Tetsumi Kudo à la maison rouge

jusqu’au 13 mai à la maison rouge 10 Boulevard de la Bastille, 75012 Paris

exposition « La montagne que nous cherchons est dans la serre » à la Maison Rouge,

Tetsumi Kudo appartient à une « génération d’artistes japonais qui considèrent les événements de Nagasaki et d’Hiroshima comme l’année artistique zéro » et que tout est à faire à partir de ce point de départ.
Tetsumi Kudo invente les prémisses d’un « Néo-dadaïme » et d’une nouvelle écologie.

Le corps aura une place fondamentale dans son œuvre. Il sera connu dans les années 50 au Japon et il invente une autre façon de voir l'art contemporain avec son anti-art-Karate.

D'après mes informations, c'est un anti-jardin japonais qui n'hesite pas à bousculer les convenances.

Coincés, s'abstenir.

Pour qui veut voir :matières organiques en décomposotion,morceaux de membres humains,têtes enfermées dans les cages ,phallus sortant du gazon ;etc;;;;
désolée pas pour moi

Il n'y a rien de proprement scandaleux dans cette exposition si on excepte le sous-sol : là on voit des photos des survivants d'Hiroshima et Nagasaki, dont les plaies diverses sont visibles des decennies plus tard, pour les plus chanceux.

Des extraits de tissus dans des bocaux, des foetus dans des flacons : ils sont photographiés dans les services hospitaliers japonais, avec les précisions suivantes : les irradiés ne furent ni mis au courant du mal qui allait les ronger, ni l'objet de quelconques traitements.

Sur l'exposition elle-même, il y a effectivement des phallus un peu partout, et notamment sortant de bandes de terre semblables à des tumulus mortuaires horizontaux qui représentent peut-être la vie menacée sinon détruite à la suite des bombardements.

Cette exposition permet de bien saisir ce que sont les cheloïdes et les regards discriminatoires dont Abe Kôbô parle dans la face d'un autre.

Antoine de Galabert, fondateur de la maison rouge, expose aussi des objets de sa collection, en rapport avec l'exposition Kudo. On voit diverses installations hétéroclites, et une gigantesque sculpture d'un homme dont la jambe gauche paraît atteinte par la gangrène.

A propos des panneaux reliefs de Kudo :

Citation :

Au début des années 70, Kudo exécute des panneaux-reliefs se présentant comme des portions de sol accueillant l'empreinte récurrente d'un pied glissant sur sur une matière entre terre meuble et substance fécale. [...] On notera l'apparition de quelques croix chrétiennes ou de représentations de la Vierge. Ces objets évocateurs d'une conscience religieuse, abandonnés auprès de matières souffrant d'une décomposition proliférante expriment le rejet de Kudo d'une posible résurrection de l'humanité.

in présentation de l'expo

Des allusions à la malice du créateur, à son ironie, et les références au mai 68 français font penser au 1969 de
Ryu Murakami

Ces remarques faites, il est vrai que des oeuvres paraissent totalement gratuites, et qu'il y a des provocations, pour sortir le spectateur d'une attitude passive, le sortir de sa cage, comme faisait le therapeute de Magritte :

Je n'ai pas vu cette exposition Merci de m'éclairer . On a toujours besoin de précisions.

Ce qui me plaît dans les expositions, fussent-elles déconcertantes, ce sont les passerelles qu'elles instaurent entre des artistes de genres différents.

Tetsumi Kudo fait penser à Beckett, dont le titre fin de partie montre aussi un monde en voie de disparition.

Beckett avec l'exposition qui lui est consacrée à Beaubourg a écrit sur Bram Van Velde : on voit ainsi se dessiner des affinités entre des créateurs.