Stassen Lapière, le bar du vieux Français

Chez Aire libre.

Cet album en deux tomes a reçu trois prix : le prix BD Durbuy au Festival de Durbuy en 1992, l’Alph-art « coup de cœur » à Angoulême en 1993, ainsi que le Prix Bloody Mary, la même année.

Il s'agit de deux fugues inverses : l'enfant et bientôt adolescent fuit son village africain pour l'Europe conçue comme un Eldorado, la jeune fille déserte l'Europe pour retrouver le village de ses grands parents ; deux itinéraires qui se croisent au Maroc, et que le Vieux-Français, légèrement radoteur, raconte à ses clients. (à suivre)

Les histoires respectives des deux fugitifs ont des qualités : elles n’idéalisent pas les milieux d’origine, ni les motivations de ceux qui les accueillent, à quelques exceptions près.

Et puis il y a cette profondeur du récit : on connaît l’histoire par l’intermédiaire du vieux Français, celui qui tient le bar, et voit passer tant de gens et tant d’histoires. C’est un conteur, au même titre que le conteur africain qui, en dessins, raconte la création de l’homme qui s’ennuyait

Parfois on se perd un peu dans le récit, car le passage d’un fugitif à l’autre n’est pas clairement marqué. . Nul jugement moral dans ces itinéraires, chacun se débrouille comme il peut.


Le graphisme est doux : couleurs brunes, voire sombres parfois, figures rondes, têtes expressives et même marquées. J’ai parfois l’impression de lire un album pour enfants alors que ce qui s’y passe est souvent l’affaire d’adultes. Pour moi, cette BD manque de rythme.

ça y est j'ai enfin cette BD

Au fait tu as une idée pour septembre ?

Le bar du vieux français

L'histoire de cette rencontre entre deux jeunes en quête d'une autre vie est bien racontée par ce vieux français , là dans cette partie du monde perdue, isolée. Cela parait même complètement incroyable que Leila et Célestin aient pu se rencontrer. Alors je suis une romantique qui s'ignore car j'espérais, j'espérais On peut croire à ce récit car tout y est raconté simplement et tout y est crédible.
Comme toi rotko par moments je me demandais dans quel périple j'étais.
Je n'aime pas le graphisme, je l'ai trouvé assez " grossier " et trop sombre.

Voilà je n'ai pas été très émue par cette BD

Natalia a écrit:

Le bar du vieux français


Comme toi rotko par moments je me demandais dans quel périple j'étais. (1)

Je n'aime pas le graphisme, je l'ai trouvé assez " grossier " et trop sombre.

(1) oui, l'absence de transitions ne facilite pas les choses. Autant on est habitué au montage alterné dans les romans (où on a une séparation entre les différents fils), autant ici c'est inhabituel car sans préparation.

la cote de cet album est bonne sur les sites specialisés, je donnerai des échos proches, puis plus tard ceux des lecteurs d'une bibliothèque.

rotko a écrit:

(1) oui, l'absence de transitions ne facilite pas les choses. Autant on est habitué au montage alterné dans les romans (où on a une séparation entre les différents fils), autant ici c'est inhabituel car sans préparation.

la cote de cet album est bonne sur les sites specialisés, je donnerai des échos proches, puis plus tard ceux des lecteurs d'une bibliothèque.

Dans mon entourage, on n'a pas été gèné par cette histoire à double sens, même si la fin est restée en suspens.

On verra ce que donne la discussion finale entre ceux qui participent au défi-lecteur d'une bibliothèque fort sympathique à laquelle je suis abonné

les lecteurs ont été plus interessés par les personnages secondaires que parles deux protagonistes principaux.

quant au graphisme, on le retrouve dans une bande dessinée
intutlée DEO Gratias qui parle du génocide Rwandais.



Dépenaillé, les yeux brûlants de fièvre, Déogratias erre dans les rues de Butare, au Rwanda. Déogratias, pauvre fou, a besoin d'urwagwa, toujours plus d'urwagwa, la bière de banane. Pour oublier. Pour oublier qu'il n'est plus qu'un chien terrorisé par la nuit. Pour oublier les cauchemars qui le hantent. Pour oublier que lui, le Hutu, a lâchement assassiné les femmes Tutsi qu'il aimait. Mais peut-on effacer de son esprit et de son corps la trace poisseuse du sang et le goût salé des larmes ?

Avec son « regard engagé », Stassen signe « le » livre de référence sur le génocide rwandais, sans indignation, ni morale, juste comme un témoignage non caricatural. Rendant compte de la complexité du drame, sans montrer d’images du génocide (seulement deux vignettes évoquent les massacres), il tape sur tout le monde, sans manichéisme et insiste sur la souffrance énorme engendrée par les évènements. Comme il le dit lui-même, « parce que les auteurs du génocide ne sont pas des monstres mais des gens comme vous et moi, il faut les juger et les condamner ».

Un article sur les bandes dessinées et les génocides