Se promenant dans notre beau jardin,
Elle flâne deci delà,
Humant les parfums
Des autres et des uns.
Elle voit que certains coins sont si secs
Qu'une étincelle et aussi sec
Ils s'enflamment.
Elle voit de vieilles plantes rabougries
Mortes sur place dans leur pot,
Oubliées, les "vieilles peaux".
Heureusement, elle a son arrosoir.
Se lève un petit vent de derrière l'horizon,
Propulsant des graines
Qui choient sur notre terre
Sans parachutes dorés
Ni manteaux de vison.
Des espèces inédites dites "zidanes",
Qui poussent à l'ombre du grand chêne,
Prennent racine et deviendront souches.
Notre beau jardin est un peu sauvage :
On y trouve des herbes folles,
De la mauvaise herbe,
Des génies en herbe,
Des marchands d'herbe
Et des pros du verbe.
Notre beau jardin, cependant, est menacé :
Nicolas le jardinier en a assez.
Il veut sélectionner les espèces,
Sectionner les branches faibles,
Creuser de larges fossés
Et fermer le robinet de l'irrigation.
Hier soir à la télé
J'ai regardé sous la table du débat
Et j'y ai vu, bien caché,
Son sécateur.