Simonetta Greggio Dolce Vita 1959-1979Lorsque je mentionne un de mes films cultes à ma fille, celle-ci comprend Dolce et Gabbana en bonne adolescente fashionista gâtée pourrie qu’elle est…
C’est navrant mais il y a pire : ces gros beaufs de GDF-Suez (je parle du management) n’ont rien trouvé de mieux que de baptiser Dolce Vita leur offre commerciale !
http://www.dolcevita.gazdefrance.fr/portailClients/appmanager/portail/clients
Manque plus qu’EDF baptise la sienne « Apocalypse Now »
Alors lorsque j’ai entendu parler de ce livre, je me suis précipité chez mon libraire pour vérifier qu’il était bien question de Marcello, de Paparazzo et de la Via Veneto…
Ouf, c’est bien le cas mais ce n’est que le début. Parmi la foule des Romains qui entourent Marcello, il y a un aristocrate, un de ces personnages typiquement italiens tel le Prince de Salina du Guépard, ou le Comte Torlato-Favrini de la Comtesse aux pieds nus, ou un de ces Finzi-Contini de De Sica etc.
Bref, il y a là le Prince Malo, on le devine présent dans la scène de la soirée chez les aristos décadents, il pourrait partir lui aussi avec Anouk Aimée ou s’envoyer la petite Cabiria ou se retrouver sur la terrasse d’Ettore Scola ou figurant dans le Postino car il va être de tous les films qui vont se tourner en Italie, ce « Principe » imaginaire, puisqu’il représente le fil conducteur sur ces vingt années et qu’il est de toutes les fêtes, de tous les scandales, de tous les démêlés sanglants de la politique depuis Gladio jusqu’aux brigades rouges…
Et il se confesse (Ma !) puisque sa vie se termine, il en ricane encore mais se confie au prêtre Saverio, ou plutôt fait mine de tout dire sans rien regretter…
Avec cette connaissance de l’âme humaine qu’ont tous les grands peuples, ce compatriote de Dante, de Machiavel, de Michelangelo (mais aussi de Mussolini, d’Annunzio et de Toto etc.) se sait rendu au XXIe siècle et, avant de tirer sa révérence, il regarde horrifié les pitreries d'un président Ber…. bronzé et lifté, capable de tout pour se maintenir au pouvoir.
A recommander aux amoureux inconditionnels de l’Italie, de son cinéma et de la tragédie comique qui s’y déroule en permanence...