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 leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs

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rotko
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rotko


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MessageSujet: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyMer 01 Jan 2014, 08:57

Prix du Documentaire au FESPACO 2003
Prix de la première œuvre de la Guilde des Cinéastes Africains au FESPACO 2003
Lauréat Prix Télémaques 2003/2004
Tanit d’or vidéo, Rencontres cinématographiques de Carthage 2004

En mai 1991, l'Espagne, à l'unisson des pays membres du groupe de Schengen, décide de soumettre les ressortissants maghrébins au régime de visas. Depuis, les candidats au départ clandestin, Marocains, Maliens, Sénégalais, Mauritaniens, et autres Africains, affluent massivement et sans discontinuité à Tanger.

On les appelle en dialecte marocain les herraguas, les " brûleurs ", et le brûleur est celui qui est prêt à tout accepter pour partir, celui qui est prêt à brûler ses papiers, son identité, pour faire de ce départ une entreprise irréversible. Partir est plus qu'une fantaisie, c'est une véritable obsession. en face, c'est la porte de l'Europe-Eldorado. Tanger est un nœud, un lieu et un moment où les destins individuels et l’histoire collective se rencontrent
.

Citation :
le propos de Leïla Kilani n'est pas sociologique mais parfaitement subjectif. Elle s'intéresse à une ville qui est un butoir et elle s'intéresse à des hommes qui ne font que regarder là-bas, de l'autre côté, cette côte qu'on voit à 45 km de distance, l'autre monde. La ville et les hommes ont quelque chose en commun. Kilani filme la géographie des ruelles, en des images et des sons impressionnistes, des murs, des containers, des flaques… Chaque image résonne en solitude, austérité, désespoir, incertitude…

je dois aller voir le film en parallèle avec une lecture de l'Eldorado de Laurent Gaudé


Dernière édition par rotko le Mer 01 Jan 2014, 09:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyMer 01 Jan 2014, 09:00



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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyVen 10 Jan 2014, 07:29

L'image ci-dessus donne une bonne image du film : des gens en attente, surtout des jeunes, dont le seul rêve est de Partir selon le titre de tahar ben Jelloun.

Une résolution ferme, mûrie pendant des années (certains sont depuis huit ans à Tanger, après un périple par le désert), venant du Ghana par exemple. Ils savent les risques, ils les ont connus, cachés sous les essieux des camions, ou à trente sur des Zodiacs.

Certains ont été refoulés/expulsés plusieurs fois, rien n'entame leur résolution, alors qu'ils racontent la mort d'un jeune de treize ans écrasé sous les roues, ou les naufrages si fréquents.

La cinéaste oppose les rues étroites de Tanger, les murs interdisant l'accès au port, les barbelés de Melilla à la liberté espérée par la voie maritime.

Nulle explication autre que la nécessité, seulement la voix et le visage de ces "êtres enflammés" déterminés à sauter le pas, quels que soient les risques.
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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyVen 10 Jan 2014, 10:55

Le livre " PARTIR " de Tahar Ben Jalloun retrace le même thème des " brûleurs " de TANGER . Même rêve, même désarroi, même espérance , même déception......

leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs Tanger10
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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyVen 10 Jan 2014, 11:03

Quand elle était enfant, Leïla Kilani aimait observer l'horizon depuis le port de Tanger. Une quinzaine de kilomètres sépare la ville marocaine de la côte espagnole. C'est tout. La traversée en mer durait deux heures et demie avec le ferry, ou trente minutes avec le bateau rapide jusqu'à Tarifa. En fonction de la météo, la fillette voyait plus ou moins bien de l'autre côté. "Cette présence physique de la frontière était incomparable. Tout le monde était aimanté", raconte la réalisatrice aujourd'hui âgée de 41 ans, avec un mélange de chaleur humaine et de précision clinique.
Surtout, ne pas se fier aux yeux rieurs de cette brunette : la rage est en elle. Pour comprendre le cinéma de Leïla Kilani, il faut l'écouter parler de Tanger. Cette ville ouverte sur le détroit de Gibraltar lui a fourni la matière de son premier documentaire, Tanger, le rêve des brûleurs (2002), et de son premier long métrage, Sur la planche. Deux films très politiques qui en disent long sur la détresse des jeunes, qu'ils soient candidats à l'émigration ou simples ouvriers. Dans ce café parisien, elle n'a parlé que de ça, ou presque : Tanger et la fascination pour l'Espagne.

"Tube à essai"

Puis, au fil des années 1990, quelque chose a changé. L'Europe a mis en place un espace de libre-circulation en son sein, à la suite des accords de Schengen, mais le contrôle aux frontières s'est intensifié à l'égard des pays tiers. "Les clandestins sont arrivés à Tanger. L'immigré est venu d'Afrique et a remplacé la figure de l'ouvrier".

Et la vie de la jeune chercheuse a basculé. Elle vivait entre le Maroc et Paris, où elle avait fait des études d'économie et d'histoire. "Je devais rédiger ma thèse sur l'avènement de la figure de l'intellectuel dans le monde arabe. Et ça traînait. Puis j'ai écrit un scénario sur des jeunes qui veulent à tout prix rejoindre l'Europe. Et je n'ai pas fini ma thèse..."

Tanger, le rêve des brûleurs (2002) a été plusieurs fois primé. Ce documentaire de cinquante-deux minutes flotte dans une atmosphère à la David Lynch. Les récits en boucle de ces garçons qui tentent la fuite sont hypnotiques. Des scènes un peu floues s'apparentent à des rêves, des détails sont livrés jusqu'au vertige : comment se planquer sous un camion, parler à la police ? C'est l'histoire d'une obsession : partir. "L'expression "les brûleurs" a été inventée dans les années 1990. Ces jeunes veulent brûler leur identité. Ils ne peuvent pas se réaliser dans leur pays, alors ils doivent se dépasser, un peu comme des héros de western. Mais ils ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Vingt ans plus tard, un jeune s'est immolé à Sidi Bouzid, en Tunisie, tel un brûleur", souligne Leïla Kilani, évoquant l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, jeune diplômé au chômage, en janvier 2011 - l'un des actes symboliques qui ont déclenché la "révolution" tunisienne.
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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyVen 10 Jan 2014, 11:05

Oui, j'ai lu ce partir de Tahar Ben Jelloun. J'écouterai bientôt une lecture programmée de Eldorado de Laurent Gaudé.
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MessageSujet: Re: leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs   leila Kitani, Tanger, le rêve des brûleurs EmptyVen 10 Jan 2014, 12:02

Les intervenants, jeunes brûleurs, desperados de la misère, tentaient de bien préméditer leur mode de passage vers l'Europe, avec des combines hasardeuses, où revenait aussi la corruption des polices respectives.

Sur le terrain, ils se faisaient aussi dévaliser par les passeurs, ou d'autres intermédiaires, si bien que certains étaient sans argent, sans papiers, quant aux autres, il tentaient l'aventure, les poches vides, comptant sur un hypothétique parent à l'arrivée, ou, une fois le passage réussi, sur un envoi des proches restés au pays.

Ce qui exclut tout rançonnage sur le trajet, mais implique un retour des fonds par l'intéressé, voire une contribution régulière.

L'article que tu cites, Sapho, est instructif.
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