Benoîte Groult

j'avais dit, suite à un petit incident de parcours, que je ne dirai plus un mot sur Benoîte Groult mais je vais quand même mettre un petit truc sur le dernier que je viens de lire :

Les trois quarts du temps

Benoîte Groult

Un roman écrit en 1983 mais qui a gardé toute la fraîcheur. Il faut dire que BG sait nous attirer et nous pousser vers l’optimisme et l’art de vivre simple et bien.

Cette fois, elle nous entraîne dans la vie de Louise de sa petite enfance à sa maturité, sa vie en somme dans un siècle qui a évolué si vite. D’avant -garde aussi, car maintenant tout ce qu’elle nous raconte paraît simple, mais dans les années quarante, pendant la guerre en plus, quand elle doit se marier.. ce n’est pas évident.

La tuberculose tue et un long passage de ce livre est tout simplement les lettres envoyés par son mari du sanatorium. On vit avec lui ses espoirs, ses craintes, sa lassitude.

Des passages drôles, un langage simple et redoutable par les mots employés décrivant aussi bien la douleur, la tendresse, l’amour.

Toujours un thème cher à son cœur : la liberté de la femme dans sa vie conjugale et dans ses choix. BG est une femme libre et cela se ressent dans tous ses romans.

Elle démontre et peut donner l’espoir aux pessimistes qui baissent les bras devant le temps : on peut aimer à tous âges et profiter de toutes les joies de l’amour sans s’enfermer dans l’attente de la mort.
Un hommage à la vie, au bonheur simple que l’on doit toujours conquérir.

Très beau roman.

marie chevalier a écrit:

Benoite Groult
Ainsi soit-elle

Citation :

Une femme qui exerce son intelligence devient laide, folle et guenon

(Proudhon)

Citation :

La femme est une statue vivante de la stupidité. Le créateur en la faisant d’un reste de limon a oublié l’intelligence

(Lammenais)

Le philosophe Alain disait un jour au professeur Mondor :

Citation :

J’ai souvent envie de demander aux femmes par quoi elles remplacent l’intelligence

Citation :

Vous devez avoir horreur de l’instruction chez les filles. Laisser une femme lire les livres que son esprit la porte à choisir, mais c’est lui apprendre à se passer de vous.

(Balzac)

Citation :

On devrait les bien nourrir et les bien vêtir, mais ne point les mêler à la société. Elles ne devraient lire que des livres de piété et de cuisine

(Le poète Byron)

Baudelaire, quant a lui

Citation :

s’étonnait qu’on laisse entrer les femmes dans les églises !

Citation :

Une olympiade femelle est impensable. Elle serait impraticable, inesthétique et incorrecte ! (Pierre de Coubertin interdisant l’entrée des stades au nom de notre pudeur !!)

Et puis :

Citation :

… Quand tu regardes une femme avec des vêtements dessus, tu imagines toutes sortes de choses ; tu leur donnes une individualité, quoi, qu’elles n’ont pas naturellement. Il y a tout juste une fente entre les jambes. (…) il n’y a rien dedans, absolument rien. C’est dégoûtant

(Henry Miller)

Excellent ! il faut rappeler la bêtise de nombre de ces hommes illustres ! je crois bien que le pire d'entre eux est Strindberg, selon les nombreuses citations croquignolettes du "Dictionnaire Misogyne" d'Agnès Michaux. Mais il est suivi d'assez près par Proud'hon, ce "philosophe" que certains (sûrement pas certaines!) essaient inexpliquablement de mettre sur un piédestal aujourd'hui.
Je viens de lire un livre bien vieux, "Il était deux fois", de Benoîte et Flora Groult, et ce fut un grand plaisir. Beaucoup d'humour mêlé de réflexions lucides, concises, même fulgurantes parfois ! et que c'est bien écrit, à côté des procédés frimeurs et mécaniques qui pullulent dans ce qu'on nous sort aujourd'hui !
Un de mes amis à qui je parlais de ce livre m'a un peu surpris en affirmant que Benoîte Groult était une féministe "très dure", une sorte d'"enragée", quoi. Je ne parviens pas à la voir ainsi, du moins d'après ce seul livre.
Désolé, je sais, les hommes ne lisent pas assez les écrivaines ; mais j'ai des projets en ce sens pour combler mes lagunes, comme on dit avec l'accent de Venise.

je crois que Strindberg avait eu des déboires, et que ceci explique cela

Et tu as eu raison de ne pas croire cela Benoîte Groult est tout sauf une féministe pure et dure. C'est une femme libre dans sa tête et qui malgrè son grand âge (89 ans) n'a pris conscience que très tard de sa féminité et des embûches qu'elle allait rencontrer. elle n'est militante de nulle part, mais est lucide et sereine avec ses opinions qu'elles essaient de partager et non d'imposer.

Ce qu'elle raconte dans ses livres est tellement une évidence, que parfois on se demande pourquoi les hommes n'ont pas encore compris que l'homme et la femme sont sur terre pour faire couple et créer ensemble la suite de la vie.

Donc Bravo BG de nous montrer le chemin et surtout bravo BG pour ce tonus qui doit sans doute être en parti lié à son art de vivre et son plaisir de vivre sa condition de femme sans se sentir déshonorée ni trahie. C'est cela ne pas être féministe mais femme, c'est accepter les différences mais sans dominateurs et sans dominées ! tout simple en fait ! il suffit de vivre pleinement .... la vie

Citer Balzac parmi les anti-femmes ne me semble pas possible. Il était pour leur instruction, celle donnée par les livres et les moyens connus, et celle donnée par un amant. Est-ce mal venu ? je ne le crois pas

D'autant que pour les héros de ses romans comme dans sa vie propre, il a suivi le même itinéraire, les femmes lui ont beaucoup appris

justement Rotko, ils les aimaient tellement qu'il préférait quand même qu'elles apprenent des niaiseries mais surtout pas l'essentiel réservé aux hommes! il précise bien les livres que son esprit la porte à choisir ce n'est pas gratuit !

Les curés aussi font l'éducation dans les pays pauvres mais que leur apprenent-ils? à vénérer Dieu le Père pas à se réjouir de livres érotiques

Bazac a dit:

Citation :

Vous devez avoir horreur de l’instruction chez les filles. Laisser une femme lire les livres que son esprit la porte à choisir, mais c’est lui apprendre à se passer de vous.

rotko a écrit:

Citer Balzac parmi les anti-femmes ne me semble pas possible. Il était pour leur instruction, celle donnée par les livres et les moyens connus, et celle donnée par un amant. Est-ce mal venu ? je ne le crois pas

Pourtant, le "Dictionnaire Misogyne" dont j'ai déjà parlé relève pas mal de citations de Balzac, même si elles ne vont que dans le sens d'un machisme très ordinaire en son temps (conviction que la femme est indirecte, menteuse, etc.), volontiers égrillard, "gaulois" :
"Une femme montre plus promptement son cul que son coeur"
Alors que Strindberg - dont les déboires en amour n'excusent peut-être pas tout - va jusqu'à tenter de prouver l'infériorité biologique et profonde de la femme, s'appuyant sur de délirantes théories du cerveau et même sur les "aptitudes" des spermatozoïdes , ou sur des rapprochements avec les "races inférieures".
Proud'hon, lui, est bien sûr plus nettement politique :
"C'est une honte pour notre société, une marque de déchéance, que la femme puisse demander le divorce pour violences du mari ou incompatibilité d'humeur [...] La femme qui se plaint doit être présumée coupable et renvoyée à son ménage."
Je serais un peu plus indulgent pour des auteurs que j'admire vraiment - c'est très subjectif - Jules Renard et Baudelaire, qui pratiquaient volontiers l'humour vachard et n'épargnaient pas grand-monde, même pas eux-mêmes.
Pour en revenir au sujet :
Je suppose que dans Il était deux fois c'est Anne Hascouët qui est écrite par Benoîte et Isabelle Mâcherolles par Flora. C'est en effet l'histoire de deux anciennes copines de lycée (privé, religieux, non-mixte) qui se retrouvent 20 ans plus tard, chargées de famille, et chaque chapitre alterne la voix de l'une et de l'autre.
Comme l'a dit une "graine de sel" plus haut, c'est humaniste et non point féministe. Mon ami est pourtant plus brillamment cultivé littérairement que moi, mais il a trop tendance à se fier à certains poncifs de journaux (je n'en lis aucun, comme ça !!!

Balzac aime à théoriser, il le fait à tout propos, et sa théorie sur l'épandage du fumier en Bretagne dans les chouans est un exemple parmi d'autres, il avait la cervelle en éruption permanente, et son idée de cultiver les ananas dans la région parisienne, il l'aurait vendue à des ecclésiastiques !

Oui, on peut trouver chez lui des réflexions misogynes, mais que sont-elles à côté des beaux portraits de femmes qu'il nous a laissés ? Madame de Beauséant dans le père Goriot, et il rachète même la duchesse de langeais dans le roman du même nom, alors que c'était un règlement de compte particulier.

Les femmes, tous les amoureux les encensent, mais dès que jetés sur le bas-côté, ils se vengent par la parlotte. Croyez-vous que les femmes disent du bien des hommes quand elles sont entre elles ?

mais plus fines, elle ne laissent pas de traces écrites, encore que les modernes amazones telles Virginie Despentes - dont j'ai une connaissance très réduite et qu'on peut contester, ne doivent pas se gêner

Un entretien de benoite Groult (90 ans) au journal Le Temps.

Citation :

Je suis née avec zéro droit dans mon berceau. J’ai été prof de latin à 24 ans mais je n’avais pas le droit de vote. Je n’étais pas une citoyenne.

Ce n’est qu’en 1949 que Simone de Beauvoir publiera Le Deuxième Sexe et Virginia Woolf n’était pas encore traduite.

Elle n'a pas jugé utile de défendre le droit des femmes à porter la burqa !

Ainsi soit Benoîte Groult: roman graphique de Catel  336 p chez Grasset.
 
 
 
Ce livre est à l’origine l’histoire d’une amitié entre deux femmes de deux générations différentes, l’une romancière et pionnière du féminisme, l’autre dessinatrice et pionnière de la bio-graphique, telle qu’elle la nomme.
 

Citation :

La retranscription en BD de leurs entretiens animés, où se confrontent amicalement différents points de vue, résulte sur plus de trois cents pages aussi drôles que passionnantes !

 
 
présentation du livre

Rotko a écrit:

Elle n'a pas jugé utile de défendre le droit des femmes à porter la burqa !

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développe, s'il te plait, je ne comprends pas ta phrase.