la France est une terre bénie pour les compositeurs de musiques de films. François de Roubaix, Georges Delerue, Michel Colombier, Philippe Sarde ou Gabriel Yared sont de formidables artistes. Ceux qui ont voulu les cantonner au rôle de simples diffuseurs d’ambiance manquent cruellement de sensibilité et d’oreille ! Car ces compositeurs-là, en plus d’être des virtuoses de la scénarisation, sont les archivistes de notre mémoire intime. Il suffit d’écouter les premières notes cosmiques de La Scoumoune (François de Roubaix) ou Le concerto pour la fin d’un amour (Francis Lai) pour que notre âme divague et rebondisse sur les récifs de notre passé.
Legrand a sublimé nos tristes vies. Sa musique a habillé non seulement la somptueuse Faye Dunaway dans l’Affaire Thomas Crown mais aussi Stefania Sandrelli dans Tendre voyou, Romy Schneider dans La Piscine, Françoise Dorléac dans Les Demoiselles de Rochefort ou Clio Goldsmith dans Le Cadeau. Ce tailleur pour dames qui a fêté ses 80 ans n’a rien perdu de sa fougue et de son swing frénétique. Un autre monstre sacré de la musique de film s’est produit les 23 et 24 mars au Grand Rex accompagné lui aussi d’un grand orchestre philarmonique. Il s’agit de Vladimir Cosma, le plus français des roumains. L’homme aux 300 bandes-originales...
Exposition Musique & Cinéma – Le mariage du siècle ? – Jusqu’au 18 août – Cité de la Musique - 221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
source Causeur.