Les muses orphelines

Une fratrie de quatre, dans un coin du Québec, au milieu des années 60 : Catherine l'aînée, institutrice rigide et possessive, Martine, la seconde, qui s'est engagée dans l'armée, Luc, l'original, qui revêt les robes de sa mère pour écrire son roman, et Isabelle, la simple d'esprit, « une enfant de 11 ans » qui en a en réalité 27.
Tous se retrouvent dans la maison familiale, au Lac Saint-Jean. Chacun prend la mesure de ses blessures et de celles des autres, laissées par leur mère, partie avec un bel Hidalgo quand ils étaient encore jeunes. Sans compter le lourd secret de famille que chacun croit connaître et qui les hante. Aucun n'arrive à trouver la paix, sauf peut-être Martine, qui, pour se faire, a choisi de s'expatrier loin d'eux, en Europe.


Grand succès au Canada, Les Muses orphelines, écrite en 1988, a été jouée en Belgique, au Mexique, en Allemagne, en Uruguay... La drôlerie et la mélancolie de la pièce y sont pour quelque chose. On a envie d'en garder trace, comme le fait Isabelle, la petite dernière, qui note avec application sur son cahier les mots qu'elle ne connaît pas.

Les Muses orphelines, de Michel-Marc Bouchard, mise en scène de Didier Brengarth, avec Emmanuelle Bougerol, Stéphanie Colonna, Magaly Godenaire et David Macquart

Sincèrement, je me demande ce qu'aurait été le spectacle sans l'extraordinaire Emmanuelle Bougerol, la femme-enfant...Mais justement, elle est extraordinaire, elle le porte...et le public sort plutôt satisfait.

Coline

Citation :

et le public sort plutôt satisfait.

tu ferais donc quelques réserves ?

Oui, oui, j'émets des réserves...Mais je suis un peu chiante dans mes avis sur les pièces que je vois...
Ici, en l'occurence, je me suis dit que trois nominations aux Molières pour ce spectacle, c'était un peu beaucoup...mais que, par contre, Emmanuelle Bougerolles n'a pas volé son Molière.
Si le spectacle a pu séduire autant, je ne vois pas les raisons hormis que cette comédienne est époustouflante.
Tout au long de la pièce, elle est crédible totalement en "enfant de 27 ans" (travail parfait sur la voix, le corps, le mouvement de l'enfant). A la fin, on la découvre en femme et c'est aussi une très belle surprise: c'est elle encore et ce n'est plus celle qu'on a vue tout au long de la pièce. La métamorphose est saisissante et pourtant jamais dans son jeu elle n'en fait des tonnes pour nous donner à voir la métamorphose justement...

Pour les autres comédiens...ouais...bof...Le frère pas mal. La soeur aînée est parfois carrément inaudible. Elle surjoue et chacune de ses phrase est dite sur la même musique.

Quant au texte (dont on nous dit qu'il est d'un des plus grands auteurs canadiens contemporains) il est surtout écrit pour la "petite" toujours...Les autres personnages sont beaucoup moins bien servis.
Par ailleurs, tout est dit au spectateur répété même au cas où il serait trop c..pour comprendre! Au milieu de la pièce on devine ce que sera la fin. Ce doit être rassurant car, oui, le public aime. Moi je préfères qu'on ne me donne pas toutes les clés.
Le public rit aussi...IL est venu au théâtre c'est donc qu'il va rire...Alors, lorsqu'est prononcé le mot "fesses" c'est l'hilarité générale! ...Et là ça m'agace franchement...
Tout au long, l'auteur abuse de temps à autres du mélo: par exemple, un standard mélancolique espagnol qu'il fait chanter à tous les membresde la famille (séquence émotion:c'était la chanson de la mère!)

40 euros la place ...bon, c'était pas donné tout de même!...

J'aime pas casser le travail des comédiens...J'aime pas non plus me faire pigeonner par une publicité trop avantageuse...
Allez-y tout de même si vous en avez l'occasion!