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| | Sylvia Plath | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Sylvia Plath Mer 10 Oct 2012, 20:40 | |
| J'ai l'impression que Plath n'est pas présente sur GDS*. Elle est l'une des ''plus grandes'' poetesses du siècle dernier; elle fut aussi la compagne de Ted Hughes, une union en demi-teinte dont les déceptions se lisent dans différents poèmes et récits. Une grave dépression a eu raison de sa vie mais pas de son talent, Plath s'en inspire pour écrire son texte en prose le plus connu: La cloche de détresse, un roman autobiographique, une autofiction? Elle explore dans Trois femmes les sources de joies et de peurs féminines ainsi que le thème de la maternité. Ainsi, elle est aussi considérée comme une figure féministe, mais les raisons de cette affiliation ne sont pas, à mes yeux, si évidentes. Je la connais peu sous l'angle de la prose, je l'apprécie surtout pour ses poèmes, souvent sombres qui mettent à l'honneur la question de l'identité, de l'amour (malheureux), et des névroses, (entre autres..). Un poème lyrique en vers libres: Miroir, Je suis d’argent et exact. Je n’ai pas de préjugés. Tout ce que je vois je l’avale immédiatement, Tel quel, jamais voilé par l’amour ou l’aversion. Je ne suis pas cruel, sincère seulement — L’œil d’un petit dieu, à quatre coins. Le plus souvent je médite sur le mur d’en face. Il est rose, moucheté. Je l’ai regardé si longtemps Qu’il semble faire partie de mon cœur. Mais il frémit. Visages, obscurité nous séparent encore et encore.
Maintenant je suis un lac. Une femme se penche au-dessus de moi, Sondant mon étendue pour y trouver ce qu’elle est vraiment. Puis elle se tourne vers ces menteuses, les chandelles ou la lune. Je vois son dos, et le réfléchis fidèlement. Elle me récompense avec des larmes et une agitation de mains. Je compte beaucoup pour elle. Elle va et vient. Chaque matin c’est son visage qui remplace l’obscurité. En moi elle a noyé une jeune fille, et en moi une vieille femme Se jette sur elle jour après jour, comme un horrible poisson. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sylvia Plath Lun 22 Oct 2012, 08:36 | |
| Le désir d'écrire s'est développé très tôt chez Plath, à 15 ans elle explique déjà : « vous me demandez pourquoi Je passe ma vie à écrire ? Si j'y trouve du plaisir ? Si ça en vaut la peine ? Et, par-dessus tout si c'est payant ? Sinon, quelle peut en être la raison? J'écris pour une seule raison, Il y a en moi une voix Qui refuse de se laisser réduire au silence ». Elle s'adresse très souvent directement au(x) lecteur(s), son confident privilégié. Pourtant, il n'est pas question que d'elle dans ses œuvres. Ses premiers écrits sont d'ailleurs tournés vers des sujets graves. Son poème ''les fraises amères'' témoigne d'une écriture très mature qui dénonce la stupidité de la guerre, sur un ton sardonique. Ceux qui apprécient le vers libre et simple trouveront sans aucun doute en Plath un écrivain de talent. Trois femmes, un poème à trois voix, comme son tire l'indique, donne la parole à trois femmes différentes qui se racontent. L'une est sur le point d'accoucher : « Je serai un mur et un toit, qui protège. Je serai un ciel, une montagne de bonté Quelles souffrances, quelles tristesses, devrai-je enfanter et chérir ? C’est une chose terrible Que d’être si ouvert. Comme si mon cœur Se faisait un visage et faisait son entrée dans le monde » la seconde a perdu son enfant : « Que faisaient mes doigts avant de le tenir ? Que faisait mon coeur avant de l'aimer ? Je n'ai rien vu de si limpide. Ses paupières sont des fleurs de lilas Et son souffle est doux comme un papillon de nuit. » et la dernière n'en veut pas et assimile la procréatrice à un vampire : « Elle est le vampire de nous tous. Elle nous maintient, Nous engraisse, elle est bonne. Sa bouche est rouge. je la connais. je la connais intimement — Vieille gueuse givrée et stérile, vieille bombe à retardement . »A partir de ces trois perspectives pourtant radicalement différentes se dessine ce qui réjouit communément les femmes ou au contraire ce qui leur fait peur. Plath avait écrit ce poème pour la radio. |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Sylvia Plath Lun 22 Oct 2012, 10:53 | |
| eh bien, prenons-la en lecture de poesie pour Novembre Ca ne fait rien ! -- Sylvia Plath ; ill. Rotraut Susanne Berner ; trad. de l'anglais Pascale Jusforgues 1998 Gallimard Arbres d'hiver ; précédé de La Traversée -- Sylvia Plath ; présentation Sylvie Doizelet ; trad. de l'américain Françoise Morvan et Valérie Rouzeau 1999 Gallimard Ariel : poésie -- Sylvia Plath ; traduit de l'anglais, présenté et annoté par Valérie Rouzeau 2009 Gallimard et la rencontre de deux dames en poésie Sylvia Plath : un galop infatigable par Rouzeau , Valérie 2003 J.-M. Place Indique-nous tes préférences pour nous guider dans la découverte... | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Sylvia Plath Lun 22 Oct 2012, 19:00 | |
| elle vit en france depuis ses 10 ans.A t_elle la nationalité française ? je pense oui ,mais à vérifier | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sylvia Plath Mar 23 Oct 2012, 08:46 | |
| - rotko a écrit:
Ariel : poésie -- Sylvia Plath ; traduit de l'anglais, présenté et annoté par Valérie Rouzeau 2009 Gallimard
Celui-ci est une référence. Nat, je pense que tu confonds avec Gertrude Stein. |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Sylvia Plath Mar 23 Oct 2012, 10:31 | |
| Aglaé, je me suis trompée de topic en répondant | |
| | | Invité Invité
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| | | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Sylvia Plath Ven 02 Nov 2012, 13:02 | |
| Elif Shafak en parle de façon très élogieuse et franchement qui donne envie dans Lait noir qui traite du désir d'enfants, de la condition féminine et de l'écriture, la difficulté résidant dans son pays d'origine, sa culture La Turquie. Très très beau roman et je remercie encore Maya de m'avoir donné envie de lire Elif Shafak.Dommage donc je ne peux pas lire Sylvia Ce que j'an ai lu dans ce roman et ce que tu as posté Aglaé je ne trouve pas que ça soit triste, c'est une des réalités de la condition féminine et du tiraillement avec la création littéraire, c'est beau, c'est émouvant et très juste hélas pour beaucoup de femmes dans le monde | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Sylvia Plath Mar 22 Jan 2013, 07:00 | |
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Sylvia Plath est connue pour ses poèmes, mais aussi pour son roman semi-autobiographique La Cloche de détresse.
280 p chez Gallimard, l'imaginaire.
Esther Greenwood, dix-neuf ans, est à New York avec d'autres lauréates d'un concours de poésie organisé par un magazine de mode. De réceptions en soirées passées pour tuer le temps, ce sont quelques jours d'une existence agitée et futile que vit la narratrice. En même temps, elle se souvient de son enfance, de son adolescence d'étudiante américaine, des amours qu'elle a connues. Tout bascule lorsque Esther quitte New York.
Tentatives de suicide, traitements de choc, guérison, rechutes, et, pour finir, l'espoir. Esther est à la fois «patiente» dans l'univers hospitalier et observatrice au regard aigu de ce monde, qui a pour toile de fond l'Amérique des années 50.
ce dernier ne devait pas être publié sous son nom. L'auteur souhaitait que son nom apparaisse, mais seulement après la mort de sa mère, craignant de la blesser ainsi que d'autres membres de sa famille.
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| | | Feral pilier
Nombre de messages : 304 Age : 46 Localisation : Dans l'étang Date d'inscription : 19/08/2011
| Sujet: Re: Sylvia Plath Dim 22 Sep 2013, 08:16 | |
| Ah ! je voulais mettre Miroir, mais il a été posté Gigolo Bon tic-tac, je vais bien. Les rues sont des crevasses lézardées A pic, avec des trous pour se cacher. Le mieux pour se voir, c'est un cul-de-sac, Un palais de velours Avec des croisées de miroirs, Où se sentir à l'abri, Sans photos de famille, Sans anneaux dans le nez, sans cris. Hameçons brillants, les sourires des femmes Béent à mes appâts Et moi, roulant mes noirs rupins Je broie des seins gluants comme des poulpes. C'est pour nourrir Les violons de langueur que j'engloutis de l’œuf - De l’œuf et du poisson, mol régal, Mollusque aphrodisiaque. Ma bouche arque Sa moue de Christ Quand ma machine arrive à bout. Avec les cliquetis de mes Joins d'or, mon art De changer les femelles en remous d'argent Déroule un tapis, en silence. Et ça n'aura jamais, jamais de fin. Je ne vieillirai pas. D'autres huîtres Crient dans la mer et je luis Mirant comme un Fontainebleau Ébloui, Tout un œil aux jeux d'eau Sur lequel, tendre moi, Je m'incline et me vois. (Dans Arbres d'hiver) | |
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| Sujet: Re: Sylvia Plath | |
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| | | | Sylvia Plath | |
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