Énigme policière...

... livrée à votre sagacité (parue dans Carrefour savoirs de juillet 2006 sous ma signature).




Balle de match quater



Paris, vendredi 14 avril

Catherine subissait encore les ravages qu’avait entraînés sa décision d’arrêter la clope. Gagnée par l’application stricte de la loi Évin, la boîte où elle bossait à temps partiel était passée « non-fumeur » en janvier. Griller ses cigarettes sur le parvis, au cœur d’un hiver rigoureux, devenant trop compliqué, Catherine avait sauté le pas. Une véritable gageure pour elle et ses deux paquets quotidiens depuis une trentaine d’années. Elle traversait des périodes d’euphorie suivies de moments de déprime. Un vide immense creusait son estomac, la laissant au bord des larmes. Catherine évitait les cafés au profit des bibliothèques. Autant par goût que pour son job, elle était une fidèle de la BILIPO, la Bibliothèque des littératures policières, véritable mine en la matière. C’est là qu’elle avait passé son après-midi, plongée dans le Dictionnaire des littératures policières et les œuvres de Zévaco. Elle quittait parfois la confortable chaise recouverte de velours jaune, et la table ovale qu’elle s’était appropriée, pour éclaircir un point avec la bibliothécaire. À voix basse, pour ne déranger personne. Surtout pas ce vieux monsieur qui avait étalé sur l’une des tables six ou sept ouvrages, tous de Simenon ou le concernant, et un cahier à spirale qu’il s’activait à couvrir de notes d’une écriture fébrile, peut-être en prévision de la fermeture exceptionnelle du lendemain. Catherine aimait tout autant la richesse de ce fonds que l’esprit qui régnait dans les lieux. Avant l’accès aux salles de lecture, une exposition. Année olympique oblige, le thème portait sur « la gloire et les déboires du sport ». Une belle idée… que Catherine aurait appréciée à sa juste valeur en d’autres circonstances. De nouveau, à la veille du long week-end pascal, elle constatait avec dépit que sa joie de vivre en avait pris un sacré coup et que sa vie, professionnelle et sentimentale, s’en ressentait sérieusement. L’équilibre du « chacun chez soi » que le commissaire Serge Legrand et elle pratiquaient depuis de nombreuses années, entrecoupé de soirées chez l’un ou chez l’autre, de week-ends ou de vacances ensemble, était sur le point de se rompre, tant son humeur se faisait imprévisible. Son vieux compagnon semblait supporter avec difficulté les mails désespérés qu’elle lui envoyait, aussitôt suivis de messages en forme de SOS sur son portable, puis d’interminables silences. « Essaie de comprendre qu’on ne raye pas des années de tabagisme comme ça ! Laisse-moi faire le deuil. Je ne veux pas qu’on se voie pour le moment. » Puis un SMS : « Désolée, un ciné dimanche soir à Montparnasse, ça te dirait ? »



Paris, samedi 15 avril

Le commissaire Legrand était fatigué. Ses jeunes collègues le laissaient perplexe. Les nouvelles technologies l’ennuyaient. On le prenait pour un « has been ». Ses chefs lui avaient refilé une affaire minable. Une escroquerie sans envergure mais qui, répétée, finissait par rapporter gros à son auteur. Le scénario était toujours le même. Un client entrait dans une petite boutique de quartier. Il choisissait un objet d’une vingtaine d’euros et prétendait le payer avec un billet de 500. Naturellement, le commerçant n’avait pas de monnaie, ou se méfiait. Le « client » insistait, se penchant vers la caisse ouverte, le plus souvent un simple tiroir. Le bras se tendait en un geste naturel… Le soir en vérifiant sa recette, le commerçant constatait la disparition de plusieurs billets. Quelques centaines d’euros se volatilisaient ainsi régulièrement. La plupart des gens, un peu honteux de s’être fait avoir, ne portaient même pas plainte. Au mieux, la main courante des commissariats de quartier signalait une présomption de vol… Mais le dernier pigeon en date, une créatrice de bijoux de fantaisie, installée rue de Lancry dans le Xe arrondissement, n’avait pas du tout apprécié de s’être fait délester de 300 euros, elle avait donc filé au commissariat de la rue Louis-Blanc, déposer une plainte en bonne et due forme dès qu’elle avait constaté le vol, fort peu de temps après le départ de l’individu qu’elle soupçonnait. « Aujourd’hui samedi 15 avril à quinze heures, un homme s’est présenté dans ma boutique, il voulait acheter des boucles d’oreilles d’une valeur de 22,50 euros avec un billet de 500 euros. J’avais ouvert le tiroir du bureau qui me sert de caisse, il s’est penché, je n’ai pas eu le temps de voir quoi que ce soit, mais, prise d’un doute, j’ai recompté ma caisse après son départ, il manquait deux billets de 100 euros et deux de 50… » Là où ça coinçait, c’est lors de la description du voleur potentiel. Un véritable condensé de Monsieur tout le monde. Taille moyenne, corpulence moyenne, et ses cheveux ? Ni blonds, ni bruns, ni roux, châtains peut-être…
- Des lunettes ?
- Je ne crois pas.
- Ses vêtements ?
- Ben, il était habillé comme tout le monde…
- Mais enfin, Madame, tout le monde n’est pas vêtu de la même façon !


Paris, dimanche 16 avril

Serge avait mal dormi. Catherine et ses problèmes de tabac, ce type qui lui glissait entre les doigts. Pas de quoi retourner tout un commissariat, certes. Surtout en ce long week-end qui se confirmait bien gris à tout point de vue. Cette plainte et d’autres de la même farine s’accumulaient sur son bureau. Tous les arrondissements de la capitale avaient eu la visite de « Monsieur tout le monde ». Sauf, semblait-il, le nord du XXe.
La veille, il avait recoupé les informations, vérifié par téléphone auprès des victimes, l’escroc agissait seul. Avec une belle régularité, il écumait les petites boutiques branchées d’un même quartier, en quelques heures. Souvent tenues par des bonnes femmes qui se lançaient dans la librairie, la vente de tartes ou de jouets en bois « Les enfants adorent et c’est tellement écolo… », un peu comme elles auraient pris un amant, par désoeuvrement. Elles y trouvaient une raison de vivre et le moyen de papoter en se faisant des relations parmi les bobos du quartier. Pendant que les maris gagnaient bien plus qu’elles ne perdaient chaque jour en jouant à la marchande. L’escroc choisissait avec un flair remarquable ces dindes. Bref, le commissaire avait passé un détestable début de journée. Heureusement, dans la soirée, Catherine s’était montrée un peu moins nerveuse. Ils avaient apprécié Les Brigades du Tigre, Serge rappelant ironiquement à Catherine que Clemenceau avait été un ami de Louise Michel, avant de créer ces fameuses brigades mobiles destinées à lutter contre les adeptes de la reprise individuelle. Catherine avait riposté en suggérant à Serge de se laisser pousser la moustache à la manière du commissaire Valentin… Le lendemain matin, ils décidèrent qu’ils passeraient le week-end de l’Ascension en Normandie. À Saint-Léonard, un quartier de Fécamp, où ils appréciaient le confort de l’Auberge de la Rouge, un ancien relais de poste réputé pour sa table.


Fécamp, vendredi 19 mai

Manu profitait pleinement du soleil, de l’iode, du vent. Les galets de Fécamp n’avaient pas la douceur des plages de la Méditerranée, mais ils présentaient le mérite d’être moins fréquentés à cette époque que la Croisette. Pour ce week-end précédant l’Ascension, il avait réservé une chambre dans un hôtel confortable près de la gare. Il s’offrait fréquemment des escapades solitaires en Normandie ou ailleurs. À un peu plus de deux heures de train de Paris, c’était le repos, le plaisir de la lecture en écoutant pleurer les goélands sur fond de ressac. Allongé sur le ventre, il lisait tranquillement pendant que le soleil chauffait agréablement son dos.

Fécamp, vendredi 26 mai

Catherine et Serge longeaient le port pour se rendre au marché, admirant sur la falaise la chapelle Notre-Dame-du-Salut. Être mécréants ne les empêchait pas d’apprécier l’inquiétante beauté des vestiges du vieux prieuré. Impossible de ne pas s’arrêter à la librairie-papeterie, à mi-chemin entre le port et le marché, où officiait Martine, une libraire compétente et bourrée d’humour. Catherine trouvait là les romans policiers dont elle faisait son miel, publiés par des maisons d’édition locales leur diffusion s’étendait rarement jusqu’à Paris. Pendant que Serge examinait avec soin les reproductions de phares et les ouvrages s’y rapportant : l’une de ses passions. Martine lui signalait discrètement, les petites étiquettes sous certains bibelots : « Made in China » et Serge lui en savait gré.
Elle avait appris la profession de Serge par hasard à l’automne précédent. Il s’apprêtait à régler ses achats et ceux de Catherine lorsque sa carte professionnelle rayée de tricolore était tombée de son portefeuille. « Vous êtes journaliste… », en avait alors déduit Martine, sans doute plus habituée aux cartes de presse qu’à celle des représentants de la loi. « Euh, non ! plutôt… flic », avait rectifié Serge. « Oh ! c’est pas pire que d’être fouille-merde ! » Et ils avaient tous les trois éclaté de rire.
- Il faut que je vous raconte quelque chose Monsieur le Commissaire. Voilà ce qui m’est arrivé samedi dernier. Je venais d’ouvrir la boutique…
Et Martine relate la tentative d’un client de payer le journal local avec une grosse coupure. Elle avait refusé la vente, et suivi du regard cet homme qui ne lui disait rien qui vaille. Il avait remonté le boulevard avant d’entrer dans l’hôtel de la gare. Ce qui avait frappé la libraire, c’était l’apparence quelconque de l’individu, impossible après coup de le décrire. Le même modus operandi qu’à Paris ! La coïncidence paraissait incroyable…


Paris, lundi 29 mai

Serge passa quelques coups de fil. Un certain Emmanuel Rochoix avait bien réservé au Grand Hôtel de la Gare à Fécamp. Il y avait résidé du 19 au 21 mai. Oui, il avait donné un numéro de carte bancaire lors de sa réservation.
Il ne fut pas difficile de trouver son adresse, rue de Belleville dans le XXe arrondissement de Paris. C’était un petit escroc « connu des services de police », et que ses amis appelaient Manu, soupçonné de vols sans envergure, mais jamais condamné faute de preuve. L’après-midi même, Emmanuel Rochoix fut interrogé, mais encore une fois aucune preuve n’étayait les soupçons et, pis, il était en mesure de fournir un alibi pour le 15 avril ! Il se souvenait parfaitement de ce samedi qu’il avait passé en compagnie d’un ami…

C’est ce que Serge expliqua à Catherine ce soir-là.
- Aucun des commerçants n’est en mesure de l’identifier et il soutient que le 15 avril, il était avec un ami. Il prétend être allé voir une expo à la BILIPO. Comme tu m’avais parlé de ton étonnement devant les trois bouquins intitulés Balle de match dans la même vitrine, je l’ai testé. Visiblement, il s’y connaît, il m’a cité les trois auteurs : Harlan Coben, Russel Braddon et André Mure… L’ami de Rochoix, que j’ai interrogé plus tard, s’est carrément foutu de ma gueule : « Vous comprendrez, Monsieur le Commissaire, qu’Emmanuel et moi étant des passionnés de littérature policière, nous y ayons passé plus de deux heures. Le samedi après-midi en question, il était impossible à Emmanuel d’être à 15 heures avec moi à la BILIPO et dans cette boutique dont vous parlez ! »

- Oui, Serge, je te confirme qu’on oublie le temps pour peu qu’on soit passionné. La prochaine portera sur les Crimes de Paris au XXe siècle, à partir d’octobre, ça pourrait t’intéresser ! Bon, et si on buvait un verre pendant que je te raconte où j’en suis de ma cure de désintoxication ?
- D’accord, un verre de saint-joseph pour moi, s’il te plaît…
- … Attends, Serge, tu as bien dit que…

Catherine est en mesure de prouver que l’alibi de Manu ne tient pas, lui et son ami ont menti. Et vous, pouvez-vous prouver que cet alibi est faux ?

pour preserver l'interêt de l'enigme, nestor met les reponses en spoiler (1)

Spoiler:

(1) mettre le texte en surbrillance et cliquer sur "spoiler" au dessus de votre texte, sur la même ligne que gras italique

pour preserver l'interêt de l'enigme, nestor met les reponses en spoiler

Spoiler:

Comme les prestidigitateurs, tu attires l'attention sur d'autres secteurs que les points nevralgiques, et tu mets le lecteur (sauf Maia) dans ta poche

rotko a écrit:

Comme les prestidigitateurs, tu attires l'attention sur d'autres secteurs que les points nevralgiques, et tu mets le lecteur (sauf Maia) dans ta poche

N'en jetez plus ! La poche est pleine...

C'est amusant et écrit simple et efficace...

J'aime bien.

Bob a écrit:

C'est amusant et écrit simple et efficace...

J'aime bien.

Amusant, c'est l'objectif. Simple, je crois que je ne sais pas faire compliqué. Efficace, ça ce n'est pas à moi de le dire...
Il s'agit d'un texte commandé par un magazine grand public, mais l'écrire m'a procuré beaucoup de plaisir et une conversation intéressante avec une des bibliothécaires de la Bilipo.

oui, je connais la bilipo, rue du cardinal lemoine à droite dans une impasse en montant la côte

le personnel a un bon reseau de relations dans le "milieu"(sic !) polar. Un endroit agréable et un personnel sympathique.

non loin, il y a aussi le musée de la police à côté de la station monge je crois. on y trouve des personnalités (!) du crime dans leur objets quotidiens

rotko a écrit:

oui, je connais la bilipo, rue du cardinal lemoine à droite dans une impasse en montant la côte

le personnel a un bon reseau de relations dans le "milieu"(sic !) polar. Un endroit agréable et un personnel sympathique.

non loin, il y a aussi le musée de la police à côté de la station monge je crois. on y trouve des personnalités (!) du crime dans leur objets quotidiens

Oui, j'ai eu l'occasion de participer à un petit déjeuner de presse (c'était pour le lancement de la collection Suite noire) dans ce lieu étrange où l'on a partagé notre café et nos viennoiseries avec des scènes et des objets particulièrement macabres... Là aussi discussion avec quelqu'un de la Bilipo.

Marie, voici la nouvelle qui a été publiée dans Humanimal en 2003.

Jo
En souvenir de Sébastien Joseph Baiwir, dit Jo.

Tout en buvant le verre de brouilly qu’elle lui avait servi, il regardait la une du Monde.
— Tu veux que je te les passe, une fois que je les aurais lus ?
— Non, c’est trop difficile. Je préfère lire l’Humanité.
— Tu l’achètes tous les jours ?
— Seulement quand je peux…

Elle a huit ans, dix ans, quinze ans… Elle est en vacances. Elle se souvient. Rituel du matin. Trois œufs gobés, une banane avalée, puis :
— À tout à l’heure !
Un quart d’heure plus tard, il revient avec deux paquets de gitanes sans filtre, une flûte plus une baguette puisqu’elle est là, "Le Progrès" et “L’Humanité”. Il s’assoit dans le vieux fauteuil Voltaire doté d’un mécanisme qui permet de l’incliner jusqu’à le transformer presque en un lit.
Il lit d’abord les nouvelles locales du “Progrès”, donne le journal à son épouse, et ouvre “l’Huma” qu’il dissèque de la première à la dernière page. Quelquefois, elles partent faire les courses qu’il n’a pas encore fini sa lecture. Même les petites annonces, il les épluche. C’est ainsi qu’elle hérite d’un correspondant en Allemagne de l’Est et de ses premiers cours d’espéranto (par correspondance aussi). Elle boit les commentaires sur la politique nationale et internationale et bénéficie d’un fonds inaliénable d’anticléricalisme qui n’a jamais vraiment disparu.

— Tu ne m’écoutes pas. Je te parle des “Maisons de vie” d’Istanbul et d’Ankara. Regarde, à l’intérieur, c’est écrit en français. On en a imprimé trois mille !
Le triptyque en couleur évoque ceux qui ont dit “non” aux cellules d’isolement. Certains y ont laissé leur mémoire et tout leur passé. Eux qui ont “ plongé dans la mort, sans avoir peur, dans une vague et nagé la brasse vers l’avenir illuminé de l’humanité ”, ils ont besoin de nous, de l’aide de leurs camarades… Appel à la solidarité.

Elle se souvient de la chasse aux sorcières aux États-Unis, de la guerre du Vietnam. Le dimanche matin, il l’emmène avec lui vendre à la criée “L’Huma dimanche”, presque devant l’église Saint-Pierre-de-Vaise. Provocation. Le 1er mai, quand il est devenu trop vieux, les camarades apportent le brin de muguet, symbole des luttes. Il ne va plus aux réunions de cellule. Mais il continue à lui raconter. Après son certificat d’études, à treize ans il était descendu à la mine, du côté de Charleroi. Son père y était mort d’un coup de grisou. Les grèves, dures. Les soldats à cheval pour les briser. Il n’avait jamais voulu demander la naturalisation. Étranger il était, étranger il resterait. Longtemps, il n’avait pas voulu d’un mariage avec sa compagne, il n’avait accepté de passer devant le maire que pour permettre au fils de celle-ci de pouvoir épouser sa fiancée, condition “sine qua non” posée par les parents de la jeune-fille. Des concierges d’un cours complémentaire lyonnais, encore marqués par leurs origines paysannes. Il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Choc du monde ouvrier et du monde paysan.
Elle a vite choisi son camp. D’un côté le formalisme petit-bourgeois et les conversations qui l’ennuient. De l’autre, le monde qui s’ouvre à elle. Les livres entassés au bas de l’armoire, “les Mémoires” de Thorez, “la Mère” de Gorki, “Télémaque” de Fénelon, les échanges d’idées, même gamine, elle a le droit d’avoir des idées, de les dire. Jamais lui et sa femme ne se moquent d’elle. Ils lui parlent d’autres pays, d’autres modes de vie, d’autres cuisines. Ils disent “communisme”, internationalisme”, “marxisme” et ces mots la nourrissent de lendemains heureux.


“ Vous ne les connaissez pas, ils sont les enfants d’une honorable résistance. ” Litanie des prénoms sur papier glacé…
L’histoire de ceux qui sont traqués pour leurs idées, de ceux qu’on met en prison et torture, ne s’arrêtera donc jamais ? 1950-2003… Il est fier de lui montrer ce dépliant. Il lui raconte le quotidien des prisons politiques turques, les souffrances, le coma, la mort. Comment on tente d’éviter les séquelles dues aux interminables grèves de la faim. Ce qu’il faut faire et ne pas faire. Boire beaucoup, au moins cinq litres d’eau par jour. Elle le regarde. Il est bien habillé. Chaussures cirées, pantalon noir au pli impeccable, tee-shirt noir bien repassé.
Elle se souvient, dans les années 60, son grand-père, un ouvrier, toujours en costume quand il ne travaillait pas. Droit et fier. Elle se souvient de L’Huma…

— Viens, je t’emmène prendre un café au “Croissant”.
— C’est là que Jaurès a été assassiné, n’est-ce pas.
— C’est là. Tu connais l’histoire de France mieux que moi.
— Seulement l’histoire de ses luttes…

Merci Joce j'ai le recueil forcément puisque j'ai participé aussi avec "la mort d'un rêve"

j'ai bien aimé ta nouvelle , elle m'a rappelé plein de souvenirs vu que "j'ai eu la chance d'avoir un père communiste"

marie chevalier a écrit:

Merci Joce j'ai le recueil forcément puisque j'ai participé aussi avec "la mort d'un rêve"

j'ai bien aimé ta nouvelle , elle m'a rappelé plein de souvenirs vu que "j'ai eu la chance d'avoir un père communiste"

Ah oui ! Et toi aussi tu as eu droit à l'esperanto et à la vente de L'Huma dimanche ?

Eh oui!! mais moi ça m'a fait dévier vers l'extrème-gauche par rejet de mon père et de ses activités, comme quoi!!

marie chevalier a écrit:

Eh oui!! mais moi ça m'a fait dévier vers l'extrème-gauche par rejet de mon père et de ses activités, comme quoi!!

Et moi, vers l'anarchisme. Mais avec un compagnon marxiste pur et dur. Je te laisse imaginer l'ambiance parfois...

Je me doute lol

Il est bon de (se) rappeler les faits marquants des luttes sociales.

Ils témoignent publiquement, à mon sens, d'une volonté de mettre fin à des injustices ou à un ordre jugé contraignant et inique.

Ces faits publics contrastent avec les manoeuvres insidieuses (donc discrètes) qui tendent periodiquement à remettre en cause 'les acquis", selon l'expression bien connue.

Ta "petite histoire", Joce22 a des allures de parabole.

rotko a écrit:

Il est bon de (se) rappeler les faits marquants des luttes sociales.

Ils témoignent publiquement, à mon sens, d'une volonté de mettre fin à des injustices ou à un ordre jugé contraignant et inique.

Ces faits publics contrastent avec les manoeuvres insidieuses (donc discrètes) qui tendent periodiquement à remettre en cause 'les acquis", selon l'expression bien connue.

Ta "petite histoire", Joce22 a des allures de parabole.

Tant qu'on ne me confond pas avec celui qui se prenait pour le fils de celui qui n'existe pas, ça va !

je me doutais bien que le mot "parabole" te ferait réagir

Quant aux idées différentes qui aboutissent à une "étiquette" (parfois revendiquée : "moi, je suis ***ste !"), on peut se rappeler qu'on a ainsi une grille de lecture de l'actualité qui n'est ni exhaustive ni infaillible, heureusement !, ce qui permet le dialogue

rotko a écrit:

je me doutais bien que le mot "parabole" te ferait réagir

Quant aux idées différentes qui aboutissent à une "étiquette" (parfois revendiquée), on peut se rappeler qu'on a ainsi une grille de lecture de l'actualité qui n'est ni exhaustive ni infaillible, heureusement !, ce qui permet le dialogue

Oui tout à fait d'accord là-dessus avec toi Rotko. :yes:

d'accord avec vous deux tout en étant réservée car je ne peux quand même pas avoir un dialogue sympa et constructif avec certains ! c'est viscéral

marie chevalier a écrit:

d'accord avec vous deux tout en étant réservée car je ne peux quand même pas avoir un dialogue sympa et constructif avec certains ! c'est viscéral

Si tu penses à ceux auxquels je pense, oui évidemment, mais la question ne se pose même pas...

je pense aux mêmes mdr et la question ne se pose pas effectivement ! bisous Joce

Et moi, mes braves dames, l'invasion chaotique et incontrôlée de l'immigration sur Bruxelles ( surtout musulmane) m'a fait obliquer vers la droite.

Ca ne va pas vous faire plaisir ça, mais c'est comme ça! Une démocratie ça se construit avec une gauche que je respecte et une droite à qui je crie au secours...

Tous unis autour de l'écrit. Enfin, je l'espère.

Tu garderas pour toi tes idées discriminatoires.

Le forum est une table conviviale littéraire qui aime l'ouverture d'esprit.

Bob a écrit:

Et moi, mes braves dames, l'invasion chaotique et incontrôlée de l'immigration sur Bruxelles ( surtout musulmane) m'a fait obliquer vers la droite.

Ca ne va pas vous faire plaisir ça, mais c'est comme ça! Une démocratie ça se construit avec une gauche que je respecte et une droite à qui je crie au secours...

Tous unis autour de l'écrit. Enfin, je l'espère.

On ne s'unit pas, même autour de l'écrit avec n'importe qui. En tout cas, pas avec quelqu'un qui tient ce type de propos. Je déteste particulièrement ta parenthèse raciste, et nous ne sommes pas des "braves dames", mais des hommes et des femmes tolérants et ouverts. Ce qui n'a rien à voir avec la gauche ou la droite. Le clivage réel se fait entre les idées racistes et xénophobes et l'humanisme.
Je pense que tu n'as rien à faire sur ce forum.