un billet pour souhaiter une bonne fête aux mamans
« J’vais t’dire un secret dans l’oreille, Papou ! A la moyenne section, on prépare le cadeau pour les mamans. Moi, je fais un bracelet avec des fleurs, et j’apprends une poésie. Ca commence par : ‘Ma chère maman’… mais après, j’m’rappelle jamais. Ca m’énerve ! Dis, papou, c’est loin dimanche ? » Et moi, l’papou, diplômé-des-tas d’histoires dans l’oreille avant-de-dormir… de me souvenir de ce proverbe albanais : « Même Dieu a sa mère ».
Je me dis dès lors qu’il n’est besoin d’être trop triste quand on l’a perdue, et qu’elle nous manque. Je me dis que le temps fut trop bête, quand il fut celui de nos manques d’attention, de nos rencontres trop anodines, de nos silences gâchés.
Je me dis que ces heures furent précieuses dans ses mains : compagnes de nos jeux, attachantes à la vie, rassurantes à l’avenir. Je me dis, avec d’autres avant moi, que la perte d’une mère ou d’un père est le premier chagrin que l’on pleure sans eux. Je me dis que la planète ne serait point aussi belle et prévenante sans les mères qu’elle nous a données pour y accoucher le bonheur, faire grandir la justice, réparer nos dégâts. Je me dis qu’ils sont divins aux enfants les sourires de leur mère ; livre de lumière paginant toute leur vie ; ciel entr’ouvert comme un ciel promis.
Je me dis que tout est possible, si…’même Dieu a sa mère’. Et du haut de ses cinq ans, le voilà rassuré ! Le renardeau a retrouvé sa maman dans la forêt…Et lui, sa poésie pour dimanche : « ma chère maman, je t’aimerais toujours »…Il s’est endormi. Pierre Blanc