FADO, de Kitty Mars, au Mercure de France. 107 p.
C’est un livre choisi, à cause du titre et de la couverture. Une bonne pioche.
Le récit se déroule à Haîti, sur un air de fado entêtant, qui, avec la voix d’Amalia Rodriguez, parle de chagrin et de naufrage.
D’abord les lieux :
Anaïse au domicile conjugal déserté par Leo, le mari : il est auprès d’une autre femme qui lui a donné, elle, un enfant.
Puis la maison d’une amie : Anaïse, l’épouse stérile et abandonnée, rencontre « un homme de mauvaise réputation », qui parle femmes et maison : Bony, un patron de maison close, croit-on.
Effectivement, chez Bony‘s, les pensionnaires reçoivent des hommes, et c’est là que l’épouse délaissée va recommencer sa vie, reprendre confiance en elle, voire assurer son pouvoir.
En arrière-fond, le bas-ville de Port au Prince, mortifère, et les perspectives marines de Port-à-l’Ecu.
Les personnages :
Anaïse endosse le personnage de Frida, pour soumettre Leo, le mari qui revient ; elle lui donne son corps, mais non ses lèvres ou son cœur.
Attention ! le destin (fatum/fado) est changeant, comme les personnages, et , Anaïse/Frida « tient dans sa main [dans un flacon de parfum] la vie et la mort, la délivrance et la damnation. ».
Écrit par une femme, sur une femme, ce roman chante comme le fado, la difficulté de vivre, les amours inabouties, mais aussi les départs, voire les abandons.