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 l'envie

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galysse
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galysse


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l'envie Empty
MessageSujet: l'envie   l'envie EmptyMar 31 Déc 2013, 16:50

Pour le bonheur je reste fidèle à la description de romain Garry dans la vie devant sois, sa ce vent en barre, et les deux premières sont gratuite (avis aux amateurs, sa passe par la poste).
Après, ouf c'est les dents serré qu'on se souvient des bonheurs passés, partis en fumées.

allez tient un texte.



Manque




J’ai envie, c’est terrible cette envie, elle balaye toute raison, fait abdiquer toute résolution, elle me prend comme cela surtout la nuit. Dans sa main titanesque je ne suis plus qu’un fétu de paille, elle me terrasse littéralement, je ne suis plus rien que cette chair qui hurle. Je tente de lutter de résister, mais le combat est inégale. Cette force du désir me saisie et me jette contre les murs avec une violence qui brise tout. J’ai mal j’hurle, mais os craquent dans les choques. Alors j’abdique, je me rend et laisse la chair parler. La transformation s’effectue, je tombe au sol, et l’homme se transforme dans une transe douloureuse. La chair craque et se déchire pour faire apparaitre la peau souple au pelage soyeux du prédateur. La pupille s’élargie, et se teinte de phosphorescence jaune, les bras s’étire, s’effile, pour se terminer en de solides griffe acérés, sous lesquelles se lovent des coussinets silencieux. Mais le plus cruel et le faciès qui se distend, les lèvres s’agrandissent, s’allonges en un rictus effroyable où le gout de la chair filtre entre les crocs.
Je me relève et plus rien d’humain ne m’habite une fois de plus. Les gestes sont souple et précis, l’hombre est mon domaine, et je me fond en elle. L’escalier en un trot ondulant, et la rue, la ville pleine de proies aux odeurs factices dans leurs chair lourdes. Je sent, je sais les présence avant de les croisées. Dans cette préscience animal je plonge dans la foule. Personne ne me vois je suis hombre mouvante dans cette marée de chair aveugle qui dérive sur les trottoirs de leurs vies. Les néons aux lumières crues électrisent de rouge de bleu, les visages sans yeux. Les murs de calcaire lumineux cherche l’apaisante douceur de la lune qui se réfugie loin des lampadaires. Je glisse dans un recoin baigné d’opalescence, et m’immobilise silencieusement pour disparaitre tel un caméléon du néant. Le désir revient, plus fort, il se distille en moi à chaque pulsation de mon sang envahie toute ma chair et je feule de silence.
Je ressent chaque mouvement de la rue à l’intérieur de moi, dans des flashs stroboscopique, la en haut ces chiens de combats décérébrés, aux chairs épaisses est lentes qui suinte la haine, plus bas cet homme en boubou dont la lenteur des gestes trahis la faim longue et nuageuse. Mais yeux se posent sur lui telle une caresse de respect pour l’ode de sa vie. J’entrevoies les déserts, les émanations de l’animisme. Il s’immobilise et se retourne pour scruter l’ombre, et me présent sans me voir, puis repart, enveloppé des incantations des siens.
Je replonge dans la foule et glisse entre les corps aux odeurs de poussières écœurante, parfums qui agressent irritent l’odorat. Une ruelle vide s’offre à moi, et j’y glisse. La ville y vieillis progressivement, les murs se parent de lèpre, se tavellent de taches buboniques. De vielle louves décrépites attendent, dans des chairs dénudées aux morsures du froid. Pauvres animaux attendent la mort les yeux ouverts, qui sera distillé en petites dose par des hommes pour qui le plaisir remplace la conscience. Les lumières s’espacent, s’amenuisent, et la nuit reprend ces droits. Là le danger est palpable et sourd, des meutes attendent dans des portes cochères les accros de l’oublie. Un genoux à terre et la meutes attaquent, lapident éviscèrent. Je ne suis plus qu’une ombre de la nuit sans visage et furtive, les muscles souples, élastique, prêt à bondir hors de portes des hydres aux regards vitreux. Je traverse le territoire des bannis dans le crépuscule lunaire de leurs vie flétrie.
Le désir reprend, et fait trembler les contreforts de mon âme, il est en moi dans mes veines dans mon sang, mon être est désir, je la veux, coute que coute. Elle est si douce si sereine et sa présence repeint chaque instant d’une torpeur lascive. Elle dénoue de ces doigts de courtisanes expertes, les moindres tensions de l’arabesque des muscles, elle se love au plus profond de l’âme, la ou elle est incarné, dans la moindre cellule de chair. Puis ce plaisir enivrant qui te transporte en frémissant si loin de ce sordide quotidien. J’ai envie d’elle, mon amante aux yeux de verre. Je me rapproche d’une meute, l’échange a lieu, elle est enfin là contre ma cuisse, je me sent bien avec elle, et la promesse qu’elle détient. Nos corps se mélange, c’est ma propre chair que je dévore.

Enfin les bâtiments rapetissent, des champs en friche remplacent la croute coagulé du goudron. Je marche serein sur le chemin baigné de l’irradiante. Une hombre approche, je sens sont pas qui tremble face à la constance sereine du mien, la peur acre et glacé envoie ces effluve, et l’on se croise dans la tremblance de ses gestes. La nuit s’égoutte au fil de mes pas, demain je serait lavé de cet autre que l’on m’a inoculé froidement pour faire de mon être cet esclave servile. Le vent caresse tendrement ma pelisse, et assouplie l’effrois de l’oublie. Puis le froid me mord, et trahis l’approche de l’aube. Je retourne vers la ville qui s’éveille, inconsciente de l’individualisme mortuaire qu’elle engendre. Le temps d’un douche, d’un café, de revêtir la mue transparente qui git sur le sol, et je peut enfin me soumettre, rejoindre ma cage. Aujourd’hui les huit heures ne seront que vapeur de temps, tout ira bien jusqu’à l’effroi du manque. Qui serais-je alors ?



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