l'enthousiasme semble mesuré pour cette nouvelle version de Gatsby
. Il faut mieux faire comprendre qui est Gatsby, mieux le situer dans son parcours personnel plein d’énigmes, mieux le situer dans la société américaine, et même mieux le situer dans l’espace. Ce qui est loin d’être une idée stupide : en s’achetant une propriété juste en face de celle de la femme qu’il aime, Daisy, mais de l’autre côté de la baie qui les sépare, Gatsby met en scène la distance qui hante son existence.
Et Baz Lurhmann tire de beaux effets de cette géographie sentimentale, utilisant les possibilités du cinéma numérique pour balayer la baie avec une caméra toute-puissante, jusqu’à la balise à la lanterne verte qui brille devant la maison de Daisy, lumière hypnotique, centre du monde de Gatsby. Sur la place de ce faux riche chez les vrais, le film se veut précis, trouvant là matière à exprimer assez justement la souffrance du personnage, qui ne vit que pour l’amour vrai qui a changé sa vie et se voit sans cesse ramené au mensonge de sa réussite de parvenu malhonnête.
Tout l'article de télérama
Le film de 1974 avec Robert Redford mettait en scène l'histoire d'amour contrainte entre Gatsby et Daisy Buchanan sans comprendre que celle-ci constituait un piège et le détournait du propos principal de Francis Scott Fitzgerald : la corruption du rêve américain. Un excès d'empathie pour Gatsby et l'on passe à côté de la toile d'araignée tissée par l'écrivain.
Baz Luhrmann répète à l'envi que le krach économique de 2008 fut l'élément déclencheur de son adaptation du roman. Plus qu'un éternel retour de l'histoire, le réalisateur australien montre comment les années 1920 furent le point de départ d'une course vers l'abîme :
"Elles sont marquées par une série d'attentats anarchistes aux Etats-Unis, y compris à Wall Street. Puis la Bourse s'envole, les robes se rallongent, les cheveux aussi, les immeubles deviennent toujours plus grands, les avions volent toujours plus vite, jusqu'au désastre. Fitzgerald anticipe la crise de 1929 dans Gatsby."
l'article du Monde
je ne sais pas encore si j' irai le voir