Richard Russo

Avant d'en parler moi-même (demain !) j'ai copié-collé un extrait d'article paru dans Lire :
Juste pour allécher ceux qui ne le connaissent pas




Il ne squatte pas un cabanon de trappeur au fin fond du Montana. Il ne traque pas les serial killers dans la fange des jungles urbaines. Il ne renifle pas les caleçons des golden boys. Il ne filme pas les dérives de son pays en cinémascope. Il n'a pas fait ses gammes sur les bancs de la creative writing. Non, rien de tout ça: l'Américain Richard Russo ne ressemble à personne. Il se contente d'être Richard Russo. Et de marcher seul, discrètement, sur la voie - déjà - royale que lui confère son immense talent.

En France, on ne lit pas encore assez cet enchanteur couronné d'un prix Pulitzer, mais ceux qui ont eu la chance de le découvrir sont autant d'inconditionnels. Ils savent qu'il n'a pas son pareil pour capter des ambiances, peindre des atmosphères, caresser des visages. Ils savent que le cœur humain, pour lui, n'a aucun secret: tournant le dos aux racolages de la littérature-spectacle, l'auteur du Déclin de l'empire Whiting ne cesse de braquer son télescope sur d'invisibles odyssées, celles des âmes, et c'est en cela qu'il nous comble. Ses personnages favoris? Les seconds rôles, les antihéros, les figurants, tous les anonymes de l'Amérique provinciale qu'il rend merveilleusement attachants, à force de compassion. «Mes romans, lance-t-il, abordent souvent des sujets douloureux et pourtant ils ne sont jamais ténébreux. Je ne pense pas nécessairement que la vie des gens puisse changer, mais je crois à l'immense dignité et aux capacités de progrès spirituel de ceux qui luttent.»

Et il faut attendre toute la nuitttttttttttttt ?

OUI, mon cerveau digère la pizza et ce que j'ai bu avec

Pour Provence, puisque c'est selon ce qu'elle me dit le seul qu'elle n'ait pas lu :

Richard Russo : Un rôle qui me convient.

Imaginez une université de seconde zone, sans prestige, dans une petite ville de Pennsylvanie. Et un héros quinqua, prof dans cette université, en pleine crise d'"andropose", travaillé par sa prostate et dont toutes les certitudes s'effondrent en même temps. Sa vie familiale lui échappe complètement, sa vie professionnelle est un ratage absolu et il menace d'exécuter chaque jour une oie devant les caméras de télévision si on ne renouvelle pas le budget de son département.

C'est le plus drôle des romans de Russo. J'ai vraiment eu des fous rires homériques en le lisant !

A suivre : Quatre saisons à Mohawk, roman tendre et nostalgique. Le plus autobiographique, avec un hommage bouleversant à un père pourtant loin d'être exemplaire....

« Un rôle qui me convient » m’a enchanté, effectivement très drôle, mais je n’ai même pas été au bout du « Déclin de l'empire Whiting » que j’ai trouvé très stéréotypé …

Richard Russo.
Le Pont des soupirs.

Quai Voltaire, 726 pages

Un pavé qui ne gave pas !
Une petite ville au nord de l'Etat de New York, des années 50 à nos jours, une petite ville avec sa tannerie qui a longtemps fait vivre la population en l'empoisonnant par les rejets de colorants dans la rivière... Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient touchés... par le cancer. Tannerie qui a fermé et chômage et misère comme nouveau fléau.
Une petite ville avec des quartiers bien séparés (blancs pauvres, classes moyennes, riches ... et noirs parqués sur une colline) Les personnages principaux, aujourd'hui sexagénaires reviennent sur les histoires du passé, sur leur enfance et leur adolescence. Violence, racisme, traumatismes et secrets enfouis, on ne s'ennuie pas une seconde. L'un n'a jamais quitté la ville et a pris la suite de son père en s'occupant d'épiceries de quartier, l'autre a fui, est devenu un peintre célèbre vivant à Venise. Quant à Sarah, qu'ils ont tous deux aimée mais qu'un seul a su garder (je ne vous dis pas lequel) c'est un beau personnage, à la fois solaire et tourmenté.

Et comme dans tous les romans de Russo, le thème du rapport au père qui semble obséder l'auteur.
Un grand bouquin, très émouvant.

Voilà, tu n'es plus seule, Maïa, sur le fil de Russo. Je te rejoins avec "Un rôle qui me convient"

maïa a écrit:

C'est le plus drôle des romans de Russo. J'ai vraiment eu des fous rires homériques en le lisant !

Difficile de comparer, vu que c'est encore le seul que j'ai lu, mais effectivement, j'ai eu pas mal de sourires, et (allons-y franco) quelques fous rires, lors de moments clés de la vie de William Henry Devereaux Fils. Par moments clés, j'entends ces instants où seul devant l'urinoir, on (les hommes) pense à leur vie, à leur problème et à y résoudre quelques solutions démesurées et cocasses, en attendant leurs mictions. Pour parler plus clair, j'avais jamais penser que le fait de pisser en littérature pouvait être aussi jubilatoire

Dans «Les Sortilèges de Cap Cod», (1) Richard Russo confronte son héros à deux mariages et au ratage du sien. Paniqué à l’idée de ressembler à ses parents irascibles, Jack se démêne sans parvenir à se libérer.

la mariage de Jack et Joy tombe à l'eau, qu'en reste-t-il ?

Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d'autant plus mouvementées que, cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père, dans le coffre de sa voiture depuis un an et demi, mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l'esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde.

(1) 313 p. quai Voltaire.

Richard Russo est donc connu en France et traduit! Cela me donne l'espoir quíl le sera un jour en Bulgarie car je viens de lire Empire Falls et jápprecie beaucoup.

Resume:
Le roman raconte la vie de Miles Roby dans une petite ville ouvrière imaginaire du Maine, avec les gens, les lieux et le passé qui l'entourent. La petite ville, qui porte le nom de Empire Falls, est dominée par la puissante famille Whiting et connaît le déclin. Miles Roby, au travers des yeux duquel le lecteur voit l'histoire se dérouler, est le gérant de l’Empire Grill, qui appartient à Mrs Whiting.
Cette grande fresque américaine est celle du déclin d'une ville du Maine, symbolisée par deux hommes, C.B Whiting, le mari décédé de Mrs Whiting, qui préférait le Mexique au Maine, l'art aux affaires et par Miles, quadra très gentil mais passif. Et ce déclin semble mener vers la violence. Les femmes de ce roman sont des femmes fortes, pour lesquelles on sent que l'auteur a une grande tendresse, même s'il en égratigne certaines au passage. La galerie de personnages est fort réussie mais j'ai trouvé qu'il y en avait trop et c'est ce qui m'a vraiment gênée dans ce roman.

Mon avis:
Russo est est un ecrivain qui sait passionner et convaincre ses lecteurs. Il sait egalement penetrer avec une grande maitrise, dans le monde d'une Amerique peuplee de petits proprietires, dans celui des ouvrier journalier et des artisans et il decrit tout cela avec avec un charmant humour, avec comprehension, compassion et patience. Des recits tres intimes lies aux relations parmis ces gens dans la ville dÉmpire fallas. Il y a un tres habile et agreable passage du contexte historique et de láctualite ou vivent les personages principaux. On pourrait dire que le contexte historique, c'est l'une moitie du roman, c'est l'histoire d'une famille riche qui a contribue au developpement de cette ville. Cette petite ville ressemble surement a des milliers d'auutres aux Etats-Unis. Et en somme, le roman est un recit de l'histoire et un portrait politique de la nation des USA pendant une cinquantaine d'annees. L'auteur decrit et analyse avec une superbe finesse la vie des gens pendant une periode ou les Etas-Unis subissent certains changements sociaux.
Le present dans le roman, c'est la periode actuelle ou les vieilles usines ferment, ou le chomage sevit, ou le personnage principal Miles Robi cherche a sauver son business. Les grosses multinationales arrivent et achetent les petites entreprises deja defaillantes. Lénvironnement economique change comme dans tous le pays.

L'epiode que jí aime surtout, et qui traverse tout le roman et stimule et provoque la plupart des actions decisives, c'est le souvenir de Miles Robi. Tout jeune (7-8 ans) il a ete amene en vacances par sa mere dans líle de Martha's Vineyard, un endroit magique, ireel. Milesy vit des jours dúne vie differente de la leur et sa mere recontre son grand amour. Depuis, quand il est triste ou decu, Miles se rappelle ces jours magiques qui sont reste son symbole du bonheur. C'est invroyablement tendre, touchant, bouleversant.

J'ai trop peu dit - Russo est un grand maitre des portraits psychologiques humains. Il y a une pleiade de personnages superbes - le pere de Miles, un drole de zebre, la fille de Miles - une enfant sensible et droite de caractere comme son papa, les pretres, la mere et la fille Whiting etc.

Si vous aimes J.C. Oates, lisez Richard Russo.

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Je cherche a voir le film qui, malheuresement est passe inaperu a la tele ici il y a quelque temps.

J'ai lu Mohawk récemment, que j'ai beaucoup aimé. Comme je ne suis pas un pro pour parler des livres, voici le résumé fourni par l'éditeur ^^

Mohawk – son diner, sa middle class résignée, ses vies contrariées, ses secrets : une bourgade ouvrière piégée par la crise, ordinaire. Pourtant, Anne avait des rêves, Wild Bill n'a pas toujours été fou et la famille Grouse tolérait les Gaffney... Mais dans l'ombre des 70's, entre la honte des uns et le sacrifice des autres, l'étrange fils Younger pourrait bien contrer le destin.

Une fresque poignante et âpre, tracée à hauteur d'homme, magnifique. Dans ce premier roman de l'auteur du Déclin de l'empire Whiting, rhapsode virtuose, c'est la vie qui frémit.


Pour ma part, j'ai beaucoup aimé le personnage de Wild Bill, que j'ai trouvé très beau. Quant au fils Younger, il m'a insupporté même s'il permet à tous les personnages d'évoluer au fil du roman.