les cent pas. de Marco Tullio Giordana,
quatre prix David di Donatello, dont celui du meilleur acteur, ainsi qu'un prix au festival de Venise en 2000.
dans le village de Cinisi,« Cent pas »séparent la maison des Impastato de celle du chef local de la mafia, Tano Badalamenti.
Peppino Impastato vit tout en essayant de fuir le lien inexorable que son père, Luigi Impastato, ayant une femme à protéger et deux fils à élever, n'a pas la force de rompre. Malgré sa vulnérabilité et celle de sa famille, Peppino n'hésite pas à attaquer Don Tano et à le dénoncer publiquement.
le film montre une vie collective en apparence harmonieuse, mais l'enfant Peppino est marqué par la mort soudaine de son oncle, dans une voiture qui explose !
Il se rend compte qu'une loi du silence pèse sur le village, il se renseigne de part et d'autre, et finalement décide, par le truchement d'une radio locale, de secouer le joug du silence et de la soumission.
Son itinéraire ideologique d'agitateur n'est pas rectiligne, il tombe dans des travers "anarcho-libertaires" ludiques, bien de son époque, mais maintient le cap contre les puissants maître locaux.
Le père, avec lequel il se brouille, est certes un lâche à ses yeux, mais ce dernier doit composer avec les tyrans locaux, occultes mais omniprésents. La puissance de la mafia se traduit dans des constructions d'autoroutes et d'aeroports qui facilitent les trafics, tout en ménageant les amitiés.
Les personnages ne sont pas tout d'un bloc, mais leurs hésitations et revirements, dans le camp des "anti" comme des "soumis"ne tiennent pas contre la logique rectiligne et implacable de l'organisation.
Le film repose sur l'assassinat de Peppino Impastato par la mafia en 1978.
Giordana fait revivre l'esprit de l'époque, par la verve "gauchiste"- amusante, insolente et violente, du dénonciateur, et une musique d'époque dont on reconnaît plus tard des "tubes fameux".