Agnés Bihl

oui, je l'ai lue, on a bien compris les guillemets de "bonne personne". Les interrogations demeurent, impossible de ne pas se les poser.

oui, mais la nouvelle ne nous donne que peu d'indications pour avoir seulement un ambryon de réponse à nos questions....

Ysandre a écrit:

oui, mais la nouvelle ne nous donne que peu d'indications pour avoir seulement un  embryon de réponse à nos questions....

c'est au lecteur de poursuivre la réflexion.

rotko a écrit:

Ysandre a écrit:

oui, mais la nouvelle ne nous donne que peu d'indications pour avoir seulement un  embryon de réponse à nos questions....

c'est au lecteur de poursuivre la réflexion.

c'est pour cela que moi je pense que cette concierge a eu très peur
il faut dire qu'à l'époque on pouvait craindre pour sa vie alors?
quand les parents sont partis elle n'a pas pu assumer les enfants?
(je sais, je suis gentillle) mais j'en reviens toujours à la même question, partant du principe que je suis concierge et me voilà avec 3 enfants juifs sur les bras...
aurais-je été une héroïne? je ne sais pas vraiment

bon maintenant, si l'on considère qu'elle a donné les parents c'est une ordure effectivement doublée d'une salope et d'une collabo !!!

je laisse la porte ouverte au doute....

le titre lève toute équivoque : le baiser de la concierge, c'est le baiser de judas.

en exergue à ce texte :

Citation :

ordure (n.f), du latin horridus : 1 déchet issu de l'activité quotidienne de l'être humain 2 personne haïssable. Abjecte. Méprisable. Synonymes possibles : raclure, crevure, pourriture.

que te faut-il de plus ?

il me manque la preuve qu'elle a dénoncé  les  parents  car  dans ce cas  pour moi ça change tout  !
mais que l'auteure  pense que d'avoir donné  les enfants  est un acte ignoble  je suis d'accord, je n'excuse pas le geste que ce soit  bien clair, j'essaie de comprendre.    

la définition de l'insulte  ne  me convaincs pas forcément , c'est un mot fort mais qui peut se comprendre étant données les circonstances.

tu parles du baiser de Judas mais ce n'est pas elle qui embrasse les enfants ce sont les flics qui demandent aux enfants de le faire nuance importante !

Aucun doute. L'exergue est le "la" pour un texte, il peut aussi être ironique, mais un auteur ne prend pas plaisir à tromper son monde.

Pour le reste,

Spoiler:

  certes, on peut interpréter comme cela uniquement parce que les mots forts sont en tête de cette nouvelle
  

je suis d'accord avec Dara pour le baiser aux enfants

ysandre a écrit:

Elle n'a pas embrassé d'elle même les enfants, c'est cette pourriture de flic "français" qui a dit aux petits de le faire... et là, elle les a embrassés. pale

ce n'est pas le baiser de Judas, Rotko, elle ne pouvait faire autrement ! il n'en reste pas moins que c'est une ordure.

Tiens c'est "amusant" que ce que j'ai retenu de la chanson c'est "ordure ordinaire" et que le mot ordure soit en exergue au début de la nouvelle.

Je suis tout à fait d'accord avec Dara.

Je suis choquée par l'attitude de cette concierge, j'ose espérer que je n'aurais pas agit de même à sa place. Mais justement je n'y étais pas. Je ne connais pas le climat de peur et d'ignorance dans lequel les personnes vivaient.

Maintenant on a le recul qu'il faut pour juger ce type de comportement.
Je ne pense pas que les gens à cette époque étaient au courant de ce qui se passait dans les camps.
Bien sûr elle a agit par lâcheté.
Mais elle était quand même mal à l'aise de les avoir donner
-donc du coté elle sentait que ce n'était pas bien.  
- de l'autre elle ne se doutait surement pas dans quel enfer elle les condamnait.

Les fachos qui manifestent maintenant, je les mets du coté des nazis, qui savaient très bien ce qui se passaient dans les camps.
Je ne mets pas du tout la concierge dans cette catégorie.
Je la mets plutôt dans ceux qui votent pour les extrêmes, par bêtise.

Elle n'en n'est pas moins coupable à mes yeux Elle a eu une attitude critiquable mais on va dire qu'elle avait quelques circonstances atténuantes.

Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n'ai rien dit,
Je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n'ai pas protesté,
Je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n'ai pas protesté,
Je n'étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester

Martin Niemöller

merci Suzanne De te poser aussi des questions. Cela prouve que ce qui se passait à cette période est vraiment particulier.

la chanson que tu as mis je l'ai, interprétée par Marc Robine parti trop tôt lui aussi
En tous cas cette nouvelle pose les vrAies questions en ce qui me concerne: comment aurais-je réagi, moi, devant ça?? je ne peux y répondre ou si je peux hurler: Moi jamais je n'aurais fait une atrocité semblable !!!!
mais QUI SAIT???????  

On a déjà le mérite de se poser la question,
Parce qu'on a une conscience, on réfléchit à cette question. On a l'Histoire qui nous est racontée et on s'intéresse à l'Histoire. On n'a plus le droit d'agir comme la concierge. Donc j'espère qu'on ferait le bon choix.
Mais ....

Citation :

Je suis choquée par l'attitude de cette concierge, j'ose espérer que j'aurais agi de même à sa place.

doit y avoir un oubli...   

Mdr ! Enfin non ce n'est pas rigolo. Parce que je suis encore toute émue par cette nouvelle.
J'ai effectivement oublié la négation !

Suzanne a écrit:

Mdr ! Enfin non ce n'est pas rigolo. Parce que je suis encore toute émue par cette nouvelle.
J'ai effectivement oublié la négation !

je vois que tu as corrigé on te pardonne l'émotion tout simplement
  

ça me met mal à l'aise, parce que je me demande ce que j'aurais fait avec des enfants dans la cave, dans ce contexte précis, bien particulier ?  
D'abord, je n'aurais jamais dénoncé les parents ! (si toutefois c'est elle qui l'a fait.)
Chercher quelqu'un qui pouvait et voulait bien les cacher ?  
mais je pense quand même qu'elle était ... assez limitée ?
qu'est ce qu'ils lui avaient fait ces pauvres gens ?

quand on sait le nombre de dénonciations gratuites qui ont été faites à cette époque là !! fallait-il vraiment avoir une raison pour ça? je me le demande !  

mais je me dis aussi que demain, ici chez nous, si on nous demande de faire savoir si nous avons des sans papiers dans notre immeuble .et de les signaler...............

la bête somnole en ce moment mais je crains qu'elle ne se réveille bientôt et là!! de plus avec internet on peut tout dénoncer en anonyme alors? ça fait peur .. l'être humain est parfois très très détestable et peut devenir une "ordure" ...

les guerres ont d'ailleurs mis à jour ce qu'il y avait de pire, et de meilleur dans l'homme !

Je viens de relire la nouvelle, suite à la question d'Ysandre : est-ce que la concierge a dénoncé les parents ?
Je ne crois pas. Ils auraient été emmenés tous ensemble. Or le père a été emmené en premier; Je ne suis pas sûre qu'elle ait dénoncé la mère non plus, mais là, j'ai un doute.

Dara a écrit:

mais je me dis aussi que demain, ici chez nous, si on nous demande de faire savoir si nous avons des sans papiers dans notre immeuble .et de les signaler

Là au moins je sais que dans la situation actuelle, je ne le ferai pas, mais dans un climat de terreur, comme pendant la période de l'occupation. Si j'étais menacée, je crois que non, mais je n'en suis pas sûre.


Je crains aussi qu'elle ne se réveille la bête dont tu parles, Dara.
Car la bêtise elle est toujours là, et il y a toujours des manipulateurs politiques pour attiser les haines.

je crois effectivement qu'ils auraient emmené les enfants
quel intérêt pour la concierge de ne dénoncer que les parents
par contre je pense qu'elle a dit à la police qu'il y avait des enfants et qu'elle a craint le pire en se taisant
par contre encore je comprends très bien, si une survivante est revenue qu'elle pense cela c'est tout à fait humain...

Bien sûr que c'est humain !

Spoiler:

C'est poignant de voir (imaginer) l'incompréhension du gamin.
Mais ce qui est dramatique c'est que le copain Lucien en question, ne faisait que répéter ce que ses parents disaient. Et les parents ils disaient ça pourquoi ? Qui leur avait mis les idées dans la tête que les Juifs étaient les coupables de tous les maux ?
Les gamins comme Lucien et les parents sous influence, il y en avait des tas à cette époque et maintenant ... ?

maintenant?
dans mon village il n'y a pas un arabe, pas un juif (à ma connaissance) pas un noir et pourtant tout est à cause des "arabes et cie." des "roms" "qui sont des voleurs" et des autres "qui n'ont qu'à retourner dans leur pays" surtout des arabes qui touchent fortune à ne rien foutre et qui sont assistés et qui ne cherchent pas de boulot etc ... etc.... que c'est nous qui payons "pour ces gens-là" à qui on n'a pas demandé de venir .........................( reconnaissez qu'ils ne connaissent pas très bien leur histoire de France et ne se souviennent pas que les africains étaient aux cotés des français dans toutes les guerres)
donc je suis très pessimiste quant à la valeur morale de beaucoup de français et de leur compassion vis à vis des différences ! et la cerise sur le gâteau: les Le Pen font un tabac plus de 33 pour cent .........
bref il suffirait de presque rien .. etc
sur ce je vais relire le texte d'un ami et voir si je peux l'aider sur la grammaire ( je parle mal le France)    il vaut mieux en rire sinon on en pleurerait   

 Arrêtons de parler d'eux, (pour ce soir) on va faire des cauchemars
Bonne nuit.

Un peu en retard, mais je l’ai lue deux fois cette nouvelle, qui m’a émue jusqu’aux larmes. Le Paris sous l’occupation a été sujet de beaucoup d’œuvres, Patrick Modiano en a écrit beaucoup, Dora Bruder, la place de l’étoile,Voyage de noces et bien d’autres. Mais c’étaient des romans, ici en peu de pages cette nouvelle a eu un retentissement plus fort sur ma sensibilité. C’est d’une famille qu’il s’agit, d’enfants innocents, qui du jour au lendemain voient leur vie tomber dans le chaos, rien qu’à regarder l’attitude des adultes. Du nouveau, ne plus aller à l’école, se demander si être Juif était une sorte de peste, avoir perdu le meilleur ami. Les parents avaient changé, on parlait bas et peu.
Et une atmosphère étrange, la grisaille de l’attente, le malheur avant la lettre. A l’abri dans une cave, sans faire de bruit, embrasser la maman pour la dernière fois, sans le savoir
Ceux qu’ils prenaient pour shérifs à l’étoile jaune, étaient les kapos de triste mémoire, bourreaux de leurs propres frères de sang, pour prolonger leur vie un peu plus. Combien ?
La concierge n’a pas dénoncé les parents, il y avait des razzias, mais les enfants étaient bien cachés dans cette cave, elle ne voulait pas risquer sa vie, une ordure, porter cette action sur la conscience, ne le regretterait-elle pas un jour ? Et les petits s’en vont, retrouver les parents grâce à elle. Une seule reviendra.
J’ai beaucoup aimé le début de la nouvelle, puis la description de ce Paris, où les Parisiens voulaient vivre à tout prix, comme si de rien n’était. Et les femmes qui couraient les rues à la chasse, d’un morceau de viande, ou d’une paire de bas de nylon, n’importent quoi. Les jeunes filles en pleurs.
Une petite nouvelle qui en dit beaucoup sur la condition humaine, sur la lâcheté, sur le manque d’éthique, en vue de sauver la peau.
Je ne justifie à aucun point la concierge, d’autres ont commis les mêmes actions, bien sûr, mais en revanche beaucoup ont risqué leur vie pour sauver des innocents
Merci Rotko pour « Le baiser de la concierge »

Un beau post, merci Amadak, d'écrire si bien et si juste.