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| | Robert McLiam Wilson et l'Irlande | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Robert McLiam Wilson et l'Irlande Ven 16 Nov 2012, 18:28 | |
| Robert McLiam Wilson 466 p chez 10/18 Eureka Street 10/18 à Belfast : un roman foisonnant, à la fois tragique et hilarant. Qu'a donc trouvé Chuckie Lurgan, gros protestant picoleur et pauvre, qui à trente ans vit toujours avec sa mère dans une maisonnette d'Eureka Street ? Les dépossédés338 p.Points Robert McLiam Wilson raconte la pauvreté, au début des années 1990, dans l'Angleterre ultralibérale du gouvernement Thatcher. Son récit, illustré par les photographies de Donovan Wylie, abandonne toute distance journalistique au profit d'une empathie émue, pudique et profonde. La douleur de Manfred 10/18 les derniers jours d’un vieillard, Manfred, qui souffre d’un certain nombre de douleurs. Il y a d’abord une douleur physique, qu’il refuse de confier aux médecins et dont McLiam Wilson évoque les effets avec une minutie extraordinaire, qui rappelle les souffrances endurées par son précédent héros, Ripley Bogle, dans le roman éponyme. Mais Manfred abrite des souffrances plus intimes : celles liées au souvenir de la Seconde Guerre mondiale et, surtout, celles de son mariage avec Emma | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Robert McLiam Wilson et l'Irlande Sam 17 Nov 2012, 06:13 | |
| Hadrien Laroche a réuni des auteurs irlandais contemporains dans une anthologie Aidan Higgins, Le baron qui venait du Balticum Colm Tóibín, Barcelone, 1975 Dermot Bolger, Les rues de Martha Anne Enright, Le week-end de la mauvaise baise John Banville, Lupins et papillons de nuit à Rosslare Claire Kilroy, The Devil I Know (extrait) Seamus Heaney, Poèmes (extrait) Colum McCann, Comme s’il y avait des arbres Robert McLiam Wilson, Le Duc d’Enghien Dans sa conversation avec Hadrien Laroche sur la litterature irlandaise, Robert McLiam Wilson pratique le franc parler. Pour lui, la première traduction de l'Ulyssse de Joyce est indépassable car elle fait bien passer l'anglais de Dublin. La suite de son oeuvre ( Finnegans wake), bien inférieure. Une des caractéristiques de l'Irlande : son rapport à la langue. Le gaélique est une langue morte, depuis que l'Eglise catholique l'a expurgée de son terreau de crudités et de grossièretés. Son enseignement aboutit à un échec, reconnu officiellement. Ne reste donc qu'à utiliser la langue du colonisateur. le"malaise irlandais", lié à son conservatisme religieux, selon Robert McLiam Wilson, lui-même catholique, explique l'exode des Irlandais vers les USA où le sentiment d'appartenance à l'Irlande repose, à travers plusieurs générations, sur des clichés. "car les Americains aiment les clichés". La situation irlandaise est critique : une jeunesse portée sur l'alcool et les drogues, à la débine, des drames à répétition avec l'interdiction de l'avortement etc. Ses écrivains représentatifs : Seamus Heaney et Colum McCann | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Robert McLiam Wilson et l'Irlande Dim 18 Nov 2012, 20:32 | |
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L'intrigue de Ripley Boggle se déroule sur 4 jours, avec un narrateur peu fiable. Au lecteur de voir qu'il est affabulateur et manque de maturité.
Les aventures sont pleines de cocasseries et d'outrances mais elles posent aussi la question de la violence. Finalement ne serait-ce pas une tentation, à laquelle les Irlandais succomberaient facilement ? demande -et se demande, l'auteur...
résumé de Ripley Bogle, un premier roman qui paraît avoir bien des qualités.
Ripley Bogle, jeune Irlandais en rupture de ban, vit à Londres, ou plus exactement, il y survit. Il est devenu SDF. Durant quatre jours, cet intarissable conteur nous raconte sa descente aux enfers. Arrogant, schizophrène et génial, Bogle est un aristo de la dèche, un Candide clochardisé qui pousse sa galère entre l'Irlande de la guerre civile et l'Angleterre des homeless
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Robert McLiam Wilson et l'Irlande Lun 21 Jan 2013, 08:47 | |
| Ripley Bogle, chez Belfond, ressemble bien à son auteur, tel qu'il apparaît en public : il bouscule tout, manie l'ironie et la verve, crache sur ce qui lui déplaît, mais en faisant sourire. les références à Dickens se montrent dès le début : mais au lieu de décrire sa naissance en termes convenus, le narrateur en rapporte les différents cris initiaux : - Citation :
- Aaaaaaaaeeeeeeeiiiiiiccchh !
puis - Citation :
- Aaaaauuuuuuuuurrrrrrcccttttttttccchhhhh !
je passe sur quelques cris intermédiaires pour en arriver au stade final - Citation :
- Oooooooohhh !
Eructant un rôt paisible et apaisé, Mdame Boble achève sa tâche mûrie. Entre ses jambes écartées sur les étriers, gloupe un fils. Anonyme et hideux, il impressionne peu le monde réuni là. Un augure de son existence à vau-l'eau. Viennent ensuite des hommages assassins à sa mère et à son père, et, mélangeant les genres, du théâtre à la comptine cynique, le narrateur nous fait part - Citation :
- de toute la gamme de ses humeurs.
il s'étonne qu' - Citation :
- un vagabond ranci et puant comme [lui] puisse se pavaner au milieu de cette débauche d'argent.
Mâtiné de gallois et d'irlandais ( une putain de calamité) il se trouve à Regents Park, en SDF... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Robert McLiam Wilson et l'Irlande Mar 22 Jan 2013, 11:01 | |
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Ripley Bogle ou les pensées d’un SDF, telles qu’elles viennent au cours de la journée, avec parfois des souvenirs de la vie d’avant la débine.
L’auteur multiplie les formes de présentation qui vont du narrateur (« je »), à l’interlocuteur (« Tu »), ou à l’acteur (« Ripley », ou « il »).
Les propos sont toujours surprenants, comme cette justification de l’existence des pauvres indispensable à l’existence du Riche, parce qu’elle flatte son ego.
La scolarité de Ripley fut mouvementée, marquée par des bagarres entre catholiques et protestants d’Irlande, nulle quant aux résultats obtenus, alors que Ripley est doté d’ un cerveau précoce et brillant - dont il cache les performances.
Des drames, il y en eut aussi , comme cette « nuit de l’internement » où les soldats anglais firent irruption dans les maisons irlandaises, occasionnant quelques « bavures ».
La force du texte tient à la relation, apparemment désinvolte, qui ne suscite pas la réaction émotive, mais s’en tient aux seuls faits, tels que vus par Ripley.
Le lecteur saura donc ce qu’est la faim omniprésente dans la vie du clochard, ce qu’il fait de ses interminables nuits, comme les relations qu’il entretient avec ses aînés, battant comme lui le pavé ou demeurant dans des abris de fortune.
La langue alerte, pleine d’expressions savoureuses, sert à merveille les sautes d’humeur de Ripley, et son regard sur le monde, à la fois caustique et joyeux, d’une verve qui conquiert la sympathie.
Un auteur tonifiant dont la lecture est à recommander.
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| Sujet: Re: Robert McLiam Wilson et l'Irlande | |
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