Emmanuelle Pagano

Emmanuelle Pagano

Outre des écrits sur le cinéma, elle a publié :

Pour être chez moi, récit, éditions du Rouergue, .
Pas devant les gens, roman, éditions de La Martinière

chez P.O.L

Le Tiroir à cheveux
: l'histoire d'une très jeune femme et de ses deux enfants dont l'un, Pierre, est handicapé, retardé à la suite d'un accident cérébral. Prix de la Television suisse romande en 2006.

Son dernier livre Les Adolescents troglodytes chez POL a une excellente presse (telerama, le Temps, le Matricule des anges) et une bonne appréciation de mes informateurs particuliers.

Adèle, fille née dans un corps de garçon, pense à elle et aussi aux autres.

Pour lire les premières pages.

J'ai lu "les adolescents troglodytes". J'en garde un bon souvenir... ce qui n'était pas évident au vu du sujet délicat qu'elle aborde.
Ce roman plaira particulièrement à ceux qui aiment les paysages montagnards désolés.
Pas de voyeurisme. Le présent entrecoupé de souvenirs d'enfance qui font découvrir, au fur et à mesure, l'histoire d'Adèle.
Les relations compliquées avec un petit frère qui n'a pas accepté le changement.
Et des adolescents qu'elle emmène, année après année, à leur établissement scolaire.

les adolescents troglodytes chez POl

je suis resté sur ma réserve, après un début de lecture difficile :

les pronoms masculins et féminins qui se mélangent m'ont dérouté. j'aime bien savoir à qui j'ai affaire

je me suis fait disputer pour avoir arrêté ma lecture

Je n'ai pas d'excuses car le livre m'avait été chaudement recommandé.

rotko a écrit:

j'aime bien savoir à qui j'ai affaire

C'est justement un livre sur l'identité...
Est-ce que le sexe (biologique) définit une personne ?
Là est la question...

Tu vas te faire disputer ici aussi !

je suis en train de lire "les mains gamines"
c'est un peu dur de commencer une nouvelle semaine avec ce roman.
Emmanuelle Pagano a un je ne sais quoi qui me plait vraiment
(le talent peut-être ?)

Monique Rannou a écrit:

C'est justement un livre sur l'identité...
Est-ce que le sexe (biologique) définit une personne ?
Là est la question...

Tu vas te faire disputer ici aussi !

J'accepte bien qu'on me chicane parce que je n'ai pas poursuivi la lecture. Mais cette alternance de pronoms masculins et feminins sans préparation...

Citation :

Est-ce que le sexe (biologique) définit une personne ?

Pour moi, oui !

rotko a écrit:

Citation :

Est-ce que le sexe (biologique) définit une personne ?

Pour moi, oui !

Au moins, c'est clair dans ta tête !
Dans la mienne, ça l'est beaucoup moins...
je ne crois pas vraiment à la notion de genre,
d'autant plus que c'est souvent un moyen de conditionner les gens
(tu es un garçon, tu ne peux pas pleurer; une fille ne doit pas être vulgaire ...).
Je dissocie complètement le sexe (biologique), la sexualité, et la personnalité.
D'autres en parlerait bien mieux que moi.

Toi qui es cinéphile (sisi), as tu vu le film XXY ?
(si non, fonce !). L'histoire d'un hermaphrodite qui soulève de nombreuses questions,
dont les réponses sont loin d'être evidentes
(imposer l'acte chirurgical afin de procéder à l'ablation de l'un des sexes
(celui qui collerait le mieux à la personnalité et sexualité),
afin de normaliser l'individu parcequ'il ne rentre pas dans les cases).

J'avais en effet remarqué ce film XXY de Lucia Puenzo , et finalement je ne suis pas allé le voir alors que j'en avais la possibilité

La première chose qu'on dit d'un être quand il vient au monde, c'est : un garçon ou une fille.

je suis bien d'accord avec la pesanteur sociale qui attribue à chacun un rôle, et le livre de badinter XY mérite d'être lu, ainsi que celui de Belotti, du côté des petites filles qui insiste sur les jouets et rôles de l'enfance.

Pour autant, ces livres n'expliquent pas tout, je crois.

Dans la vie courante, je ne rencontre pas d'hermaphrodite, et je ne suis donc (faute de connaître le sujet) pas sensibilisé au pb.

je parle différemment à un homme qu'à une femme, et je crois n'être pas le seul à le faire.

rotko a écrit:

La première chose qu'on dit d'un être quand il vient au monde, c'est : un garçon ou une fille.

Oui, mais parfois, c'est tout simplement dépassé. En terme biologique, ce qui semble une évidence peut ne plus l'être. Qu'est-ce qui compte ? les organes génitaux ? Les taux d'hormones ? La presence de gamète mâles ou femelle ? La présence de chromosomes sexuels ?

rotko a écrit:

je suis bien d'accord avec la pesanteur sociale qui attribue à chacun un rôle, et le livre de badinter XY mérite d'être lu, ainsi que celui de Belotti, du côté des petites filles qui insiste sur les jouets et rôles de l'enfance.

Tout à fait d'accord.

rotko a écrit:

Pour autant, ces livres n'expliquent pas tout, je crois.

Oui, et heureusement. Sinon, au niveau individuel, nous n'aurions plus rien à faire !

rotko a écrit:

Dans la vie courante, je ne rencontre pas d'hermaphrodite, et je ne suis donc (faute de connaître le sujet) pas sensibilisé au pb.

L'hermaphrodisme n'est pas du tout le thème du roman d'E. Pagano (je le redis pour pas que certains soient surpris). Je le citais juste comme exemple qui peut pousser à se remettre en question dans nos petites définitions, parfois trop confortables.
Il y a plein de cas ou nous ne sommes pas directement sensibilisés au probleme. (Déjà, les gens ne le crient pas sur les toits. ) Il n'empeche que ...

rotko a écrit:

je parle différemment à un homme qu'à une femme, et je crois n'être pas le seul à le faire.

Moi pas. Je deteste tout le monde !

Pour revenir à l'auteur...
voici la 4ème de couverture :

Citation :

Les mains gamines étaient très jeunes et malhabiles, inexpérimentées, presque analphabètes, d’autant plus brutales.
Crier ne servait à rien.
Pour supporter, je me disais crier ne sert à rien. Je tenais en me disant plus tard, j’écrirai, et ce sera plus violent encore, plus adroit. Je rentrais en classe, et j’essayais d’apprendre très vite, de tout comprendre, pour aller plus loin, bien plus loin que leurs gestes limités de petits garçons.
J’ai des mains de petite fille, gants taille 5-6, 12 ans. N’empêche, je sais écrire. J’ai des mains qui ont l’air d’être des mains de petite fille, mais ne vous y trompez pas, ce sont des mains d’adulte. Avec elles, j’écris. Je suis allée beaucoup plus loin en moi que cet endroit dont leurs doigts n’ont aucun souvenir.

On comprend assez rapidement que ce livre ne fera pas vraiment rire,
malgré un titre qui pourrait décrire l'innocence supposée des enfants.
L'histoire est simple ; une fille est violée par tous les garçons (sauf un) de sa classe de CM2.
25 ans après, on redécouvre cette histoire progressivement au travers du regard
de 4 femmes qui sont plus ou moins liées à ce sombre épisode.
La victime suggère à l'un de ses bourreaux (chez qui elle fait le ménage)
d'organiser une fête avec tous les anciens du CM2.

Un roman fort, axé sur le corps et ses blessures, les non-dits, la culpabilité et
sur le rôle libérateur de l'écriture (l'héroine s'apaise en écrivant des poemes... torturés).
E. Pagano reussit encore à y mêlerdes paysages et ambiances caracteristiques de la campagne.

L'expérience manquante, effectivement, on peut l'avoir par les livres ou les films.

Reste que certains drames ou certaines problématiques nous restent extérieurs quand on n'y est pas directement confronté.

On peut y être intellectuellement favorables, mais j'avoue que le désarroi des homosexuels me reste extérieur et que je ne prends pas un abonnement aux films de Techiné.

S'il y a eu un silence en litterature et au cinéma, ce n'est plus du tout le cas, on dirait même qu'il y a parfois une overdose.

Je ne vais quand même pas culpabiliser à chaque film ou livre qui paraît quand je n'ai pas envie d'aller le voir.

merci Monique Rannou pour éclairer ma lanterne sur les enfants troglodytes

Monique je vais passer sous peu une commande et je retiens le livre que tu viens d'expliquer "les mains gamines"
il me parait correspondre à ce que j'aime lire pour me faire une idée plus générale d'un sujet que je connais comme tout le monde, par les on-dit.
merci à toi !

rotko a écrit:

On peut y être intellectuellement favorables, mais j'avoue que le désarroi des homosexuels me reste extérieur et que je ne prends pas un abonnement aux films de Techiné.
S'il y a eu un silence en litterature et au cinéma, ce n'est plus du tout le cas, on dirait même qu'il y a parfois une overdose.

J'ai l'impression d'avoir été très confuse.. les livres de pagano ne sont pas sur l'homosexualité...
je te demanderai bien de développer à propos de l'overdose... mais je ne pense pas que ce soit le bon endroit !

tu étais parfaitement claire, mais j'ai amalgamé par erreur dans ma réponse ce que tu disais des mains gamines et des enfants troglodytes, les ayant confondus tous les deux.

à propos de "l'overdose" (façon de parler) de livres et de films sur l'homosexualité, on pourrait en parler sur le fil Ecriture et homosexualité .

Mais ce sera pour plus tard.

Les mains gamines

je ne remets pas tout car j'ai exactement le même ressenti que Monique que je me permets de citer:

Citation :

On comprend assez rapidement que ce livre ne fera pas vraiment rire,
malgré un titre qui pourrait décrire l'innocence supposée des enfants.

Citation :

Un roman fort, axé sur le corps et ses blessures, les non-dits, la culpabilité et
sur le rôle libérateur de l'écriture (l'héroine s'apaise en écrivant des poemes... torturés).
E. Pagano reussit encore à y mêler des paysages et ambiances caracteristiques de la campagne.

On ne reste pas insensible à ce roman, il est très très fort. du moins c'est ainsi que je l'ai perçu

l'appreciation de Florilettres sur le livre d'Emmanuelle Pagano Les Mains gamines , chez POl

Citation :

Par des phrases courtes, une prose simple mais précise, tantôt réaliste, tantôt poétique, alternant des passages qui sont comme des coups portés au lecteur, ou des caresses, ce roman dont le réalisme est miné par l’encre des fantasmes - tout comme les châtaigniers par la maladie de l’encre - nous restitue par le biais de ces quatre monologues féminins, une approche très intime et presque sensorielle d’un érotisme de la douleur.

Trouver des mots à la mesure de la violence qu’a subi la victime, dire l’innommable, certes, mais si l’on y regarde d’un peu plus près, tout comme les mots, les situations dans ce roman sont essentiellement ambivalentes, et sans doute est-ce tout le talent et l’habileté d’Emmanuelle Pagano que de nous faire partager ce malaise.

Du coup, je parcours chez Albin Michel harcèlements à l'école de Nicole Catheline.
très instructif, mais aussi pratique pour aborder les problèmes de l'enfant à l'école.

et moi du coup je note aussi à commander la prochaine fois

Citation :

chez Albin Michel harcèlements à l'école de Nicole Catheline

marie chevalier a écrit:

et moi du coup je note aussi à commander la prochaine fois

j'en parle ici, sur ce fil sans tout dévoiler, mais pour donner une idée du problème - et du livre.
Bien sûr, il ne faut pas tout dramatiser comme à la lecture d'un dictionnaire médical, mais je crois le livre utile car il examine des situations, et donne des repères utiles pour identifier les troubles et les conduites.

En même temps, c'est l'occasion de donner un prolongement à nos lectures : pour que GDS* ne soit pas seulement l'occasion de bavarder sur des idées reçues

Un renard à mains nues, d'Emmanuelle Pagano, POL, 340 p

il figure parmi les livres recommandés pour l'été par Le Monde.

Un recueil de nouvelles au profond de l'oeuvre sauvageonne d'Emmanuelle Pagano. Chacune des histoires qui le composent est une halte où l'on reprend souffle, un point de repère, une croisée des chemins, dans sa traversée du monde.

De la nature touffue jusqu'aux friches des villes, Emmanuelle Pagano trace la cartographie des accidents de la vie, des lignes de fuite et des échappées belles. C'est beau et poignant, sans cesse.

J'ai découvert Emmanuelle Pagano il y a quelques jours avec "Un renard à mains nues" que j'ai beaucoup aimé. Ma critique de ce recueil de nouvelles est publié sur mon blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.fr/2012/12/un-renard-mains-nues-demmanuelle-pagano.html

Quelqu'un l'a-t-il lu ?

pas lu celui-là, et j'ai le sentiment d'être passé à côté d'Emmanuelle Pagano, comme tu le verras en première page.

Neammoins, vu que tu parles d'un recueil de nouvelles, ce serait une bonne idée de le lire.

Tu verras aussi, à nous frequenter, que les nouvelles nous intéressent et que nous sommes très curieux de ce genre méconnu.