Armand Farrachi

Un amour de Dracula, d’Armand Farrachi chez Zulma



N’allez pas croire qu’il s’agit d’un roman d’horreur bon marché, ficelé à la va vite, pour amateurs de récits gore. La bibliographie de l’auteur, publié chez Stock et chez Bernard Barrault-Flammarion, comporte un essai : Rousseau ou l’état sauvage, publié au puf.

La première phrase, labyrinthique à souhait, plonge dans le dédale du refuge de Dracula :

Citation :

Tout de cuivre et de verre qu’il semble pourtant bâti, après l’orage, au dernier feu du crépuscule, sinistre est le château de Bistritz, sombres ses couloirs, profonds ses caveaux, là-bas dans les Carpathes tout étouffées sous le grondement des torrents descendus des sommets et le mugissement du vent qui parcourt les forêts à grands coups de hache, et lourd, bien lourd le sommeil du comte Dracula, car, au plus obscur de ses cryptes, au plus souterrain de ses tombeaux, jour après jour,, siècle après siècle, depuis tant de siècles, mais croisées sur le nombril dans son frac noir et dans son cercueil capitonné de soir blanche quoique jaunie par le temps à défaut de soleil, le comte Dracula s’endort chaque matin d’un sommeil sans rêve plus épais que la mort, et chaque soir,le rayon soudain disparu qui éteint parmi le lierre la dernière vitre du château rallume son regard en clouant sur sa face plâtreuse les deux diamant de ses prunelles et sur ses poignets réunis les deux rubis de ses manchettes ainsi boutonnées d’incarnat…

Farrachi s’amuse à parsemer son récit de citations à l’usage exclusif du lecteur attentif :

Citation :

Dans Paris solitaire et glacé deux formes ont tout à l’heure passé : Dracula et Cukol

…

Quand Dracula se retrouve dans un soirée parisienne branchée où les invités posent des questions pertinentes, Farrachi ne déteste pas chez le psy les jeux de mots à la Lacan :

Citation :

Quel effet faisait la morsure de vampire ? Celle d’un chien ? d’une chauve-souris ? d’un critique ?
Est-ce plutôt comme une morsure de vipère ? proposa le psychanalyste pour suggérer que qui vit perd a mort sure

Dracula rencontre une tendre jeune fille, en tout conforme à ses désirs et appétits, mais le sentiment s’empare de son cœur ; Ému devant ce cou si tendre, il se pose la question existentielle des Vampires amoureux :

« mordre ou ne pas mordre ? »

Le désespoir le gagnerait, si son domestique, qui forme avec lui un couple plus cultivé que Sganarelle avec Dom Juan, ne lui offrait les consolations de la philosophie :

Citation :

« Voulez-vous que je vous parle de Pascal, pour qui tout le malheur du monde vient de ne pas savoir rester en paix dans son cercueil ? »

Un amour de Dracula est bon plat pour qui aime le langage soutenu, les dialogues insolents, les situations cocasses, et le rire en coin.

J'aime beaucoup
la première phrase
labyrinthique
à souhait !

Elle visite
tous les recoins
de son éclair
fugace !

Pour séduire sa Lucie de 14 ans, Dracula fait sa parade nuptiale !

- « Est-il bien vrai que vous soyez Dracula ? »

S’il ne faut que le prouver, le Comte Dracula sourit, d’un sourire inhumain qui lui fend le visage jusqu’au travers des joues et qui plisse ses yeux jusqu’à les faire disparaître dans une face à présent minuscule et sans front où ne se tendent plus que des oreille duveteuses. Comme il étend ses bras achevés en doigts palmés aux ongles démesurés, sa cape s’ouvre, s’étire en membrane et, se dépliant à mesure que le corps accroupi se ramasse elle se déploie enfin en ailes pour élever dans la pièces une chauve-souris hagarde qui volette en se heurtant aux murs avant de se suspendre tête en bas, au lustre du plafond.

Lucie, qui n’a pu se défendre de protéger sa gorge, fixe le noir animal pendu au-dessus d’elle. Dans son regard où la surprise le dispute à l’horreur semble pourtant s’allumer la transfiguration des saintes en extase.

Déjà la chauve-souris reprend son vol, fond au pied du lit où par une métamorphose inverse à celle qui l’élança, est revenu s’asseoir le vampire en frac noir, dont l’œil interroge la jeune fille. Elle, la prunelle encore éblouie et les mains craintivement resserrées sur la gorge, cherche des phrases qui ne se forment pas, un souffle que la stupeur disperse.

Quand sa poitrine s’apaise, un seul mot lui revient, qu’elle murmure d’une voix détimbrée : « Encore ».

Eh bien, le programme a l'air "alléchant " on dirait !
On en redemande ...

Pour ma prochaine rechute humour- noire - décalée ,celà me tente bien .

En attendant ,j'en prendrais bien encore une petite louche demain ,si tu veux bien ,histoire de nous mettre en appétit ...

aérial a écrit:

En attendant ,j'en prendrais bien encore une petite louche demain ,si tu veux bien ,histoire de nous mettre en appétit ...

Dracula se change alors en loup

Citation :

[…] Le fauve la fixe et la flaire, sa patte s’agrippe au drap, cherche la jambe et, comme le museau se dresse, l’enfant ne peut retenir un cri, on ne sait si c’est d’effroi ou de plaisir, un mouvement de recul quand l’animal dont la face s’aplatit et dont les oreilles retombent bondit sur les couvertures, qui ne reçoivent pourtant que le derrière osseux du Comte Dracula.

« Eh bien, dit-il, quelles preuves faut-il encore ?

- il n’en faut plus. Il est donc vrai que vous m’avez choisie, moi, entre toutes ?

- Oui, toi, c’est vrai. Je ne suis venu des Carpates que pour toi. Vite…

-Vous me trouvez belle aussi ? » demande-t-elle en arrangeant ses cheveux.

...Et alors ?? ça devient vraiment crooustillant ...
Mais tu n'as pas posté la suite ...

Ne nous laisse pas dans cette attente insoutenable !

(je promets de faire des progrès en chargement-photos en échange de la suite )

Cesse de te tracasser pour les photos à mettre sur GDS* et imagine ce que tu veux pour la suite de l'histoire - sauf à lire le récit