Hop la, nous vivons !

hop là, nous vivons de ernst Toller, au théâtre de la ville de paris du 6 au 23 fevrier aux Abbesses, Paris (XVIIIe).

adaptation et mise en scène Christophe Perton, à partir de la traduction de César Gattegno et Béatrice Perregaux

Citation :

Dans Hop là, nous vivons !, pièce prémonitoire, largement autobiographique, la révolution sert de toile de fond à une tragédie individuelle. Comme Toller, Karl, son héros, est un révolté, fidèle jusqu’au bout à ses idéaux. Christophe Perton a su créer un climat singulier où l’histoire et le présent, l’onirisme et le réalisme, l’humour et le tragique s’entremêlent

La pièce a été mise en scène pour la 1ère fois en 1927 par Piscator

hop là, nous vivons dresse le tableau de l’Allemagne des années 20 par le regard de Karl Thomas, un jeune révolutionnaire idéaliste parti après huit ans d’asile sur les traces de ses anciens camarades de lutte.

Ernst Toller (1893-1939) est l’une des figures de proue de l’expressionnisme politique.

Il a participé notamment à la révolution de Munich en 1918.

Condamné à mort, il sera finalement emprisonné, et c’est en détention qu’il écrira ses pièces politiques.

Publiée en 1927, « hop la ! nous vivons » a des accents autobiographiques. Comme Ernst Toller, le personnage de Karl Thomas condamné à mort voit sa peine commuée : il passe 8 ans dans un asile psychiatrique.

A sa sortie, il voit avec effarement comment le monde a évolué. La pièce a des fulgurances : on accuse la gauche des crimes de la droite, les milieux d’affaires soutiennent les politiques de droite, l’inflation galope, la bourse va bon train, on produit les gaz asphyxiants en grande quantité. Les notions de race pure et d’antisémitisme touchent toute la population.

En même temps hop là ! nous vivons a des résonances actuelles : La pièce parle du licenciement de ceux qui refusent les heures supplémentaires, de la répression syndicale, enseignement sous tutelle :

l’histoire parle des guerres, oubliant le mouvement des idées ou les questions sociales ; on débat du réformisme ou de la révolution, du piège des élections, de la condition féminine, de la sexualité libre.

Pour la forme, des séquences cinématographiques d’actualités avec des rappels historiques servent d’intermèdes entre les actes.

Pas de grandes tirades, mais des dialogues rapides et une tension dramatique qui ne se relâche pas.

Hop la ! Nous vivons reste une grande pièce qui devrait être plus souvent au répertoire.

Ernst Toller, d‘après scènes magazine.

Citation :

"Auteur à succès souvent joué durant la République de Weimar, pour le moins aussi connu que Brecht au tournant des années 1930, Toller dût quitter l’Allemagne lors de l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933.

Il resta tout d’abord à Zurich comme de nombreux émigrés anti-nazis, puis gagna Londres et enfin les Etats-Unis en 1936.

Dès 1937, il se consacre à la dénonciation du soulèvement du général Franco en Espagne, récolte des fonds en faveur de la République espagnole et revient en Europe pour participer à un congrès antifasciste à Valence.

De retour à New York, devant l’inanité de ses efforts et l’échec républicain, il se suicide en 1939".