Candace BUSHNELL et la vacuité contemporaine

J'ose ou j'ose pas... Allez je me lance, je vous parle de Candace BUSHNELL. Vous connaissez ??? Hummm, je suis sûr que si mais sans doute de façon très indirecte, par une série télé à succès dont vous avez souvent entendu le titre, voire par sa déclinaison cinématographique : " Sex and the city". A ce stade du message, vous vous dites inutile de perdre plus de temps avec çà....

Honnêtement, j'ai acheté le livre "Haut de gamme" pour me détendre et me reposer les neurones. Bref, lecture de plage, livre vite lu et vite oublié.... Oui mais c'était sans connaître Candace BUSHNELL. Car la lecture de ce livre a eu un tout autre résultat. Certes, le livre n'est pas une démonstration philosophique d'un postulat à coup de théorèmes. Ce livre n'est pas un ultime avatar d'une littérature américaine audacieuse à la Don Delillo. Ce livre est en fait, l'exposé jubilatoire d'une société futile où règnent les apparences, l'immédiateté et des individus puissants au cerveau miniaturisé. Ce livre expose et dénonce cette société avec un humour féroce et même dévastateur.

Nous sommes dans un monde où l'argent coule à flot et où une meute désespérée tente de trouver un point d'accès pour s'abreuver. Dénoncer n'est pas difficile, mais l'auteur va bien au-delà de la dénonciation et c'est là que réside la surprise de ce livre : il nous amène à nous réinterroger sur notre système de valeurs, tant d'un point de vue collectif qu'individuel. Il nous fait acteur de ce monde cynique en parvenant à nous impliquer dans la vie de tel ou tel personnage et donc à mettre en lumière certaines de nos zones d'ombre les plus reculées ou pire, les plus suspectées.

Je vous conseille aussi "5ème avenue" de la même trempe. Ces deux livres ont le mérite de vous détendre formidablement tout en vous enrichissant. Ces livres aiguisent notre regard tant sur les autres que sur nous même. La jet set New-Yorkaise est le bel écrin des vanités, vanités qui pourtant semblent fasciner le plus grand nombre comme si le plus grand nombre décidait, une bonne fois pour toute, de vivre le temps qui lui est imparti dans le renoncement à l'intelligence et surtout le renoncement à affronter cette inéluctable vérité : notre condition de mortel. Il y a dans Candace BUSHNELL du Bret Easton Ellis mais le champagne a remplacé le sang, il y a du Truman Capote, il y a une volonté certaine de ne pas prendre le lecteur pour un être décervelé.

Bref, cela me plairait bien de connaître l'avis de celles et de ceux qui ont lu ces ouvrages et franchement, lisez au moins l'un des deux !

il faut oser ! tu plaides bien la cause.

Honnêtement je ne serais pas trop tenté car ces livres sont longs (445 p pour 5e avenue) et sur ces themes dela vacuité, je préfère les nouvelles de dorothy parker par exemple grace paley ou John Cheever

j'aimerais d'ailleurs les relire de temps en temps.

pgmb t'inquiète rotko pense souvent qu'un livre de plus d' 300 pages ( soit le calibrage ordinaire ) c'est long lol
rotko mais quand même !!!

Il est vrai, se confronter à un pavé n'est pas toujours une perspective réjouissante. Mais le nombre de pages dépend de la taille des caractères, des marges, des espacements, des pages vierges... Plus sérieusement, la fuidité du style permet de dévaler plus de 300 pages sans trop de problème... En tout cas merci Rotko pour tes références. Je ne connais pas John Cheever, je vais explorer ce nouveau territoire.

Natalia a écrit:

pgmb t'inquiète rotko pense souvent qu'un livre de plus d' 300 pages ( soit le calibrage ordinaire ) c'est long lol
rotko mais quand même !!!

C'est moins le pavé qui me rebute que les longueurs dans un récit. Il faut du souffle !

Et sur un thème tel que la vacuité,des personnages ou le culte des apparences dans la société, la nouvelle me paraît plus adaptée. Il y a un moment que j'ai lu John Cheever, assez peu connu eu égard à son mérite, me semble-t-il. Il m'avait fait une forte impression.

notice de wikipedia.

Spoiler:

La concision de ces nouvellistes qui écrivaient dans le New-Yorker est admirable. Je n'hésite pas à lire un ouvrage de 500 pages - et plus, quand il s'agit de Yu Hua ( le vendeur de sang) ou de Conrad (lord Jim), Mais margaret Mitchell ( autant en emporte le vent) n'est pas Hugo ou Tolstoï

J'ai placé Cheever dans ma prochaine liste de bibliothèque avec Le ver dans la pomme Merci rotko

Ah oui, Lord Jim de Conrad, je ne l'ai pas encore lu. Visiblement tu le conseilles. Merci pour la référence de John Cheever, il sera mon prochain voyage !

pgmb a écrit:

Ah oui, Lord Jim de Conrad, je ne l'ai pas encore lu. Visiblement tu le conseilles. Merci pour la référence de John Cheever, il sera mon prochain voyage !

eh bien c'est notre lecture accompagnée sur deux mois octobre-novembre tout est expliqué sur ce fil, et chacun dit son mot ou pose ses questions.

C'est une lecture communautaire sans pédanterie, conforme à ce que devrait être à mon avis une activité de forum littéraire.

Salut Rotko et de nouveau merci pour tes conseils. Étant nouveau sur ce forum je n'avais pas vu ce fil consacré à Lord Jim. Fil intéressant et surprenant, des bouts de textes ou courts passages plus ou moins commentés du livre. Cela ne donne pas trop d'indication sur le point de vue du lecteur mais au moins on a un apperçu des thèmes évoqués dans l'ouvrage.
Tu parles de pédanterie ? Tu trouves que Conrad donne dans la pédanterie ou Candace Bushnell ? J'avoue j'ai pas bien saisi ta digression dans ce fil...

salut pgmp, de bon matin ! le fil indiqué sur la lecture accompagnée est une annonce pour le choix d'un livre, nullement un fil de "commentaires". On parlera de Lord Jim le fil de Conrad..

Le mot "pédanterie" ne concerne pas Conrad, mais notre lecture : chacun lit l'oeuvre comme il l'entend, sans faire la leçon à autrui, c'est une lecture humble devant de grandes oeuvres qu'on essaie d'aborder, et "chacun en met un coup".

Ah Ben je suis d'accord avec toi mais jusqu'à présent je n'ai pas vu de pédanterie sur ce forum mais bon, je suis loin d'avoir tout lu...

Ne connait pas ce type de bouquin mais c'est vrai que bq de pages me rebutent un peu !