János Pilinszky

Sujet: János Pilinszky Ven 20 Sep 2013, 13:21

Écartelé entre les attractions

Ecartelé mais sans être appelé
cela suffit peut-être à la voute du ciel
mais non pas à ce misérable
qui voit et entend, ou devenu aveugle
se bat contre le froid, la chaleur, les distances.

Car comment pourrais-je être plus vivant
que la voûte totale du ciel, si ce n'est
pour éprouver le froid, la chaleur et
les distances humiliantes.

Extrait de "János Pilinszky, Trente poèmes - Traduits du Hongrois par Lorand Gaspar et Sarah Clair".

Je n'ai pas trouvé de sujet dédié à ce grand poète, sauf erreurs Smile

(longtemps aussi que je n'avais mis les pieds sur ce cher forum des grains)

Son œuvre est marquée par son internement en camps de concentration, ainsi que sa vie sous la dictature communiste.
Pour plus d'informations : Anthologie permanente chez Poezibao

Sujet: Re: János Pilinszky Mar 08 Oct 2013, 22:48

Je crois bien que je t’aime;
les yeux clos, je pleure par ta vie.
Cependant vois-tu, les dieux,
la poussière et le temps
dressent de si lourdes collines
entre nous,
que parfois, de l’amour
l’angoisse misérable
et le vertige me saisissent.

Alors, au fond de mon lit j’ai peur
comme la nature à minuit,
silencieuse et immobile.

Puis,
je crois de nouveau que nous sommes l’un à l’autre,
que ma main rejoint la tienne.

Sujet: Re: János Pilinszky Mer 09 Oct 2013, 05:01

Editions de La Différence, collection Orphée.

difficile à trouver, ses autres recueils sont actuellement indisponibles?

Sujet: Re: János Pilinszky Lun 14 Oct 2013, 16:24

rotko a écrit:: difficile à trouver, ses autres recueils sont actuellement indisponibles?

Absolument aucune idée. Tu peux lire quelques poèmes sur le blog de poèmes de schabrieres où j'ai trouvé celui-ci et le précédent.

Suffit (Elég, 1972)

Si vaste soit la création,
elle est plus étroite qu’une niche.
D’ici à là-bas. Pierre, arbre, maison,
je bricole. J’arrive en avance, en retard.

Parfois pourtant quelqu’un arrive,
et ce qui est, soudain se déploie.
La vue d’un visage suffit, une présence,
et les papiers peints se mettent à saigner.

Suffit, oui, une main suffit
quand elle remue le café
ou «se retire après les présentations»,
suffit, pour oublier l’endroit,
la rangée de fenêtres sans air, oui,
pour qu’en rentrant la nuit dans notre chambre
nous acceptions l’inacceptable.