Ousmane Sembene

ecrivain et cineaste nous a quitté. On connaissait son roman les bouts de bois de Dieu, titre en métaphore des humains, qui racontait l'histoire d'une famille sénégalaise, perdant petit à petit ses membres comme dans le Germinal de Zola.

Il a aussi ecrit "Le docker noir", nourri de son expérience personnelle, "O pays, mon beau peuple", "Le Mandat"...

Puis il s'est orienté vers le cinéma. Son premier long métrage, la noire de racontait l'histoire d'une jeune bonne employée par des cooperants, Mooladé stigmatisait l'excision.

Il reçut le prix de la critique internationale pour "Le mandat" en 1968, et le prix spécial du jury en 1988 pour "Le camp de Thiaroye", un film retraçant la violente répression de tirailleurs sénégalais réclamant leur solde par l'armée française.

Le 9 juin 2007 disparaissait Ousmane SEMBENE à l’âge de 84 ans

Né en 1923 au Sénégal, il est mobilisé dans les tirailleurs sénégalais de l’armée française en 1942.
en 1946, il revient clandestinement en France après sa démobilisation.

Son premier roman : le Docker Noir relate son expérience de docker militant CGT (1956)

Puis en 1957 : O pays , mon beau peuple qui parle de la volonté des sénégalais et leur aspiration à changer les traditions rétrogrades et de l’emprise coloniale.

En 1960 : ‘Les Bouts de Bois de Dieu » raconte une mouvement de grève des cheminots de la ligne de chemin de fer entre Dakar et Bamako. En 1947-1948.

Il commence à penser au cinéma et nous fait le bonheur avec plusieurs films :

1966 :il sort son premier long métrage : La Noire de … (prix Jean Vigo) histoire d’une jeune sénégalaise qui vient travailler en France chez u n couple et qui à force d’être traitée comme une esclave se suicidera.

1968 : Le mandat comédie qui dénonce la bourgeoisie sénégalaise apparue après l’indépendance.

1976 : dans Ceddo film interdit par le président sénégalais, Senghor, il dénonce les invasions conjointes du catholicisme et de l’islam en Afrique de l’Ouest

1988 : Le camp de Thiaroye film censuré cette fois par la France. Ce film rend hommage aux tirailleurs sénégalais dénonçant un épisode peu glorieux de l’armée coloniale française

2000 : il commence plusieurs volets sur la condition féminine africaine dont Mooladée
Qui aborde le sujet très sensible de l’excision ! Ce dernier film lui a valu des récompenses (prix : Un certain regard entre autres)
Cette excision barbare est encore pratiquée dans 38 des 54 états africains, il ne faut pas l’oublier,
Et Ousmane Sembène a eu beaucoup de courage de « s’attaquer » à ces méthodes.

Jusqu’à sa mort, il s’est revendiqué d’un « cinéma forain » …

Il a dit aussi :
« un militant reste jeune toute sa vie »

et c’est en militant, en accompagnant son dernier film de village en village, sur l’excision qu’il continua son dernier combat.

Au revoir Ousmane Sembène.

On peut trouver ses livres là : http://www.chapitre.com/

j'édite ce post car je n'avais pas vu que Rotko en avait déjà parlé . Je pense que cela fait peut-être double emploi mais cet homme le méritait bien . Alors je ne change rien !