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 Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants

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rotko
Ysandre
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mahiwan
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mahiwan


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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 05 Fév 2013, 14:38

Superbe fil , très intéressant !

Bravo et merci à Marianne merci
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soussou
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 05 Fév 2013, 15:05

merci mahiwan!Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 105838



Années 1920 et l'avant-guerre, Le cercle de Vienne


<p>
La tendance y était à l'empirisme logique (ou « positivisme logique »), et était influencée par Ernst Mach (dont, après Ludwig Boltzmann, Schlick était le successeur à la chaire de philosophie des sciences), Ludwig Wittgenstein, Bertrand Russell, George Edward Moore, David Hilbert, Henri Poincaré, Albert Einstein, Karl Popper (qui fut admis comme "l'opposition officielle" aux théories de la connaissance défendue par le Cercle, mais qui n'en fut jamais membre. Dans "La quête inachevée", Popper s'attribue même le meurtre du positivisme logique défendu par le Cercle de Vienne), Gottlob Frege. Il n'y a pas d'unité de pensée dans le Cercle, et celui-ci se caractérise moins par des dogmes que par un programme commun.

Le Cercle développe en effet ce qu'il appelle une « conception scientifique du monde », dont trois éléments majeurs sont à peu près partagés par tous les membres.


  1. Les sciences doivent être unifiées dans le langage de la physique (réductionnisme des sciences empiriques) ou de la logique (logicisme), car toute connaissance est soit empirique soit formelle.
  2. La philosophie est une élucidation des propositions scientifiques par l'analyse logique ; elle se réduit à une théorie de la connaissance.
  3. Cette conception affirme que beaucoup d'énoncés métaphysiques sont dépourvus de sens (Unsinnig): les problèmes philosophiques traditionnels auraient été mal posés, et leurs solutions auraient été exprimées inadéquatement. C'est par exemple la thèse principale de Ludwig Wittgenstein, formulée dans le Tractatus logico-philosophicus: la plupart des énoncés métaphysiques seraient dépourvus de sens ; lorsqu'ils ne le sont pas, ils ne portent pas sur le monde, mais sur le langage (conception partagée par Rudolf Carnap en 1934)[2]. Si cette conception a été l'une des idées phares de la philosophie analytique à ses débuts, elle a été par la suite abandonnée[réf. nécessaire] (Strawson, David Lewis ou, en France, Frédéric Nef, font par exemple de la « métaphysique analytique »).



Ses membres les plus fameux ont été, outre Moritz Schlick, Hans Hahn, Kurt Gödel, Rudolf Carnap, Eino Kaila, Otto Neurath, Felix Kaufmann, Edgar Zilsel, Viktor Kraft.

Sa tradition s'est perpétuée avec Georg Henrik von Wright et Alfred Tarski.


Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 41655J1FPBL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_
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soussou
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 05 Fév 2013, 15:48

les artistes juifs et l'après-guerre
Des oeuvres d'avant la guerre montrent que les artistes sont déjà très inquiets sur le respect de l'homme.
Felix Nussbaum est né en 1904 à Osnabrück et mourut en 1944 à Auschwitz. Il participa à l'exposition des artistes libres de novembre 1938, à Paris, en y exposant des aquarelles. Réfugié en Belgique (d'où le mot juif en deux langues sur son passeport), il fut arrêté le 10 mai 1940 par le police belge et interné au camp de Saint-Cyprien. Pendant son séjour en camp, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint. A la fin de la guerre, il fut arrêté par la Gestapo à Bruxelles, le 20 juin 1944, transporté à Auschwitz et assassiné. Son épouse, l'artiste Felka Platek (?-1944), fut arrêtée en même temps que lui et subit le même sort.

http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/felixnussbaum_squelettes1944.jpg

Une des dernières oeuvres du peintre :
Felix Nussbaum, Les squelettes jouent pour la danse, 1944
Roman Kramsztyk, un artiste qui fréquenta le Café Sienna du Ghetto, où il rencontra Janus Korczak et le pianiste Wladyslaw Szpilman, fit beaucoup de croquis dans le ghetto, dont une bonne partie a été perdue, avant d'être déporté et de mourir en 1942. Il y croque la misère et la dignité des habitants du ghetto de Varsovie.

http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/romankramsztyk_vieuxjuif.gif

Au nord de la ville, à l’ouest de la Praterstrasse, dans le deuxième arrondissement, Leopoldstadt

Ce quartier juif a été réhabité après la guerre. Autour de Templegasse, supermarchés, boulangeries, boucheries casher servent une population dont l’origine est totalement différente de celle d’avant 1938. Depuis les années 70, les Juifs ont immigré de Russie, de Géorgie, du Tadjikistan, d’Ouzbekistan. Communauté colorée où le rite sépharade l’emporte.Ce melting-pot offre une grande richesse culturelle et le marché des Carmélites (Karmeliterplatz) est devenu un des quartiers les plus insolites de Vienne. Boutiques de vêtements branchés jouxtent galeries de peinture et restaurants géorgiens comme Madiani qui propose des khinkalis, sortes de raviolis à la viande.

En remontant la Praterstrasse, anciennement Jägerzeile (le chemin des chasseurs), à l’angle de la Zirkusgasse, la statue de Johann Nestroy, comédien et auteur populaire du XIXe siècle, semble veiller sur l’immeuble du numéro16 où vécu l’écrivain Arthur Schnitzler qui impressionnait tellement Freud que le psychanalyste ne voulut jamais le rencontrer.


A quelques pas, la Judenplatz fut le centre de la première communauté juive qui s’installa au Moyen Age et vécut intra-muros jusqu’au pogrom de 1421. En 1995, des fouilles ont mis à jour, sous la place, les restes de la plus grande synagogue d’Europe à cette époque. On peut y accéder par le Judenplatz Museum consacré à cette communauté. Sur cette belle place, au numéro 3, où vécu Mozart après son mariage avec Constance Weber .

http://www.lindigo-mag.com/photo/art/default/5144992-7678563.jpg?v=1359321215



Après avoir traversé Bognerstrasse, à l’angle de l’aristocratique Herrengasse et de la Srauchgasse, le palais Ferstel (XIXe siècle) abrite une élégante galerie marchande, le Passage Freyung, ainsi que le célèbre Café Central, rendez-vous privilégié des maîtres à penser de la modernité viennoise entre les deux guerres. Autour des petites tables en marbre se retrouvaient Hermann Bahr, Arthur Schnitzler, Karl Kraus, Arnold Schönberg, le poète Peter Altenberg. Dans Le Monde d’hier, Stephan Zweig décrit ce café comme « une sorte de club démocratique accessible à tous pour une modique tasse de café où chaque client peut, moyennant cette minuscule obole, rester assis des heures durant, discuter, écrire, jouer aux cartes, recevoir son courrier. »

http://www.lindigo-mag.com/photo/art/default/5144992-7678579.jpg?v=1359326010

Tout ce que Vienne comptait de célébrités et de penseurs se retrouvait dans ces cafés ou dans les salons de la bourgeoisie juive comme celui de Berta Zuckerkandl au-dessus du Café Landtmann, situé sur le Ring. Sur ce grand boulevard circulaire, beaucoup de Juifs enrichis construisirent des demeures que l’on peut encore admirer : le palais Todesco près de l’Opéra, le palais Epstein de style Renaissance qui abrita le commandement soviétique après la guerre, lepalais Ephrus
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soussou
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MessageSujet: la musique dans les camps   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 05 Fév 2013, 16:12

https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSMb5MWD46tHb7sncFX7GUSO39HdL0TvZLcBY8p-xKtIulfBaAm-A
Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcShNXUVDY-JD8cAuDDbRGf0_dZESHRy-Q5WiTjPM_399buxKoav









Témoignage de Wladyslaw Szpilman


Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcRWprQaP1X8nzn5qQPtIey40KupTg5x28B2hpuISRJp287r6k2Ofw
Les apparences de la liberté
La vie dans le ghetto était d'autant plus atroce qu'elle gardait les apparences de la liberté, au contraire. Il suffisait de descendre dans la rue pour avoir l'impression trompeuse de se trouver au milieu d'une ville comme les autres. Nous ne prêtions même plus attention à nos brassards de Juifs, puisque nous en portions tous un. Après un certain temps, je me suis rendu compte que je m'y étais habitué au point de le voir sur mes amis « aryens » lorsque je rêvais d'eux, comme si cette bande de tissu blanc était devenue un accessoire vestimentaire aussi banal et universel que la cravate.
Mais les rues du ghetto, et elles seules, finissaient toutes contre un mur. Il m'arrivait souvent de partir en marchant au hasard, sans but précis, et chaque fois j'étais surpris de buter sur l'une de ces barrières. Elles se dressaient là où j'aurais voulu continuer à avancer, m'interdisaient de poursuivre ma route, et il n'y avait aucune raison logique à cela. Soudain, la portion de la rue située de l'autre côté du mur devenait pour moi l'endroit le plus chérissable au monde, celui dont j'avais le plus besoin, qui à cet instant précis recelait tout ce que j'aurais désiré voir... Mais le mur restait le plus fort. Alors je tournais les talons, battu, et l'expérience se reproduisait le lendemain, et le surlendemain, m'emplissant à nouveau du même désespoir insondable.[...]
Surmonter le désespoir en jouant du piano
Ma carrière de pianiste en temps de guerre a débuté au Café Nowoczesna, rue Nowolipki. Aussi dérisoire qu'elle m'ait semblé, la vie avait fini par me tirer de ma léthargie, me forçant à chercher un moyen de gagner de quoi subsister. Et j'en avais trouvé un, grâce au Ciel. Mon travail ne me donnait guère le loisir de broyer du noir, et puis de savoir que la survie de tous mes proches dépendait de mes maigres cachets d'interprète m'a conduit à surmonter peu à peu le désespoir sans fond dans lequel j'avais sombré.
Je commençais l'après-midi. Pour me rendre au café, je devais trouver ma route dans le labyrinthe d'étroites ruelles qui se perdaient à travers le ghetto, ou bien, quand j'avais envie d'un peu de changement et d'observer les palpitantes allées et venues des contrebandiers, je longeais le mur d'enceinte. C'était le meilleur moment, pour eux : les policiers, épuisés d'avoir passé la matinée à se remplir les poches, étaient alors occupés à compter leur butin. Des silhouettes furtives apparaissaient aux fenêtres ou sous les porches des immeubles qui jouxtaient le mur avant de se tapir à nouveau dans l'ombre [...].
"Café des Arts"

Au bout de quatre mois, je suis passé à un autre établissement, rue Leszno cette fois. Le Sztuka (« Les Arts »), principal café du ghetto, se voulait un haut lieu de la culture. Sa salle de concert accueillait de nombreux artistes. Parmi les chanteurs, il faut citer Maria Eisenstadt, dont la voix merveilleuse serait aujourd'hui connue et respectée dans le monde entier si les Allemands ne l'avaient pas assassinée. Pour ma part, je me produisais souvent en duo avec Andrzej Goldfeder, obtenant un franc succès avec ma Paraphrase sur la « Valse de Casanova » de Ludomir Rozycki, dont le texte était dû à Wladyslaw Szengel. Ce dernier, un poète connu, intervenait chaque jour en compagnie de Leonid Fokczanski, du chanteur Andrzej Wlast, de l'humoriste
Wacus l'Esthète et de Pola Braunowna dans un spectacle intitulé Le Journal vivant, une chronique acerbe de l'existence dans le ghetto qui foisonnait de piques audacieuses lancées aux occupants allemands. A ceux qui préféraient la table aux plaisirs de l'esprit, le bar proposait vins fins et délicieuses spécialités comme l'escalope de volaille ou le bœuf Strogonoff. Concerts et cuisine attiraient une grande affluence, si bien que je gagnais assez correctement ma vie à cette époque, de quoi subvenir à peu près aux besoins de notre foyer, où nous étions alors six
En vérité, j'aurais vraiment apprécié mon travail au Sztuka, d'autant que j'y retrouvais nombre d'amis et que je pouvais bavarder pendant les pauses, si je n'avais pas eu la hantise du chemin de retour à la maison dans la soirée, une perspective qui suffisait à assombrir mes après-midi. On était à l'hiver 41-42, une saison très rude dans le ghetto.
« Une fourmilière affolée »
À cette époque, nous projetions Goldfeder et moi d'organiser un concert en matinée qui marquerait le premier anniversaire de la formation de notre duo. Il était prévu pour le samedi 25 juillet 1942, dans les jardins du Sztuka. Pleins d'optimisme et entièrement accaparés par ce projet que nous nous étions donné tant de mal à préparer, nous refusions tout bonnement l'idée qu'il puisse ne pas se tenir. Alors que si peu de temps nous en séparait, nous avons préféré croire que ces rumeurs allaient se révéler une nouvelle fois sans aucun fondement. Le 19 juillet, un dimanche, j'aijoué encore une fois en plein air, dans le patio d'un café de la rue Nowolipki, sans me douter un seul instant que ce serait mon dernier concert de l'ère du ghetto. Il y avait foule, certes, mais l'humeur générale était plutôt sombre.
Ensuite, je suis passé au Sztuka. Il était tard, les derniers clients étaient partis et il ne restait que le personnel qui s'affairait aux ultimes tâches de la journée. Je me suis assis un moment avec le directeur. Soucieux, abattu, il distribuait ses ordres sans conviction, comme pour la forme.
« Vous commencez déjà à préparer notre concert de samedi prochain ? » lui ai-je demandé.
Il ne m'aurait pas dévisagé avec plus de stupéfaction si j'avais été en train de délirer devant lui. Puis son expression est passée à une ironie compatissante : de toute évidence, avait-il conclu, j'ignorais les dernières péripéties qui venaient de faire basculer le sort du ghetto.
« Parce que... parce que vous croyez que nous serons encore de ce monde, samedi ? m'a-t-il interrogé en se penchant vers moi par-dessus la table. [...]
[Finalement, le 16 août 1942, toute la famille Szpilman est arrêtée et conduite vers la sinistrre "Umschlagplatz" d'où partent les convois de déportation.]

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Juifscaptures

Des juifs capturés sont emmenés vers l'Umschlagplatz (1943)
« Eh Szpilman, par ici ! »
Nous nous sommes préparés au départ. Pourquoi attendre encore ? Mieux valait trouver une place rapidement. A quelques pas du train, les gardes avaient établi un large corridor qui laissait la foule s'écouler vers le convoi.
Le temps que nous nous rapprochions un peu, les premiers wagons étaient déjà pleins, mais les SS continuaient à pousser les gens à l'intérieur avec la crosse de leur fusil, insensibles aux cris de douleur qui montaient du fond. Même hors du train, l'odeur de chlore gênait la respiration, alors dans cette cohue... Qu'avait-il pu se passer là-dedans pour avoir nécessité une quantité de désinfectant aussi massive ?
Nous étions environ à mi-chemin de la voie lorsque j'ai entendu soudain crier : « Hé ! Szpilman, par ici, parici ! » Quelqu'un m'a attrapé par le collet et m'a tiré sans ménagement de l'autre côté du cordon de policiers.
Qui avait osé ?Je ne voulais pas être séparé de ma famille. Je voulais rester avec eux !
Le dos des gardes serrés les uns contre les autres me bouchait la vue. Je me suis élancé en avant mais ils n'ont pas bougé de leur place. Par-dessus leurs épaules, j'ai entrevu Mère et Regina, que Henryk et Halina étaient en train d'aider à se hisser péniblement dans un wagon. Père restait un peu en arrière, me cherchant des yeux.
« Papa ! »
II m'a aperçu, a fait deux ou trois pas dans ma direction et s'est arrêté. Très pâle, il hésitait. Puis ses lèvres tremblantes ont formé un sourire navré, il a levé une main et m'a fait un signe d'adieu, comme si j'étais revenu dans le fleuve de la vie et qu'il prenait congé de moi de l'autre côté de la tombe. Il a tourné les talons.
Je me suis encore jeté de toutes mes forces contre les policiers.
« Papa ! Henryk ! Halina ! »
C'étaient les cris d'un possédé. Je ne pouvais supporter l'idée d'être éloigné d'eux à un moment aussi terrible, la perspective d'être séparé d'eux à jamais.
L'un des gardes s'est retourné et m'a lancé un regard furibond : « Mais qu'est-ce que tu fiches, toi ? Va-t'en, sauve ta peau ! »
Me sauver ? de quoi ? En un éclair, j'ai compris ce qui attendait la foule entassée dans les wagons et mes cheveux se sont dressés sur ma tête.
J'ai regardé derrière moi. L'esplanade presque vide maintenant, les voies ferrés et là-bas les rues, la ville... Aiguillonné par une peur animale, j'ai couru d'instinct dans ce sens.J'ai pu passer une des portes sans encombre car je m'étais glissé dans une colonne d'ouvriers du Conseil juif qui sortaient juste à ce moment.
Quand j'ai retrouvé une certaine lucidité, j'étais dans une artère inconnue, au pied d'un immeuble. Un SS a surgi sur le perron, accompagné d'un policier juif. Il avait une expression impassible, d'un calme arrogant, alors que l'autre rampait devant lui, empestait le désir de plaire. Il a tendu un doigt vers le train arrêté sur 1' Umschiagplatz et, d'un ton sarcastique, empressé d'établir une relation de camaraderie : « Tiens, regarde, ils partent griller ! »
J'ai suivi son regard. Les wagons avaient été fermés. Le convoi s'ébranlait lentement, pesamment.
J'ai pivoté sur moi-même et je suis parti en chancelant devant moi, dans la rue déserte, secoué de sanglots, poursuivi par les cris étouffés de tous ces êtres enfermés dans le train. On aurait cru le pépiement oppressé d'oiseaux en cage qui sentent un danger mortel fondre sur eux.
[Par la suite, quittant le ghetto, caché d'abord par des amis, puis seul dans les ruines de Varsovie, le musicien parviendra à survivre. Il sera, à la toute fin, sauvé par un officier allemand mélomane.]








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soussou
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 06 Fév 2013, 08:41

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 A110

Tous les soirs, 34 000 places de théâtre et de concert sont vendues à Vienne – 65% des commandants et des petits chefs SS des camps de la mort nazis étaient autrichiens, alors que la population de l’Autriche ne représentait que 8% de celle du Reich !
Ces deux faits illustrent parfaitement la mentalité autrichienne qui assume cette contradiction dans la plus parfaite «Gemütlichkeit » et désinvolture. Aujourd’hui, dans le cadre d’une vie culturelle de tout premier ordre, dans une Vienne où les plus beaux magasins jouxtent des rues proprettes vidées de clochards et de mendiants, macère un antisémitisme latent mais bien visible. Tout le bla-bla sur la «nouvelle Autriche», précisément celle qui aujourd’hui «regarde son passé en face», n’est en fait qu’un léger vernis qui peut éclater du jour au lendemain. Tant la question de la culpabilité autrichienne face au peuple juif que celle du remboursement et de la compensation des biens volés sont des sujets Tous les soirs, 34 000 places de théâtre et de concert sont vendues à Vienne – 65% des commandants et des petits chefs SS des camps de la mort nazis étaient autrichiens, alors que la population de l’Autriche ne représentait que 8% de celle du Reich !

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 A210

Ces deux faits illustrent parfaitement la mentalité autrichienne qui assume cette contradiction dans la plus parfaite «Gemütlichkeit » et désinvolture. Aujourd’hui, dans le cadre d’une vie culturelle de tout premier ordre, dans une Vienne où les plus beaux magasins jouxtent des rues proprettes vidées de clochards et de mendiants, macère un antisémitisme latent mais bien visible. Tout le bla-bla sur la «nouvelle Autriche», précisément celle qui aujourd’hui «regarde son passé en face», n’est en fait qu’un léger vernis qui peut éclater du jour au lendemain. Tant la question de la culpabilité autrichienne face au peuple juif que celle du remboursement et de la compensation des biens volés sont des sujets traités avec «délicatesse», en clair avec une microscopique pince à sel.

C’est donc dans cette atmosphère sommes toutes assez hypocrite qu’évolue une toute petite communauté juive estimée à environ 10 000 âmes, dont 7350 sont des membres enregistrés. Remarquablement bien structurée, elle dispose d’institutions importantes, notamment d’une quinzaine de lieux de cultes, aussi bien hassidiques que réformés (bien entendu, le mouvement libéral ne fait pas partie de l’organisation consistoriale). En fait, il n’existe qu’une seule organisation faîtière fonctionnant sous le nom de «Israelitische Kultusgemeinde Wien», hétérogène et reflétant les clivages qui divisent le monde juif actuel. La population juive de Vienne se compose de personnes originaires des pays de l’Est et d’Europe occidentale, de Juifs en provenance de diverses républiques d’Asie centrale et d’un grand nombre d’Israéliens. La plupart des groupes ont «leurs propres» bains rituels, talmudeï Torah, centres culturels et synagogues. Quant au comité dirigeant, il est formé de vingt-quatre membres qui ne sont pas élus en fonction de la personne, mais par le biais de véritables partis, chaque société ou tendance religieuse ayant un certain nombre de sièges occupés par des volontaires.
La Synagogue principale, le «Wiener Stadttempel», est «cachée» à l’intérieur d’un pâté de maisons typiques du quartier, ce qui lui a valu de ne pas être brûlée pendant la Reichskristallnacht du mois de novembre 1938 durant laquelle plus de 90 synagogues et lieux de cultes juifs ont été incendiés. Elle a régulièrement subi des rénovations, la dernière datant de 1988. Vienne compte également quatre écoles juives, plusieurs Talmudeï Torah, une yéshivah, une école rabbinique, une école de formation professionnelle ainsi que plusieurs mouvements de jeunesse (surtout Bné Akiva et Hachomer Hatsaïr). Quant aux services sociaux, ils sont remarquablement bien structurés, incluant toute la palette classique de ce genre d’Tous les soirs, 34 000 places de théâtre et de concert sont vendues à Vienne – 65% des commandants et des petits chefs SS des camps de la mort nazis étaient autrichiens, alors que la population de l’Autriche ne représentait que 8% de celle du Reich !
Ces deux faits illustrent parfaitement la mentalité autrichienne qui assume cette contradiction dans la plus parfaite «Gemütlichkeit » et désinvolture. Aujourd’hui, dans le cadre d’une vie culturelle de tout premier ordre, dans une Vienne où les plus beaux magasins jouxtent des rues proprettes vidées de clochards et de mendiants, macère un antisémitisme latent mais bien visible. Tout le bla-bla sur la «nouvelle Autriche», précisément celle qui aujourd’hui «regarde son passé en face», n’est en fait qu’un léger vernis qui peut éclater du jour au lendemain. Tant la question de la culpabilité autrichienne face au peuple juif que celle du remboursement et de la compensation des biens volés sont des sujets traités avec «délicatesse», en clair avec une microscopique pince à sel.
C’est donc dans cette atmosphère sommes toutes assez hypocrite qu’évolue une toute petite communauté juive estimée à environ 10 000 âmes, dont 7350 sont des membres enregistrés. Remarquablement bien structurée, elle dispose d’institutions importantes, notamment d’une quinzaine de lieux de cultes, aussi bien hassidiques que réformés (bien entendu, le mouvement libéral ne fait pas partie de l’organisation consistoriale). En fait, il n’existe qu’une seule organisation faîtière fonctionnant sous le nom de «Israelitische Kultusgemeinde Wien», hétérogène et reflétant les clivages qui divisent le monde juif actuel. La population juive de Vienne se compose de personnes originaires des pays de l’Est et d’Europe occidentale, de Juifs en provenance de diverses républiques d’Asie centrale et d’un grand nombre d’Israéliens. La plupart des groupes ont «leurs propres» bains rituels, talmudeï Torah, centres culturels et synagogues. Quant au comité dirigeant, il est formé de vingt-quatre membres qui ne sont pas élus en fonction de la personne, mais par le biais de véritables partis, chaque société ou tendance religieuse ayant un certain nombre de sièges occupés par des volontaires.
La Synagogue principale, le «Wiener Stadttempel», est «cachée» à l’intérieur d’un pâté de maisons typiques du quartier, ce qui lui a valu de ne pas être brûlée pendant la Reichskristallnacht du mois de novembre 1938 durant laquelle plus de 90 synagogues et lieux de cultes juifs ont été incendiés. Elle a régulièrement subi des rénovations, la dernière datant de 1988. Vienne compte également quatre écoles juives, plusieurs Talmudeï Torah, une yéshivah, une école rabbinique, une école de formation professionnelle ainsi que plusieurs mouvements de jeunesse (surtout Bné Akiva et Hachomer Hatsaïr). Quant aux services sociaux, ils sont remarquablement bien structurés, incluant toute la palette classique de ce genre d’organismes, notamment des aides médicales, un home pour personnes âgées, un club d’activités quotidiennes, etc. Bien entendu, comme chaque communauté, Vienne compte des magasins d’alimentation cachère, des librairies hébraïques, un club sportif et une vingtaine d’organisations juives classiques, dont deux sont assez surprenantes: «le Club philatélique du timbre israélien» et «Amcha», le Comité d’aide psychosociale aux survivants de la Shoah. Pour l’instant, le restaurant cachère est fermé.
Avec Zurich, Vienne est la seule ville du monde juif germanophone à disposer d’une infrastructure aussi solidement implantée, où tout semble parfaitement établi pour y vivre une vie juive agréable et satisfaisante. La jeune génération est pleine d’assurance, cosmopolite, cultivée, partiellement traditionnelle tout en étant très assimilée à son entourage autrichien, certains éléments étant plus pratiquants que leurs parents. Il est particulièrement intéressant d’observer l’attitude peu homogène des Juifs face à la population autrichienne. En effet, si certains estiment «ne pas vouloir en permanence être définis comme victimes, mais en finir avec le passé», d’autres pensent que «les Juifs et les Autrichiens ont simplement une autre Histoire, les premiers étant une société de victimes, les autres une société de coupables». Ces deux positions laissent place à un large débat où s’affrontent diverses opinions. Par exemple, lors de la projection dans une salle de cinéma de «La Liste de Schindler», certains se sont offusqués du fait que 60% des spectateurs ont applaudi l’assassinat d’un Juif alors que d’autres disent qu’après tout, l’antisémitisme sous sa forme la plus radicale est en net recul et qu’il ne reste finalement qu’une forme d’antisémitisme latent dont il faut s’accommoder et qui ne fait pas peur. Malgré toutes les divergences, il existe un point sur lequel l’unanimité est absolue au sein de la communauté juive, c’est sur la question des restitutions des biens juifs spoliés et des compensations. Tout le monde est d’accord que cette question doit être traitée avec fermeté et sans compromis. Quant au phénomène du succès électoral de l’extrême droite de Jörg Haider, il ne semble pas inquiéter outre mesure la Communauté juive, l’avis général étant qu’il doit être combattu dans le cadre des institutions démocratiques du pays. Certains croient - à tort ou à raison - qu’il est plus nocif pour les étrangers en général que pour la Communauté juive en particulier… (aveuglement volontaire ou sens des réalités ?).
organismes, notamment des aides médicales, un home pour personnes âgées, un club d’activités quotidiennes, etc. Bien entendu, comme chaque communauté, Vienne compte des magasins d’alimentation cachère, des librairies hébraïques, un club sportif et une vingtaine d’organisations juives classiques, dont deux sont assez surprenantes: «le Club philatélique du timbre israélien» et «Amcha», le Comité d’aide psychosociale aux survivants de la Shoah. Pour l’instant, le restaurant cachère est fermé.

Avec Zurich, Vienne est la seule ville du monde juif germanophone à disposer d’une infrastructure aussi solidement implantée, où tout semble parfaitement établi pour y vivre une vie juive agréable et satisfaisante. La jeune génération est pleine d’assurance, cosmopolite, cultivée, partiellement traditionnelle tout en étant très assimilée à son entourage autrichien, certains éléments étant plus pratiquants que leurs parents. Il est particulièrement intéressant d’observer l’attitude peu homogène des Juifs face à la population autrichienne. En effet, si certains estiment «ne pas vouloir en permanence être définis comme victimes, mais en finir avec le passé», d’autres pensent que «les Juifs et les Autrichiens ont simplement une autre Histoire, les premiers étant une société de victimes, les autres une société de coupables». Ces deux positions laissent place à un large débat où s’affrontent diverses opinions. Par exemple, lors de la projection dans une salle de cinéma de «La Liste de Schindler», certains se sont offusqués du fait que 60% des spectateurs ont applaudi l’assassinat d’un Juif alors que d’autres disent qu’après tout, l’antisémitisme sous sa forme la plus radicale est en net recul et qu’il ne reste finalement qu’une forme d’antisémitisme latent dont il faut s’accommoder et qui ne fait pas peur. Malgré toutes les divergences, il existe un point sur lequel l’unanimité est absolue au sein de la communauté juive, c’est sur la question des restitutions des biens juifs spoliés et des compensations. Tout le monde est d’accord que cette question doit être traitée avec fermeté et sans compromis. Quant au phénomène du succès électoral de l’extrême droite de Jörg Haider, il ne semble pas inquiéter outre mesure la Communauté juive, l’avis général étant qu’il doit être combattu dans le cadre des institutions démocratiques du pays. Certains croient - à tort ou à raison - qu’il est plus nocif pour les étrangers en général que pour la Communauté juive en particulier… (aveuglement volontaire ou sens des réalités ?).
traités avec «délicatesse», en clair avec une microscopique pince à sel.
C’est donc dans cette atmosphère sommes toutes assez hypocrite qu’évolue une toute petite communauté juive estimée à environ 10 000 âmes, dont 7350 sont des membres enregistrés. Remarquablement bien structurée, elle dispose d’institutions importantes, notamment d’une quinzaine de lieux de cultes, aussi bien hassidiques que réformés (bien entendu, le mouvement libéral ne fait pas partie de l’organisation consistoriale). En fait, il n’existe qu’une seule organisation faîtière fonctionnant sous le nom de «Israelitische Kultusgemeinde Wien», hétérogène et reflétant les clivages qui divisent le monde juif actuel. La population juive de Vienne se compose de personnes originaires des pays de l’Est et d’Europe occidentale, de Juifs en provenance de diverses républiques d’Asie centrale et d’un grand nombre d’Israéliens. La plupart des groupes ont «leurs propres» bains rituels, talmudeï Torah, centres culturels et synagogues. Quant au comité dirigeant, il est formé de vingt-quatre membres qui ne sont pas élus en fonction de la personne, mais par le biais de véritables partis, chaque société ou tendance religieuse ayant un certain nombre de sièges occupés par des volontaires.

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 A310

La Synagogue principale, le «Wiener Stadttempel», est «cachée» à l’intérieur d’un pâté de maisons typiques du quartier, ce qui lui a valu de ne pas être brûlée pendant la Reichskristallnacht du mois de novembre 1938 durant laquelle plus de 90 synagogues et lieux de cultes juifs ont été incendiés. Elle a régulièrement subi des rénovations, la dernière datant de 1988. Vienne compte également quatre écoles juives, plusieurs Talmudeï Torah, une yéshivah, une école rabbinique, une école de formation professionnelle ainsi que plusieurs mouvements de jeunesse (surtout Bné Akiva et Hachomer Hatsaïr). Quant aux services sociaux, ils sont remarquablement bien structurés, incluant toute la palette classique de ce genre d’organismes, notamment des aides médicales, un home pour personnes âgées, un club d’activités quotidiennes, etc. Bien entendu, comme chaque co
LA NUIT DE CRISTAL A VIENNE

Le pogrom de novembre 1938, connu sous le nom de "Nuit de Cristal" (ou Kristallnacht), fut particulièrement brutal à Vienne. Des membres du parti nazi et de ses diverses organisations paramilitaires (SA et SS inclus) auxquels s'étaient joints des civils, enhardis par la passivité de la police, formèrent des "bandes" organisées qui incendièrent presque toutes les synagogues et petites maisons de prières de la ville. Elles brûlèrent entièrement tandis que les habitants et les pompiers regardaient et n'intervenaient que lorsque les flammes menaçaient les bâtiments voisins. Les commerces juifs furent également pillés et mis à sac.

Les policiers allemands arrêtèrent 6 000 Juifs autrichiens et les déportèrent au camp de concentration de Dachau. Un petit nombre fut aussi envoyé au camp de concentration de Buchenwald. Seuls ceux qui promirent d'émigrer immédiatement, en laissant tous leurs biens derrière eux, furent libérés. Vingt-sept Juifs autrichiens furent assassinés au cours du pogrom.

DEPORTATIONS DE VIENNE

Durant la guerre, la politique allemande vis-à-vis de la population juive évolua de l'idée d'expropriation et d'émigration à la déportation forcée et à l'extermination. Les déportations systématiques de masse de la population juive de Vienne commencèrent à l'automne 1939 lorsque, sur ordre d'Eichmann, les SS et les fonctionnaires de la police déportèrent quelque 1 500 Juifs de Vienne vers un camp de détention à Nisko en Pologne. A la fin de l'hiver 1941, les Allemands déportèrent approximativement 4 500 Juifs viennois en Pologne occupée (principalement à Izbica mais aussi dans d'autres ghettos de la région de Lublin), où la plupart d'entre eux furent ensuite assassinés. A l'automne 1941 et au printemps 1942, les Allemands déportèrent des milliers d'autres Juifs de Vienne dans des villes de l'Union soviétique occupée (Riga, Kovno, Vilna et Minsk). Des SS et des policiers en poste dans ces villes assassinèrent ces Juifs, dans la majorité des cas lors de fusillades. Des milliers de Juifs viennois furent également déportés dans les ghettos de Lodz et de Terezin (Theresienstadt).

En octobre 1942, il ne restait que 8 000 Juifs sur le sol autrichien. Les autorités allemandes déportèrent approximativement 1 900 d'entre eux en 1943 et en 1944. Quelques Juifs restèrent cachés. Une grande partie de ceux qui se trouvaient encore à Vienne étaient des Juifs mariés à des non-Juifs. En tout, les SS et la police déportèrent vers l'est environ 47 555 Juifs autrichiens. La grande majorité de ces Juifs ainsi que 18 000 réfugiés furent assassinés durant la Shoah.



En octobre 1942, il ne restait que 8 000 Juifs sur le sol autrichien. Les autorités allemandes déportèrent approximativement 1 900 d'entre eux en 1943 et en 1944. Quelques Juifs restèrent cachés. Une grande partie de ceux qui se trouvaient encore à Vienne étaient des Juifs mariés à des non-Juifs. En tout, les SS et la police déportèrent vers l'est environ 47 555 Juifs autrichiens. La grande majorité de ces Juifs ainsi que 18 000 réfugiés furent assassinés durant la Shoah.

TRAVAIL FORCE A VIENNE

En 1944, des Allemands SS et des fonctionnaires de la police, assistés par des gendarmes hongrois, déportèrent des dizaines de millers de Juifs hongrois en Autriche pour y effectuer des travaux forcés. Ils furent internés dans le camp de travail de Strasshof près de Vienne, où ils furent affectés à la construction de fortifications. Plusieurs camps de travail forcé de Vienne étaient des sous camps de Mauthausen.

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 A410

Les forces soviétiques libérèrent Vienne le 4 avril 1945. Sous l'occupation des Alliés, Vienne, comme Berlin, fut divisée en quatre zones. Cet accord quadripartite prit fin en mai 1955.
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 06 Fév 2013, 09:49

La Shoah — mot hébreu signifiant “catastrophe” - désigne spécifiquement l’organisation par l’Etat, par le régime nazi et ses collaborateurs, de la persécution et de l’extermination systématique, et bureaucratique, d’environ six millions de Juifs. “Holocauste”, terme d’une acceptation plus large, est aussi utilisé. D’origine grecque, Holocauste signifit “sacrifice par le feu”. Les nazis, qui arrivèrent au pouvoir en janvier 1933, avaient développé une idéologie raciale qui voyaient dans les Allemands les représentants d’une “race supérieure” et dans les Juifs, des êtres “inférieurs”, “indignes de vivre”.
Pendant la Shoah, les nazis s’en prirent aussi à d’autres groupes parce qu’ils les considéraient comme étant “racialement inférieurs” : les Tsiganes, les handicapés et certains peuples slaves (Polonais, Russes, etc...). D’autres groupes de personnes, tels que les communistes, les socialistes, les Témoins de Jéhovah et les homosexuels, étaient persécutés pour des motifs politiques ou de comportement social.
Il existe aussi des mémoriaux « individualisés ». Charlotte Delbo, une résistante communiste, déportée à Auschwitz avec 230 autres femmes en janvier 1943, a tenu à rendre hommage à ses camarades de déportation dont seulement 49 ont échappé à la mort dans le camp. Dans son livre Le Convoi du 24 janvier[28], elle publie la notice biographique de chacune de ses compagnes d'infortune. Le Memorbuch de Henryk Grynberg publié en Pologne en 2000[29] raconte la vie d'une seule personne, l'éditeur Adam Bromberg, le livre sur la communauté juive de Grünstadt écrit par Kyra Schilling, Odilie Steiner, Elisabeth Weber: Jüdisches Leben in Grünstadt[30]. Dans Les Disparus, Daniel Mendelsohn[31] raconte ses recherches pour retracer la vie des membres de sa famille et la manière dont ils sont morts. Il rend ainsi hommage aux morts par le biais de nombreux témoignages, à la manière des Yizker Bikher[32]. Enfin, le projet le plus ambitieux de collecte de noms des déportés de tous les pays est entrepris à Yad Vachem. Les listes des déportés y sont complémentées par les feuille de témoignage "Daf Ed", remplies par des proches ou amis. Cette liste est consultable en ligne et contient plus de 3 millions de noms.

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MessageSujet: Raul Hilberg   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 06 Fév 2013, 11:27

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Raoulhilberg




Né à Vienne, Raul Hilberg fuit l'Autriche et les persécutions nazies en avril 1939. Après un séjour à Cuba avec sa famille, il débarque auxÉtats-Unis, seul, en 1939. En 1944, il est de retour en Europe sous l'uniforme de l'armée américaine.

Raul Hilberg fait des études de science politique (B.A. 1948) au Collège de Brooklyn de l'Université de la Ville de New York et de droit public et gouvernement (M.A. en 1950, Ph.D. en 1955) à l'université Columbia. En 1956, il devient professeur de relations internationalesà l'université du Vermont, à Burlington, où il demeure pendant toute sa carrière, multipliant les congés sabbatiques pour mener à bien ses recherches.

Dès 1948, Raul Hilberg poursuit des recherches relatives au génocide des Juifs d'Europe. En 1952, il devient membre du War Documentation Project et du Musée du Mémorial de l'Holocauste des États-Unis, témoin du département de la Justice dans les procès contre les agents du crime.

Ce poste lui donne accès aux archives du Troisième Reich saisies par l'armée américaine. En 1955, il soutient sa thèse La Bureaucratie sous l'Allemagne nazie sous la direction de Franz Leopold Neumann. Il éprouve de grandes difficultés à la faire publier. À la fin desannées 1950, l'extermination des Juifs suscite alors assez peu d'intérêt. L'arrestation d'Adolf Eichmann, en 1960, et l'ouverture de son procès suscitent un regain d'intérêt qui permet la publication de l'ouvrage. Mais La Destruction des Juifs d'Europe paraît en 1961 dans l'indifférence générale. Cet ouvrage énonce l'estimation de cinq millions cent mille victimes juives, chiffre que l'on retrouve inchangé dans la deuxième édition de 1985.

Cet ouvrage qu'il n'a cessé de compléter jusqu'aux années 2000 est devenu une référence mondiale sur le génocide des juifs, notamment après la publication de la deuxième édition, en 1985 (en 1988 dans sa version française). De plus, Raul Hilberg a ajouté un dernier chapitre sur le Rwanda après le génocide au Rwanda de 1994, ne pouvant rester dans sa tour d'ivoire académique face à ce qui se passait dans le monde contemporain1.

« Raul Hilberg dit aujourd’hui encore ne pouvoir répondre au « pourquoi » de « la solution finale ». Il n’en dissèque pas moins avec une précision extrême un processus qui a impliqué tous les rouages de l’État nazi, de la SS jusqu’aux chemins de fer, ainsi que des pans entiers de la « société civile » allemande : industries, laboratoires, commerces. La rationalité industrielle implacable d’un processus dépourvu de toute signification particulière, sinon celle d’accomplir au mieux la tâche confiée, pour le plus grand nombre de ses acteurs, allemands ou collaborateurs, n’est pas la moindre des questions qui jaillit des recherches de Raul Hilberg. »
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 06 Fév 2013, 11:45



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528 p.chez Folio
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 08 Fév 2013, 12:11




Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcSi9rLCRZ53uv-H8wsy1b5HvFPYPJ6Q2SQZLZ7j0EuS4WnN1KGAcw


Clara Haskil est issue d'une famille roumaine juive (« Haskil » semble venir du verbe hébreu השׂכיל signifiant « discerner ») et se révèle être une enfant surdouée. A l'âge de trois ans elle reproduit déjà, avec un doigt, des mélodies qu'elle a entendues. La mère de Clara, Berthe Haskil, pianiste et musicienne amateur, lui donne ses premiers cours de piano et Clara révèle des dons stupéfiants d'oreille et de doigté. Sa mère lui a donné son prénom en souvenir de sa propre sœur aînée qu'elle admirait passionnément et qui mourut à vingt ans alors qu'elle effectuait des études brillantes de piano au Conservatoire de Bucarest. Clara travaille aussi le violon et se montre également douée pour cet instrument. Elle a deux sœurs, Lili, son aînée, qui joue du piano, et Jane la cadette qui apprend le violon.

Son père meurt en 1899 des suites d'une pneumonie contractée une nuit de décembre, lors d'un incendie survenu dans l'immeuble où vit la famille et sa mère doit subvenir aux besoins de la famille en donnant des leçons de Piano, de Français, d'allemand, d'italien, de grec, puis en ouvrant un petit atelier de couture pour rester auprès de ses enfants. Mais son travail ne suffit pas et la famille survit grâce à l'aide d'un de ses frères, Isaac. Actuaire, Isaac deviendra directeur de la Nationale, une des premières sociétés d'assurances roumaines. Il sera ainsi en mesure d'aider les Haskil et deviendra peu à peu le chef de famille.

Clara Haskil continue de développer ses dons, toujours avec sa mère. Un ami des Haskil emmène la fillette chez un professeur de chant du Conservatoire qui lui joue une sonatine de Mozart qu'elle ne connaît pas. Aussitôt entendue, Clara la joue sans faute, d'une traite, puis la rejoue en la transposant. Elle a cinq ans. On décide de lui faire commencer les cours au conservatoire..



Clara Hascil
https://youtu.be/kMifceMiM34
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 12 Fév 2013, 12:27

Rainer Werner Fassbinder






Fassbinder explore frontalement la société allemande et son histoire. Il interroge la culpabilité allemande devant les errements des générations précédentes qui ont accepté le nazisme. L'avant-guerre est traitée dans Berlin Alexanderplaz (les années 20) et Despair (les années 30). La période de la guerre est vue au travers de Lili Marleen et celle de l'après guerre dans la trilogie allemande. Le Mariage de Maria Braun (1979), le premier volet, balaie les années 1943-1954. Fassbinder montre que le capitalisme corrompt les idéaux et s'accommode de n'importe quel régime. La survivance du nazisme est traité dans Le Secret de Veronika Voss(1982), situé en 1955, alors que le troisième volet, Lola une femme allemande(1981), situé en 1958, traite plus généralement de la suvivance des méthodes fascistes. Les "anti-héros" de l'après guerre sont aussi souvent des femmes que des hommes : Le marchand des quatre saisons (1971) ou Je veux seulement que vous m'aimiez (1976)

Fassbinder a voulu démythifier les groupes de gauche, le parti communiste et le terrorisme dans Maman Kusters s'en va au ciel (1975). Dans L'Allemagne en automne (1978) - film collectif en plusieurs parties réunissant entre autres Volker Schlöndorff, Edgar Reitz, Alexander Kluge, réalisé après la fin du groupe Baader -, l'affaire Schleyer apparaît comme la toile de fond de ses relations avec son ami A. Meier, qui s'est suicidé en 1978. Dans La troisième génération (1979), il dépeint le terrorisme comme une violence parallèle à celle de la société, et tout aussi néfaste.

Les phénomènes sociaux contemporains sont auscultés dans Tous les autres s'appellent Ali (1973) ou Le droit du plus fort (1974).

La palette historique couverte est parfois plus surprenante ainsi du Voyage à Niklashausen basé sur un fait du Moyen-âge ou Effi Briest (1974), adaptation en noir et blanc d'un classique du XIXe de Theodor Fontane décrivant une sorte de madame Bovary d'outre-rhin, ou encore Whity (1970) qui se passe dans le sud esclavagiste au moment de la guerre de sécession.

Inscrit aux cours d'un conservatoire d'art dramatique à seize ans, en 1967, il rencontre Hanna Schygulla, qui sera l'une de ses interprètes préférées, avec qui il rejoint une troupe de théâtre expérimental, l'Action Theater de Munich, qui est dissoute peu après la création de la première pièce de Fassbinder. Il fonde sa propre troupe, l'Anti-Theater au sein de laquelle il réalise l'ensemble de son œuvre théâtrale huit pièces et huit adaptations de 1968 à 1971 avec des acteurs venus de Brême, Bohrum et Francfort. Il recrute au kammerspiel de Munich, Mario Adorf, Klaus Löwitsch et Gottfried John, Matthias Fuchs puis plus tard encore et des comédiens de l'Allemagne de l'est : Armin Mueller Stahl et Hilmar Thate qui quitte la RDA en 1976. Homme de théâtre dans un premier temps, Rainer Werner Fassbinder travaille à "l'adaptation", en fait de véritables révisions, des pièces classiques, tout en adaptant pour la radio une grande partie de ses textes.

Il collabore en tant qu'acteur à un court-métrage de Jean-Marie Straub, Le fiancé, la comédienne et le maquereau (1968). C'est en 1969 qu'il réalise son premier long-métrage, L'amour plus froid que la mort, produit et interprété par l'Antithéâtre. Présenté au Festival de Berlin, le film est assez mal accueilli par la critique. Trois autres réalisations voient le jour en 1969. Pour ces premiers travaux cinématographiques et théâtraux, l'ensemble de la troupe reçoit un "Ruban d'Or du Cinéma", ainsi qu'un prix d'encouragement en 1970. Cette année-là, il tourne six nouveaux films, et fonde, avec le réalisateur Daniel Schmid et l'actrice Ingrid Caven, sa propre société de production, la Tango Film, puis, en compagnie de quelques réalisateurs allemands, la Filmverlag der Autoren, une coopérative de distribution dont le rôle deviendra essentiel dans la diffusion des œuvres du Jeune Cinéma Allemand.

En 1971, Fassbinder publie un essai sur six films de Douglas Sirk, et réalise Le marchand des quatre saisons. A partir de 1972, il collabore avec les différentes chaînes de télévision, pour lesquelles il tourne Gibier de passage et Huit heures ne font pas un jour. L'adaptation cinématographique de sa pièce, Les larmes amères de Petra von Kant (1972), est présentée sur les écrans. - une réflexion sur l'homosexualité féminine -, également son plus gros succès de théâtre. Il devient alors l'un des symboles du renouveau du cinéma allemand ; il en est le versant furieux et pessimiste, analyste sans complaisance des racismes et des tabous, critique radical de la société ouest-allemande.

Sans mettre un terme à une intense activité théâtrale, Rainer Werner Fassbinder augmente sensiblement sa contribution aux productions télévisées. En 1973, notamment, il tourne Liberté à Brême, Le monde sur le fil en deux épisodes, Nora Helmer et Martha.

C'est seulement en 1974 qu'il recevra une consécration internationale avec le Prix de la critique, à Cannes, pour Tous les autres s'appellent Ali. Personnalité artistique reconnue et admise, malgré son anticonformisme, Fassbinder est nommé cette année-là co-directeur du Teater und Turm de Francfort. Expériences qu'il abrège rapidement, pour retourner à l'Antithéâtre.

C'est un an plus tard qu'il obtient la consécration. En effet, après Effi Briest, les films Le droit du plus fort et Maman Kusters s'en va au ciel tournés en 1975, connaissent une grande audience auprès du public ouest-allemand. En France, il doit attendre1979 et le succès considérable du Mariage de Maria Braun.

Pour la télévision, il travaille en 1979 à l'adaptation du c








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élèbre roman d'Alfred Doeblin, Berlin Alexanderplatz avant d'en préparer la version télévisée.

En 1981, il tourne Lili Marleen, avec Hanna Schygulla et Giancarlo Giannini, d'après un roman de Labe Andersen. L'année suivante, le 10 juin 1982, R.W. Fassbinder meurt à Munich après avoir signé ses trois derniers films, Lola, Veronika Voss etQuerelle, adaptation cinématographique de Querelle de Brest de Jean GGenetenet.


Dernière édition par Marianne Renoir le Mar 12 Fév 2013, 15:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 12 Fév 2013, 13:48

je complète Smile

Querelle de Brest de Jean Genet.

quelques films de Fassbinder, sur ce lien.
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 12 Fév 2013, 18:56

Le juif qui dut filmer pour Goebbels


Un document interresant, je l'ai mis en spoiler, car trop long
Spoiler:




Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcQeSxfGphtcQq_vzwgDIsCb0YgIBorAoPlQjWbtRHj85fzE910w

Retour indésirable Charles Lewinsky traduit de l’allemand par Léa Marcou Grasset 509 pp., env. 22,90


Qui se souvient de Kurt Gerron, de son destin inouï et tragique ? Né dans une famille juive à Berlin en 1897, il est le comédien, le metteur en scène et le réalisateur le mieux payé d'avant-guerre (L'Opéra de Quat'sous avec Brecht, L'ange bleu avec Marlène Dietrich). Courtisé par Hollywood, il refuse de partir. La Gestapo l'arrête en 1940. Comme beaucoup d'autres artistes juifs, il est enfermé au camp de Therensienstadt. Là, Rahm, SS-Obersturmführer, lui commande un film de propagande sur la vie du camp : Le Führer offre une ville aux juifs.
Pourquoi Gerron accepte-t-il de tourner ce film ? C'est la question récurrente et aussi le point de départ de ce roman vrai. Le pacte que Gerron accepte livrera à jamais au monde une image ignoble et mensongère, déformera la vie qu'il a connue à l'intérieur de Theresienstadt, bafouera la souffrance et l'horreur vécues par tant de milliers de gens. Son film sera une trahison, jusque dans la promesse de lui valoir la vie sauve.


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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMar 12 Fév 2013, 19:52


https://youtu.be/63RHzsO2ljA











Ce film a mis près de 8 années pour être réalisé, il met en lumière les actes des héros polonais comme Irena Sendler, qui par leurs actes de résistance à la barbarie nazie ont permis de sauver des milliers de vie, dont plus de 2500 enfants juifs dans le cas de Irena Sendlerowa.

« Irena Sendler : Au nom de leurs Mères », est une œuvre de Mary Skinner, qui a réalisé sur des travaux reposant sur plus de 70 heures d’entretiens vidéos, dont aussi des interviews de Irena Sendlerowa elle même avant que cette dernière ne décède en 2008, alors âgée de 80 .

Irena Sendler était âgée de 29 ans au cours de la seconde guerre mondiale, et elle devenue l’un des membres clés de l’organisation Żegota, une branche de la résistance polonaise dont le principal objectif était de venir en aide à la communauté juive du pays.

Irena Sendlerowa a travaillé d’arrache pied afin d’extirper de nombreux enfants du Ghetto juif de Varsovie, qui fut instauré par l’armée nazie au cours de l’occupation.

Irena Sendlerowa, qui avait déjà visionné certains passages de ce film, avait témoigné que les scènes où on voyait qu’on pouvait rendre la liberté et sauver la vie à un enfant lui rappelait toute une série d’émotions. Parfois, lorsqu’il lui fut refuser l’autorisation de s’occuper de certains enfants, elle se demandait à chaque fois si ceux ci allaient pouvoir survivre.
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 13 Fév 2013, 12:44


Imre Kertesz

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 9k=


Né dans une famille juive modeste (son père est marchand de bois et sa mère petite employée), il est déporté à Auschwitz en 1944, à l'âge de 15 ans, puis transféré à Buchenwald. Cette expérience douloureuse le marque profondément et nourrit toute son œuvre, intimement liée à l'exorcisation de ce traumatisme et à l'édification d'une patrie littéraire pour un être condamné à constater l'absurdité du monde car on lui a, un jour, « refusé le statut d'être humain »[1].

Revenu à Budapest en Hongrie, en 1945, il se retrouve seul, tous les membres de sa famille ayant disparu. En 1948, il commence à travailler comme journaliste. Mais le journal dans lequel il travaille devient l'organe officiel du Parti communiste en 1951, et Kertész est licencié. Il travaille alors quelque temps dans une usine, puis au service de presse du Ministère de l'Industrie.

Congédié à nouveau en 1953, il se consacre dès lors à l'écriture et à la traduction. C'est la découverte d'Albert Camus (avec la lecture de L'Étranger) qui lui révèle, à 25 ans, sa vocation. La philosophie de l'absurde sera par ailleurs un modèle fondateur pour son œuvre. À partir de la fin des années 1950 et tout au long des années 1960, il écrit des comédies musicales pour gagner sa vie. Il traduit de nombreux auteurs de langue allemande, tels que Nietzsche, Hofmannsthal, Schnitzler, Freud, Roth, Wittgenstein et Canetti, qui ont eu une influence sur sa création littéraire. Dans les années 1960, il commence à écrire Être sans Destin, récit d'inspiration autobiographique, sobre, distancié et parfois ironique sur la vie d'un jeune déporté hongrois. Ce roman évoque notamment le point de vue de la victime dans l'histoire et son conditionnement occasionnel, voire banal, à l'entreprise de déshumanisation menée par l'Allemagne nazie. Cette acceptation passive et ordinaire de l'univers concentrationnaire peut être distinguée du témoignage de Primo Levi dans Si c'est un homme. L'ouvrage ne peut paraître qu'en 1975, pour un accueil assez modeste. C'est seulement après sa réédition, en 1985, qu'il connaît le succès.

Tenu à l'écart par le régime communiste, Kertész ne commence à être reconnu comme un grand écrivain qu'à la fin des années 1980. Il obtient en 2002 le prix Nobel de littérature, « pour une œuvre qui dresse l'expérience fragile de l'individu contre l'arbitraire barbare de l'histoire ».

Il est élu membre de l'Académie des arts de Berlin en 2003 et reçoit en 2004 la croix de grand officier de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (Großen Bundesverdienstkreuz mit Stern).
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MessageSujet: Primo Levi   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyMer 13 Fév 2013, 13:51

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcQIyUIgZH0z0Trh32A971_k4AUQE2plEI9agEk8W9VxSkM6lYFgfA
Primo Levi a écrit Si c'est un homme car survivre et témoigner sont pour lui inextricablement liés. Lisant de nombreux témoignages, assistant à de nombreuses réunions d'anciens déportés, se rendant dans plus de 130 écoles, il devient une figure symbolique, non seulement de la victime juive du fascisme italien, mais aussi et surtout de la lutte contre le fascisme.

Selon Levi, les agents de la Shoah ont, outre leur tentative d'annihilation totale d'un peuple indépendant par une race dite « supérieure », sciemment calculé que cette tentative tomberait dans le déni ou l'oubli une fois la guerre terminée, alors qu'il s'agissait, et Primo Levi le répète à plusieurs reprises, d'un terrain expérimental pour une entreprise hautement organisée et mécanisée, qui a poussé la récupération des sous-produits jusqu'à l'utilisation des cendres produites par la crémation des corps pour construire des routes.Le camp d'Auschwitz n'était pas un acte isolé mais un prototype qui aurait été appliqué à l'Europe entière si Hitler avait gagné la guerre. Il demeurerait de toute façon une caricature paroxystique mais fidèle des règles féroces du capitalisme moderne. Il lutte donc farouchement auprès du public, et de la jeunesse surtout, contre toute tentative de banalisation ou de révisionnisme des camps, décriant le négationnisme de Robert Faurisson, et rejetant toute proposition d'équivalence entre Goulag soviétique et Lager nazi après la publication de l'Archipel du Goulag et autres œuvres d'Alexandre Soljenitsyne à la fin des années 1960. Bien qu'il s'agisse effectivement de « deux types d'enfer, » qu'on y soit soumis à des conditions de travail inhumaines, en inadéquation totale avec une pitance dérisoire, Levi estime que leur nature est différente, personne n'étant censé sortir du Lager, alors que ce n'était pas le cas du Goulag, et que la mortalité dans le goulag s'élevait à 30 % au pire contre 90-98 % dans les camps nazis.De plus, le « crime » d'être Juif ne pouvait être effacé, étant considéré comme affaire de « race, » c'est-à-dire de naissance, plutôt que de religion et, « cas unique parmi toutes les atrocités de l'histoire de l'humanité, » touchait même les enfants qui furent massacrés par milliers.

un extrait du roman" Si c'était un homme"

Poème placé en exergue de Si c'est un homme

Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui trime dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.













10 janvier 1946, Primo Levi
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyJeu 14 Fév 2013, 14:50

Passionnant ..... que de souvenirs ..... beaucoup d'informations !

Merci " Marianne " ou " Renoir " ? Razz Razz
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyJeu 14 Fév 2013, 16:59

J'ai une amie qui a écrit un livre sur les résistants juifs à Bruxelles,"Reine et les étoiles"" écrit par Luce Minet.

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Img5338150x150






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Luce Minet a présenté son ouvrage « Reine et les Etoiles » à la bibliothèque de Malmedy. La rencontre était accompagnée par Jean Delval et Danièle Ricaille des éditions du Cerisier.

Au cours de cette rencontre, le public a notamment apprécié la façon dont l’auteur aborde un sujet aussi grave (la résistance pendant la seconde guerre mondiale), à travers la gaieté et la chaleur d’une bande de jeunes bruxellois d’origine juive et plus particulièrement à travers Reine, l’héroïne du roman.

Une des particularités de l’ouvrage est de souligner que la majorité de la résistance armée à Bruxelles était d’origine juive.
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyJeu 14 Fév 2013, 21:07

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 9k=
Anita Lasker-Wallfisch
Je me rappelle la première rencontre. J'avais treize ans.
D'abord, il me toisa. Debout. Adossé contre le mur. Premier trouble. Odeurs de feuilles mouillées, copeaux charnus, sapins d'automne. J'osai le toucher. Vernis lisse, doux. Ses bras. Son corps de bois contre le mien, jusque dans la chaleur du cou. Entre mes jambes, ses courbes de salamandre.
L'archet s'orienta, telle une branche cherchant le soleil ou la flaque de pluie. Je ralentissai mes gestes, les précisai.
Je le découvrais, peu à peu. Timide et fascinée.
Première caresse. La corde tinta, crissa. Bruit de pièce retombant pile-face sur la pierre froide du sol.


,Crin trop forcé.
Second coup d'archet, plus clair.

D'apprentissage en apprentissage, j'explorais les nuances de la voix, grave, féminine. Tessitures vocales offertes à la couleur, la chaleur, la blessure. Le son respirait, montait. Le son était une immanence, le long de mon corps- depuis la terre jusqu'au noeud de la gorge.
Ce violoncelle-là implorait, mais que demandait-il au juste ? De le caresser comme le petit pain dans ma poche jusqu'à -drôles d'idées?!-ce qu'il s'arrondisse autant que le ventre de mon professeur attentif, ou prenne la blondeur de sa peau, ou mieux la rondeur dorée de la lune qui m'attendrait tout à l'heure à la sortie tardive du cours? Oui, idées fantaisistes.
D'autant que ce violoncelle en réalité pleurait à chaudes larmes. Avait-il deviné -avant moi- que je devrais bientôt quitter la maison ?
Son chant était beaucoup, beaucoup plus lointain encore, une plainte que je ne pouvais atteindre, infinie : était-ce la voix d'Anita Lasker-Wallfisch, déportée avec ses parents et sa sœur, arrivée à Auschwitz à 18 ans, tatouée 69 388 sur le bras gauche, qui discutait avec une femme, mais qui ? La nièce de Gustav Mahler, Alma Rosé ou comment un violoncelle sauve une vie.
Il est connu que du violoncelle émane la sonorité la plus proche de la voix humaine.
Comme d'autres cordophones, il est pourvu en outre d'une âme, cette petite pièce de bois à même de sauver la goutte d'humanité dans un orchestre à Auschwitz. Ceux qui connaissent le sentiment du déracinement -même moins tragiquement- trouvent une sève dans la musique, en particulier le violon ou le violoncelle, nomades entre tous les instruments.
L'âme du violoncelle emmène loin dans une vie, elle donne à ce point la force d'affronter les choses que sa chair d'écorce reste à demeure en vous.
Un luthier, toujours aujourd'hui, à chaque exil me porte dans ses bras, me protégeant, m'enveloppant dans la tradition de Crémone comme dans son manteau.

Le violoncelle, ce coffre chargé de sens et de mémoire oubliée, cette voix humaine que j'entendais de si loin...se pourrait-il que j'écrive par simple nostalgie de sa note perdue ?
Écrire : la voix ne se pose-t-elle pas comme l'exact lieu de passage entre le corps et l'esprit ?
L'âme est une voix. La voix est une âme.
Les cordes, effleurées, caressées, pizzicato, les cordes cassent, tout revient à la lumière et je n'oublie rien.
Rien de rien, chante une petite môme sombre.
A cet instant de la rencontre, entre mes pieds et les étoiles, l'infini était devenu le lieu où je jouais.

Sylvie-E. Saliceti

Sonia Wieder-Atherton, Prière, extrait de Chants Juifs,

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=qz0TltO3uQ8
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MessageSujet: Simone Susskind   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 15 Fév 2013, 16:26

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Portrait





Je suis une fille de réfugiés juifs d’Europe Orientale qui ont été des sans-papiers dans les années 30 et qui ont reconstruit leur vie en Belgique après avoir survécu au génocide nazi.
D’où ma sensibilité immédiate pour les sans-papiers et ceux et celles qui cherchent un refuge dans un des pays européens, que ce soit pour échapper à des conflits violents ou à la misère économique chez eux.

Je suis née à Bruxelles et j’y ai toujours vécu.

Mon identité


Mon identité juive a été à la base de mes engagements politiques et associatifs.
Pour moi, c’est une identité laïque, ouverte et humaniste et qui peut contribuer à améliorer les relations entre groupes d’origines diverses en partageant ses expériences et en développant une meilleure connaissance des « autres ».
C’est dans ce but que j’ai animé des groupes de discussion entre Juifs et Arabes à Bruxelles.

Durant des années, j’ai travaillé au Centre Communautaire Laïc Juif, dont j’ai assuré la présidence entre 1985 et 1996. J’y ai aussi pris de nombreuses initiatives dans le domaine culturel : festivals de culture, conférences, festivals de cinéma, colloques.

Israéliens et Palestiniens, une paix possible


La paix entre Israéliens et Palestiniens est pour moi un combat de tous les jours ; je sais depuis très longtemps, qu’il n’y aura pas d’avenir possible pour les deux peuples sans une reconnaissance mutuelle de leurs droits et la création d’un état palestinien viable à côté de l’état d’Israël, dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Des Palestiniens et des Israéliens se sont retrouvés à de multiples reprises à Bruxelles, dans le cadre d’initiatives que mes amis et moi-même avons prises.
J’ai réuni des femmes israéliennes et palestiniennes dans le cadre d’une rencontre qui a fait date : « Give peace a chance – women speak out » (mai 1989) et qui a mené à une réelle coopération sur le terrain malgré des obstacles parfois insurmontables.
Je travaille maintenant avec des femmes des deux peuples et des femmes de haut niveau international avec l’objectif qu’elles puissent influer les processus de négociations formels et informels, dans le cadre de la «Commission internationale des femmes pour une paix israélo-palestinienne juste et durable » (IWC).

Femmes et démocratie


J’ai toujours pensé que la démocratie ne peut être complète sans une participation équilibrée des femmes à tous les niveaux de la vie politique, économique et culturelle, que ce soit dans notre pays ou dans des régions où le chemin à parcourir est encore plus difficile.
J’ai eu la chance de mettre en présence des femmes européennes et des femmes du Sud de la Méditerranée et de construire avec elles des stratégies permettant un partage plus équitable des rôles et des responsabilités dans leurs sociétés.
C’est le Gouvernement belge qui a négocié, à mon initiative, et obtenu de la Commission européenne qu’elle accepte de lancer un programme euro-méditerranéen pour le renforcement des femmes dans la vie économique (2005).

Je suis de très près l’évolution et la prise de conscience chez les responsables politiques de la nécessité de prendre en compte l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les politiques de coopération, particulièrement avec les pays du monde musulman.
Je me suis impliquée dans le processus qui a mené au lancement d’un plan d’action pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans toutes les dimensions du partenariat euro-méditerranéen (Conférence ministérielle d’Istanbul, novembre 2006).

La musique adoucit les mœurs?


Music Fund : mes amis et particulièrement l’initiateur du projet de collecte d’instruments de musique pour la Palestine et Israël, Lukas Pairon, me considèrent comme une des « muses » du projet.

Sans exagérer, je pense que ce projet de coopération dans le domaine de l’enseignement de la musique, la distribution d’instruments de musique collectés en Belgique, en France et en Allemagne ainsi que la formation de luthiers en Palestine et en Afrique est une manière nouvelle et presque intime de nouer des liens avec des jeunes dans des pays en conflit.

Les droits de l’Homme


Le respect des droits humains est intrinsèquement lié à toutes ces actions. Je ne puis imaginer que ces combats aient la moindre chance d’aboutir dans des contextes non-démocratiques où règnent la corruption et les atteintes aux libertés fondamentales, où la liberté d’expression n’est pas respectée et où le pouvoir est assuré par des dictateurs.
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MessageSujet: Fabrice Midal   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 15 Fév 2013, 18:22

Auschwitz est comme un trou dans notre histoire, au-delà même d’une tragédie, si l’on donne à ce terme les connotations nobles et élevées qu’on lui associe d’ordinaire. Dès lors, la question, pour nous tous, est de savoir dans quel espace nous pouvons vivre si nous acceptons d’ « habiter cette catastrophe », si, au lieu de vouloir l’intégrer dans un ordre quelconque en essayant d’en tirer des leçons, nous la vivons comme indépassable.
Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 9782021080933
Ce livre passe en revue les catégories devenues classiques pour analyser la Shoah : génocide, banalité du mal, devoir de mémoire... Il les critique toutes. Il ne les refuse pas, mais s’efforce, respectueusement, d’en montrer les limites. Par sa seule existence, la Shoah récuse d’une manière abyssale nombre de présupposés de la tradition philosophique et politique occidentale : par exemple la représentation de l’homme comme « animal raisonnable » et l’opposition entre cette rationalité et des passions qu’il faudrait dompter. Elle nous oblige à reconsidérer l’histoire de l’Occident, et à repenser l’homme.
Si le sol de nos certitudes est ainsi ébranlé d’une manière décisive, dans quelle « maison » pouvons-nous vivre désormais ? Fabrice Midal nous fait entendre la parole de Nelly Sachs et de Paul Celan : la « cabane » dans laquelle nous séjournerons ne pourra plus annuler notre exil.


Fabrice Midal, philosophe, est l’auteur de plusieurs ouvrages marquants, dont Risquer la liberté (Seuil,
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MessageSujet: Nelly Sachs   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 15 Fév 2013, 18:26

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Sachs
Au lendemain de la Shoah, Nelly Sachs accepte la publication de son œuvre en refusant toute réédition de ses écrits antérieurs à la guerre. Tout ce qu’elle écrit est marqué par le mysticisme juif, par la tragédie de l’anéantissement, ainsi qu’en témoignent les titres de ses poèmes – Dans les demeures de la mort, Route vers le néant de toute poussière, Même ce soleil est apatride, Les Cheminées de pierre – et un texte autobiographique sur la peur dans les dernières années vécues à Berlin – Vie sous la menace. Un de ses plus célèbres poèmes, ô les cheminées, commence ainsi :

ô les cheminées
Sur les demeures de la mort si bien imaginées
Quand le corps d’Israël monta dissous en fumée au travers de la fumée
Comme une étoile qui devint noir…


Elle découvre les conférences d’Hugo Bergmann sur les grands philosophes du judaïsme, rencontre Lenke Rothmann, jeune femme peintre d’origine hongroise, survivante des camps, entretient à partir de 1957 une correspondance très intense avec Paul Celan, lit les contes hassidiques, la Bible, le Zohar, la Kabbale.
Survient la mort de sa mère, en 1950. Nelly traverse une grave dépression. D’autres crises prendront un caractère paranoïaque, si bien qu’elle sera hospitalisée pendant de longues périodes dans des hôpitaux psychiatriques. Ces épisodes délirants, que Nelly Sachs qualifie d’ « effroyables » dans ses lettres à Paul Celan, se poursuivront jusqu’à sa mort. Cependant, malgré la maladie psychique, malgré un cancer auquel elle succombera, Nelly Sachs continuera d’écrire, notamment des poèmes scéniques d’inspiration juive et biblique :

Eli, mystère de la souffrance d’Israël
Abraham dans les déserts de sel
La chute de Samson traverse les millénaires
En vain sur un bûcher
Qu’est-ce qu’une victime ?


La Suède accorde à Nelly Sachs la nationalité suédoise en 1953, l’Allemagne découvre son œuvre et lui décerne en 1960 le prestigieux prix Droste de la ville de Meersburg. Pour le recevoir, Sachs accepte de se rendre pour la première fois dans son pays natal depuis son émigration, mais ne reste qu’une journée sur le sol allemand, avant de rejoindre Paul Celan à Zurich. Ils se retrouveront quelques jours plus tard à Paris. Au retour de ce séjour exaltant à Paris, durant lequel Nelly Sachs séjourne chez Paul Celan et sa femme Gisèle Lestrange, elle sombre dans la dépression et est hospitalisée pour la première fois dans un service psychiatrique. En même temps que sa notoriété ne cesse de grandir.
Nelly Sachs se voit décerner le prix Nobel de littérature le 10 décembre 1966, puis est faite citoyenne d’honneur de la ville de Berlin l’année suivante. Malgré cette reconnaissance internationale, Sachs est à nouveau hospitalisée dans un hôpital psychiatrique. La maladie l’accable : infarctus en 1967, nouvelle hospitalisation dans une clinique psychiatrique en 1968, opération d’un cancer au printemps 1969. Au terme de plusieurs séjours à l’hôpital, Nelly Sachs devient grabataire. Autour du 20 avril 1970, Paul Celan se suicide en se jetant dans la Seine ; le 12 mai suivant, Nelly Sachs meurt à Stockholm. Elle avait peu de temps auparavant écrit à son cher Celan, dont l’œuvre est aussi née de la Shoah : « Nous vivons tous deux au pays invisible. » Dans la solitude et l’exil, elle avait noté en 1956 : « Le plus haut souhait sur terre : mourir sans être assassiné. »Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Bt_haut
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 15 Fév 2013, 19:00

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 LenkeRothman
Après la guerre, Lenke Rothman est transportée par la Croix-Rouge à Malmö.
Le père de Lenke Rothmans est enterré dans une fosse commune à Wels en Autriche, son frère a survécu et est arrivé en Suède en 1947. En Suède Lenke soigne dans les hôpitaux et les sanatoriums pendant six ans. elle commence la peinture.
Lenke étudié la peinture dans les années 1950 à Konstfack. Jusque dans les années 1970la peinture a été son moyen d'expression principal, puis elle est s'engage dans des formes de collages et mixtes. Ce sont surtout les travaux ultérieurs, de collages et d'assemblages avec des matériaux mixtes, qui ont fait sa renommée. Elle a réuni des dessins de tissu, maille, papier brûlé (méthode étudiée au Japon) et les objets trouvés dans les œuvres d'art fragile, forte et expressive Ces travaux portent à la fois la douleur et de la réconciliation, ils sont comme des incantations, des images, des personnages, des représentations de ce que les mots ne peuvent exprimer.



Elle a également travaillé avec des sculptures, des livres et des films.Dans ses souvenirs reviennent art et les dépôts des événements traumatisants de sa jeunesse. L'une de ses dernières oeuvres célèbres sont "Songs" à partir de 1995, une sculpture permanente au Musée de Göteborg de l'art. s La sculpture est un moulage d'un tronçon de rail à laquelle est attaché est une boule colorée. Contrastes entre ces objets du quotidien et les associations qu'ils donnent ne laisse personne indifférent .

En 1960, Lenke Rothman sa première expositionà la Galerie Sture. En Février de cette année a ouvert ses cadeaux dernière exposition de la culture Dunkers à Helsingborg. Il a été montré qu'en mai 300 de ses peintures, collages, sculptures, objets, livres et films, où elle parle à Andy Warhol. Thème dans la plupart des œuvres étaient la perte, de la vulnérabilité . Dans une interview en 2005, elle a déclaré : «La question qui m'occupe est de savoir comment la vie doit être sauvegardé et préservé de la destruction en cours."


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MessageSujet: Paul Celan   Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptyVen 15 Fév 2013, 19:17

Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcRI0le0egVCWq0kF0922t7nZnZPb2RDttacJO-NUqbO0i7PMgOA
Paul Celan (23 novembre 1920 - 20 avril 1970) est un traducteur et écrivain de langue allemande, né Paul Pessach Antschel au sein d'une famille juive allemande à Cernăuţi, l'ancienne Czernowitz, et naturalisé français le 8 juillet 1955. C'est peut être le plus grand poète de langue allemande de l'après-guerre, composant une œuvre absolument novatrice, consciente de venir après l'événement majeur de l'extermination des juifs d'Europe.
Paul Celan est mort à Paris le 20 avril 1970, probablement après s'être jeté du pont Mirabeau dans la Seine, son corps étant retrouvé le 1er mai.
Son nom d'écrivain est l'anagramme de son patronyme Ancel (en roumain), ou Antschel (en allemand).

EN BAS

Rapatrié dans l’oubli,
le dialogue convivial de nos
yeux lents.
Rapatrié syllabe après syllabe, réparti
sur les dés aveugles le jour, vers quoi
se tend la main du joueur, grande,
dans l’éveil.
Et le trop de mes paroles :
déposé sur le petit
cristal dans le fardeau de ton silence.
In Grille de parole, Traduction Martine Broda

Au plus près des bouleversements qui affectent son existence et son époque, Paul Celan signe avec La Rose de personne son livre souvent considéré comme le plus important.
Sa dimension politique est affirmée dès la dédicace liminaire en souvenir du poète juif russe Ossip Mandelstam, victime du stalinisme. Dans ces poèmes qui tiennent à la fois de la ballade, de la satire, de la romance, de l'ode et de l'élégie, Celan fait entendre sa voix à la mémoire des voix assassinées à Auschwitz.
<BLOCKQUOTE> </BLOCKQUOTE>
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptySam 16 Fév 2013, 06:17

Celan, il faudrait que je le lise, ainsi qu' Ingeborg Bachmann.

Merci pour ton travail approfondi, Marianne.
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 EmptySam 16 Fév 2013, 06:38

oui, merci Marianne kado
c'est de la belle ouvrage !
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MessageSujet: Re: Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants    Artistes d'Europe,d'origine juive et les résistants  - Page 2 Empty

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