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Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Morteza Farshbaf, Querelles (Iran) Mer 25 Avr 2012, 06:07
Querelles débute comme un film de Kiarostami : une voiture au loin, avec des dialogues en voix off. Ou plutôt en sous-titres, car les protagonistes sont sourds et se parlent en langue des signes.
C'est la première surprise de cette histoire d'une famille qui traverse l'Iran en se chamaillant. Les suivantes viendront de ce que les spectateurs vont découvrir une réalité plus dramatique qu'il n'y paraît.
On y retrouve des paysages de Kiarostami dont le réalisateur fut l'assistant. Une œuvre magnifique sur le non-dit
Remarquablement interprétée, ponctuée par le clair-obscur des ciels dégagés et des tunnels sombres, entre routes fréquentées et chemins de traverse, gravité et notes d’humour, Querelles est une œuvre magnifique et bouleversante sur le dit et le non-dit, le formulable et l’informulable. Sur ces paroles restées enfouies au fond des gorges, ces mains qui, plutôt que de prodiguer caresses et réconfort, s’agitent dans la frénésie du désaccord et de la rancœur.
Venant d’un pays où le verbe n’est pas libre, l’effet est d’autant plus saisissant. On n’est pas près d’oublier le voyage triste d’Arshia. Ni le talent prometteur de Morteza Farshbaf, 26 ans, qui fit ses premiers pas de cinéma en compagnie d’Abbas Kiarostami.