rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: agnes geoffray Dim 09 Déc 2012, 08:32 | |
| Le travail d’Agnès Geoffray explore le potentiel fictionnel de toute image. La charge dramatique qui traverse l’ensemble de son œuvre ne tient pas à la saisie d’un « instant décisif », mais au contraire à la convocation de références conscientes ou inconscientes, de rémanences, de geste latents, d’évènements esquissés, inspirés d’images intimes ou officielles, de faits divers ou de faits historiques… qui ébranlent la perception des scènes présentées. L’univers familial se fait ainsi menaçant dans l’aura bleutée de la série Nights, où les silhouettes familières deviennent des spectres inquiétants aux pupilles opalescentes.agnes geoffray certains grains connaissent-ils l'origine de la vocation d'Agnès Geoffray ? | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: agnes geoffray Lun 10 Déc 2012, 18:03 | |
| un entretien avec agnès geoffray ou comment mes parents sont morts ou comment j'en suis venue à l'art, 15', 2006 Interview between Agnès Geoffray and Thierry Genicot, présentateur radio. écoutez cet entretien et dîtes moi ce que vous en pensez. le texte - Spoiler:
Alors je crois que nous sommes arrivés au coeur de l’entretien, puisque je vais vous demander de nous raconter votre histoire.
AG : L’histoire pourrait être comment j’en suis venue à l’art… C’était en 1997, j’avais environ 20 ans, je suis allée voir la biennale de Lyon – je suis originaire de Lyon – avec mes parents, qui voulaient absolument voir cette biennale. Moi je n’avais jamais trop aimé l’art, mais je les ai accompagnés, avec mon frère. En fait, j’ai perdu mes parents au cours de cette exposition. L’une des pièces présentées était une pièce de Chris Burden, un rouleau compresseur volant qui tournoyait sur lui-même. À un moment, il s’est décroché et mes parents et mon frère sont morts sur le coup, écrasés. J’ai perdu mes parents par l’art.
TG : Et votre frère ?
AG : Les trois sont décédés. Ça a été évidemment très dur. Il m’est donc venu l’idée de louer des parents fictifs. À l’époque, j’ai loué des acteurs, qui se sont imprégnés du rôle de mes parents et de mon frère. Ils se sont coupé les cheveux, ils ont porté les habits des disparus, je les ai plongés dans les archives familiales et ils ont tenté de réagir comme les disparus. Finalement, ils me sont devenus très proches, aussi proche que pouvait l’être ma famille disparue.
TG : Et ensuite ?
AG : Ensuite, il y a eu comme une cassure, parce que, dans notre maison, il y avait encore les images de ma famille passée disparue qui nous côtoyaient chaque jour, et il y avait comme une fracture entre ma famille passée et ma famille présente. Nous avons donc décidé, avec ma nouvelle famille, de recréer notre propre archive familiale, nous avons fait des tas de photos, où l’on se photographiait pour les anniversaires, Noël, etc., simplement c’était un passé récent. J’ai évacué les archives anciennes, je les ai conservées mais juste évacuées. J’ai remis les nouvelles photos, les nouvelles archives dans la maison.
TG : Et ensuite ?
AG : Il y a eu un problème. De là découle peut-être mon attrait pour les faits divers. Cette histoire a été surmédiatisée à un moment donné, parce que j’accaparais complètement ma nouvelle famille, qui était de moins en moins des acteurs mais de plus en plus ma famille. Et les proches de ces acteurs, qui avaient perdu leur famille pour le coup, m’ont intenté un procès. Il y a eu des tas d’images qui ont été prises à ce moment-là. Dans la presse, on pouvait voir des photos de moi, des photos de ma famille fictive, et de leur famille réelle, qui côtoyait ma famille disparue. C’était un imbroglio de photographies, d’archives familiales, fictives ou pas fictives, la limite n’existait plus.
TG : Et le procès a donné lieu à quoi ?
AG : Ma famille fictive a dû retourner dans sa famille d’origine. Je les vois toujours, simplement je ne les côtoie plus vraiment. À partir de là, ma vie a basculé. Non seulement parce que je n’avais plus cette famille-là non plus, mais aussi parce que cette surmédiatisation m’a amenée à l’art finalement. Toutes ces images diffusées dans la presse ont interpellé des gens du milieu de l’art, qui sont venus me voir et qui, à un moment donné, ont voulu exposer toutes les images produites autour de cette histoire, ou de ma vie. Il y a eu une exposition qui regroupait tous ces types d’archives, archives familiales et journalistiques. Et finalement, ce que je détestais le plus : l’art, qui m’a enlevé mes parents, m’a été révélé par la suite puisque je pratique moi-même la photographie aujourd’hui.
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Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: agnes geoffray Lun 10 Déc 2012, 20:36 | |
| ça alors ! c'est une histoire peu banale !..... | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: agnes geoffray Mer 12 Déc 2012, 11:53 | |
| j'ai essayé de verifier, mais l'histoire à laquelle j'ai cru me paraît avoir été inventée, histoire de donner une - Citation :
- forme objective à une entreprise fictionnelle
selon une formule employée à propos de cette video. | |
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| Sujet: Re: agnes geoffray | |
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