Auditions forcées à perpétuité par Ann Warren GRIFFITH
Anthologie de la SF. Livre de Poche<< Elles étaient fascinantes, ces énormes batteries de machines déversant leurs messages au peuple américain. Cela paraissait tenir du miracle, cette façon dont les slogans publicitaires étaient lancés dans l'atmosphère et captés par des disques minuscules placés dans la bouteille, ou la boîte, ou le carton, ou n'importe quel emballage contenant le produit vanté...Un processus si incroyablement complexe et cependant d'une précision extraordinaire.....Il n'était jamais arrivé qu'un publicité devant être émise par une boîte de cirage ait été diffusée par un flacon de lotion pour faire repousser les cheveux >>Fred Bascom, un des vice-présidents du Service des Ventes de la Société de Ventriloquie des Etats-Unis, avait mis en place ce nouveau système de publicité parlée, émise par le produit lui-même, où qu'il soit, en rayons sur le lieu de vente, ou chez le consommateur, une fois acheté. Au grand plaisir des enfants!....
Des inconditionnels de la tranquillité, ne s'adaptant pas à cette permanente agression auditive, firent monter les ventes des fabricants de Bouche-Oreilles afin de se protéger. Jusqu'à ce que VU porte plainte contre ces fabricants. Après de longs débats, l'Association des Fabricants de Bouche-Oreilles fut déclaré coupable
<< d'atteinte à la liberté de publicité, contraire à l'esprit et à la lettres de la Constitution des Etats-Unis>> A la suite de quoi, une loi fut promulguée interdisant la détention et l'usage de bouche-oreilles..
La Grand-mère de Mavis, l ‘épouse de Fred, farouche opposante à VU, fut condamnée à cinq années de prison. C'est le "squelette dans le placard" qui risque de mettre en danger l'avenir de Fred. Aussi, lorsque libérée et de retour chez sa petite-fille, elle déclare qu'elle veut retourner en prison parce que
:<< C'est vraiment le seul endroit pour moi. J'y ai des amis et le seul endroit tranquille que je connaisse >> en montrant une boite de bouche-oreilles achetée au marché noir, le couple s'affole. Et les Bascom l'entraînent vers une ville éloignée qu'elle sz fasse arrêter.
Soulagé, sur le chemin du retour, Fred pense
<< A tous ces milliers de gens dans les prisons et les pénitenciers, tous sans VU!..Ils n'achètent rien et par conséquent n'ont pas de VU. Et cela a un effet désastreux pour leurs habitudes d'acheteurs ....à leur libération >> Une nouvelle idée lui vient alors : détacher les disques des produits, les mettre dans une petite boîte dans les cellules et les faire écouter de force. Avec en prime des petites conférences sur le thème "Soyez honnêtes" ou "Le crime ne paie pas" etc...pour donner bonne conscience aux annonceurs. Lesquels préparent ainsi les libérés à leur vie en dehors des murs de la prison.
Pauvre Grand-mère la voici condamnée aux "Auditions forcées à perpétuité »
Une satire mordante sur la place de plus en plus prépondérante que la publicité s'octroie dans tous les médias, papier ou audio-visuel. Ecrite dans les années cinquante par une débutante en S.F. ex-secrétaire, ex-actrice, ex-bibliothécaire, et excellente humoriste !!!!
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