Paul Verlaine

C'est beau à pleurer... je crois que Verlaine est mon poète préféré...

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

In Romances sans paroles

Navrée de vous déranger, je recherche des enregistrements de poèmes de Verlaine par des chanteurs. Je ne sais pas où chercher, si vous pouviez m'en indiquer, merci beaucoup.

"Verlaine (Chanson d'automne)", par Trenet

Hugues AUFRAY chante "Verlaine" (musique de TRENETsur le poème de VERLAINE "Chanson d'automne") , accompagné par l'orchestre de Raymond LEFEVRE

Verlaine par Michel Vivoux

etc...

léo ferré.

j'ai bien dit, léo ferré.

voici les soleils couchants

avec quelques fautes dans la transcription

et mes remerciements au blog de jean-jacques.

"Mon rêve familier" est un poème qui me touche particulièrement.

J'aime beaucoup l'image de la femme qui n'est jamais "ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre". Elle me parle.



La lune blanche

Luit dans les bois;

De chaque branche

Part une voix

Sous la ramée...



O bien-aimée.



L'étang reflète,

Profond miroir,

La silhouette

Du saule noir

Où le vent pleure...

Rêvons, c'est l'heure.



Un vaste et tendre

Apaisement

Semble descendre

Du firmament

Que l'astre irise...



C'est l'heure exquise.


La Bonne chanson.

Je suis d'accord avec Seuguh et Colline : "Colloque Sentimental" et "Mon Rêve Familier", Verlaine nargue la perfection...

Sam.

Avec Verlaine on cotoie les dieux...
La première fois que j'ai lu ses poèmes, j'ai pris une claque dans la g...
C'est musical, mélodieux...J'adore.
Chance extraordinaire j'ai dégotté ce week end la première édition de ses oeuvres en Pléiade dans un vide-grenier (4 euros!!!).
Celui qui me soutient que le hasard existe mérite une baffe.
Fêtes galantes
Poêmes saturniens
Rien à dire
Seulement à lire
A voix haute s'il vous plait
Curieux, quand on connait sa vie (parait-il) de débauché, qu'il ait pu écrire des trucs aussi sublimes.
J'ai découvert la poésie française avec Verlaine. Je pourrai m'en lire tous les matins au petit déjeuner (et du Victor Hugo, le soir quand le soleil se couche) je serai le plus heureux du monde (au bord d'une falaise chez moi en Bretagne).
Dernièrement j'ai tenté Mallarmé. Je dis tenté puisque j'ai toujours été un peu réfractaire à la poésie, mais j'ai fait une découverte. Ca coule comme une rivière, c'est limpide, ça chante, bref, j'adore.
Par contre je passe complètement à côté du texte proprement dit.
Je sais qu'il ne faut pas forcément chercher un sens précis à de la poésie, mais quid du symbolisme précis de Mallarmé?
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer? Existe-t-il par exemple un livre (même une édition scolaire) qui donne quelques clés sur ses images, son symbolisme?

fulcanelli a écrit:

mais quid du symbolisme précis de Mallarmé?
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer? Existe-t-il par exemple un livre (même une édition scolaire) qui donne quelques clés sur ses images, son symbolisme?

Charles Mauron, Des métaphores obsédantes au mythe personnel.
Introduction à la psychocritique, éditions José Corti

la page de l'éditeur.

Merci du tuyau, Rotko.

Un de mes préférés:

Après trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé. J'ai tout revu: l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent.
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.

(Poèmes saturniens)

Je ne sais pas si ça mérite un commentaire, mais je vais en faire un.
Ou tenter de le faire.
Les poètes expliquent rarement la génèse de leurs textes (exception notable Edgar Poe avec les Corbeaux) et les amoureux de poésie tout aussi peu les raisons de leur intéret pour tel ou tel poème.
Dans Trois ans, j'aime tout particulièrement (que dis-je je vénère!):

Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle

Le terme tremble, à la fois nom et verbe, l'arbre qui tremble, renforcé par le reste de la phrase, cette façon de charge un mot de plusieurs sens se superposant est à la fois simple et géniale.

Le premier tercet, avec la répétition du mot avant, (le premier vers coupé entre palpitent et comme expriment merveilleusement le balancement des grands lys du vers suivant.

Mais le plus beau vers:

Même j'ai retrouvé debout la Velléda

Le mot même au début, quand on le prononce (toute poésie se doit d'être lue a voix haute, ou murmurée religieusement) la seconde syllabe donne un équilibre incroyable à tout l'ensemble, répondant à debout (terme évoquant l'équilibre, justement).

Là je ne fais qu'effleurer le poème, très succintement, mais ce sont vraiment les points qui m'ont frappé par leur beauté. On nage dans le bonheur de la première lettre à la dernière.

Merci de nous rappeler ce poème, Fulcanelli. Je l'avais oublié. C'est vrai qu'il est très beau...

Pour ce qui est de Mallarmé, tu as aussi les notes de l'édition Pléiades.

Plus simple, plus clair, le livre éponyme écrit par Hubert Fabureau, aux éditions de la Nouvelle revue critique. Mais j'ignore s'il est encore trouvable...

Ses lettres sur la poésie et sa correspondance pourraient aussi éclairer ta lanterne sur sa conception des choses.

Voilà, c'est tout ce que j'ai en tête pour le moment.

exposition Verlaine dans le cadre du printemps des poètes à Arras.

« Nous rendrons aussi hommage aux grandes poétesses, notre Marceline Desbordes-Valmore, Louise Michel, Andrée Chédid, Louise Labbé auteure du Baise m'encor, un poème d'une délicatesse exquise et n'en déplaise aux paillards pas du tout grivois. Cela se passera notamment lors de la grande soirée de clôture, vendredi 26 mars. Le monde vu par les femmes, avec naturel et sincérité, c'est un univers à découvrir... »

précise Jean-Claude Vanfleteren, à l'origine de ces manifestations poétiques.

Qui peut me renseigner sur l'auteur du poème dont voici la première strophe


Ayant poussé la porte étroite qui chancelle
je me suis retrouvé dans un petit jardin
qu'éclairait la rosée du matin
pailletant chaque feur d'une humide étincelle.


mES PLUS VIFS REMERCIEMENTS

D'après Google :

Citation :

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle...

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé ... J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin ...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux saule tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.



(Paul Verlaine, Après trois ans, "Poèmes Saturrniens")

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé ... J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin ...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux saule tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.

(Paul Verlaine, Après trois ans, "Poèmes Saturrniens")

rotko a écrit:

(Paul Verlaine, Après trois ans, "Poèmes Saturrniens")

On a chopé la même source avec la même faute d'orthographe !

pas vu de faute d'orthographe

rotko a écrit:

pas vu de faute d'orthographe

Poèmes Saturrniens
Avec deux R à Saturrniens

Ce beau sonnet mélancolique a un titre : Après trois ans. Il évoque sans la nommer Elisa, la cousine du poète, venue vivre dans la famille Verlaine : elle repoussa son amour puis se maria. Verlaine essaya en vain de reconquérir la belle lors d'une visite au couple quelques années plus tard, d'où sans doute la présence de la statue de Velléda, l'inaccessible prophétesse de l'antiquité. Cette promenade nostalgique a eu lieu trois ans après : Verlaine revient sur les lieux qu'il a fréquentés avec l'aimée, son inspiratrice, sa muse, comme en témoignent d'autres poèmes du même recueil. La musique des vers, les notations visuelles, sonores, olfactives sont la "marque de fabrique" du poète.

Un tout grand merci à Rotko, Harelde et aussi à Nicyrle .

Cette première strophe du très beau poème de Paul Verlaine me trottait dans la tête, je disais à mon amie: C'est très connu ! sans parvenir à le situer!
"Les poèmes saturniens" !!!Paul Verlaine. Je suis restée sidérée de n'avoir pu lui répondre! C'était si évident. La musique incomparable des vers de Verlaine, cela ne s'oublie pas...Bonne journée à tous, et encore merci!
Je viendrais plus souvent sur " La poésie ininterrompue" et merci:

Moi j'aime beaucoup celui-ci:

Femme et chatte

Elle jouait avec sa chatte
Et c'était merveille de voir
La main blanche et la blanche patte
S'ébattre dans l'ombre du soir.

Elle cachait - la scélérate! -
Sous des mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongles d'agate,
Coupants et clairs comme un rasoir.

L'autre aussi faisait la sucrée,
Et rentrait sa griffe acérée,
Mais le diable n'y perdait rien.

Et dans le boudoir où, sonore,
Tintait son rire aérien,
Brillaient quatre points de phosphore.

Une illustration poétique pour un sonnet musical : merci Soussou