Trop tard
Le fleuve de nos désirs s'enlise misérablement.
Marécage. Morne immobilité.
Nos rêves morts se décomposent.
Nous nous observons, statuts immobiles et résignées.
Le temps égrène le supplice de nos renoncements.
L'amour se meure de nos peurs.
Seule trace de vie, des bulles de méthane crèvent la surface de l'eau dormante. Les feu follets emplissent l'espace.
Captent pour un instant notre attention.
Derrière un masque impassible, je cache mon véritable visage.
Comment aller te chercher, alors que je n'ai jamais contemplé mon reflet ?
La grâce nous abandonne.
Nos corps se désunissent lentement.
(on fera plus gai un autre jour
)