Keum Suk Gendry-Kim, le chant de mon père.

Pour le mois de juin, je propose cette BD : des aquarelles de toute beauté


de Keum Suk Gendry-Kim 160 p. chez Sarbarcane.

Une mère rend, pour la première fois, visite à sa fille, installée à Paris depuis des années. Elles sont coréennes. Pendant les quelques jours que la vieille femme passe avec sa fille, souvenirs et secrets de famille, enfouis au plus profond d’une culture coréenne du secret vont resurgir, et permettre de dénouer enfin les fils de leur relation. Comme une renaissance.

C’est aussi l’histoire d’une famille coréenne, leur famille, que l’on va suivre du début années 70 à nos jours ; celle d’une famille d’agriculteurs modestes mais protégés, qui décident de « monter à la capitale », en espérant toucher, eux aussi, les dividendes du rêve coréen.

Le chant de mon père, un album qui se regarde et se lit avec plaisir.

Histoire d'une famille qui vit dans un cadre rural, et décide sur de fausses informations, d'aller s'établir "confortablement" (!) à Séoul.

La "neuvième fille" connaît les humiliations de ses condisciples, elle raconte ses amitiés, les brouilles adolescentes, les métiers de fortune - ou plutôt d'infortune, de ses parents.

La mère est trop passive, trop indulgente envers les"mauvais sujets". Parmi ceux-ci un fils aîné qui fait la foire, et des oncles peu recommandables : escrocs, ivrognes, brutaux et luxurieux.

Le graphisme d'aquarelles et de dessins à l'encre transmet les fantasmes de l'enfance (la peur des cabinets), les ironies méchantes des enseignants, les écoutes angoissées des conversations cruelles entre adultes égoïstes.

Ces scènes, ainsi que des mots ou réflexions crues, donnent du relief au récit, superbement illustré

Entrez dans une librairie rien que pour feuilleter l'album !

il est gros ? moyen ? tu crois que je peux le cacher sous mon blouson et sortir sans déclancher l'alarme ?

merci rotko pour m'avoir fait découvrir cet album" le chant de mon père",
 j'ai noté l'auteur, belles aquarelles avec une seule couleur en dégradée, très fin!