Willy Ronis et Raymond Depardon

Je conseille deux beaux livres de deux grands photographes :

Celui de Willy Ronis " Ce jour là " dont il décrit certaines de ses belles photos des années 50-60 ( dispo en collectio Folio).

Puis celui de Raymond Depardon " Errance " , collection Point .

Un régal , que ces deux livres !.

 
 
256 p. Points
 
Leur amour partagé pour l'Ethiopie a plusieurs fois conduit Jean-Claude Guillebaud et Raymond Depardon en Abyssinie. C'est avec émotion qu'ils redécouvrent un pays dont La beauté demeure intacte, malgré des années de guerre et de bouleversements politiques. L'écrivain confie ses souvenirs, le photographe saisit une civilisation et un paysage d'une beauté stupéfiante.
 
Le livre, découpé en chapitres, comme autant d'étapes, présente des photos belles et insolites comme
"un jeune guetteur protège avec sa fronde un champ de sorgho" ,
 
"mais il ya toujours sur la route des femmes qui marchent",
 
"Harar lever du jour"

Citation :

un jour, à harar.

Tout voyage inclut de loin en loin, ces bonheurs fugitifs qu'on dirait simplement offerts dans l'écrin de l'instant [...] Avons-nous crédité cette ville mythique aux quatre-vingt-dix-neuf mosquées, ce beau ruban de remparts percé de six portes et ces masures agglutinées à l'orée du désert d'on ne sait quelle grâce particulière qui nous serait, somme toute, restituée"

Au passage, Guillebaud précise que "la maison de Rimbaud" au harar est une invention locale pour les touristes et que l'unesco entretient ce faux à ses frais (rire).

Moins drôle, la préface de guillebaud qui évoque son premier séjour en abyssinie (chapitre la memoire vive), un traumatisme : il a vu des gens mourir par centaines de faim pendant que des soldats gardaient les greniers à blé et autres des bourgeois locaux qui se réjouissaient de la montée des cours ! les famines organisées font la richesse des possédants.

Guillebaud faisait un reportage pour le journal le Monde. Il était harcelé par des gamins souffreteux qui lui prenaient la main et le suppliaient : "emmène-moi" !

en couleurs :Photos dejeunesse et reportages

Exposition : «Raymond Depardon: un moment si doux», Grand Palais, Paris VIIIe, du 14 novembre au 10 février 2014.

le tracteur de mon frère, les greniers, la cuisine de mes parents, ma maman devant la toile cirée. J'ai voulu prolonger ce «moment si doux» en repartant faire de nouvelles photos pendant six mois

Citation :

Chili 1971, Beyrouth 1978 et Glasgow 1980. mes reportages, cette parenthèse enchantée et les photos de ma jeunesse dans les années 1960, mon premier scooter, ma maman.

Un moment si doux, exposition Depardon au grand Palais. jusqu' en fevrier 2014.

. Pour cette exposition, l’artiste a voyagé en Afrique, aux USA, et en Amérique du Sud: photographiant des sujets qui lui sont chers: les grands espaces et la solitude des villes. L’exposition qui réunit plus de 150 photographies dont la plus grande partie est inédite, est la plus importante jamais consacrée à la couleur chez Depardon.

en savoir plus

chez Points Seuil

Alger et Raymond Depardon : un choc, une collision. A 18 ans, ses yeux de grand adolescent capturent les rares images d'une étape marquante de l'histoire de la colonisation. La Ville Blanche est secouée par la guerre d'indépendance. Les images doivent être saisies à toute allure. Saisissantes, elles ravivent cette tumultueuse période de l'histoire d'Alger.

Citation :

Passent les silhouettes blanches des femmes voilées, bas du visage caché par leur voilette, comme une permanence immuable. Quarante années plus tard, les mêmes silhouettes blanches, le même noir et blanc. Et, n’était le type arabe des passants qui domine désormais, on n’aurait pas vu le temps passer.

Les Algérois sont algériens désormais, les voitures sont plus récentes, on ne voit plus de deux-chevaux. Les grandes barres d’immeubles font se ressembler tous les faubourgs des grandes villes mais le photographe fait un focus sur les amoureux, « quel plaisir de photographier des couples« !

la chronique.

A ce que j'ai lu sur des blogs, les amoureux ne sont pas tranquilles sur les bancs publics, il s doivent aller voir ailleurs....