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 L'affaire de la gifle...

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Merwyn
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Merwyn


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MessageSujet: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... EmptyJeu 06 Sep 2012, 18:31

Vous vous souvenez tous de cette affaire où le maire a giflé un jeune délinquant qui l'insultait... La voilà en appel.

Citation :
On est ici comme en famille. La presse a beau s'être déplacée, ce jeudi 6 septembre au palais de justice de Douai, pour le procès en appel de "l'affaire de la gifle", dans la salle, les enfants du Nord restent majoritaires. Il y a d'abord Maurice Boisart, 65 ans, maire sans étiquette de Cousolre, qui a interjeté appel de sa condamnation en première instance à une amende de 1 000 euros avec sursis et 250 euros de dommages et intérêts pour avoir giflé un adolescent insolent. Il y a, derrière lui, une quinzaine d'hommes et de femmes venus le soutenir. Il y a son avocat, le très célèbre Éric Dupond-Moretti, ex-gamin du même village, qui serre les mains de ses connaissances avant de retourner compulser le dossier en grommelant. Il y a aussi le conseil de la partie civile, Me Christophe Boudard, qui a grandi dans une commune voisine. On est ici comme en famille, et on semble peu ou prou s'accorder à dire que l'on n'a rien à faire là. "Je suis heureux d'être avec vous cet après-midi, ça faisait longtemps que je n'avais pas plaidé devant vous, mais, enfin, qu'est-ce que cet homme fait devant un tribunal ?" répétera Me Dupond-Moretti.

C'est qu'il y a un absent : Bernard Beffy, le procureur qui fut le premier en charge du dossier. Hugues de Phily, qui occupe cette fonction en appel, souligne certes qu'il ne s'agit pas de faire le procès de son confrère. Mais l'impression est là : plus que son nom, son attitude en première instance ne cesse d'être évoquée. Au tribunal d'Avesnes-sur-Helpe, il avait en effet accueilli Maurice Boisart par des mots d'une violente ironie : "Monsieur le maire, le jour de gloire est arrivé." Avant de lui reprocher son refus des conciliations qui lui avaient été proposées, et sa volonté supposée de médiatiser l'affaire. C'est du reste ce "mépris" qui, ajouté à la condamnation, a conduit le maire de Cousolre à faire appel. "Nous avons été très choqués, ma femme et moi. Nous ne pensions pas pouvoir être démolis comme ça par la justice de notre pays." La phrase est simple, le ton aussi. Monsieur le maire croise les mains et baisse un peu la tête, avec le regard de qui, en effet, a pris un coup inattendu, et redoute de voir arriver le suivant.

"Casse-toi !"

Le président rappelle les faits. L'après-midi du 24 août 2010, quelques gamins jouent au foot là où ils ont interdiction de le faire. La balle part dans une cour communale clôturée par un muret et un grillage - les adolescents doivent aller chercher une clef pour récupérer leur bien, et le savent. Pierre Deghilage, 16 ans et demi, décide de franchir le grillage et se trouve de l'autre côté lorsqu'arrive le maire. Suit une explication. Le gamin dit : "C'est quand même pas toi qui vas m'empêcher d'aller chercher mon ballon, casse-toi !" Selon une autre déposition, le maire lui aurait dit : "Demain, tu iras au poste", et le gamin répondu : "OK, tu me donneras la journée et le rendez-vous." Provocant, à l'évidence. L'insulte de "bâtard" a-t-elle en outre été prononcée ? Les versions des deux parties divergent. Par le passé, l'insulte était apparue taguée dans le village - "Boisart bâtard". Quoi qu'il en soit, le maire, qui est monté sur le muret, gifle le gamin. Celui-ci "pète les plombs". Il déverse sur Maurice Boisart une pluie d'injures et de menaces, ses camarades le retiennent. Il rentre chez lui pour en repartir avec, cachés sur lui, deux couteaux de cuisine.

Dans l'intervalle, Maurice Boisart a appelé la gendarmerie, manifestement contrarié d'avoir levé la main sur le jeune homme, mais décidé à porter plainte pour outrage. Pierre Deghilage écopera d'ailleurs d'une admonestation et de 250 euros de dommages et intérêts. L'affaire pourtant ne s'arrête pas là : son père a, de son côté, décidé de porter plainte contre le maire. "Pourquoi cette affaire n'a-t-elle pas immédiatement été classée sans suite ?" s'insurgera dans sa plaidoirie Me Dupond-Moretti, rappelant que "le jour de gloire était déjà arrivé, par le passé, pour un professeur poursuivi par un élève après l'avoir giflé" - Bernard Beffy, là non plus, n'avait pas classé sans suite.


Hugues de Phily semble proche de cette position. S'il demande que Maurice Boisart soit reconnu coupable - il explique pourquoi il ne peut en être autrement -, il requiert une suspension de peine et la non-inscription au casier judiciaire. "Si Maurice Boisart avait entendu un tel réquisitoire en première instance, il n'aurait pas interjeté appel", assure Me Dupont-Moretti, pour qui l'avis du procureur est "frappé au coin du bon sens". Il s'agit avant tout de rendre l'affaire à ses justes proportions, explique-t-il avant de décrire Cousolre. Une jolie petite ville, où autrefois on travaillait le marbre. Où coule une rivière. Et où il y a des "petits cons".

Oh, pas de gros délinquants comme on en trouve à Bobigny ou à Marseille. Mais des gamins pénibles, tout de même. Qui se moquent des gendarmes et d'un maire qui travaille 60 heures par semaine pour sa commune. Qui taguent, dégradent, cassent des carreaux, détruisent des pots de fleurs, se moquent des anciens combattants lors des cérémonies officielles. Il invoque, aussi, deux figures tutélaires du village, deux instituteurs qui à l'occasion administraient des paires de claques ou tiraient une oreille - l'anecdote est attendue, mais délectable. "C'était une autre époque", admet-il. Il demande du reste que la dimension "générationnelle" du geste de son client ne soit pas oubliée. Il y a aussi - "sans vouloir faire de chantage" - les trois énormes volumes que représente la pétition lancée par l'Institut pour la justice (500 000 signatures), les courriers de soutien arrivés par centaines à la mairie. Les cheveux de Maurice Boisart, blanchis comme neige en quelques mois. Il y a enfin l'insulte de "bâtard" elle-même. Maurice Boisart a confié à son avocat ce qu'il n'avait jamais dit auparavant : il tient son prénom de celui de son père, "Maurizio", un Italien qu'il n'a jamais connu.

On est, à la sortie du palais de justice, comme en famille. Dupond-Moretti plaisante et tempête tour à tour en allumant une cigarette. Le conseil de la partie civile se dit également satisfait d'un réquisitoire qui, sans omettre l'infraction, reconnaît "l'honnêteté et la respectabilité" du maire. Maurice Boisart, presque frêle à côté de son tonitruant avocat, se fait taper dans le dos par ses administrés et part fêter son soulagement. Il a retrouvé le sourire, pas sa chevelure noire. L'arrêt sera rendu le 10 octobre.

Source: Le Point
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MessageSujet: Re: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... EmptyVen 07 Sep 2012, 04:48

oui, "l'affaire" aurait dû se règler à l'amiable. Dans ce cas-là, la justice au lieu de donner de l'apaisement suscitera des rancunes tenaces.

certes le jeune n' a pas raison d'avoir été insolent, mais jouer au ballon dans un endroit interdit, et vouloir ensuite récupérer son ballon, à qui n'est-ce pas arrivé ?

les parents auraient dû se montrer favorables à la conciliation.

Tiens, je rajoute un couplet à l'éducation autoritaire.
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Merwyn
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MessageSujet: Re: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... EmptyJeu 18 Oct 2012, 09:42

Voilà, la Cour d'appel a donné son verdict: Maurice Boisart est relaxé.

Il n'aura donc pas à payer les 250€ d'amende mais surtout, il est réhabilité dans son bon droit et pour le moral, ce n'est pas rien.
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MessageSujet: Re: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... EmptyJeu 18 Oct 2012, 09:49



certes, mais l'epreuve est quand même rude dans l'attente !
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Merwyn
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MessageSujet: Re: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... EmptyJeu 18 Oct 2012, 10:38

Tout à faire d'accord avec toi Rotko... On a vu un homme beaucoup souffrir... d'ailleurs, si on regarde les photos avant et après l'affaire, ses cheveux sont devenus tout blanc.
Mais visiblement, sa première condamnation, était un peu un règlement de compte... il n'aurait jamais dû être condamné en 1ère instance.
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MessageSujet: Re: L'affaire de la gifle...   L'affaire de la gifle... Empty

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