Nanni Moretti, Habemus Papam.

LE CAÏMAN
Réalisé par Nanni Moretti


Avec Silvio Orlando, Margherita Buy, Daniele Rampello, Nanni Moretti…


Le Caïman a été présenté en Sélection officielle, en compétition, au Festival de Cannes 2006.



Chacun sait que le Caïman est un film contre Berlusconi.

Nanni Moretti : "Dans les années 70, le cinéma politique était très répandu, c'était devenu un genre, presque un filon commercial. Depuis très longtemps, ces films ne se font plus. Je ne sais pas si cela dépend d'une autocensure de la part des scénaristes, des réalisateurs, et des producteurs, ou du fait qu'une partie des financements d'un film viennent des chaînes de télévision, ou de la difficulté objective de raconter les changements de notre pays ou, enfin, du fait que la réalité politique italienne dépasse l'imagination la plus fertile. Moi, en tout cas, à mon petit niveau, j'ai essayé de le faire. J'ai essayé de raconter, avec les moyens du cinéma, une réalité que nous ne parvenons plus à voir, à percevoir. Je pense que notre problème c'est celui de l'habitude : on s'est habitués à des personnages et des situations vraiment incroyables pour une démocratie »

On retrouve l’univers de Moretti, fait d’humour, de burlesque même, et de sentiments graves. Le Caïman est moins personnel ou émouvant que d’autres de ses films, mais il est fort, fortement « culotté » : il démontre comment l’Italie, avec Berlusconi, flirte une fois de plus avec le fascisme.

Le Caïman raconte l’histoire d’un producteur un peu minable, un producteur de films de série Z, Bruno Bonomo (excellent Silvio Orlando), en pleine faillite professionnelle et intime. Il est quitté par sa femme, lâché par son réalisateur habituel, harcelé par sa banque. Mais il prend ses désirs pour des réalités et refuse l’évidence.
Aussi lorsqu’ arrive dans ses mains le scénario d'une réalisatrice débutante, intitulé Le Caïman, il fonce, comprenant d’abord à peine qu'il s'agit d'un film de dénonciation consacré à l’ itinéraire trouble qui a porté Berlusconi au pouvoir. La jeune femme est obstinée et le convainc de produire son scénario. Avec la volonté farouche de produire ce film, naît en Bonomo le désir d’affirmer sa dignité. Il va se battre, seulement convaincu par la détermination de la cinéaste débutante. Et le projet reposera sur ses ultimes biens matériels.


La préparation de ce film devient le sujet même du film de Moretti. Un film dans le film quoi !



Sur fond du désastre de la vie familiale de Bonomo, projection réelle d'archives sur Berlusconi, répétitions et tournage du Caïman.

Et la surprise, à la fin (prétextant la désertion des autres grands acteurs italiens pressentis pour le rôle) de retrouver Nanni Moretti lui-même dans le rôle de Berlusconi :

« Puis à la fin, dans les dernières minutes du film, moi en tant que réalisateur, Teresa en tant que réalisatrice, moi en tant qu'acteur, nous sommes une seule personne. J'aimais cette superposition, faire que tout coïncide."

"Habemus Papam", de Nanni Moretti

Michel Piccoli, cardinal français, sort pontife du conclave !

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premiers échos

«Habemus Papam» de Nanni Moretti

De retour sur la Croisette cinq ans après "Le Caïman", Nanni Moretti signe un film tragi-comique sur la solitude du pouvoir et des hautes fonctions. Elu Pape malgré lui, le Cardinal Melville sombre dans la dépression et se rêve acteur de théâtre, alors que tout le Vatican attend sa présence au célèbre balcon. Impérial dans le rôle principal, Michel Piccoli donne au Saint-Homme accablé une vraie dimension humaine, alors que Nanni Moretti, en psychanalyste irascible et sûr de lui, s’improvise entraîneur de volley-ball.

Plus moqueur que critique, le cinéaste italien s’amuse des vieilles traditions de l’Eglise catholique à l’heure des portables et de Twitter et dresse un beau portrait d’homme écrasé par les responsabilités. On attendait néanmoins une charge plus féroce de la part de l’auteur de "La Messe est finie".

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la tête de Piccoli fera rire le conclave...

Avec Michel Piccoli dans le rôle du Pape ... et Nanni Moretti dans le rôle du psychanalyste

Synopsis :Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur.Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu !Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité.Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ?Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…Le film était candidat au Festival de Cannes 2011.

Quelle idée de dingue de faire un film pareil! Mais où va-t-il chercher tout ça?!?!?

La psychanalyse du nouveau pape qui doute n'est pas l'élément central du film, Moretti n'occupe qu'un rôle secondaire. On nous décrit plutôt le cheminement d'un homme qui se cherche (Michel Piccoli: extraordinaire, juste parfait en tant que pape, pourquoi ne l'a-t-on pas élu avant ), d'un homme qui se rend compte trop tard qu'il est passé à côté de la vie.

C'est très drôle, burlesque même par moments. C'est très ironique et allenesque parfois. Un film dont le casting est composé à 80% de vieux chnoques

C'est juste très original, bien vu, avec - je le soupçonne - de vrais figurants (scènes de foule), une fausse chappelle Sixtine (on ne la voit jamais en entier) et des images d'archives au début: le Pape est mort, un nouveau Pape est appelé araignée. "Araignée"?!? Quel drôle de nom pour un pape!

Allez-y! Vous ne le regretterez pas!

Excellente critique du Point: Habemus Filmum

Citation :

On attendait néanmoins une charge plus féroce de la part de l’auteur de "La Messe est finie".

Et pourquoi donc? Encore une de ces aigris de critiques de cinéma à qui ça arracherait la gueule de dire qqch de positif
A mon avis, le film est bien assez féroce... et rotko: tu devrais voir les films avant d'afficher les avis négatifs de journaleux

ce n'est pas si négatif ; d'autre part je ne suis pas ubiquiste.

j'entends déjà des opéras à velo et les salles n'acceptent pas que je pédale pendant la projection...

Spoiler:

le Temps est élogieux :

Faisant «coexister la comédie et le drame, le registre grotesque et le registre réaliste», Nanni Moretti ne ménage pas les pointes satiriques. Contre l’Eglise et ses rituels empesés. Contre les journalistes de télé, qui dégoisent et doivent vérifier sur le monitor la réalité que leurs yeux ne voient plus. Mais le cinéaste privilégie la légèreté. Plus humaniste que politique, il renoue avec une tendresse acide dont Le Caïman, portrait à charge contre Berlusconi, était dénué. On retrouve la mélancolie de La Chambre du fils, l’humeur badine de Caro Diaro.

Quant aux acteurs,

Nanni ­Moretti endosse avec jubilation le rôle du meilleur psychanalyste de Rome, et avec Piccoli

"On sent toute la jouissance qu’un libre-penseur de gauche doit ressentir en se glissant dans la pourpre cardinalice."

J’ai vu Habemus Papam, dont le début m’a beaucoup plu : cette file de cardinaux en costume, l’un marchant sur cahin, le suivant sur caha donne un aspect marche des canards à un cardinal sur deux : la file n’a donc rien de raide, les visages et types physiques correspondent à ce qu’on connaît des membres du conclave, le Vatican et la place Saint Pierre sont très présents, bien filmés, ainsi que le jardin labyrinthique, la place Saint-Pierre, l’attente et l’enthousiasme des fidèles.

Oui, cela prête à rire, ou plutôt à sourire, dans la réalité même, que Moretti ne charge pas. Arrive l’élection de Piccoli, ses états d’âme, ses refus bruyants de jouer le rituel papal, et un psychanalyste (Moretti lui-même) dont les séances se heurtent à la présence envahissante et indiscrète des cardinaux, c’est assez amusant, la comédie nait de l'irruption de l’incongru dans un milieu compassé.

Mais à mon avis

- le film manque de rythme : on va suivre le pape fugueur dans la ville, ce n’est pas un boute-en-train, et le temps m’a paru long.

- les animations organisées par le psychanalyste pour motiver à la fois le pape élu prétendument dans ses appartements, ne varient guère; j’aurais aimé plus de verve, plus d’inventivité.

- quant aux comédiens et à la représentation théâtrale de la Mouette de Tchekhov le rapport est certes personnel et métaphorique avec le pape Piccoli, sur sa difficulté à jouer et accepter un rôle, mais ce pétard fait long feu à mon avis.

Je reste donc sur ma faim, bien éveillée au début, mais lassée par un service qui traînait en longueur .

... et le garde suisse, qui fait ripaille, en agitant de temps en temps les rideaux?

Et la psychanaliste qui lui demande: "Vous faites quoi, dans la vie?"

La scène du match de volley est objectivement beaucoup trop longue, mais tout le reste m'a beaucoup plu.

oui, le coup des rideaux est amusant, et fait sourire.

Plus drôle, mais qui aurait pu être mieux exploitée, la chanson qui amène les cardinaux à jouer les groupies en frappant dans les mains.

Je n'ai pas du tout aimé, c'est traité façon comédie italienne des années 50. Et ça c'est complétement dépassé Le pape refusant le trône est ridicule, j'aime l'humour mais là c'est vraiment lourd, toute la papauté au match de volley, le voyage du pape en bus, au théatre, errant dans Rome, ridicule. Si on se pose la question, un pape n'a pas d'argent de poche , hors ce Saint Pére en vadrouille celà ne le géne en rien, tout ça pour en arriver à la fin sur son renoncement public au trône de St Pierre. C'est le seul moment ou j'étais en accord avec le film. Je me suis sentie soulagée