Taslima Nasreen et l'intégrisme - [Bangladesh]

"Femmes, manifestez-vous !"

C'est le titre d'un ouvrage de Taslima Nasreen aux Editions des femmes (isbn 2721004565).

Persécutée dans son pays, le Bangladesh, elle vit actuellement en Suède. Médecin, journaliste et écrivain, elle défend la cause des femmes contre les fondamentalistes musulmans. Pour elle,

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Citation :

" c'est surtout la religion qui a infligé aux femmes les pires humiliations"

p 17.
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Citation :

« Il peut y avoir des musulmans modérés, mais l'Islam par lui-même n'est pas modéré".

Elle dénonce l'emprisonnement de la femme par son père pendant sa jeunesse, par le mari durant sa maturité, et par son fils pendant sa vieillesse.

L'échographie, qui devrait servir à surveiller la croissance normale du foetus, est détournée : on s'en sert pour déterminer le sexe de l'enfant et agir en conséquence : Les filles sont mal vues, il faut avoir des fils, moyen commode pour perenniser la société patriarcale.

Taslima Nasreen s'insurge contre le port du voile, une pratique qui tend à rendre les femmes responsables des obsessions sexuelles des hommes.
Un jour, alors qu'elle disait à une jeune femme que les écrits sacrés n'autorisaient en rien les coups pour désobeissance, le mari lui opposa, textes à l'appui, la conception musulmane : si une femme refuse les rapports, le mari peut la "frapper avec la main avec modération, puis avec un bâton". Les références sont données.

Et Taslima Nasreen de. s'étonner que les livres, qui devraient entraîner l'émancipation et le progrès, répandent la barbarie avec les hadiths islamiques.

Taslima Nasreen figure dans le livre de Sabine Bosio-Valici et Michelle Zancarini-Fournel FEMMES ET FIÈRES DE L'ÊTRE Un siècle d'émancipation féminine, dont le compte-rendu est ici

http://www.protestants.org/litterature/histoire/200112.htm

Citation :

« Il peut y avoir des musulmans modérés, mais l'Islam par lui-même n'est pas modéré".

A noter qu'il s'agit du bangladesh. D'un pays à l'autre la conception diffère et on ne mettra pas dans le même sac le Pakistan et le Maroc par exemple.

Toutes modes de pensées reposant sur des dogmes sont intrinsèquement intolérantes et peu enclines à la modération, a fortiori quand elles sont dominantes…
Sur ce point, je rejoins Taslima Nasreen.

Le port du voile n’est pas d’origine religieuse mais a été repris par la religion musulmane ; comme noël était déjà une fête avant la soi disante naissance d’un christ…une fête enfantine…
Le Coran prône la violence physique pour faire respecter les règles, comme la Bible, et d’une manière plus modérée, sûrement parce qu’il a été écrit entre 500 et 600 ans après.
Tous deux ne font que refléter les pratiques de leur époque et de leur culture…

Le problème n’est pas l’islam mais un mode de vie en communauté basé sur des règles imposées il y a plusieurs centaines d’années et censées perdurer à l’infini et s’appliquer quelles que soient les circonstances. Les religions adoptent toutes cette « logique » mais elles sont loin d’être les seules…

Taslima Nasreen a actuellement des problèmes : agressée en Inde, elle est aussi poursuivie en justice.

Aux termes du code pénal indien, Mme Nasreen risque jusqu'à trois ans de prison pour "avoir attisé la discorde, la haine et la malveillance" entre des groupes religieux.





laija (la honte) est son premier livre.
Dans le livre de poche, vous pouvez lire

enfance au feminin

vent en rafales

rumeurs de haine Points poche

chez Stock une jeune femme en colère l'alternative et
Scènes de mariage.

Elle a aussi écrit des poèmes chez librio



Femme , Poèmes d'amour et de combat.

Le prix Simone de Beauvoir sera remis le mercredi 21 mai par Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme à Talisma Nasreen

Citation :

."En Occident, je me considère comme debout à un arrêt de bus, attendant le bus qui me ramènera chez moi, dans le sous-continent (indien) où ma vie a un sens(1)."

(1) le"combat en faveur des femmes opprimées".

Citation :

"Je critique toutes les religions, pas spécialement l'islam. Je critique aussi l'hindouisme en raison des discriminations contre les femmes qu'il justifie. Mais il n'y a que les musulmans qui se sentent offensés par mes critiques et me menacent de leurs fatwas. Les autres ne m'attaquent pas."

Si elle voit pourtant des différences entre les différents pays, elle déplore qu'en Inde, sous pretexte d'assurer sa sécurité, on l'ait maintenu en résidence surveillée pendant six mois. Elle circule en France protégée par des gardes du corps.

Entretiens avec Talisma Nasreen


http://taslima.wordpress.com/category/taslima-nasreen-lessentiel/

Indéniablement, c'est une femme courageuse.

Je crois qu'à sa place je n'aurais pas la même conduite : son désir de rentrer au pays est comprehensible, mais ne ferait-elle pas mieux (c'est moi qui parle en son nom, sans y être autorisé !) de faire une croix (sic) sur son pays et de s'installer dans l'un des pays qui sont prêts à l'accueillir.

Où qu'elle aille, elle se fait les mêmes ennemis et court les mêmes dangers. N'a-t-elle pas envie, dans ces conditions, de "cultiver son jardin" ?

Que feriez-vous à sa place ?

rotko a écrit:

Que feriez-vous à sa place ?

A sa place aurais-je son courage ?

En ce qui concerne l'exil voici l'histoire de mon ami Luis. Il est parti (assez vite...) du Chili en 1974, pour aller vivre au Venezuela. Il s'est fait une bonne situation, s'est marié (avec une chilienne) a eu des enfants. Mais le Chili était plus beau, le pisco sour bien meilleur (c'est important le pisco sour, au Chili). En 1990, il est revenu au Chili, en ayant rêvé ce retour pendant 16 ans. Il a eu une bonne situation, une maison adorable dans l'île superbe de Chiloe. Nous l'avons vu en 1998, il rêvait de retourner au Venezuela. Le Chili de sa jeunesse s'était enfui en même temps que celle-ci...il est actuellement au Mexique.

Moralité (la sienne du moins...) : à partir du moment ou l'exil est une nécessité, on devient exilé à jamais, on rêve de ce que l'on ne peut avoir.

Rotko, tout le monde voit clairement dans ton jeu: venez, venez, toutes les femmes opprimées des pays plus où moins lointains, chez moi vous serez heureuses!

Un fil sur l'exil et les artistes exilés et les artistes résistants à tout prix ?
Il y aurait matière

Sphynx a écrit:

Rotko, tout le monde voit clairement dans ton jeu: venez, venez, toutes les femmes opprimées des pays plus où moins lointains, chez moi vous serez heureuses!

ben oui, c'est vrai !

Sphynx a écrit:

Un fil sur l'exil et les artistes exilés et les artistes résistants à tout prix ?
Il y aurait matière

Vas-y, n'hésite pas, on suivra.

ça ne se fait pas tellement de choisir la fin d'un livre quand on veut en faire une citation, mais là...

***


En d'autres termes, je suis une étrangère dans mon propre pays et une étrangère, ici, en Occident. Où puis-je aller ? Nulle part. L'exil est pour moi comme un arrêt d'autocar devant lequel j'attends qu'un car me ramène chez moi. J'attends en exil depuis maintenant plus de dix ans. Pourtant, je n'ai pas le sentiment d'être chez moi quelque part, ni qu'aucun pays ne soit le mien. Je ne ressens que du désespoir et de l'impuissance. Parfois je me demande: est-ce vrai, n'ai-je vraiment pas de chez moi ? Une partie de chez moi répond oui. Mais une autre me dit que ce n'est pas vrai. J'ai un chez moi. Mon chez moi, c'est l'amour, l'amour que je reçois des femmes du monde entier. Mon chez moi, c'est l'amour que je reçois de la part des rationalistes, des libres penseurs, des laïques et des humanistes. L'amour que je reçois de vous est mon chez moi.
Je ne regrette rien de ce que j'ai fait ni de ce que j'ai écrit. Quoi qu'il advienne, je continuerai à me battre sans compromis et jusqu'à ma mort contre tous les extrémistes, les fondamentalistes et les forces d'intolérance.

Talisma Nasreen, De ma prison. Editeur Philippe Rey, 15€

Ne puis-je avoir un pays que j'appelle le mien ?
Suis je une si dangereuse criminelle, une ennemie si malfaisante de l'humanité ,
Une telle traitre à ma patrie que je ne peux pas avoir un pays que j'appelle le mien?
Mon pays m'arrachera-t-il à ma terre natale le reste de ma vie ?
En aveugle, de l'hémispère nord à l'hémisphère sud,
A travers les montagnes, les océans et les forêts,
En aveugle dans le ciel et dans la lune, dans la brume et dans le soleil
En aveugle, tâtonnant à travers les heres, les lianes et les broussailles, la terre et l'humanité, je suis partie
En cherchant mon pays,
Après avoir épuisé le monde, j'ai abordé au rivage
De mon pays pour puiser l'étendue de ma vie,
Et tu me condamnes à mort, quel nom puis-je te donner, pays ?

Talisma Nasreen - De ma prison

La romancière bangladaise Taslima Nasreen, menacée de mort par des militants islamistes, est devenue "citoyenne d'honneur" de la ville de Paris sur proposition de Bertrand Delanoë, qui a salué lundi devant le Conseil de Paris cette "femme d'un courage exemplaire, combattante de la liberté".

Citation :

"Vous avez été chassée de chez vous, parce que vous vous êtes élevée contre l'inhumanité du fanatisme. Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions",

a lancé Bertrand Delanoë à Taslima Nasreen, présente pour l'occasion au Conseil de Paris.

je vais corriger mes fautes, Indsel, merci de les signaler.

Le journal Mediterranée rend compte d'un ouvrage de Djemila Benhabib, algérienne qui vit au Quebec,

Ma vie à contre-Coran, VLB éditeur, Québec.

Citation :

Le livre s’attarde sur nombre de pratiques aberrantes de l’intégrisme et revient sur cet horrible et triste décompte des crimes islamistes à travers le monde ou encore sur le sort fait aux femmes et aux jeunes filles musulmanes, y compris en Europe et dans tout l’Occident et dont certaines sont encore, au XXIe siècle, victimes de crimes dits d’honneur. [...] Elle prône la mobilisation « contre les intégrismes religieux » et conclut que la laïcité est la « seule voie de cohabitation possible ».

tout l'article


presentation de l'éditeur

Spoiler:

le visa temporaire de Talisma Nasreen ne sera pas renouvelé pour l'Inde où elle désirait retourner.

Ces dernières années, elle est passée par Paris et a surtout vécu aux Etats-Unis;

En Inde,
Les musulmans extrémistes ont décidé qu'elle n'avait plus le droit de fouler le sol du pays y sont allés fort : sa tête est mise à prix pour 74.000 €, avec en prime une fatwa - qui doit rendre la récompense percevable, que la personne soit morte ou vivante...

source Actua-litté.

Citation :

Police opened fire in India's Karnataka state to disperse Muslims protesting at an article by controversial Bangladeshi writer Taslima Nasreen.

source : la BBC

traduction française.

15000 musulmans manifestaient leur colère dans les rues.

Deux personnes sont mortes et huit autres ont été blessées lundi, dans le district Shimoga de Karnataka (Inde), dans de violentes émeutes suite à la publication d’un article au sujet de la burqa écrit par l’écrivain bangladeshi Taslima Nasreen dans un quotidien. L’une des victimes est mortes par des tirs de la police, l’autre est morte lors d’affrontements.

Dans l’article intitulé “Pardah Hain Pardah”, T. Nasreen aurait dit que même le prophète Mahomet ne pensait pas que les femmes doivent porter le burka et qu’elle étouffe la liberté de la femme.

Selon le ministre de l’Intérieur PV Acharya, les émeutes se sont propagées à Hassan, où des manifestants ont brûlé des véhicules, des magasins et ont jeté des pierres sur les autobus et les bâtiments. Mais la situation y était encore sous contrôle. Environ deux douzaines de personnes ont été arrêtées en relation avec les incidents.

Le couvre feu a été décrété au moins jusqu’à mercredi dans les deux districts.

En mars 2007, la tête de Taslima a été mise à prix par un groupe islamiste indien. La prime pour sa décapitation est de 500 000 roupies (environ 9 000 €).

Spoiler:

c'est sur ce site qui mentionne ses sources et présente une video.

pas question d'integrisme ici, mais d'une société traditionnelle, à en étouffer !

Nasreen Taslima, Scènes de mariages, chez Stock.

A vrai dire, j’avais déjà commencé un récit de Talisma Nasreen, je l’avais abandonné car, à mon goût, elle écrivait platement.
Je pense à peu près la même chose de celui-ci, sauf qu’il sidère parce qu’il révèle du statut de l’épouse au Bangladesh.

Jhumur, armée d’une maîtrise de physique, épouse un jeune homme attentionné, mais le mariage va le changer en mari soupçonneux, sans affection, prenant tout seul des décisions , privant de liberté sa jeune épouse.
On sait que dans beaucoup de pays l’existence est communautaire, que l’épouse, privée de sa propre famille, doit se consacrer entièrement à celle de son mari, à son père, sa mère, ses frères et ses sœurs.. Ah ! Si elle avait un marteau !

Le journal de Jhumur n’est pas mélodramatique, mais dans une telle société, l’existence conjugale se traduit par un enfermement quotidien, et sans issue de secours !

C’est en quoi ce journal est instructif car il met le lecteur en situation. Nul besoin de forcer la note, ce qui ici est dit de manière quasi ingénue fait apprécier l’émancipation de la femme, et donc la possibilité d’aimer dans de bonnes conditions.

La question se pose de savoir pour qui écrit Talisma Nasreen. Les scènes de mariage se lisent facilement, et loin de supporter sa situation, l'épouse prend sa revanche : elle acquiert son émancipation par un travail qui lui donne un statut social.

Elle échappe ainsi à une famille où l'obscurantisme est la règle, bien que le chef de famille, et époux de jhumur soit un homme qui ait de l'instruction et une expérience de chef d'entreprise.

On a donc un livre porteur d'espoir, où il n'est pas question d'attaque contre la religion, si on excepte deux lignes qui mentionnent un fait divers insupportable.
******

J'ai entendu parler d'un livre d'entretiens entre talisma nasreen et Caroline Fourest : "Libres de le dire", Caroline Fourest et Taslima Nasreen, chez Flammarion .



selon France-culture :

Citation :

Au cours de leurs conversations, qu'elles mêmes qualifient de « mécréantes », Taslima Nasreen et Caroline Fourest abordent sans tabous quelques sujets qui fâchent : la liberté d'expression a-t-elle des limites ? Les religions peuvent-elles être autre chose que des outils de domination ? L'Islam est-il compatible avec la modernité ? Les propos de Taslima Nasreen sont traduits par Michel Zlotowski.

Un livre dont on parle beaucoup :


221 p. éditions de l'oeuvre.

Lors de son service militaire, Mohammed, jeune musulman irakien issu d'une grande famille chiite, découvre avec effroi que son voisin de chambrée est chrétien. Une relation paradoxale se noue entre les deux hommes. Mohammed en sortira métamorphosé. Revenu à la vie civile, il n'aura qu'une idée en tête : se convertir au christianisme. Une pure folie ! Pour ses parents et ses proches, c'est impensable. En Islam, le changement de religion est un crime. Tout est mis en oeuvre par son clan pour le faire revenir sur sa décision. Rien n'y fait. Après les intimidations et les coups, viennent la prison et la torture... Mohammed, devenu Joseph par son baptême, vit un long calvaire mais ne cède pas. Une fatwa est prononcée contre lui. Ses frères lui tirent dessus, en pleine rue. Grièvement blessé, il s'effondre... Le prix à payer est une histoire vraie.

Jamais simples ces histoires de conversion...

441 p. Points

Citation :

Les vérités d’ enfance au féminin et de le vent en rafales peuvent être supportées. Celles de rumeurs de haine sont insupportables. Dans enfance au féminin, lorsque je décrivais mon enfance ignoble, le gens disaient avec compassion : « comme c’est terrible ! » Dans vents en rafales, quand je racontais avoir été trompée par mon mari, ils exprimaient leur compréhension.

Mais dans rumeurs de haine, quand je parlais ouvertement de mes relations avec divers hommes, ils ont commencé à me montrer du doigt.

On ne peut en tirer qu’une conclusion : tant qu’une femme est opprimée, les gens l’aiment et compatissent. Mais dès qu’elle refuse de rester exploitée ou étouffée, dès qu’elle se lève et se tient droite, qu’elle impose ses droits, qu’elle brise le système social pourri qui l’enchaîne afin de libérer son corps et son esprit, elle n’est plus admirable, elle devient haïssable.

Libres de le dire, avec Caroline Fourest p 89.

Taslima Nasreen : "L’âge des ténèbres islamique"


Mis en ligne le 06/06/2013

Rencontre avec l'écrivaine.
L’âge des ténèbres chrétien est passé. L’âge des ténèbres islamique, c’est maintenant." Vingt ans de vie passés sous la menace d’une fatwa n’ont pas émoussé le combat de Taslima Nasreen pour les droits des femmes et la laïcité de l’Etat. L’écrivaine, qui a fui son pays natal, le Bangladesh, en 1994, vit actuellement en Inde, sous surveillance permanente.

"La crainte d’offenser les musulmans et le monde islamique a maintenu l’islam à l’écart de l’examen critique auquel d’autres religions sont soumises", regrette l’auteure de "Lajja". "Aucun pays ne peut devenir civilisé sans critique des pratiques dogmatiques de ses religions."

Les mots qu’utilise Taslima Nasreen sont directs et tranchants. Mais ils sortent de sa bouche dans un souffle. Sans doute, quand nous la rencontrons, est-elle aussi un peu lasse de cette longue journée bruxelloise qu’elle vient de passer, d’une conférence à l’autre, d’un parlement (belge) à l’autre (européen) où ses interlocuteurs lui ont paru "comme des robots".

L’auteure, gynécologue de formation, était de passage cette semaine à Bruxelles à l’occasion du festival Millenium(*), en qualité d’ambassadrice de bonne volonté. L’occasion pour elle de rappeler le credo qui ne l’a jamais quittée : Etat et religion ne font pas bon ménage, en particulier pour le bien-être des femmes. Car "aucune religion n’est compatible avec les droits des femmes", dit-elle.

"Sans séparation de l’Etat et de la religion, aucun pays, aucune société ne peut entrer dans la modernité", assure-t-elle. "Sans critique de l’islam, il ne sera jamais possible pour les pays islamiques de complètement séparer Etat et religion, jamais possible de voir une société complètement laïque." Aussi resteront-ils "dans les ténèbres" et "les femmes ne bénéficieront pas du droit de vivre comme êtres humains".

"L’histoire est comme un pendule"

On ne sera dès lors pas vraiment surpris d’apprendre que Mme Nasreen est "fan de Kemal Atatürk" - le fondateur de la république turque et père de la laïcité dans le pays - et suit avec "espoir" les manifestations de la place Taksim contre les dérives du gouvernement islamiste du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

L’espoir qui avait été le sien lors des révolutions arabes s’est, en revanche, complètement dissipé. Aujourd’hui, au cœur de "l’hiver arabe", elle redoute de voir "les islamistes transformer la démocratie en théocratie". En témoigne la situation en Egypte, "devenu l’un des pires pays au monde", pense-t-elle. En témoigne aussi le sort réservé aux militantes de Femen en Tunisie. "Ces femmes ne commettent pas de violences. Elles protestent pacifiquement contre les injustices. Elles sont victimes de l’inquisition de la société misogyne", ajoute la féministe bangladaise. "Je soutiens ce mouvement . Elles sont courageuses et se battent pour la bonne cause. Prendre des risques pour sauver l’humanité est très humain. J’apprécie cela."

Aujourd’hui, ce dont a besoin le monde musulman, c’est de "dirigeants éclairés qui croient en l’égalité des genres". Mais l’histoire est comme un "pendule" et "l’âge des ténèbres islamique terminera un jour. Les gens veulent profiter de la vie, pas la voir dépossédée par les fondamentalistes religieux".
source: La Libre

soussou a écrit:

Aujourd’hui, ce dont a besoin le monde musulman, c’est de "dirigeants éclairés qui croient en l’égalité des genres". Mais l’histoire est comme un "pendule" et "l’âge des ténèbres islamique terminera un jour. Les gens veulent profiter de la vie, pas la voir dépossédée par les fondamentalistes religieux".
source: La Libre

Talisma Nasreen manifeste le 24 juin en faveur d'Amina, emprisonnée en Tunisie.