Le fil des "Interviews" Claire et Guillaume

---Après notre ami Gwendal (et sa moussaillonne Touline), c'est au tour de Claire et Guillaume d'entrer sous le feu (pacifique ) des questions du "Coin des Voyageurs de GDS*".
Ce couple trentenaire a entrepris depuis Janvier 2011 un Tour du Monde dont ils abordent les dernières étapes.
Partis d'Anvers en cargo ils se sont successivement rendus au Sénégal, au Brésil, en Uruguay, en Argentine,en Bolivie, au Pérou, au Chili, puis après une petite étape à l'île de Pâques ils ont gagné l'Australie, Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, Hong-Kong, le Népal. Ils sont actuellement à Macau doivent visiter la Chine et regagner Paris en prenant le Transsibérien pour Moscou...(joli périple !!! )...

---Claire et Guillaume tel qu'il ressort de leur blog : A la croisée des Chemins seraient suivis par des classes d'écoles françaises au cours de leur long voyage. De même leurs intentions exprimées dans leur blog était d'être en contact avec des Associations dans les pays visités (nous verrons si cela leur a été possible...).
---Je vous invite avant de passer au questionnaire "Le coin des Voyageurs" à parcourir leur blog, à suivre leurs aventures au gré de vidéos, de belles photographies dont fourmille ce blog bien réalisé. Et évidemment d'accueillir nos invités qui auront la gentillesse de répondre à nos questions...
Merci.

Sûr qu'un tel blog - avec de superbes diaporamas, doit être utile aux collégiens pour apprendre hors des sentiers académiques. Excellente initiative !

Nous attendons avec impatience leur témoignage et ce qu'il ressort de leur expérience avec les associations rencontrées. C'est une approche bien originale et intéressante. En plus, cela pourrait familiariser les jeunes à l'humanitaire, puisque le périple est suivi par des classes: Génial!

On les attend, on a déjà calculé l'heure à Macao (de fâcheuse réputation dans les films, les bandits de Macao y sont plus cruels qu'ailleurs)

Johnny Cash superbe !

Je n'ai pas pu accéder au site " A la croisée des chemins " ?

pourtant le site fonctionne...Essaies encore...

ça y est , ça marche ...lentement ...mais ça marche.

Un site de plus dans mes favoris .

Merci

bravo...

Bonjour à tous,

Merci de nous accueillir si gentiment sur votre forum. Nous nous sommes finalement sortis des griffes des truands macanais, il eut pourtant été facile de s'attirer de mauvaises dettes au vu du nombre de casinos dans cette ville. Nous peaufinons nos réponses au questionnaire et devrions vous les faire parvenir d'ici peu !
A bientôt,
Claire et Guillaume

Bonjour,
Merci de votre reponse amis voyageurs, nous attendrons patiemment vos remarques sur le questionnaire. Vous êtes les bienvenus sur ce forum qui est le votre également, n'hésitez pas à le parcourir

je savais bien qu'il y avait des bandits cruels à Macao .



le Las Vegas de l’Asie, car c’est le seul endroit de Chine qui autorise les jeux d’argent. Historiquement elle a toujours eu un lien étroit avec le jeu même lors de sa domination Portugaise, les jeux étaient présents partout. Macao compte 26 casinos de la ville dépassent en recette, l’ensemble des casinos de Las Vegas, qui sont bien plus nombreux. Les recettes de l’industrie du jeu atteignent un record de 2,51 milliards de dollars

une recette de cuisine indienne sur le blog de Claire et Guillaume :
Le Chapati

Bonjour,

Voici les réponses à la première question posée à Claire et Guillaume qui me sont parvenues :

1°) question : ---Pourriez vous vous présenter aux membres du forum GDS* ?
Bonjour à tous,
Nous sommes Claire et Guillaume, un couple de trentenaires. Nous avons commencé notre tour du monde en janvier 2011. Après avoir travaillé quelques années à Paris, nous avons pu mettre de l'argent de côté pour réaliser ce projet de voyage.
On a toujours l'impression d'énoncer des platitudes quand on explique pourquoi on aime voyager: la découverte d'autres cultures, la curiosité de l'inconnu, la perte de repères, le nomadisme etc. Mais c'est pourtant bien ce qui motive notre “errance” depuis plus d'un an maintenant! On a du mal à croire que nous attaquons actuellement la dernière ligne droite, à savoir rentrer de Chine jusqu'en France par voie terrestre. Le temps est passé tellement vite!

Il semble que vous soyiez dans l’Enseignement, avez-vous pu renforcer le lien créé avec les écoles qui devaient vous suivre à partir de la France ?
Nous ne sommes pas du tout dans l'enseignement mais nous avons des proches qui eux le sont et qui nous ont soumis l'idée de partager notre voyage, nos découvertes, avec des classes de primaires et de collège. Nous avons trouvé l'idée intéressante d'autant qu'il y a beaucoup de points de communs entre les enfants et les voyageurs: la capacité d'étonnement et le questionnement perpétuel sur tout ce qui nous entoure. Le projet de départ était d'illustrer le programme scolaire par des articles ou des reportages photos sur les pays que nous allions visiter. Avant de partir, nous avons fait le tour des classes pour nous présenter “physiquement” et pour que les élèves mordent à l'hameçon. Et puis, on se sentait tellement chanceux de tellement recevoir d'un côté qu'il nous était impossible de ne pas le rendre d'un autre côté, d'où l'idée du site internet mais aussi de la relation avec les écoles.

Avez-vous eu des retours d’informations en ce sens ?
Des 4 ou 5 écoles avec qui nous étions en contact au départ, il n'y en a réellement qu'une (de CM2) avec laquelle nous avons pu développer une relation poussée. Celle-ci se traduit par des converstions Skype de temps en temps et surtout l'utilisation du forum privé du site pour échanger sur nos quotidiens respectifs. Nous prenons prétexte de ce que nous découvrons pour soit leur faire partager des choses nouvelles sur la faune, l'histoire, la géographie, l'architecture, soit leur poser de petits problèmes qui les poussent à faire des recherches. Ils peuvent prendre la forme de devinettes (notamment découvrir le pays qui se cache derrière un drapeau, la capitale etc etc...) ou même des problèmes mathématiques (le temps passé dans les transports, le taux de change, etc.). L'instituteur se sert aussi de certains de nos articles pour faire travailler ses élèves sur des points particuliers (ex. : l'esclavage). Travailler avec des classes au collège s'est avéré plus compliqué du fait de la “rigidité” du programme scolaire et du fait que nous ne sommes pas des “professionnels” de l'information! Finalement, le primaire s'est avéré être une bonne échelle car on touche encore un peu à tout avec un même professeur, donc les contacts sont plus faciles à mettre en place.

Citation :

le primaire s'est avéré être une bonne échelle car on touche encore un peu à tout avec un même professeur, donc les contacts sont plus faciles à mettre en place.

oui, bonne idée, et les élèves vous envoient-ils des photos, des textes, bref une bouffée de l'air du pays ?

L'entretien de votre site vous pose-t-il difficulté ou avez-vous un relais en France pour veiller sur lui ?

travailler avec des classes au collège s'est avéré plus compliqué du fait de la “rigidité” du programme scolaire ! .......


" L'éducation nationale fatigue la mémoire sans provoquer l'intelligence " Anatole France

Oui les élèves nous font parvenir des info sur leur quotidien à l'école, les projets qu'ils réalisent, les visites qu'ils font ou les nouveaux élèves qu'ils accueillent dans la classe. L'échange se fait donc dans les deux sens!
Concernant la mise à jour du site internet, on s'en occupe d'où nous sommes. On est rarement coupé d'internet pendant de longue période, donc c'est assez facile. C'est sûr que cela nous prend un petit peu de temps, mais c'est une façon de garder en mémoire nos vécus et ressentis pendant ce voyage.
A bientôt
Claire et Guillaume

En fait, on voulait dire que le programme au collège (en l'occurrence celui d'histoire-géographie) est assez dense et défini, donc c'est compliqué pour nous de trouver un angle d'attaque. Donc au départ, on s'était présenté dans une classe de 5ème et on devait travailler ensemble, mais ça n'a pas marché. Il ne s'agit pas de critiquer le professeur (en l’occurrence, ma soeur!) ni l'éducation nationale en général.
A bientôt
Claire et Guillaume

A la croisée des chemins a écrit:

Il ne s'agit pas de critiquer le professeur (en l’occurrence, ma soeur!) ni l'éducation nationale en général.

Je pense que nombreux sur le forum sont ceux qui l'auront compris ainsi.

2° question :

Au cours de votre périple avez-vous rencontré l’Homo Incognito à défaut de la Terra Incognita, à moins que vous n’ayez aussi découvert des Terras incognitas.. ?

Nous nous sommes rendus compte qu'il était beaucoup plus difficile que prévu de rencontrer l'Homo Incognito, et en tant que touristes, nous sommes souvent enfermés dans des “circuits” et des relations marchandes. Il est dur de s'en extraire d'autant plus que parfois la barrière de la langue s'y ajoute. Mais notamment grâce aux associations que nous avons visité, nous avons pu faire de très belles rencontres et nous rendre compte combien les êtres humains sont unis par des valeurs communes, que l'on pourrait donc qualifier “d'universelles” (l'hospitalité, le travail, la famille... la curiosité!). Nous avons aussi été frappé par la capacité des êtres humains à s'adapter à toute “circonstance géographique”, nous pensons notamment aux boliviens qui vivent dans l'altiplano ( à plus de 3 000 m d'altitude) avec comme seules ressources naturelles des pommes de terre et de la viande de lama ou encore les sherpas de l'himalaya, les indiens du désert du Thar, etc. Nous avons découvert qu'il existe encore beaucoup d'hommes dont le mode de vie repose sur l'auto-suffisance. La plupart du temps, il s'agit de ruraux, habitant des zones isolées, qui sont souvent délaissés par les pouvoirs publics, mais, qui, de fait, vivent en-dehors des rouages de la mondialisation, ce qui ne manque pas d'étonner les citadins que nous sommes. Quant à la “terra incognita”, nous n'avons certainement pas exploré des terres inconnues de l'humanité, mais elles l'étaient pour nous, ce qui était l'essentiel...

Etes vous entrés en contact avec des Associations dans les pays traversés ?
C'était un des buts de ce voyage! Nous avions la volonté d'aller à la rencontre d'associations impliquées dans la protection de l'environnement. Une thématique qui nous interressait mais à laquelle nous n'avions pas encore accordé beaucoup de temps. Nous voulions aussi profiter de ce break pour faire des choses totalement différentes de notre quotidien professionnel. Et puis, ces expériences de bénévolat étaient aussi un prétexte pour rencontrer du monde! Ça a bien marché au Sénégal et en Amérique du Sud où nous avons réalisé des courtes missions (entre 15 jours et 1 mois) dans tous les pays. Par exemple, en Bolivie, nous avons participé à un atelier de construction de cuisine solaire ou au Chili, nous avons participé à la collecte de données sur des loutres marines. Plus proche de notre quotidien professionel, au Sénégal, on a aidé le gérant d'un campement éco-touristique à réaliser le bilan financier de la saison touristique ou en Argentine, on a travaillé sur un plan d'actions pour améliorer la commercialisation d'artisanat “indigène”. Les choses se sont gatées en arrivant en Asie. D'une part, nous avions moins de contact dans ces pays-là et d'autre part le charity business y est beaucoup plus développé qu'ailleurs (il s'agit de payer, parfois cher pour faire du volontariat dans une association). Nous avons donc changé notre fusil d'épaule, et avons fait appel aux réseaux sociaux virtuels (helpX et le wwoofing) pour faire de courts séjours dans des fermes biologiques.

«3°) Question :

Quels enseignements retirez vous de votre voyage ?
Nous avons appris plein de choses pendant ce voyage, c'est difficile d'en faire le résumé ou même de trouver une logique ou un fil conducteur à tout cela ! Si l'on ne devait en choisir qu'un : ce que nous retiendrons le plus, c'est l'injustice du monde dans lequel nous vivons. Dernier exemple en date, nous venons d'arriver à Hong-Kong, la ville où la nuit n'existe pas, plus du fait des innombrables néons et autres illuminations des tours d'immeubles que de l'éclairage public d'ailleurs, alors que nous avons passé le dernier mois au Népal à nous éclairer à la bougie du fait de la crise énergétique que connait ce pays actuellement. Evidemment, on sait qu'il y a des inégalités avant de partir, mais le fait de les vivre (enfin surtout de les voir), c'est différent ! Maintenant, on se demande comment le monde peut encore connaître une telle « relative » paix...

Qu’est ce qui a été le plus difficile ?
Honnêtement, nous n'avons pas rencontré d'obstacles majeurs et rien n'a vraiment été difficile. De temps en temps, cependant, on s'interrogeait sur le sens de notre entreprise lorsqu'on apprenait qu'on avait raté des heureux ou malheureux évènements en France et qu'on aurait voulu être aux côtés de nos proches. Ou bien parfois quand on se retrouvait dans des pays tellement pauvres (Inde ou Sénégal) qu'on se demandait si on n'avait pris le vice du voyeurisme... Parfois, le fossé est tellement grand que nos vœux pieux de rencontre ne sont tout simplement pas possible.


Avez-vous quelques anecdotes à nous confier ?
C'est une anecdote du type de rencontre que nous pouvons faire. Nous étions dans une rue indienne à chercher un restaurant lorsque au milieu du fracas de la circulation, nous entendons une fanfare jouée et voyons débouler tout un cortège. Nous nous arrêtons, et curieux attendons de le voir passer. La procession est celle d'un mariage, la fanfare ouvre la marche, escortée des serviteurs qui portent des lustres éclairés (les groupes électrogènes sont transportés à vélo en fin de cortège), les hommes dansent, suivit par la foule des invités et enfin vient le marié en tenue de maharajah sur son beau cheval blanc. C'est une vision irréelle, la circulation continuant malgré tout. Lorsque la fanfare termine son morceau, il nous prends l'envie d'applaudir. On ne sait comment ils ont fait pour nous entendre, mais nous voyons toutes les tête se tourner vers nous. Cela en était fait de notre discrétion. Deux personnes, dont le frère du marié s'extraient du convoi et nous voilà invités à un mariage indien. Nous avons passé le reste de la soirée en leur compagnie, appréciant le buffet ainsi que toutes les explications de nos hôtes.

4°) Question :

Vous allez reprendre le cours de votre vie, pensez vous que ce long voyage vous a enrichi ?
C'est difficile de répondre à cette question car on a toujours du mal à analyser les changements qui s'opèrent dans sa propre personnalité... Il faudra peut-être interroger notre famille et amis à la place !On espère que ce voyage nous aura rendu plus tolérant, plus respectueux des autres et surtout plus sobre dans notre mode de vie.

Va-t-il changer le cours de votre existence, ou du moins votre façon d’appréhender la vie ?

Nous ne savons pas encore s'il changera le cours de notre existence, mais nous ferons tout pour qu'il ne soit pas qu'une parenthèse ! En tous les cas, c'est sûr que ce voyage a changé notre façon d'appréhender la vie. De retour à notre routine professionnelle, nous espérons que nous saurons relativiser des soucis que nous pouvions considérer comme des montagnes auparavant. Tant qu'il ne s'agit pas de vie ou de mort, il n'y a pas de quoi s'inquiéter ! Quant à notre mode de vie, nous espérons ne pas retomber dans les affres de la consommation et nous contenter de l'essentiel : un toit, de quoi manger et se vêtir... quoique beaucoup de nourriture spirituelle !

Remettrez vous le couvert ?
C'est le bien pire dans le voyage! Avant d'entreprendre ce voyage, nous pensions qu'il arriverait un moment où nous en aurions assez, quitte peut-être à nous dégouter de voyager, une sorte d'indigestion après cette boulimie d'itinérance. Il se trouve que nous avons encore faim! Au détour d'une discussion avec d'autres voyageurs, quand un lieu auquel nous n'avions pas pensé frappe notre oreille, l'eau nous vient à la bouche ! C'est bon signe !


Question subsidiaire :

Et la lecture dans tout ça ?
S'il y a un autre plaisir outre celui de voyager que nous nous octroyons, c'est bien celui de lire tout notre saoul ! Nous sommes partis avec une bonne réserve de livres puisque le début de notre voyage s'est fait en cargo, puis avons compté sur les bibliothèques des hotels. On est toujours un peu frustré de ne pas trouver exactement ce que l'on cherche mais parfois on fait là aussi de nouvelles rencontres intéressantes.

Merci pour ces réponses détaillées.

Nous voyons que ces aventures sont une matière à riches souvenirs, une sorte de puits d'où sortiront au fur et à mesure des rappels et des réflexions. bonne continuation !

Une recette de cuisine Népalaise : le Dahl bat

A lire ici

J'aime beaucoup ces interviews . Les questions sont celles que nous nous posons et je trouve les réponses très intéressantes. C'est pour moi qui ne peux voyager l'occasion d'assouvir ma curiosité. C'est un plus avec les lectures

Je pense que ces expériences changent complètement les préoccupations quotidiennes au retour. Nous en demandons tant ici.

Un bel article sur la campagne népalaise...

Voir ici