Anne Delbée

Anne Delbée, née en 1946, est avant tout comédienne et metteur en scène, elle fondatrice et animatrice du théâtre gô. Elle a monté une pièce dont Paul Claudel était le sujet. Puis elle s'est intéressée à Camille Claudel en 1982.
Suite à cette pièce qui a connu un grand succès, elle écrit Une femme, toujours sur la vie de Camille Claudel qui a reçu le prix Elle.
Elle a également publié Racine, Danse !, Le sourire de Sarah Bernhard, Il ne faut regarder que l'amour... la 107e minute
je vous laisse le résumé au passage :

la 107e minute de la finale de la coupe du monde de football, l'impensable se produisit. Mais que s'est-il donc passé dans la tête ( !) de Zinédine Zidane pour qu'il prenne le risque de compromettre, à dix minutes de la fin de sa carrière, son image de Dieu du stade si doux et si élégant? Personne, et sans doute pas même lui, ne pourra répondre à cette question. Cela n'empêche pas la polémique d'enfler entre ceux que ce geste horrifie au nom de la morale et ceux qui le comprennent au nom de l'honneur. Quoiqu'on en pense ce geste a eu lieu et il oblige à s'interroger sur le spectacle, le jeu, l'honneur et les femmes. Anne Delbée n'est ni sportive, ni fan des " bleus ", ni journaliste à l'Equipe. Alors pourquoi elle ? Parce que c'est une femme de théâtre. Or cette finale est peut-être le plus grand spectacle de tous les temps si on prend en compte la dimension de la scène et le nombre de spectateurs. Spectacle moderne et si traditionnel à la fois, car des sportifs dans une arène, on connaît cela depuis l'antiquité. Parce qu'il fut atteint dans son honneur, parce que les mots valent plus que les gestes, à la 107e minute Zinédine Zidane arrêta -littéralement- de jouer le jeu. Ce soir là rejoignant Hector et Antigone, les héros tragiques, il nous rappelle que chacun d'entre nous, à un instant de sa vie, est confronté à son destin. Il doit alors choisir entre la loi des hommes et sa Vérité. C'est de tout cela dont parle Anne Delbée, avec des mots simples, dans un texte dense destiné au grand public.


Personnellement, je n'ai lu que Une femme qui m'a déçue je l'avoue. Livre recommandé lors d'une émission sur Camille Claudel, je m'attendais à un récit moins romancé et évoquant un peu plus les sculptures. Lire le récit suppposé de la première nuit d'amour de Camille et Rodin ne m'apporte rien, ni d'un point de vue érotique, ni d'un point de vue narratif .
En revanche, les lettres écrites par Camille alors qu'elle est enfermée, les passages des oeuvres de Paul, son frère sont émouvants et utilisés avec intelligence.
Du coup, le roman m'a paru très inégal, oscillant entre un reportage assez fidèle de l'époque et des embûches que Camille a traversés et des passage style" Harlequin".
Ceci dit, Delbée écrit très bien je trouve, elle dresse le portrait d'un personnage attachant et complexe. Son récit se lit très facilement et a contribué, dans les années 1980, à faire connaître cette grande artiste oubliée.
En définitive, si je ne m'étais pas attendu à une biographie, je n'aurais pas été tant déçue que cela. Il faut dire que, juste avant, j'avais lu Berthe Morisot, écrit par D. Bona avec une analyse fine des oeuvres de l'artiste. D. Bona qui a eu une approche différente en respectant très habilement les zones d'ombres qui jalonnent la vie de cette impressionniste.

je ne lirai pas la 107 e minute parce que cette affaire de Zidane, j'en ai eu plein les oreilles ! Selon mes informations, quelles que soient son habileté, ses qualités physiques et morales, c'est le joueur qui a eu le plus de cartons rouges. Inutile donc de dramatiser avec le chauvinisme habituel.

Quant à Hector et Antigone, ils ont une autre portée symbolique, du moins pour moi.

Le livre de Michèle Desbordes, la robe bleue parle aussi de Camille Claudel, et prend à partie son frère Paul.

Reste à voir l'exposition.
Si on veut rendre justice à Camille Claudel, ce sera plus pertinent par ses oeuvres, je crois.

L'exposition Camille Claudel, c'est pour demain. Je crois que je laisserai passer un peu de temps avant de lire un autre ouvrage sur le sujet.
M. Desbordes (la robe bleue) ou D. Bona (Camille et Paul, la passion Claudel), à voir, en temps voulu...
En tout cas, A. Delbée, je ne suis pas tentée pour le moment.

la-petite-normande a écrit:

Personnellement, je n'ai lu que Une femme qui m'a déçue je l'avoue. Livre recommandé lors d'une émission sur Camille Claudel, je m'attendais à un récit moins romancé et évoquant un peu plus les sculptures. Lire le récit suppposé de la première nuit d'amour de Camille et Rodin ne m'apporte rien, ni d'un point de vue érotique, ni d'un point de vue narratif .

Je l'ai depuis un moment sous le coude et je l'ai commencé, il m'est tombé des mains. Je n'ai lu que très peu mais je n'arrivais pas à accrocher. Je crois que ce n'est pas ce que j'attends et ton commentaire m'aide.
Je suis ravie que tu puisses voir l'expo, je n'ose demander des photos des oeuvres inconnues, il y aura peut être un catalogue ou des cartes.
Le livre qui me tente beaucoup est celui de Michèle Desbordes.

pour l'exposition, j'emporte mon appareil photo ;o) mais si son utilisation est permise dans le musée Rodin, le sera-t-il pour cette exposition temporaire ? à suivre. Si j'ai pu prendre quelques photos, je partage avec plaisir...
En tout cas, j'ai déjà repéré le catalogue
Camille Claudel (1864-1943)

Ce catalogue présente l’intérêt immense de mettre en évidence le travail artistique de Camille Claudel, trop souvent éclipsé par ses relations avec Rodin et sa vie privée tumultueuse. Les textes qui le constituent permettent de mieux comprendre son esthétique et de répondre aux questions suivantes : qu’est-ce qu’être une femme élève-sculpteur dans un atelier à la fin du XIXe siècle ? Comment faire advenir une sculpture moderne dans une période d’intense statuomanie et de sculpture industrielle ? Qu’est-ce que la sculpture moderne entre 1884, date des débuts de Camille Claudel et 1905, époque où elle cesse à peu près de sculpter… ? Avec des essais de Bruno Gaudichon, Pablo Jiménez Burillo, Maria López, Aline Magnien, Véronique Mattiussi, Claudine Mitchell et d'Anne Rivière.

336 ill. couleurs, 424 p., 27 x 19,5 cm, relié, 2008,
ISBN 978-2-35377-006-9 / 39,95 €
(voir site du musée rodin, dans la boutique, nouveauté)

pas de photos pour l'exposition Camille Claudel, j'étais vraiment trop absorbée par ce que je voyais !!!! Très belle exposition vraiment.
Un conseil, si vous vous y rendez, achetez vos place (sur le site du musée Rodin, la fnac... surcoût environ 1,50 €) vous devrez choisir un créneau horaire pour vous présenter à l'entrée MAIS vous éviterez de faire la queue !

à noter : un télérama hors série sur Camille Claudel à l'occasion de cette expo très bien fait.