PISA 2013

Les résultats ne seront connus que le 3 décembre mais on nous prépare déjà:

Les Echos a écrit:

Les résultats officiels ne sont pas encore connus, mais les grandes manoeuvres de communication ont déjà démarré. « Nous sommes sous le choc Pisa, pour l’instant, et ça va être encore pire », a lancé ce mardi le ministre de l’Education nationale, lors de son audition devant la commission élargie (Finances, Affaires culturelles et Education) de l’Assemblée nationale, à l’occasion des débats sur le budget de la mission de l'enseignement scolaire pour 2014.
Réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’enquête PISA est devenue la principale évaluation internationale des systèmes éducatifs. La dernière date de 2009. La prochaine est annoncée pour le 3 décembre. Et Vincent Peillon a visiblement décidé de s’appuyer sur cette étude - qu’il promet catastrophique pour la France - pour mieux justifier les réformes qu’il mène pour l’école.

« Le système scolaire, et c’est une spécificité française qui va nous être rappelée bientôt, il marche pas mal pour beaucoup d’élèves, ajoutait-il ce mardi. Mais il commence à très mal marcher pour une proportion de plus en plus importante d’élèves. Et c’est à ceux-là que nous devons nous adresser (les 15 à 25  % d’élèves qui ne réussissent pas, NDLR), parce que opposer la réussite des uns à celle des autres, c’est une erreur. » Pour le ministre, les pays qui réussissent le mieux sont « ceux qui font réussir tous ensemble et qui élèvent le niveau de tous ». « On ne construit pas une élite efficace sur l’échec de 20 à 25  % (d’élèves) », a-t-il ajouté, en précisant que notre élite était « en train de diminuer sur les performances d’excellence ».
Le ministre de l'Education nationale avait déjà annoncé, le 10 octobre, sur Canal + , à propos de l’étude PISA à paraître en décembre  : « La France décroche totalement, dans les performances de ses élèves. Sur dix ans. Et sur un certain nombre de compétences, ça devient dramatique. Ce n’est pas seulement la lecture. Ce sont les mathématiques. C’est la confiance des élèves en eux-mêmes (...) Et en plus, et ça c’est terrible pour nous tous, c’est le pays dans lequel les inégalités sociales et scolaires s’accroissent le plus. On laisse sur le côté 25  % de notre jeunesse. »

« Nous nous apprêtons à vivre un recul de deux places au classement Pisa où nous occupons déjà une place médiocre », a abondé, ce 23 octobre, à l’Assemblée, la députée UMP Annie Genevard. En s’appuyant sur des informations parues sur le site de Lexpress.fr en mai et en octobre. « Un enseignant coûte 2 millions d'euros sur toute sa carrière, soit un coût de 120 milliards » au vu des créations de postes envisagées, précise-t-elle. La députée doute de l’efficacité de ces postes et de « l’aspect quantitatif » de la politique du ministre. « C’est dépenser plus pour mieux faire, je l’espère, confie-t-elle aux « Echos ». Mais je n’en suis pas certaine. »

A l’OCDE, les annonces sur le positionnement de la France dans la future étude Pisa sont perçues comme autant de « spéculations ». « Nous n'avons pas encore terminé les études des tendances qui permettent de parler de hausse ou de baisse », confie Eric Charbonnier, expert sur l’éducation.

En résumé et ce qu'il faut retenir:

- Shanghai est première dans les 3 disciplines
- Les 7 premières places en mathématiques sont détenues par des pays asiatiques
- La Finlande est tombée de son piédestal
- L'Allemagne loin derrière la France en 2003 est maintenant loin devant
- La Pologne a fait une progression record et est aussi devant la France

Plus développé sur la Belgique:
- La partie francophone réalise de très mauvais scores (inférieurs à la moyenne) mais comme la partie néerlandophone réussit de très bons scores (3ème des pays de l'OCDE), la Belgique progresse et passe à la 15ème position.

Plus développé sur la France:
- Pays où la différence entre bons et mauvais élèves est très forte, on a toujours le même nombre de bons élèves mais on a 1/3 d'élèves en difficultés de plus sur 10 ans.

Et la conséquence en terme de compétences: un Shanghaïen de 15 ans a les même compétences qu'un Français de 18 ans.
En clair cela signifie qu'en seconde, à Shanghai, ils ont un programme comparable à une 1ère année universitaire en France.


ps: une erreur du Figaro, on a pris une place en sciences et non pas perdu une place

Je rappelle que le test PISA est un test international ayant lieu tous les 3 ans et qui mesure les compétences des élèves de 15 ans dans 65 pays.

Et pour information, la moyenne se situe entre 490 et 500 points suivant les matières.

je n'ai pas étudié les chiffres en détail, vu seulement des commentaires rapides... deplorant une baisse.

Fallait s'y attendre, avec tous les postes supprimés. Actuellement on se focalise sur la réforme des rythmes colaires, je ne défends rien, c'est certainement bâclé dans beaucoup d'endroits. j'ai vu un vote dans le 5e où 76/% des parents étaient satisfaits. Ailleurs, je crois que la tendance est tout autre !!

dans le Monde je lisais un entretien d'un maître de conf en informatique. un journaliste l'avait suivi en TD d' IUT ; il était mentionné qu'aucun étudiant ne prenait de notes et que plusieurs dormaient sur la table. Je pourrais retrouver l'article, en soi il surprend, même s'il n'a pas une portée générale.

Pour ce qui est des cours à la fac, c'est très divers.

Le phénomène d'étudiants dormant en cours est assez connu (mais il y en a aussi au secondaire). Pour l'université certains ont tout de même l'excuse de travailler à côté. J'en connaissais un qui, après ses cours, travaillait dans la surveillance de bâtiments de 20h à 2h du matin, par exemple.

C'est toutefois une piste à creuser, aucun étudiant ne devrait être obligé de travailler à côté pour se payer ses études pendant l'année scolaire (juillet/août, c'est différent, ça donne une expérience et ça fait grandir).


Je pense néanmoins que l'effort est à fournir à la base, c'est un goût de l'effort qui s'apprend lui aussi. Les solutions possibles je les avais déjà données sur d'autres fils mais force est de constater qu'on prend toujours la direction opposée.

D'ailleurs, il existe aussi un classement de l'indiscipline et la France est aussi très mal classée, bien plus mal d'ailleurs que pour la maîtrise des matières. D'après le journal Le Monde (ou le Figaro d'hier), environ 50% des élèves se plaignent du bruit en classe qui les empêche de bien suivre un cours.

oui, dans le cas d'un travail à l'exterieur, ça se comprend.
 
le contexte dans cet article qui interroge
 
Après un repas sans charme à la cantine des profs, Pierre fait cours devant une quarantaine d'étudiants en Institut universitaire de technologie. Un petit groupe, au comportement encore un peu adolescent : dans la salle frisquette, par économie de chauffage, la plupart des jeunes gardent leur manteau, aucun ne prend de notes, certains dorment carrément.

Devant cette passivité apparente, difficile de savoir si le message, assez technique, passe :

« Les travaux dirigés m'ont montré que non, déplore le professeur, seuls deux ou trois d'entre eux sont vraiment accrochés. Nous avons besoin de temps pour préparer les cours mais aussi comprendre les mécanismes d'apprentissage, les comportements de nos étudiants. Nous rajouter des heures de cours, avec cette modulation un peu stupide, c'est nous en retirer pour ce temps de réflexion », estime Pierre Boudes.
 
Parfois des mauvais rapports entre enseignements et  parents.
 
On ne naît pas lâche quand on devient enseignant, on le devient. A force d’être emmerdés (« Ouh, qu’il parle mal le professeur, tu vois, cela ne m’étonne pas ») à force d’être emmerdés, dis-je, par des papas et des mamans « surprotecteurs », dont l’enfant est roi, à force de se faire contrer nos punitions, nos notes, d’être menacés, d’être dénoncés au rectorat ou ailleurs, petit à petit, on baisse les bras.

Les notes montent doucement, de guerre lasse. Les punitions disparaissent, on cesse de croire en un sentiment d’équité dans la classe puisque certains ne seront jamais punis, défendus qu’ils sont par leurs parents, et d’autres toujours, pour une moindre faute.

Les notes sont controversées, font l’objet de convocations devant les proviseurs qui, eux-mêmes (« C’est dans les textes », disent-ils toujours), finissent par donner raison aux parents, fatigués du défilé permanent dans son bureau des plaintes. Nos valeurs s’étiolent, on note à la gueule de plus en plus pour éviter les problèmes, on abdique au fils des ans
 
malaise à l'école