'est pourtant souvent une exploration - parfois douloureuse de soi, plus ou moins lente, plus ou moins voilée : je pense à Pérec avec W ou le souvenir d'enfance.

Il ne l'a pas écrit dans la joie, et dans la redécouverte de son histoire(1), il dut s'arrêter pour cause de dépression.

(1) Son histoire nourrit aussi la disparition.

je ne sais pas où poster ça (pardon d'avance monsieur l'(administrateur)
je voudrais retrouver le poème et l'auteur mais je n'ai que peu d'éléments !
"la servante au grand coeur
dont vous étiez jalouse
et qui dort à présent
sous une humble pelouse....."

merci d'avance

c'est baudelaire, et je t'envoie le texte en Mp

Utopie a écrit:

rotko a écrit:

1984 a écrit:

On écrit d'abord pour soi, pour que ça nous plaise à nous et pas forcément à un maximum de lecteurs/ consommateurs. Cela peut faire bondir certains, mais c'est ainsi. ...

telle est l'idée de 1984. Ca vous fait bondir ?

Non, je le comprends ainsi, quand on créé si on s'occupe de l'autre, on n'est plus soi même et les oeuvres s'en ressentent... mais tout public existe.

Je l'entends aussi de cette façon.

Mais j'ai envie d'exprimer autrement :

Je pense tout simplement qu'on reste soi mais que ce sont les oeuvres qui ne deviennent plus les mêmes et donc elles ne ressemblent plus à soi.

Oui, comprenez, Si il y a une chose sûre, que l'homme ne peut contrôler, c'est bien le temps.
Vous imaginez un peu, moi, j'aimerais qu'il fasse bon toute l'année, un léger vent et du soleil, un petit 27 degrés.
Seulement, l'agriculteur, lui, voudrait souvent de la pluie... et peut-être ailleurs, peut-être juste à côté de moi, d'autres voudraient de la neige...

Alors écrire pour soi avant tout.
Après, j'aurais envie de parler de partage et là, cela ciblerait le consommateur/lecteur. Et le partage est aussi source de plaisir, d'enrichissement, à la fois pour lui et pour soi.

Bonjour ma Rosie, d'accord avec toi, mais pour ma part, j'ai un besoin viscéral d'écrire, même si je me rends compte que c'est moyen ou pas très bon, il faut que j'écrive : c'est ma soupape de sécurité. Et puis si quelques uns apprécient, je suis contente, c'est qu'il y a eu échange de ressenti. Bisou ma belle

Ecrire est une façon de parler sans être interrompu ...

C'est de qui ça, déjà ? le nom de l'auteur m'échappe

Lysandre a écrit:

C'est de qui ça, déjà ? le nom de l'auteur m'échappe

Coucou Ysandre,
La citation est de Jules Renard
Bises

merci. j'adore cette citation, mais je pense qu'il n'y a pas que ça : il y a le "besoin" d'écrire qui participe du besoin de communiquer quand on est seul notamment.
Bon dimanche et bisous

Lysandre a écrit:

merci. j'adore cette citation, mais je pense qu'il n'y a pas que ça : il y a le "besoin" d'écrire qui participe du besoin de communiquer quand on est seul notamment.
Bon dimanche et bisous

Oui, mais cela implique la même chose, ton besoin se rapporte à toi, donc tu écris pour toi, parce que cela te fait du bien. Et quand tu parles de communiquer, tu parles bien de partage, donc à la fois ça fait du bien et ça fait plaisir.

Enfin, quand on est écrivain et qu'on se gagne de la thune, il est peut-être possible de mieux appréhender les critiques. Mais quand on ne l'est pas, c'est différent. Certaines critiques apportent et d'autres remettent en question. Moi je pense qu'il faut être solide, prendre du recul ou relativiser (comme tant de gens le disent si facilement)
Ce qui n'est pas toujours aussi évident.
Alors, après, la question revient éternellement : mais pourquoi j'écris ?

Parce qu'on en a besoin ?
Pour se vider de la pression que l'on vit ?
Pour fantasmer sur ce qu'on écrit ?
Pour faire rire le lecteur ?
Pour le faire pleurer ?
Pour lui montrer la beauté et les horreurs ?
Pour le faire flipper ?
Pour lui raconter la vie, l'histoire ?
Pour apprendre quelque chose de soi ?
Pour parler sans être interrompu ?
Pour faire découvrir la connaissance ; ce que l'on sait que l'on ne sait pas et démontrer le contraire ?
Pour qu'on le découvre ? Oui parce qu'un livre, (ou un poème), (ou un texte), en dit beaucoup sur l'auteur.

Un écrit ça peut être bateau comme ça peut être magique.

Tu sais Ysandre, toi qui me connais un peu, tu dois te souvenir de mon déversoir subversif. Tu sais, celui qui en faisait rire quelques-uns - ces quelques textes humoristiques...
Bien sûr que j'écrivais pour moi, mais qu'est-ce que tu crois, je les écrivais aussi pour être lue par les autres, des lecteurs (ce qui se rapporte à moi dans tous les sens du terme) mais aussi à autrui, et ce, pour les faire rire. Et mon inquiétude, c'était de me dire mais est-ce que je vais les faire rire !
Et quand un lecteur rit alors c'est chose réussite, à la fois pour moi et pour le lecteur.
Donc je n'écris pas que pour moi même si tout ce rapporte à moi.
J'écris parce qu'à un moment donné, je fais passer un message. Sans ça, si j'écrivais que pour moi, j'ouvrirais un journal personnel et cela s'arrêterait là.
Parce que tu sais, il n'y a pas besoin d'une foule si on s'arrête au besoin d'écrire.

Bonjour ma Rosie, tu as tout a fait raison. J'adore aussi faire rire les gens, mon côté clown !!! pour l'instant, l'est en radoube !
Je me souviens qu'une fois, grimpée sur une chaise, j'ai fait pleurer de rire mon frère et des amis en racontant et mimant "le loup et l'agneau"

C'est con qd même d'être si gaie et de souffrir parfois de dépression !