Dolan laurence anyways

transexualité


Laurence Anyways retrace le parcours male to female du personnage principal incarné par Melvil Poupaud. Un film dans la lignée transgressive arty des films de Xavier Dolan

Citation :

une fresque sentimentale de 2h40 sur un homme qui devient femme !

une femme et un homme qui s'aiment, mais l'homme, un beau matin, veut devenir une femme. Problème. Lucidement formulé par la femme, effondrée, lorsque son partenaire lui avoue sa décision : "Tout ce que j'aime de toi, c'est ce que tu détestes de toi."

Mais l'altérité transgenre n'est ici que le cache-sexe, pour ainsi dire, d'une problématique plus classique : la capacité d'un couple, qui se veut naïvement sans limites, à surmonter ce qui borne son désir. Le motif de la transsexualité devient ainsi une sorte de figuration littérale de la définition lacanienne de l'amour : donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.

l'article du Monde.

l'article de Libération.

"Déconcertant", dit le Monde, ça ne m'etonne pas, faudrait vraiment qu'on m'entraîne voir le film car a priori je ne suis pas tenté/motivé par le sujet.

rotko a écrit:

"Déconcertant", dit le Monde, ça ne m'etonne pas, faudrait vraiment qu'on m'entraîne voir le film car a priori je ne suis pas tenté/motivé par le sujet.

Moi oui. Je te raconterai.

je veux bien parce que 2 h 40 sur un sujet qui ne me branche pas, ce n'est pas incitatif.

Mais j'ecoute volontiers ! les articles ont des réticences au niveau formel, là n'est pourtant pas l'essentiel.

Moi je compte aller le voir. Le sujet m'intéresse hautement.

Je reprends ce que j'ai écrit sur un forum étranger :

Vu Laurence Anyways, il était plutôt (très) bien, les 2h40 passent à bonne vitesse.
Sujet bien maîtrisé, à la majorité des questions que l'on aurait pu se poser relatives à ce sujet, le réalisateur répond, il arrive à englober dans ces 2h40 une bonne partie des conséquences que le "changement de genre" du personnage principal cause par son action, aussi bien sur le plan de son individu, que de sa vie familiale et sociale, et que les conséquences sur ces membres-ci.
En bref, un film très chouette, où l'humour ne manque pas, une très belle romance, fil conducteur du film, des moments poignants, d'autres plus légers.
Une belle leçon d'humanité aussi, je crois qu'on peut assez largement employer cette expression pompeuse mais qui sied bien à l'oeuvre.
Une belle leçon de vie.
Bref, un chouette film, en attendant le fameux Batman, ou même après, n'hésitez pas, un bon moment de cinéma.
Edit : et visuellement très chouette, très chouette, vraiment, et assez glam par moments, j'ai adoré.
Plus j'y pense et plus j'me dis que c'est vraiment un très bon film.

Vu aussi Starbuck, extrêmement amusant et bien foutu, excellent moment.
La part des anges, plus "terre à terre", disons réaliste, très chouette aussi.

Bon, j'sais, c'est des avis merdiques, pas développées, mais j'suis levé depuis seulement 14h30 moi...c'est bientôt l'heure d'aller me coucher.

En tous cas à aller voir pour passer un moment drôle (hilarant, même) et émouvant : Starbuck.
Idem, en plus profond, plus émotionnel et plus intense, Laurence Anyways.

L'autre c'pour les amateurs de cognac, là.

Selon Hélène Hazera, membre de la commission trans d’Act Up Paris, ce long-métrage reste pourtant invraisemblable, malgré le talent de son réalisateur :

Citation :

« Aucun trans ne se ramène au bureau en mini-jupe du jour au lendemain. Ça n’arrive nulle part ! C’est méprisant, et c’est bito-centré. Il n’y a que les bites qui existent, tout le film tourne autour de ça. »

Si le film est raté selon elle, c’est tout simplement parce que Xavier Dolan ne connaît pas son sujet, et l’interprète avec un regard gay plutôt que trans. Alors, le cinéma ne sait-il que caricaturer les trans ?

En France, il a fallu attendre 2010 pour que les trans ne soient plus officiellement considérés comme atteints d’une maladie mentale.

Pourtant, le grand écran a souvent véhiculé l’image du trans agressif, pervers, monstrueux

Citation :

Le terme « transidentité » est préféré à celui de « transexualité ». Ce dernier a une connotation négative, car il renvoie à l’idée de « trouble de l’identité sexuelle », pathologie psychiatrique qui figure encore aujourd’hui dans le manuel médical DSM (« Diagnostic and statistical manual of mental disorders »).

l'article de rue 89

rotko a écrit:

Alors, le cinéma ne sait-il que caricaturer les trans ?

Pedro Almodóvar répond : non !

Mais tous n'ont pas son intelligence et son talent.

il ya aussi XXY (2007) de Lucía Puenzo, que je n'ai pas vu, mais dont le réputation est bonne.

rotko a écrit:

il ya aussi XXY (2007) de Lucía Puenzo, que je n'ai pas vu, mais dont le réputation est bonne.

C'est un film magnifique et d'une grande finesse, qui est à voir d'abord pour ses qualités cinématographiques et ses excellents acteurs. Mais il aborde le thème de l'intersexuation (ambiguité sexuelle anatomique dès la naissance) et non des transgenres.

J'ai vu le film cet après-midi et je n'ai pas du tout aimé, mais alors pas du tout. Les images m'ont fait mal aux yeux les dialogues mal aux oreilles, j'ai eu l'impression que Dolan punissait ses acteurs (seule Suzanne Clément m'a semblé croire à son rôle). Le message est intéressant mais tellement démonstratif et pédagogique qu'il en devient terriblement ennuyeux.