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| | Jean Giono | |
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Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Sam 26 Déc 2009, 18:07 | |
| On reviendra sur Giono, avec des titres précis.
Au départ, je vois en lui un chantre de la nature où les hommes sont un peu frustes. Giono a pu passer aussi pour un partisan du retour à la terre (CF. regain), à ceci près qu'il avait déja commencé son éloge de la nature et du travail paysan, avant même qu'on ait ce courant politique de la collaboration vichyssoise avec Hitler.
Mais il a, par la suite, accompagné ce mouvement de collaboration, écrivant dans la gerbe etc. et tenant des propos qui lui ont valu des ennuis à la libération ; L'édition de la Pleiade fait le point sur ces différents sujets.
Giono change alors de méthode et ne vitupère plus l'ère industrielle comme au début où il valorisait le travail manuel traditionnel contre les machines agricoles, par exemple.
La lecture de Giono dans les dernières oeuvres devient plus difficile, car il préfère maintenant un style concis, voire elliptique, au lyrisme un peu bavard de que ma joie demeure, par exemple. | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Sam 26 Déc 2009, 18:14 | |
| - rotko a écrit:
- Pourtant le hussard me paraît être une reussite.
Mais j'aime beaucoup ! Quelques passages parfois longuets n'entament rien à la beauté de ce livre. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Lun 28 Déc 2009, 16:30 | |
| Par les personnages frustes de Giono, j'entends les protagonistes des deux cavaliers de l'orage où on trouve le procès des villes, lieux d'ivresses et de bagarres pour les moissonneurs. Dans cette inspiration, un de baumugnes qui comporte de beaux passages avec l'episode de la flûte quand Amédée retrouve Angèle. Le fonds de l'histoire est bien moral, comme l'indiquent les noms : Amédée est secourable, Angèle, un ange déchu, albin plus pur que le fond de mon coeur Quant au cycle du hussard ( angelo, mort d'un personnage, le hussard, le bonheur fou, les récits de la demi brigade) il se ressent très fortement de l'influence stendhalienne : on ne s'étonnera donc pas qu' Angelo soit un aristocrate que tourmente la peur d'être ridicule, la duchesse lui a interdit de mourir de façon ridicule... | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Lun 04 Jan 2010, 09:42 | |
| Le Hussard sur le toit. La scène s'ouvre sur une terrible épidémie de choléra dans le Sud-est de la France (Vaucluse / Alpes de Haute Provence). Cette épidémie est réelle et a frappé la France entière au début des années 1830 (principalement 1832). Angelo : hussard piémontais dont la mère, très riche, acheta les galons de colonel pour éloigner son fils de sa terre natale où sa vie était menacée. Angélo traverse la Provence tentant de gagner la ville de Marseille qu'il n'atteindra jamais à cause da la maladie, des barrages érigés par les comtés, villes et villages paniqués à l'idée de voir des étrangers apporter la maladie en leurs murs. Des patrouilles circulent et arrêtent les étrangers pour les enfermer en quarantaine dont personne ne sort autrement que les pieds devant. Le périple d'Angélo devient une errance zigzagante, fuyant là une patrouille, refoulé ici par un barrage. Mais jamais Angélo n'a peur. Ni peur des autres, ni peur de la contagion. Il aide les autres, cherche à les soigner sans crainte pour sa propre vie. Et rapidement, cette contagion nous interpelle. Elle ne correspond pas à l'idée que je me faisais d'une épidémie de choléra. Car même si le nom fait peur, le choléra est un colosse qu'on terrasse en se lavant les mains... - Citation :
- La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés.
Sur le plan personnel, il convient de se laver soigneusement les mains et d'éviter la serviette collective. Il faut nettoyer et désinfecter tout ce qui a été au contact avec de la matière fécale (NB : de malade ou de non-malade, il existe en effet des porteurs sains).
En ce qui concerne la nourriture, il convient d'utiliser une eau saine pour l'hygiène, la boisson et le lavage des aliments En ce qui concerne les mesures collectives, il faut éliminer les mouches, vectrices de vibrions, et organiser l'élimination des selles afin que celles-ci ne croisent pas la chaîne alimentaire. Ces mouches dont Giono parle beaucoup. On finit par se demander si le choléra n'est pas une métaphore. Giono nous donne d'ailleurs la réponse : les malades ne meurent pas du choléra mais d'égoïsme, de peur. Et là, on lit le livre sous un autre angle. Angélo qui n'est jamais malade n'est pas un égoïste : il aide, il tente de sauver sans jamais avoir peur au contraire des autres qui claquent comme des mouches. Et là réside une grande interrogation pour moi : sur la fin, Pauline tombe malade. Pourquoi ? Elle paraissait aussi forte qu'Angélo. Elle n'a rien d'égoïste et ne semblait pas craindre la maladie. Je ne m'attendais pas à la voir contaminée. Peut-être qu'à l'orée de sa région, elle a subitement craint de ne pas y arriver finalement. Ou n'était-elle pas aussi désintéressée que je le pensais ? Toujours est-il que son cas ne devait pas être si grave que ça, car elle survit. Elle sera la seule qu'Angélo aura sauvée... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Lun 04 Jan 2010, 18:06 | |
| - Harelde78 a écrit:
On finit par se demander si le choléra n'est pas une métaphore... je ne le crois pas, quant à moi. Oui, pour la peste de Camus, et c'est dit explicitement, mais je n'ai rien vu de ce genre dans le Hussard. J'ai fait une lecture plaisante, au premier degré, avec des souvenirs de Stendhal. Ceci dit, ton compte-rendu donne envie de relire certaines pages. Giono est un peu délaissé en France, actuellement, il nous reviendra sous peu par les Americains qui l'apprécient beaucoup, dit-on. | |
| | | Hexagone pilier
Nombre de messages : 524 Age : 53 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 15/11/2009
| Sujet: Re: Jean Giono Lun 04 Jan 2010, 19:53 | |
| Rotko, peux-tu en dire plus sur Giono. Il est délaissé, c'est à dire ? Tu as les chiffres des ventes ? Peut être à la faveur d'un événements quelconque Giono reviendra en fanfare ? Notre société ne fonctionne qu'à l'événementiel. Attendons. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 06:07 | |
| je vois peu d'articles sur lui dans la presse. Tu as bien fait de relancer le fil. Mais comme sur GDS* on ne suit pas les modes, mais ce qui nous plaît, on peut développer à loisir sur Giono. | |
| | | Hexagone pilier
Nombre de messages : 524 Age : 53 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 15/11/2009
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 08:00 | |
| D'accord, je croyais que tu avais des infos précises. A la faveur du hussard sur le toit en film il ya quelques années, le livre avait été un succès de vente. Giono me paraît essentiel à tous lecteurs désirant se former une solide culture livresque, ne pensez-vous pas ? | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 08:26 | |
| - Hexagone a écrit:
- Giono me paraît essentiel à tous lecteurs désirant se former une solide culture livresque, ne pensez-vous pas ?
Si ! Comme bien d'autres... Lire le Hussard au 1er degré ? Ah... Pourtant, Giono insiste à plusieurs reprises : les gens ne meurent pas du choléra mais de leur peurs, de leur individualisme et de leur rejet des autres. - Citation :
- Le choléra n'a jamais existé tel qu'il est décrit dans le livre. C'est en réalité un symbole. En effet, les personnages n'attrapent pas le choléra de façon réaliste. Angelo, ayant de multiples contacts avec des malades, ne l'attrapera jamais. Le choléra permet de mettre en évidence l'égoïsme, la haine, la peur, la passivité… Les personnages qui ont ces tempéraments attrapent le choléra. Angelo méprise la contagion, donc il ne l'attrape pas. C'est, par exemple, la peur du choléra qui tue, pas le choléra lui-même.
Lors d'une interview, Giono explique : Le choléra est un révélateur, un réacteur chimique qui met à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles. source wikipedia | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 09:47 | |
| A propos de l’interrogation sur le délaissement supposé de Giono, on peut déjà trouver des éléments de réponse dans le fait que Le Centre Jean Giono de Manosque est très actif et attire beaucoup de visiteurs. Il organise des expositions (dont une en cours « Giono, un pays de caractères »), des rencontres, des balades littéraires qui ont, paraît-il, beaucoup de succès. Ce n’est pas finalement, parce que les médias n’en parlent qu’épisodiquement, que les livres de Giono ne sont pas lus et relus, tendant à devenir des classiques de la littérature.
Par ailleurs, je reste moi aussi dubitative sur l’idée du choléra comme métaphore dans Le hussard sur le toit, (à noter que la réflexion de Giono citée dans Wikipedia n’a pas de référence précise). En revanche, le choléra en 1832 était bel et bien une terrible maladie qui tuait beaucoup et très vite (100000 morts en France, dont 20000 à Paris) ; l’ignorance tant sur ses causes que sur sa prévention ou ses remèdes resta grande jusqu’à Pasteur. Passionnée de généalogie et d’Histoire régionale, j’en ai eu une approche concrète dans les registres d’état-civil du Comminges et dans divers comptes-rendus d’époque ; plusieurs épidémies après celle de 1832 (en 48-53-65, en particulier) ont donné lieu aux mêmes ravages en ville comme à la campagne. Par conséquent, les visions apocalyptiques qu’en donne Giono dans certaines pages n’ont rien d’irréaliste, au contraire ; comme la maladie touchait massivement les enfants, les jeunes et les vieillards, toutes les familles étaient touchées un jour ou l’autre ; à cela s’ajoutaient la soudaineté des premiers symptômes et, souvent, la fulgurance d’une issue tragique mais aussi le fait que certains paraissaient miraculeusement épargnés sans qu’on comprenne pourquoi. Du coup, le sort que connaît Pauline dans le roman me paraît tout à fait plausible sans qu’on cherche à y voir une intention métaphorique de la part de l’auteur. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 10:23 | |
| je suis absolument Nicyrle dans sa presentation du bonheur, et du choléra.
La phrase de Giono sur le cholera comme révélateur suffit à expliquer le fleau et les conduites. J'inclinerais à penser qu'Angelo et sa compagne sont épargnés, parce que des âmes hors du commun. Chez Giono, comme chez Stendhal, on trouverait facilement un clivage entre les aristocrates de l'esprit et les personnages "vulgaires".
Le choléra joue en effet un grand rôle en 1831-1832, pas seulement parce qu'il tue Casimir périer, mais parce qu'il prépare les insurrections dont Hugo rend compte dans les Misérables.
Les quartiers pauvres de Paris furent sévèrement touchés, et la rumeur courut que les riches avaient empoisonné les fontaines publiques des quartiers pauvres. D'où les soulèvements particulièrement violents dans les quartiers populaires. | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 05 Jan 2010, 10:29 | |
| - rotko a écrit:
- et la rumeur courut que les riches avaient empoisonné les fontaines publiques des quartiers pauvres.
Leitmotiv récurent dans le hussard également. Avec les passages à tabac qui s'ensuivent. Pas de métaphores dans le choléra alors ? Je vois le mal partout ! | |
| | | Hexagone pilier
Nombre de messages : 524 Age : 53 Localisation : Ile de France Date d'inscription : 15/11/2009
| Sujet: Re: Jean Giono Ven 15 Jan 2010, 20:59 | |
| A propos de " Regain" :
Oui, que ma joie demeure d'avoir lu la trilogie de Pan et surtout ce dernier opus. Etre entraîner sur les sentiers de la Provence de Giono a été un vrai plaisir. Sous chaque pierre, chaque caillou, chaque buisson de cet itinéraire se cache un émerveillement. Au delà de toute espérance ce dernier tome couronne magistralement une trilogie déjà bien engagée. Pour moi " Regain" en est le meilleur opus, même si les deux autres sont déjà extraordinaires. C'est toute une mythologie que Giono a mis en oeuvre, tout un Panthéon d'êtres incroyables de surprises, d'allégresse, cachées derrière la rudesse des hommes de l'époque. Sous couvert de dieu païen, comment ne pas voir dans " Regain" une allégorie chrétienne. La terre dénudée, oubliée qui devient par le truchement du destin une terre de lait et de miel. Comment ne pas voir dans la noyade de Panturle, une métaphore du baptême purificateur. Arsule la femme pècheresse qui devient rédemptrice et salvatrice. Les stigmates du travail sur les mains de Panturle sont sublimes de sacrifice annonçant le meilleur, l'enfantement. Une oeuvre courte mais évocatrice de sensations parfois oubliées. Une explosion d'odeurs, de couleurs, de sentiments avec l'apothéose de l'homme transformé, transfiguré pour un avenir radieux. On peut y voir un roman paysan, une comptine rurale, mais diable, tant de symboles sont dissimulés dans ce livre que c'en est un plaisir d'aller les chercher, non pas entre les lignes, mais en soi. Ceci en fait un livre magnifique. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Sam 16 Jan 2010, 06:18 | |
| - Citation :
- Sous couvert de dieu païen, comment ne pas voir dans " Regain" une allégorie chrétienne ?
Un peu étonnant, non ? | |
| | | ECaminade pilier
Nombre de messages : 244 Age : 73 Date d'inscription : 15/01/2010
| Sujet: Jean Giono / Naissance de l'Odyssée Dim 31 Jan 2010, 11:55 | |
| J'ai découvert récemment un Giono assez différent , celui de La naissance de l'Odyssée. C'est , en fait, son premier livre mais Grasset refusa de publier ce roman qui sentait un peu trop «le jeu littéraire», et ce dernier ne put l'être qu'en 1930 , après le succès rencontré par Colline et Un de Beaumuges. Comme beaucoup avant lui - notamment Ronsard, qu'il cite par deux fois dans son ouvrage, et Joyce dont il venait d'étudier l' Ulysse - Giono y « revisite » l'Odyssée. Déconstruisant l'épopée, il en retisse les fils avec fantaisie et malice, selon sa propre logique. Il s'amuse à présenter un Ulysse craintif et volage, une Pénélope frivole et infidèle, privilégiant, en les accentuant, certains traits de la tradition antique. Son héros y invente «un beau mensonge» pour justifier une absence de dix ans. D'abord dépassé et terrifié par l'ampleur prise par ce mensonge qui sera amplifié par la force de l'imagination collective, il saura ensuite jouer consciemment de l'illusion. Car, pour Giono, la naissance de l'Odyssée, c'est avant tout celle de la fiction.
Personnellement, ce roman m'a enchantée ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 31 Jan 2010, 14:14 | |
| Merci pour ce message qui apporte de l'eau au moulin (de Pologne ? ) de Giono, un auteur difficile à saisir dans la complexité et la diversité de ses productions. Si tu veux te présenter au "rayon accueil" , les grains seront ravis de te souhaiter la bienvenue . | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 31 Jan 2010, 14:53 | |
| Voilà une info tout à fait intéressante, merci ECaminade J'aime beaucoup Giono et j'ai lu la plupart de ses oeuvres mais je ne connais pas du tout La naissance de l'Odyssée qui m'intrigue ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Mar 20 Juil 2010, 17:27 | |
| Giono a écrit un ouvrage intitulé" les grands chemins" dont il avait dû modifier la trame à la demande de son éditeur. Celui-ci s'inquiétait d'une ressemblance avec "des souris et des hommes" qui venait de paraître.
Chez Giono deux personnages vont de conserve, et le narrateur doit souvent tirer son compagnon des mauvais pas où il a l'art de se fourrer. Leur "amitié" n'est pas de tout repos, car "l'ami" n'est pas fiable.
On reparlera sans doute de ce roman qui a des zones d'ombre multiples, entretenues à plaisir par le narrateur et l'auteur. Chez Giono la personne reste opaque, comme l'arbre qui ouvre "un roi sans divertissement", arbre immense et touffu : un (h)être | |
| | | zephyr habitué(e)
Nombre de messages : 26 Age : 32 Date d'inscription : 19/06/2010
| Sujet: Re: Jean Giono Mer 21 Juil 2010, 15:39 | |
| Je n'ai lu qu'Un roi sans divertissement de Giono mais j'ai adoré, le livre est merveilleusement bien construit et très prenant. Les références y sont multiples et les personnages restent tous un peu mystérieux jusqu'au bout. Quant à La naissance de l'Odyssée, il faudrait absolument que je le lise, il a l'air savoureux ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Mer 21 Juil 2010, 16:07 | |
| je confirme pour un roi sans divertissement, livre interessant mais exigeant. Avec ces fameuses zones d'ombre qu'affectionne Giono : il ne veut pas tout dire, car aucune conduite humaine n'est soluble dans une formule mathématique, ou chimique de plus je suis étonné que le hussard ait paru difficile : il est à mon avis d'une lecture courante (lineaire), mais comme tout livre, si on a d'autres préoccupations, on passe à côté | |
| | | Ernst pilier
Nombre de messages : 256 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/04/2010
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 25 Juil 2010, 12:41 | |
| - zephyr a écrit:
- Je n'ai lu qu'Un roi sans divertissement de Giono mais j'ai adoré, le livre est merveilleusement bien construit et très prenant. Les références y sont multiples et les personnages restent tous un peu mystérieux jusqu'au bout.
Content que tu aies adoré Un roi sans divertissement, un de mes Giono préférés (je dis "un de..." parce que c'est Le Hussard sur le toit qui a la palme pour moi), et comme dit très justement Rotko, un livre "exigeant" ! Un de mes amis m'a entraîné en 2004 un temps bref dans "l'Association des Amis de Jean Giono", mais pour en parler sans ridicule avec ces "otaku" il aurait fallu que je lise toute l'oeuvre, ce que je n'ai pas l'intention de faire. J'ai quand même scotché ces gens blanchis sous le harnais gionesque quand je leur ai révélé une impossibilité dans le roman, moi le "bleu" de 40 ans qui débarquais ! Toujours sur Un roi..., j'en profite pour faire la pub de cet ami et du courageux éditeur L'Harmattan, où il a publié "Essai sur Un Roi sans Divertissement de Jean Giono / Anatomie d'un chef-d'oeuvre", par Philippe Arnaud (2001). | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Ven 30 Juil 2010, 06:07 | |
| Giono par jerome Garcin sur bibliobs
Les textes de l'auteur du « Hussard sur le toit » sur le grand Sud qu'Henri Godard a rassemblés en 1993 n'ont pas seulement une vertu aseptique, ils montrent aussi les multiples facettes de ce fabuleux écrivain.
Sur près de trente ans, Jean Giono donne successivement dans l'humour stendhalien, la solennité virgilienne, le lyrisme schubertien, le conservatisme bougon, la nostalgie paysanne et le militantisme écologique.
tout l'article. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 22 Aoû 2010, 07:16 | |
| Paru en 1952, L'homme qui plantait des arbres 58 pages chez Gallimard Jeunesse, apparaît comme un conte écologique : clic ! - Citation :
- "on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d'autres domaines que la destruction"
. Conçue comme le récit d'une vraie rencontre, cette histoire est en fait une parabole qui témoigne de la pensée de Giono après la guerre. Le créateur est un solitaire qui ne se mèle plus de l'actualité, il puise sa sagesse dans la bible à laquelle le récit fait d'explicites références. Elzéard Bouffier, le protagoniste de L'homme qui plantait des arbres, est une variante française de Lazare, il sort un paysage de son tombeau. | |
| | | Albert pilier
Nombre de messages : 2302 Localisation : île de france Date d'inscription : 22/06/2010
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 22 Aoû 2010, 11:41 | |
| N'ayant pas trouvé le livre choisi en lecture commune, j'ai emprunté Deux cavaliers de l'orage. Je n'ai aucun souvenir d'avoir lu un livre de Giono avant (peut être il y a longtemps, et j'ai oublié ) et c'est donc une découverte. Je suis surpris de la modernité de l'écriture, notamment lors des dialogues de femmes écrits sans incises, où il faut deviner qui parle. Il joue avec les répétions, la musique de la phrase. L'histoire ne m'a pas emballé, une sorte de relation fusionnelle entre deux frères qui est presque une relation amoureuse et qui se termine mal, mais le style oui!
Dernière édition par Albert le Ven 27 Aoû 2010, 17:13, édité 1 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean Giono Dim 22 Aoû 2010, 15:20 | |
| J'ai une lecture assez ancienne des deux cavaliers, roman paru en 1942, mais je crois que tout l'intérêt du livre vient des rapports entre Marceau et "mon cadet". Chacun héritant de l'autre, et d'une façon qui annonce les grands chemins dans une fin brutale expliquée en trois phrases. On pourra en discuter plus longuement, je reproche à Giono de faire durer certaines attentes sur des points à éclaicir, notamment le contenu d'un sac. L'auteur serait-il lui aussi un "maquignon" qui triche sur la marchandise ? Les personnages qu'il met en scène sont des gens frustes, et le portrait de clef-des-coeurs ne fait pas chavirer les lecteurs/lectrices : - Citation :
- " son ventre tombait entre ses jambes[...]il était obligé de se coincer le ventre comme dans des tenailles pour arriver à toucher son soulier"
je passe sur d'autres détails, le gonflement de ses mamelles etc. La conversation est embryonnaire, avec des redites. Ce ne sont point là les fleurons d'une civilisation. Des "forces de la nature", si on veut... j'ai été frappé par la vision dénigrante de la ville, lieu de tous les vices. A supposer que la campagne avec de tels individus soit attirante | |
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