Roberto Juarroz (Argentine)

Né le 5 octobre 1925 dans la province de Buenos Aires en Argentine, Roberto Juarroz a suivi des études de lettres et de philosophie à l’Université de Buenos Aires .
Toute l’œuvre de Roberto Juarroz porte le même titre : Poésie Verticale, chaque tome étant simplement numéroté pour être distingué des autres. Titre unique suggérant la verticalité de la transcendance
Il décède en 1995.
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Ecrire un texte
et le laisser abandonné sur la page.

Ne pas le relire,
ni le montrer à quiconque,
ni l'envoyer où que ce soit.
Qu'il reste dans son repos de texte.

Et le laisser qu'il trouve là son lecteur
comme tous les textes le trouvent.

Aussi celui qui est écrit à l'intérieur de nous,
et il nous paraît impossible que quelqu'un puisse lire."
(Quatorzième poésie verticale)

Les personnages de mon rêve
sont venus converser avec moi
hors de mon rêve.

Et cela, ils n'ont pas pu le supporter.
Ils se sont sentis prisonniers
des formes truquées
de ce rêve à l’envers.

Je n'ai pas su les retenir.
Je n'ai pas su créer pour eux un autre rêve au
dehors.
Un rêve véritable.

Pourrai-je me remettre à présent
à converser avec eux au-dedans ?
(Quinzième poésie verticale)

Un poème de Roberto Juarroz sert d'exergue au recueil de Michel Camus : proverbes du silence et de l'emerveillement.

Citation :

"Célébrer le silence : Est-il
une autre manière
de célébrer la parole ?"

Michel Camus a écrit chez Jean Michel Place, un livre intitulé Roberto Juarroz .

Poésie verticale de Roberto Juarroz est traduit par Roger Munier chez Points Poésie.

Citation :

Le plafond du rêve

est peint d'une couleur étrangère au rêve.

.

Le plancher du rêve

porte trace de lointaines latitudes .

.

La demeure du rêve

est voisine d'autres demeures

faites de matériaux différents .

.

Et l'habitant du rêve

a l'étrange conviction

de n'être pas né là .

.

Les rôles semblent permutés

et les fonctions interverties .

Tout rêve doit être remplacé par un autre .

Mais l'inévitable échange n'est pas un rêve .

Ce poème sur le rêve pour répondre à Sybilline.

On reparle de Juarroz à propos du livre d'Antoni Casas Ros, le théorême d'Almodovar chez Gallimard

Il ne suffit pas de lever les mains ..

Ni de les abaisser

ou de dissimuler ces deux gestes

sous les embarras intermédiaires .

.

Aucun geste n'est suffisant,

même s'il s'immobilise comme un défi .

.

Reste une seule solution possible :

ouvrir les mains

comme si elles étaient des feuilles.

très beaux poèmes, très bien traduits. Je rougis jusq,aux oreilles ,
il est Argentin et je ne le connais pas. J'ai toujours préféré la prose, pourtant les bons poètes je les aime.
Aujourd'hui, 18 mai est mort Mario Benedetti, une grande perte ´un écrivain et poète éminent.

Amadak a écrit:

Aujourd'hui, 18 mai est mort Mario Benedetti, une grande perte ´un écrivain et poète éminent.

Benedetti avait reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix international Menéndez Pelayo, le Prix Reina Sofia de Poésie ou le Prix ibéroaméricain José Martí.

Mario Benedetti était le plus célèbre écrivain uruguayen contemporain, auteur de recueils de poèmes, de romans, de nouvelles, d'essais et de pièces de théâtre.

il a ecrit notamment Inventaire, un recueil de poèmes et des romans La trêve, L'anniversaire de Juan Angel, Printemps avec un coin cassé etc.

C'était aussi un homme engagé qui fut contraint à l'exil pendant la dictature militaire, de 1973 à 1985.

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Un nuage m'a visité.
Et m'a laissé en s'en allant
son contour dans le vent.

Une ombre m'a visité.
Et m'a laissé en s'en allant
le poids d'un autre corps.

Une bouffée d'images m'a visité.
Et m'a laissé en s'en allant
l'irréligion du rêve.

Une absence m'a visité.
Et m'a laissé en s'en allant
mon image dans le temps.


Et moi je visite la vie.
Je lui laisserai en m'en allant
la grâce de ces restes.



Poésie verticale, Collection : Points Poésie.