Du malheur d'avoir de l'esprit

Citation :

Du malheur d'avoir de l'esprit
Lieu : Théâtre national de Chaillot - Paris
Dates : du 09 Mars 2007 au 07 Avril 2007

Notre malheur fut d'en avoir...

Soit le texte n'a pas traversé les frontières et le temps, soit la mise en scène et les acteurs laissent à désirer.
Je ne me prononcerai sur le texte qu'après l'avoir lu. Mais dire ça, n'est ce pas déjà mettre en cause la représentation ?
Je dois d'ailleurs vous préciser, pour être honnête, que j'ai assisté à la première à Chaillot (La pièce a déjà été joué à Marseille).

Torreton fut le plus convainquant : une énergie débordante, une diction impeccable mais de l'esprit, très peu. Son personnage m'a plus fait penser à un aigri, qu'à un homme d'esprit.
Dans cette pièce, le mondain critique la mondanité, le bourgeois critique la bourgeoisie.
Prendre deux heures et trente minutes pour se rendre ridiculement compte que l'amour n'est pas au rendez-vous, c'est de l'auto-flagellation ! A moins que le manque de rythme, le peu de répondant des autres acteurs (répliques peu audibles) ou le flou des interventions (des apartés dont on ne savait s'ils en étaient réellement) n'aient gâté un texte caustique.

Je suis très déçu.
D'autres le furent vu le nombre de fuites à chaque changement d'acte. Mais peut être n'était-ce que la première et que les autres représentations seront de meilleure qualité.

Adrien a écrit:

Citation :

Du malheur d'avoir de l'esprit
Lieu : Théâtre national de Chaillot - Paris
Dates : du 09 Mars 2007 au 07 Avril 2007

...

Oui, la mise en scène pose question. Les traversées à grandes emjambées de cour à jardin et vice versa sur cet immense plateau, c'est pas terrible. Et pour la pauvre servante avec ses chaussures, c'était un peu casse gueule
De manière générale, cette mise en scène ne fait pas l'unanimité (y compris chez les comédiens d'après les échos que j'ai pu avoir).

La première partie est un peu longuette, cela a vraiment du mal à démarrer et (j'ai vue la pièce le 13 mars) il y a plusieurs personnes qui sont parties à ce moment là (ce qui s'entend tout de suite avec cette structure metallique du théâtre de Chaillot).

Ensuite, cela prend un peu plus de rythme et il y a des scènes assez cocasses.

Torretton n'est pas mauvais mais il fait du Torreton. Il est, pour moi, de ces interprétes qui n'arrivent pas à s'effacer devant le personnages ; c'est plus un acteur qu'un comédien.
Il faut citer les autres comédiens : Roland Bertin, Jean-Paul Farré, Ninon Brétécher, Chloé Réjon, Louis-Do de Lencquesaing...

Je ne connaissais pas cet auteur Alexandre Griboiedov. Cette pièce de théâtre a été écrite en 1824 et fut immédiatement censurée. Elle circula alors sous le manteau à travers toute la Russie et devint une pièce culte. Les répliques du personnage principal Tchatski sont célèbres.

Griboeidov eut une vie plutôt agitée et mourut à 39 ans à Téhéran où Nicolas 1er l'avait nommé ambassadeur. Des fanatiques chiites prirent d'assaut l'ambassade et massacrèrent tous ses occupants.

Le texte de la pièce est disponible chez Actes Sud dans leur collection de poche Babel.

La critique du monde qui rejoint les deux précédentes :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-884423@51-884703,0.html

Bonne journée !