Grain de sel - Forum littéraire et culturel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...

Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
 
AccueilPortail*Dernières imagesIndex auteursS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 José Agustin Goytisolo

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
soussou
pilier
avatar


Nombre de messages : 14224
Date d'inscription : 25/02/2007

José Agustin Goytisolo Empty
MessageSujet: José Agustin Goytisolo   José Agustin Goytisolo EmptyMar 19 Mar 2013, 13:37


José Agustin Goytisolo 77138327



Il faudra bien reconnaître un jour que Juan Goytisolo est non seulement l’un des plus grands romanciers de notre époque, auteur de ces chefs-d’œuvre effervescents que sont, par exemple, Pièces d’identité, Paysages après la bataille, La Longue vie des Marx ou Etat de siège, mais aussi un essayiste capable de porter sur le monde et sur la littérature un regard libre, aux antipodes de tout conformisme, de toute concession à l’ordre établi. C’est ce que permet de vérifier la sortie récente de trois courts recueils de textes jusqu’alors inédits en français, ou dispersés, et difficiles à trouver.
L’Espagne et les Espagnols , d’abord, reprise d’un texte publié en allemand à la veille de la mort de Francisco Franco, et complété en 1979 dans sa version espagnole. Goytisolo s’y attache à sonder l’histoire occultée de son pays, à mettre en lumière l’envers de l’image officielle, mythologique et figée qu’il a longtemps donnée de lui-même. La malédiction de l’Espagne ? Elle remonte à l’aube du XVIe siècle, qui vit l’expulsion des non-chrétiens, juifs et musulmans, et le déploiement de l’idéologie de la « pureté du sang » qui en fut le corollaire — d’où, selon lui, plusieurs siècles de paralysie intellectuelle, de racisme, de xénophobie, de dénis culturels, d’intolérance, d’hostilité à la modernité. A ceci près que, selon un processus qu’il importe aujourd’hui de réactiver, ce qui a été refoulé de la réalité historique fait retour dans la littérature même, comme le montrent des œuvres majeures de cette période de reconquête catholique — La Célestine ou Don Quichotte.
Tradition et dissidence ,ensuite : un ensemble d’articles et d’entretiens où se précise, justement, l’« art du roman » que Goytisolo tire de sa pratique d’écrivain. Les points-clés ? La nécessité d’enraciner la création de formes nouvelles dans une relecture résolument antiacadémique de la tradition (dans la mesure où, comme le notait le philosophe Walter Benjamin, « tout ce qui apparaît uniquement au présent disparaît avec lui ») ; la mission assignée à la littérature d’élargir « notre champ de vision et d’expérience », contre toutes les idées reçues, les vérités dogmatiques, ce qui trace une ligne de démarcation infranchissable entre le « texte littéraire » authentique et le simple « produit éditorial ».
Genet à Barcelone , enfin : ces témoignages et réflexions à propos de l’auteur des Paravents, dont Goytisolo fut l’un des proches, le restituent dans les paradoxes et les fulgurances de sa vie ; l’écrivain n’hésite pas à rapprocher Jean Genet des mâlamîs de la tradition islamique, ces « gens du blâme » qui dissimulaient leur sainteté intérieure derrière une attitude délibérément scandaleuse, socialement irrecevable. A noter : une analyse éblouissante de ce qu’il considère comme l’œuvre majeure de Genet, Un captif amoureux, trop souvent réduite à sa seule dimension politique, alors qu’il s’agit, pour Goytisolo, d’un livre bousculant les genres admis, « étranger aux canons ordinaires de la littérature », où l’évocation du combat des Palestiniens est le fil conducteur d’une méditation ouverte et musicale sur l’écriture, le pouvoir, le voyage, l’aventure, le sacré, l’érotisme, la mort — Genet lui-même confiant avoir accueilli la révolte palestinienne « comme une oreille musicienne reconnaît la note juste ».
Dans ces trois petits livres se condensent les grands thèmes qui irriguent l’œuvre tout entière de Goytisolo. Ils constituent peut-être, par là même, la meilleure introduction à celle-ci.


Guy Scarpetta
Ecrivain. Auteur notamment de L’Age d’or du roman (Grasset, Paris, 1996), de Pour le plaisir (Gallimard, Paris, 1998), de Variations sur l’érotisme (Descartes et Cie, Paris, 2004) et de La Guimard (Gallimard, Paris, 2008).

José Agustín Goytisolo était issu d'une famille bourgeoise où régnait un très bon environnement intellectuel. Sa mère mourut en mars 1938 sous les bombardements franquistes alors qu'il n'avait que 10 ans, il fut affecté toute sa vie par cette mort brutale. Il fit des études de droit à l'université de Barcelone, puis dans celle de Madrid où il fit la connaissance d'artistes comme José Angel Valente, Carmen Martín Gaite ou Martín Santos.

Il est l'aîné des trois frères Goytisolo, tous trois écrivains, dont Juan, romancier et essayiste, est le plus célèbre. C'est un des écrivains les plus importants de la génération des 50, de ce que l'on a appelé l'école poétique de Barcelone.

En 1985 il a reçu la Creu de Sant Jordi, distinction décernée par la Generalitat de Catalogne.

Il était assez dépressif c'est pourquoi certains pensent que sa mort (il est tombé de la fenêtre de son appartement, et s'est écrasé sur le trottoir) est un suicide alors que pour sa famille il s'agit d'un accident.

Le chanteur Paco Ibáñez a fait une tournée avec lui en 1993 et a beaucoup contribué à le faire connaître en France. Le dernier album de Paco Ibáñez sorti en 2004 est entièrement composé de poèmes de José Agustín Goytisolo, il s'intitule Paco Ibáñez canta a José Agustín Goytisolo.


Juan Goytisolo, L’Espagne et les Espagnols, traduit par le collectif Athisma, A plus d’un titre, La Bauche, 2012, 192 pages
Revenir en haut Aller en bas
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

José Agustin Goytisolo Empty
MessageSujet: Re: José Agustin Goytisolo   José Agustin Goytisolo EmptyMar 19 Mar 2013, 14:23



Il figure dans le film de Godard : notre musique

Royaume 2 : purgatoire. A l'automne 2002, dans l'aéroport de Sarajevo, Jean-Luc Godard, discute avec un interprète qui est aussi là pour veiller sur sa nièce Olga, étudiante en cinéma. Ils attendent d'autres invités aux rencontres européennes du livre en provenance de Zagreb. Arrivent bientôt, Olivier Naville, Juan Goytisolo, Mahmoud Darwich, Jean-Paul Curnier, Pierre Bergounioux, Gilles Pecqueux et quelques femmes dont la jeune Judith Lerner.

ciné-club de Caen
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
soussou
pilier
avatar


Nombre de messages : 14224
Date d'inscription : 25/02/2007

José Agustin Goytisolo Empty
MessageSujet: Re: José Agustin Goytisolo   José Agustin Goytisolo EmptyMar 19 Mar 2013, 15:53


https://youtu.be/C7Zsb0Y8Tpg

PAROLES POUR JULIE

« Tu ne peux plus t'en retourner,
Car la vie est là qui te pousse,
Comme une plainte interminable.

[...]

Tu te sentiras enfermée,
Tu te sentiras perdue, seule,
Ou tu voudras n'être pas née.

[...]

Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense.



La vie est belle, tu verras
Comment, en dépit des chagrins,
Te viendront les amis, l'amour.

Un homme seul ou une femme,
Ainsi, regardés un par un,
Ils sont poussière, ils ne sont rien.

[...]

Alors toi, toujours souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense.

D'autres attendent que tu résistes,
Que tu les aides de ta joie,
Et que les aide ta chanson.

Ne te livre, ni ne t'écarte,
Sur le chemin ne dis jamais :
Je n'en peux plus, je reste là.

[...]

Je ne sais rien dire de plus,
Mais tu dois comprendre ceci :
Je suis encore sur le chemin.

Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense. »
Revenir en haut Aller en bas
soussou
pilier
avatar


Nombre de messages : 14224
Date d'inscription : 25/02/2007

José Agustin Goytisolo Empty
MessageSujet: Re: José Agustin Goytisolo   José Agustin Goytisolo EmptyMar 19 Mar 2013, 16:17

J'ai voulu
Sachez qu'à cette époque,
je voulais croire.
Je le voulais, le voulais,
mais cela n'a pas été possible.

J'y ai mis ma vie,
mes espoirs, que sais-je.
Même en rêve je me disais :
je vaincrai, je vaincrai.

Avec ma foi présente, je contemple
ma défaite d'hier.
Comprenez-moi, j'ai voulu.
Mais cela n'a pas été possible.

José Agustin Goytisolo 9782909317793fs

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





José Agustin Goytisolo Empty
MessageSujet: Re: José Agustin Goytisolo   José Agustin Goytisolo Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
José Agustin Goytisolo
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Jose Maria de Heredia

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Grain de sel - Forum littéraire et culturel :: FICTION :: Littérature dite européenne: du Sud, du Nord et de l'Est-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser