Science-fiction en question ?

Bonjour tout le monde et desolé de ne pas plus participer aux discussions ( j'ai du mal a vous suivre ^^ )

J'ai eu une discussion tres...mouvementée avec une amie, le sujet; La science-fiction et tout ce qui tourne autour ( heroic fantasy,etc...) est-elle de la litterature ?

J'attends impatiemment vos réponses

Bonjour Melbrins

D'une partje n'ai pas trop de temps pour entamer une discussion maintenant, et d'autre part, je m'y connais peu en science-fiction, héroïc fantasy, etc.
Mais quand même une évidence : ce n'est pas le sujet qui fait la littérature !

On a placé la SF dans le forum "mauvais genres", ce qui n'est pas une mise au ban, mais un etiquette revendiquée, un qualificatif méprisant retourné contre les détracteurs des polars et des livres de SF.

Ce qui m'etonne toujours un peu est que des lecteurs de SF se specialisent souvent dans ce genre, uniquement. Certains ne lisent rien d'autre.

j'en lis de temps en temps, et actuellement je tente RC Wagner : la balle du neant.

La SF a sa place en littérature que ce soit de l'héroïc fantasy, du space opéra ... IL y a de très bons auteurs comme Orson Scott Card (les chroniques d'Alvin le faiseur) ou bien encore Dan Simmons (l'échiquier du mal) sans parler bien évidemment de Jules Vernes, Wells, Asimov...
Maintenant je rejoins Rotko, je trouve dommage que les lecteurs de SF, avec tous les genres qui en découlent, ne lisent que cela. Mais il en est de même pour les lecteurs de romans policiers, et évidemment pour les lecteurs de romans.
J'ai d'ailleurs beaucoup de mal, moi qui travaille en librairie, à comprendre certains clients qui font vraiment la différence entre les rayons. Chacun son style, un auteur atteint son but quand il réussi à faire vibrer son lecteur, peu importe le genre.
Alors maintenant, me concernant, il est vrai que je ne vibre pas beaucoup en parcourant un livre de sf pur, mais ce n'est pas pour autant que je dénigre cette littérature.

C'est simplement que l'on retrouve pas la meme force d'evasion dans les autres genre, enfin c'est mon cas. Les possibilités sont infini alors que dans les polars ou autre, les limites de la realité bride l'excitation donne par le livre...

melbrins a écrit:

C'est simplement que l'on retrouve pas la meme force d'evasion dans les autres genre, enfin c'est mon cas. Les possibilités sont infini alors que dans les polars ou autre, les limites de la realité bride l'excitation donne par le livre...

C'est en effet possible, encore qu'il y ait, je crois des sous-genres bien distincts dans la SF. Cette modification dans l'espace-temps, cette projection dans l'avenir ou dans un univers différent pemet parfois de mieux situer le présent et ses enjeux. 1984 (Orwell), le meilleur des mondes,(Huxley) Jack baron et l'eternite (Spinrad) traitent de questions actuelles mais en leur donnant un autre relief du fait de la transposition.

les monades urbaines de sternberg parlent notamment des villes tentaculaires, et de la concentration des populations.

C'est pourquoi certains livres de SF, même maladroits, restent interessants, comme les uchronies : voir le forum "mauvais genres".

N'hesite pas Melbrins à inviter tes copains/copines a parler de ces livres dans le forum "mauvais genres" qui est là à cette intention.

Ce serait bien si vous tous disiez votre mot sur la science fiction : en lisez-vous ? en avez-vous lu ? qu'en pensez-vous ? quels auteurs connaissez-vous ?
Ensuite je rapatrierai le fil dans "les mauvais genres".

Un des ennuis constitutifs de la SF, me paraît-il, est la fréquente nécessité d'expliquer les changements par rapport à notre monde. Ces explications historiques de ce qui s'est passé, ou qui font appel à des théories scientifiques peuvent apparaître comme bien fumeuses.

Sans doute l'auteur invente-t-il des termes à consonance savante pour donner de l'autorité aux nouvelles notions. S'il y a un minimum d'humour, ça passe, sinon on risque de rire... aux dépens de l'auteur et de ce qu'il raconte.

Il est vrai qu'avec du talent...

J'en ai lu , j'en lis et j'en lirai encore
On fait toujours des découvertes avec la SF, Frederic Brown et son Martiens, go home! , une vision de l'envahisseur extraterrestre plutôt croquignolle :

Citation :

Un milliard de martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la terre. Mais comment s'en débarrasser ?

Et si je devais n'en citer qu'un autre Arthur C. Clarke 2001 : l'odyssée de l'espace, j'ai fait un beau voyage aux confins de l'univers , me reste à lire les 3 derniers opus ...
Du même auteur , j'ai entendu beaucoup de bien des Bases Vénus, en dix tomes , mais je n'ai pas encore eu l'occasion ... je suis débordée de lectures et envahie de livres en attente , mais c'est un peu à cause grâce à vous ...

Terry Pratchett me tente beaucoup également , Aristarque a su trouver les mots pour me titiller les neurones :alien:

a defaut d'entamer par de vulgaires paves insipides, je vais juste pointer du doigt quelque chose de franchement pas banal. C'est surtout apres avoir lu Esther, qui nous parlais des rayonnages de sa librairie. La question que se posent toujours les gens qui n'y connaissent rien (je ne parle pas dans un sens pejoratif), c'est : "qu'est ce que la science fiction ?" ou "comment decrire la science fiction ?".

Et la grande reponse c'est que cela me parait impossible. Autant, un roman policier est facilement classable, tout le monde se doute un peu de ce qu'il y aura dedans. Autant pour de la sf...mister and boule de gomme !

bonjour Yoz, et bienvenue à toi et à tes posts (rire).

je serais assez tenté de penser comme toi, mais pour connaître des lecteurs de SF, je sais qu' eux s'y retrouvent fort bien !

Ils sont capables d'avoir des discussions très savantes et argumentées sur les genres et sous-genres de la SF : space opera, heroic fantasy etc...

Le seul mot d'uchronie les lance dans des considérations fort interessantes, illustrées d'exemples et d'analyses pertinentes.

C'est la bien evidemment tout le piquant de la chose, au meme titre par exemple qu'une bande de jeunes sauvages devisant metal, ca ne se classe pas, mais ca surencherit toujours.

Le Rayon Fantastique (nrf- Gallimard 1953) présente la Science-Fiction à ses lecteurs:

Qu'est-ce que la SF ?----Comme son nom l'indique, un mélange de réalité et d'imagination. C'est l'aventure de demain.

Depuis quand existe la SF?--- Personne ne peut le dire .Elle est aussi ancienne que la fantaisie. Platon, Cyrano de Bergerac, Voltaire, Edgard Poé, Jules Verne en ont fait bien avant que le mot soit inventé en 1926, par l'américain Hugo Gernsback

A qui s’adresse la SF--- A tous les lecteurs curieux de nouveau et d’élévation intelligente. Ce qui ne l’empêche pas de compter de grands savants parmi ses fidèles lecteurs.

La SF. est-elle instructive ?---On peut même dire que ce soit le plus instructifs des genres littéraires. Ses lecteurs apprennent bien des choses qu’ils n’auraient jamais su sans elle

La SF. développe l’imagination--- En entraînant ses lecteurs dans un domaine sans limites où l’esprit peut vagabonder à travers l’espace, le temps et les dimensions. Elle ne connaît pas d’ « impossible ». Elle prévoit la réalité, toute proche, peut-être.

La SF. est distrayante---Elle ne manque jamais ni d’action, ni d’aventures, ni même d’émotions fortes. Plus que tout autre genre elle absorbe le lecteur par ses récits si éloignés des choses de tous les jours et des évènements conventionnels..

La SF. est variée ---L’une de ses vertus est son infinie variété, son renouvellement incessant Alors que les autres genres sont limités à notre Monde, elle est l’Univers entier. Elle est une fenêtre ouverte sur l’avenir.

Cette présentation se passe de commentaires. Je me permettrais seulement d’ajouter que pour goûter pleinement à la Science-Fiction, il faut avoir gardé le goût du merveilleux, de l’insolite, du mystérieux, de l’extravagant, et du fantastique de notre enfance…..

Pour cela je pense que la plupart des lecteurs sont des ados, ou de vieux garcon :p

C'est tout ça et tellement plus encore , et c'est une fille femme qui le dit

Aristarque disait ou plutôt rapportait ceci

Citation :

La SF. est-elle instructive ?
-On peut même dire que ce soit le plus instructif des genres littéraires. Ses lecteurs apprennent bien des choses qu’ils n’auraient jamais su sans elle.

C'est quand même parfois fumeux, comme toute oeuvre d'imagination qui veut explorer ce qui n'existe pas - mais pourrait exister, un jour

Comme dans tout genre il y a les bons et les mauvais livres.

Les couvertures sont rarement réussies, amha.
A croire que les illustrateurs sont en panne d'inspiration : visages portant un masques a gaz, vamps extra terrestres stereotypées, heros primitifs, mais je m'avance un peu imprudemment

melbrins a écrit:

Pour cela je pense que la plupart des lecteurs sont des ados, ou de vieux garcon :p

Des ados c'est normal, mais pourquoi de vieux garçons? Le mariage empêcherait-il de goûter encore à l'imaginaire?

Les couvertures sont generalement rates oui. Meme si certaines ont des niveaux excellents, et je pense notamment a celles dessinees par Caza, on se retrouve souvent avec un espece de rechaufee d'image d'alien ou de bimbo land melange a des tons souvent flash ou sombres (sombres, c'est quand leurs imprimantes n'ont plus de couleurs).

Enfin, j'exagere peut etre, mais l'exageration yabon :p

Pour le petit point de Melbrins, je pense juste qu'il parle de "grands enfants", et non pas de "vieux garcons" :p

Yoj a écrit:

Les couvertures sont generalement ratées, oui. Meme si certaines ont des niveaux excellents, et je pense notamment a celles dessinees par Caza

voici CAZA

cliquez dans la colonne de droite in dessins et illustrations sur

- couvertures de Caza
- dessins de Caza

il y a aussi d'autres illustrateurs Moebius, Druillet...

druillet

je résume un entretien de Jean marc ligny sur la science fiction

On est plus des explorateurs du présent que du futur, parce qu’on va imaginer le futur à partir des éléments qu’on trouve dans le présent : qu’est-ce qui va faire sens, qu’est-ce qui va faire date dans l’histoire humaine en général et dans des sociétés en particulier ?
Même si on écrit une histoire galactique qui se passe dans les étoiles dans cinq siècles, on est obligé d’imaginer une évolution de l’humanité qui tienne compte des facteurs présents.
Tous les auteurs décrivent peu ou prou une situation, une analyse de notre société et de certains de ses travers. L’auteur s’est emparé des éléments du réel pour bâtir un futur imaginaire qu’il s’efforce de rendre plausible.

Il y a deux images de la science-fiction qui se télescopent et qui se brouillent. D’une part, il y a ce que j’appelle la science-fiction commerciale, représentée par des films du genre Star Wars et par toutes les bandes dessinées, les gadgets, les novellisations qui vont autour. C’est une grosse quincaillerie

Et il y a la science-fiction un peu sérieuse, qui est surtout représentée par la littérature, et qui elle va aborder les vrais problèmes de notre temps. Si on considère que c’est une littérature essentielle pour comprendre le monde, on a du mal à en sortir, voire même à trouver autant d’intérêt à d’autres formes littéraires.

mes principales déceptions dans le genre SF/fantastique c'est lorsque je trouvais que l'auteur, le style du livre était un peu trop pompeux (que ce soit en littérature générale ou ailleurs, j'ai du mal qd ça se la "joue" un peu trop).

Souvent les lecteurs et les auteurs de SF se posent justement comme des critiques de la société actuelle, et je trouve que certains délaissent quelque peu le travail sur l'écriture et sur l'histoire pour nous donner des pensées, certes justifiées mais qui du coup par leur manque de traitement "artistique" semblent caricaturales, imposées comme des valeurs moralisatrices...

Attention je ne dis pas que tous les auteurs de SF font ce genre d'ouvrages, mais j'en ai rencontré souvent.

P.S : pour l'histoire de la masculanisation des lecteurs de SF, même s'il existe des lectrices, c'est un fait avéré. Egalement un autre fait avéré : la plupart des lecteurs de SF/fantastique sont des matheux au sens large, et accorde peu d'importance au style de l'auteur, mettant en avant les idées et les héros. (ce jugement est consciemment caricatural, mais tous les lecteurs de SF rentraient dans cette catégorie, sauf moi mais je ne suis pas une férue )

queenieinlove a écrit:

pour l'histoire de la masculanisation des lecteurs de SF, même s'il existe des lectrices, c'est un fait avéré.

Jean marc ligny disait

Citation :

De plus en plus de femmes écrivent de la science-fiction et développent une approche féminine du genre qui va attirer un lectorat féminin. La science-fiction s’est considérablement enrichie depuis ses origines. Au début, c’était essentiellement des histoires de robots, d’empires et de guerres galactiques, d’inventions scientifiques, etc., des sujets intéressant plutôt les hommes.

Citation :

Mais à partir je dirais des années cinquante-soixante, les femmes ont commencé à écrire de la science-fiction et elles ont abordé d’autres sujets, intégrant de la sociologie, de l’ethnologie, de l’histoire, de l’écologie, etc. Des sciences plus humaines, en fait, qui du coup attirent un lectorat plus féminin.

Rappelons un des premiers romans de science-fiction : Franckenstein de Mary Shelley.

je signale aussi Cosmic Erotica une anthologie féminine rassemblant 17 auteurs féminins.

Selon l’editeur

Citation :

Amour-plaisir, amour-souffrance, amours éphémères ou impossibles, amour-passion, amour-frisson : 17 écrivaines européennes et américaines, 17 auteures de science-fiction, de fantastique ou de fantasy vous offrent leurs visions de l'amour. Sans tabous ni contraintes, elles dévoilent ici les recoins les plus secrets de leur âme, de leurs désirs, de leur inspiration

rotko a écrit:

je signale aussi Cosmic Erotica une anthologie féminine rassemblant 17 auteurs féminins.

Est-ce un hasard si tu parles justement du livre que je viens de mettre en ligne sur mon site ??
En tout s'il est vrai que cette anthologie existe et est vraiment très intéressante à lire, on remarquera que le thème central est l'amour... difficile de sortir des clichés finalement... même si certaines nouvelles sont de vrais petits bijoux