Asaf Hanuka

100 p. chez STEINKIS

Évoquant sa condition d'artiste, d'époux, de père ou tout simplement de citoyen israélien dans une chronique drôle, décalée et parfois surréaliste, Asaf Hanuka livre une image de son pays au quotidien, mais pas seulement : son dessin est au carrefour de toutes les icônes de notre époque, des 4 Fantastiques au New Yorker, du Rubik's Cube aux Transformers, de la Shoah à Facebook ou à l'iPhonedit l'éditeur.

humour et fantasmagorie pour conjurer ses angoisses existentielles. Mais si on rit souvent de ses errements parfois immatures, on partage aussi son questionnement sur l'état du monde qui nous entoure selon 20 minutes.


on reparlera de lui.

K.O à tel Aviv chez Steinkis.

Comme tout nouvel album celui-ci déconcerte le lecteur, en racontant la vie quotidienne à Tel Aviv (il faut changer d'appartement dans les 3 mois, et tenir le beau-père au courant des résultats), il faut penser à sa femme, ne pas juger ce qu'elle regarde à la télé (petits malentendus, la BD se termine sur un "je t'aime"), supporter les caprices et les inquiétudes du fiston, tourner en dérision les conseils d'adulte, évoquer les soucis qui perturbent le sommeil, l'envie d'aller voir ailleurs si c'est moins chaud et plus agréable etc.

Au passage Asaf H. rend hommage à Gary Baseman du mouvement lowbrow, alias surréalisme-pop dont il se rapproche par l'introduction de rêves ou de fantasmes, des clins d'oeil à Crumb etc;

Sa femme prévient l'auteur :

" L'idée n'est pas le plus important. Assure-toi que la chute est drôle et que les autres la comprennent. Pas juste toi."

Parfois une grande image occupe toute la page, la tête en fureur explose en un nuage atomique rouge, l'ironie devient cynique ou méditative, laissons-nous apprivoiser, y compris par ce qui choque et force le regard !

parfois la caricature est vigoureuse,

D'autres images "décalées" sur ce blog pertinent

mais il arrive au personnage d'être tendre, attentionné et malicieux, lorsqu'il commente pour son fils des images d'horreur vues à la télé.

je suis content de l'avoir découvert, et je remercie le responsable BD de ma médiathèque de m'avoir donné la primeur de cette lecture !

un bel echantillon d'images sur le blog de l'auteur.

que font les enfants dans le dos des parents ?


c'est un peu lourd, mais en format reduit, ça ne donne rien ! pardon, Nestor !

Alors ça c'est de la BD qui me séduit, évidemment cet auteur ne figure pas au catalogue de ma bibliothèque. Quel dommage !

J’ai fait mes études en France pendant 3 ans à Emile-Cohl à Lyon. «Carton jaune» avec Didier Daeninckx était mon premier album en France, il y en a eu 3 ensuite. Depuis 1995, je fais de l’illustration éditoriale, notamment pour des journaux américains («New York Times», «Newsweek», «Time», «Rolling Stones», etc.)

Par ailleurs, nous avons travaillé avec mon frère Tomer sur «Valse avec Bachir». Lorsque j’ai rencontré le réalisateur Ari Folman, il avait une vision très forte et précise de l’histoire, j’ai tout de suite eu envie de travailler avec lui. Sur le film, nous étions cinq illustrateurs et quinze animateurs. On a fait ça «à l’israélienne», c’est-à-dire n’importe comment, avec les moyens du bord. Je me sentais très à l’aise sur le projet parce que le style était proche de ce que peuvent faire les auteurs de BD américaine.

Sur Facebook, il y a beaucoup d’auteurs arabes. L’un d’entre eux a fait une traduction de quelques unes de mes planches et les a mises sur Internet. Il m’a dit que ce que je vivais ressemblait à sa propre situation. Nous ne cherchons pas la confrontation. Ces auteurs arabes pourraient être mes cousins. Je suis aussi d’origine arabe parce que je viens d’Irak. Je trouve dommage qu’on ne puisse pas se parler. J’aimerais qu’on fasse la paix grâce à la BD, en cosignant des projets par exemple. Si un auteur lit cette interview, il faut qu’il m’écrive à tout prix.

entretien sur bibliobs